Sujet: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Lun 31 Oct - 0:11
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + Spencer Il déambulait dans les couloirs de l'hôpital avec une dizaine de dossiers sous le bras, attendant qu'une ambulance débarque pour ruiner sa petite routine fraîchement retrouvée. Spencer enchaînait une garde de plus de vingt quatre heures pour la seconde fois de la semaine et le pire, dans tout cela, c'était qu'il était très heureux de cette perspective. Tout humain normalement constitué aurait été heureux à l'idée de rentrer chez soi après une journée passée loin de son foyer mais pas Spencer Gardner. Il fallait dire que sa vie n'avait rien de simple ces derniers temps et son divan lui donnait un mal de dos incroyable. Quelle idée il avait eu d'accepter cette séparation avec sa femme et lui laisser le lit par dessus le marché quand il aurait pu garder son petit confort et ne pas risquer une apocalypse chez les Gardner s'ils apprenaient la vérité. Heureusement, il aimait le danger et il le prouvait au quotidien en fonçant tête baissée pour gérer les cas les plus désespérés des urgences, cherchant son miracle pour se faire mousser... Ou bien juste pour se rappeler qu'il était faillible et que la moindre action qu'il faisait n'était pas suffisante, à aucun moment il n'était assez pour sauver le monde. Spencer n'était qu'un homme normal avec une vie extraordinairement bordélique. C'était ce qui lui plaisait certainement parce qu'il cherchait à tout prix à s'enfoncer, c'était certainement la raison pour laquelle il avait trompé sa femme avec une interne avant que celle-ci ne cède aux avances de son ex fiancé. Il n'y avait rien de normal dans leur relation tout comme il n'y avait rien eu de normal dans la réaction de Spencer quand il avait appris à la nouvelle. Il n'avait même pas sourcillé, il avait accepté que leur mariage était mort né et il avait adoré l'idée que ce soit mieux qu'ils deviennent colocataires dans une immense villa plutôt qu'ils se montrent divorcés à la face du monde et surtout de leur famille respective. Pour un médecin avec une telle renommée, accepter un tel échec était une véritable catastrophe, surtout quand on était l'aîné prodige des Gardner. Il avait une réputation à conserver et dans ces cas là, Spencer choisissait toujours le mensonge plutôt que de la sacrifier, oui, comme un véritable gamin. Quoiqu'il en soit, il baillait en entrant dans la salle de repos pour se resservir une tasse de café, plus froid qu'agréable pour être honnête. Il n'avait pas vraiment la foi d'en refaire de toute évidence vu qu'il avait encore quelques patients à visiter avant la fin de la nuit.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Lun 31 Oct - 13:08
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + SpencerSon cœur de mère avait de la difficulté à survivre ces derniers jours. Evidemment que Jules voyait toujours les choses de manières optimiste, mais lorsqu’elle voyait sa fille pliée en deux, pensant se trouver à l’agonie dans son lit, elle avait beaucoup de mal à ne pas se laisser submerger par l’émotion. Jules savait bien qu’elle pouvait se montrer trop sensible, mais si cela permettait qu’elle s’occupe au mieux de sa fille, elle ne pouvait pas ranger cela dans la catégorie des mauvaises choses. C’était ce qui l’avait poussée à se démener pour avoir un boulot qui pouvait lui offrir une jolie vie. C’était ce qui l’avait poussée à déménager afin d’être plus présente pour elle et c’était aussi ce qui l’avait poussée à l’emmener jusqu’aux Urgences ce jour là. Elle ne voulait pas passer pour la mère qui écoute trop son enfant, mais elle ne pouvait pas non plus rester muette devant la douleur qu’elle affichait. Sa fille n’était pas du genre à faire du cinéma pour se retrouver à l’hôpital, surtout qu’elle les avait en horreur comme beaucoup d’enfants. Elle avait protesté difficilement pour rester chez elles, que sa mère ne l’emmène pas voir le médecin mais Jules avait bien pris conscience qu’elle était arrivée au bout de ses capacités pour l’aider. Elle était professeur en politique, pas médecin. Elle ne se serait pas permis d’empiéter sur leur métier pour dire ce dont souffrait sa fille. Pour elle, elle ne voyait qu’un simple rhume, peut être une petite grippe mais elle ne pouvait pas aider sa fille si elle sentait plus mal que cela. Le rôle de parents était aussi de savoir quand demander de l’aide à quelqu’un plutôt que de s’obstiner à vouloir tout faire par soi même. C’était encore plus difficile quand on était une mère célibataire qui s’était toujours occupée seule de sa fille. Ce n’était pas facile de déléguer mais ayant été directrice de campagne pendant des années, elle avait fini par comprendre qu’une bonne équipe était indispensable pour aller loin et elle voulait que sa fille aille loin. Il était donc tout naturel qu’elle l’emmène aux urgences pour qu’ils puissent s’occuper d’elle au mieux. Malheureusement pour la jolie maman, ils ne lui donnèrent pas simplement des médicaments mais ils voulurent la garder