[Jacaya#4] Que puis-je pour vous ?

Amaya & Jacob

ous ne faisons pas toujours ce que nous voulons dans la vie. Je n’avais pas fait ce que mes parents voulaient. Ils auraient souhaité ; ils y tenaient même ; que je travaille au restaurant avec eux et que, le moment venu, je reprenne les rennes de l’entreprise familiale. Mais, j’avais choisi autre chose. Et même s’ils avaient été déçu, ils s’y étaient fait, mais ils n’avaient pas le droit de m’obliger à faire quelque chose qui ne me plaisait pas. Mais, le problème était revenu sur le tapis lorsque j’avais trouvé ce poste de secrétaire dans l’entreprise de Jacob Simmons. Ils n’avaient pas tort, à quoi bon faire des études de marketing si c’est pour finir secrétaire ? Mais, je me devais de m’accrocher, parce que je savais qu’un jour ou l’autre, j’arriverais à faire ce que j’ai envie de faire. Et j’ai eu raison de m’accroché ; même si depuis le temps je n’y croyais plus du tout ; puisque Jacob m’en reparle aujourd’hui, juste après que nous ayons commander de quoi manger. Ça me fait vraiment tout drôle d’être dans ce lieu ou je n’ai pas du tout ma place. Il n’y a qu’à voir mon nez rouge et la façon dont je suis habillée pour le comprendre. Je ne suis pas une « riche », je ne suis que moi, une fille qui s’habille dans les friperies parce que dans les magasins dits « normaux » il n’y a rien à sa taille, excepté au rayon enfants. Et je me demande encore pourquoi c’est à moi qu’il a proposé de déjeuner ici, dans ce restaurant hors de prix. D’ailleurs, en parlant de prix, ils doivent sans doute être totalement exorbitants puisqu’ils ne sont mentionner nulle part sur la carte. Enfin, quand il me reparle de ce que je veux vraiment, je lui avoue avoir déjà préparer ce qu’il à en tête et ce, depuis déjà longtemps. Le porte vue prends la poussière depuis des mois dans mon bureau. J’ai même été jusqu’à pousser la chose pour préparer une publicité bidon pour un véhicule qui n’existe pas, j’ai fait ça sous forme de diaporama pour Power Point et en format papier, sur papier glacé. Le tout, se trouve également dans le porte vue. « J’vous apporte tout ça lorsque nous rentrons au bureau après le déjeuner ! » que je dis alors, soudain euphorique. Oui, je suis contente, pour un peu, je me lèverais de ma chaise pour l’embrasser, mais ça ne serait pas convenable, car il s‘agit de mon patron. Mais pas seulement, avec tout ce que je sais de lui, ça ne serait vraiment pas une bonne idée. Je ne devrais pas avoir de telles pensées, ce n’est vraiment pas une bonne idée. C’est une fausse bonne idée. A la place, je me contente de regarder les gens dans la salle, je suis à des années lumières de leur style et je me demande encore ce que je fabrique ici.

Amaya & Jacob

e ne suis pas matérialiste, je n’ai jamais eu de bons rapports avec l’argent. Oui, j’aimerais voyager, avoir de beaux objets, un appartement qui m’appartienne, mais pour autant, je ne suis pas prête à faire n’importe quoi pour avoir tout ça. Je n’aime pas l’argent, alors, ne pas être aussi riche que Crésus ne me dérange pas plus que ça. De toute façon, à quoi ça peut bien servir de se goinfrer dans un restaurant de luxe et péter dans des draps en soie ? Si j’avais de l’argent, je m’en servirais pour faire de bonnes choses. Pas pour vivre dans le luxe, parce que, je l’ai dit, je ne suis pas matérialiste. Et puis, pour être vraiment honnête, les fringues à la dernière mode et donc hors de prix, je les trouve moche et pas du tout à mon goût. Dans le fond, je suis plutôt difficile comme fille. Avec Jacob, je reste méfiante, car je ne suis pas certaine qu’il est réellement changé. Pour moi, c’est toujours le même pervers que celui que j’ai rencontré dans l’avion, il se cache simplement derrière de belles paroles. Mais pourquoi ? C’est ce que j’aimerais savoir. Cependant, j’ai un peu tendance à l’oublier lorsqu’il me reparle de ma promotion. Je me contente de sourire à sa remarque, ne voyant pas quoi ajouter. Je me sens sotte dans ce genre d’endroit. J’ai plus l’habitude du restaurant de mon père. Nous nous souhaitons bon appétit lorsque nos plats arrivent. J’attaque le mien avec appétit, parce que je meure de faim. C’est bon, mais sans plus. Ce n’est pas assez épicé à mon goût. Je m’habille mal, enfin, selon mes gouts et mes moyens, je ne suis pas matérialiste, je suis plutôt maladroite, mais question nourriture, je sais ce que je veux et oui, je préfère la bouffe asiatique, car ça a bien plus de gout. « C’est bon, mais pas assez relevé à mon goût ! » avouais-je finalement, après une troisième bouchée.

Amaya & Jacob

e ne suis pas la personne la plus douée au monde pour conseiller et aider les gens, je sais simplement écouter, mais s’il y aune chose dont je puisse être fière, c’est celle de voir si les gens sont heureux ou pas. Et, alors que je déjeune avec mon pervers de patron, je suis soudain certaine d’une chose : il n’est pas heureux. Il sa cache derrière l’argent, derrière son entreprise et sans doute derrière ses parties de jambes en l’air, mais il n’est pas heureux. Evidement, je n’en parlerais pas, mais je serais curieuse de savoir pourquoi il en est arriver là. J’ai eu une enfance heureuse, malgré le fait j’ai dû, du jour au lendemain, quitté mon pays pour un autre. Je m’en suis plutôt bien sortie dans le fond. Mais oui, pour en arriver à se montrer détestable envers son entourage, Jacob a du bien morfler dans sa vie. Je ne suis pas en train de lui chercher des excuses, quoique peut-être un peu, je l’avoue, mais disons que je vais essayer de me montrer plus indulgente. Je dis bien que je vais essayer, parce qu’il est évident que si demain, il reprend ces bonnes vieilles habitudes, je ne lui ferais pas de cadeau. Ma lettre de démission est toujours dans mon disque dur, au cas où. Au cas ou il pousserait le bouchon un peu trop loin. Je n’espère pas être obligée de l’éditer et de la lui donner, j’aime travailler dans cette entreprise, même si pour l’heure, je ne fais pas le travail que j’ai toujours rêver de faire. Bien, alors qu’il me demande ce que je pense du plat, je lui avoue trouver ça bon, mais malheureusement pas assez épicé à mon goût. J’ai bien essayé d’arroser le tout de poivre, ça manque d’assaisonnement. Pourtant, je ne suis pas difficile, je mange de tout, mais, j’aime les épices. « Oui, je m’en rends bien compte ! Mais tout le monde ne tolère pas le piment ! » que je réponds. Je me souviens de la tête de ma colocataire, la première fois que je lui ai fais gouter du wasabi. La pauvre, j’ai cru qu’elle n’allait pas s’en remettre. Il faut dire aussi qu’elle avait gober la petite boule verte en prenant ça pour du guacamole ! « Mexicain ? Oui, je pense que ça devrait d’avantage me convenir ! » avouais-je, sans pour autant me faire d’illusion quant à mon avenir.

Amaya & Jacob

e n’ai pas tout ce que j’aurais voulu avoir, mais dans la vie, on ne fait jamais ce que l’on voudrait. J’ai appris en grandissant que l’on devait se contenter de ce que l’on avait. Alors oui, je vous l’accorde, ça n’est pas simple tous les jours. Surtout lorsqu’on sait qu’on est capable de mieux, que l’on mérite plus que ce que l’on a. Les obstacles, les bâtons dans les roues, ça n’est jamais évident pour personne. C’est pour cette raison que je tiens le coup, que je m’accroche. Parce que je sais que même si je ne fais pas ce que je voudrais faire, je m’estime chanceuse d’avoir un travail. Il y a bien des gens qui galèrent pour trouver un emploi, alors je ne vais pas râler si je ne bosse pas dans la pub ! Bien sûr, je ne cache pas que ça me fait chier, mais il ne tiens qu’à moi de redresser la situation. Et avec un peu de chance, ça finira par tourner en ma faveur ; même si je n’y crois pas vraiment, parce que je ne peux me retenir de songer qu’il y anguille sous roche avec Jacob Simmons. Pour qu’il se montre soudainement aussi gentil et compréhensif, c’est qu’il a une idée derrière la tête. Je lui ai pourtant bien dis que je ne voulais pas être sa secrétaire, alors j’espère qu’il a compris le message. Mais, revenons-en d’abord à ce plat sans saveur que je viens de déguster. J’ai l’habitude des épices, alors forcément quand c’est à peine salé, ça ne me plait pas. Il m’indique alors que pour discuter de ma « possible » promotion en temps que chef de projets, lui et les investisseurs de la boîte doivent aller déjeuner dans un restaurant mexicain et que, si je le souhaites, je peux me joindre à eux. De cette façon, je pourrais mieux vendre mes idées et répondre à leurs questions. J’accepte bien sûr la proposition. « Pas de soucis, je vous attends ! » que je réponds, simplement. Je me demande bien comment tout cela allait se dérouler. C’était à la fois effrayant et excitant.

Amaya & Jacob

’ai tellement l’habitude des plats relevés de mon père, que, même si j’ai mangé le contenu de mon assiette plus les trois quarts de la corbeille de pain, je ne me sens pas rassasiée. Il faut dire que je me tracasse tellement de savoir pour quelle raison, mon patron agit de cette façon-là, que je dois brûlée les calories alors même que je n’ai pas encore digéré mon plat. En réalité, je ne suis pas complètement sotte, je sais qu’il a une mauvaise idée derrière la tête et ça ne me plait pas. Je suis le cul entre deux chaises, parce que d’un côté, je peut obtenir ce que je veux ; c’est-à-dire le poste de chef de projet ; mais de l’autre, je peux me retrouver à devoir « remercier » cet homme. Et ça, je ne suis pas certaine d’être capable de le faire. La promotion canapé, très peu pour moi et compte tenu de la conversation que nous avons eut dans l’avion qui nous ramenait, lui et moi, de Tokyo ; du moins ce dont je me rappelle ; je me doute bien que c’est ce à quoi, il pense. Mais, serais-je capable de refuser le poste si jamais on me le propose pour de bon ? Je ne sais pas. la faim justifie les moyens, mais j’ai mon honneur aussi. Je ne suis pas ce genre de fille. Je ne suis pas Chloe ou Dinah ou Sara. Je ne suis que Amaya Nakamura, une humble jeune fille qui veut réussir parce qu’elle est méritante, pas, parce qu’elle aura écarté les cuisses au bon moment. Sur ce point, j’étais très claire. Pour ne pas dire complètement obtenue. J’étais comme Jacob dans le fond, lorsque j’avais une idée en tête, je ne l’avais pas ailleurs. Nous étions complètement différents, mais même si je me méfiais de lui, je voulais tout de même lui accorder le bénéfice du doute. Après tout, il pouvait très bien avoir véritablement changer. Il m’indiqua qu’il me donnera des nouvelles de ma « promotion » très rapidement, j’acquiesçais d’un signe de tête, sans rien dire de plus. Puis, il enchaîna pour me parler des desserts, dont la carte venait de nous être apporté. D’après lui, ils étaient divins. Question dessert, je n’étais pas difficile, tout me plaisait. « J’aime beaucoup le fondant au chocolat ! » avouais-je, alors, en parcourant la carte. Ils en proposaient, donc, le choix allait être vite fait.