en observation à cause de sa fièvre persistante. Cela n’aidait pas Jules à se détendre, surtout quand on savait qu’elle devait se rendre à l’Université pour un rendez vous avec le doyen. Elle était pensive, gardait les yeux dans le vague alors que la fin d’après midi arrivait et que son rendez vous se rapprochait grandement. « Vas-y maman… j’te jure ça va mieux… » Jules se mit à sourire, comme à son habitude. Elle avait beaucoup de chance d’avoir une fille aussi adorable et compréhensive même si elle voyait bien qu’elle n’allait pas vraiment beaucoup mieux. Elle s’approcha d’elle pour embrasser son front et de lui donner son ancienne peluche qu’elle avait quand elle était petite. « Maman, j’suis grande maintenant… » Jules lui sourit une nouvelle fois avant de secouer la tête. « Je sais, mais y a pas d’âge pour Hippopo, Rose. » Sa fille refusait souvent les marques d’enfance, elle voulait grandir et se sentir grande mais sa mère savait bien qu’elle avait besoin de certaines choses pour la rassurer. Rassurer la fille ou la mère, elle ne savait pas bien mais elle préférait le lui donner étant donné qu’elle devait la laisser.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Lun 31 Oct - 14:22
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + Spencer Spencer préférait refouler les souvenirs, c'était bien plus simple ainsi. Au moins, quand on ne se rappelait de rien, on n'avait aucun moyen de regretter une période révolue. Sa façon de penser l'avait sauvé de bien des déconvenues puisqu'il ne vivait pas dans le passé. C'était ce qu'il pensait en tout cas mais lorsque l'on se prenait les souvenirs en pleine face, est-ce qu'il y avait un moyen de les effacer? Le problème était bien différent à ce moment là et Spencer ne s'était pas préparé à ce genre de surprises. Après tout, revoir Jules après plus de douze ans, ce n'était pas quelque chose qu'il aurait pu prévoir. Cette femme avait été un amour de vacances, une amourette donc, quelque chose qui n'aurait jamais pu durer dans la vie réelle. A vrai dire, il ne savait rien d'elle, si ce n'était son prénom et qu'elle aimait la lecture. Gardner n'avait jamais cherché à la connaître, c'était un pacte entre eux: ils passaient un été sublime loin de tout, loin de leur propre personne et ils repartaient chacun de leur côté sans jamais rien demander de l'autre. De ce fait, ils n'avaient jamais su le nom de famille de cette personne avec qui ils avaient vécu des moments intenses mais ce n'était pas le plus important, non, ce n'était pas ce dont Spencer se rappelait. Il pensait surtout à ces balades le long de la plage au moment où le vent se calmait et qu'il n'y avait plus rien d'autre qu'eux dans un paysage paradisiaque. Eux, main dans la main, silencieux, souriants. Il y avait quelque chose de magique dans ce genre de souvenirs, quelque chose que Spencer n'aurait jamais pu oublier, quoiqu'il en dise, juste les refouler dans l'espoir qu'ils ne viendraient pas le hanter bien plus tard. C'était vraisemblablement un échec puisqu'il était confronté à tous ces souvenirs, là, maintenant, dans une chambre d'hôpital, là où il pensait être le plus en sécurité dans son rapport avec lui même. Oui, le problème de Spencer résidait là dedans, dans le problème constant qu'il avait avec sa propre personne parce qu'il n'avait jamais agi de la bonne manière, du moins pas depuis cet été là où il plongeait ses yeux dans ce regard électrique, depuis cet été où son sourire charmeur s'était éteint tout naturellement en repartant de son côté. Plus rien n'avait été pareil après cela parce que sa vie n'était qu'un méandre de complications qu'il ne maîtrisait en aucun cas. Douze années d'une catastrophe à répétition, douze années qu'il devait taire parce que son travail était la seule chose qui avait de l'importance à ce moment là. C'était ce qu'il aimait le plus d'ailleurs quand il revêtait la blouse blanche: il n'était plus Spencer Gardner mais il était le docteur Gardner et c'était une peau qui était beaucoup plus aisé à porter. Tous les autres jours en tout cas, peut être moins celui là puisqu'il était fatigué, qu'il se retrouvait à faire les rondes plutôt que de rentrer chez lui.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Lun 31 Oct - 17:09
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + SpencerLe passé avait tendance à ramener de vieilles blessures mais pour Jules, les blessures ne faisaient pas partie de son vocabulaire. En réalité, elle prenait chaque moment de sa vie comme une étape essentielle à ce qu’elle devait devenir. Si elle n’avait pas eu sa fille, elle n’aurait jamais pris son indépendance. Elle n’aurait aussi probablement même jamais réussi à penser par elle-même. peut être qu’elle serait encore coincée à Huntington avec un mari que ses parents auraient fortement approuvé après l’avoir sélectionné parmi leurs amis bien sous tous rapports. Elle aurait aussi suivi les idées de ses parents, se détestant intérieurement de ne jamais avoir osé se révolter contre leur façon de vivre. Aujourd’hui, elle pouvait s’estimer fière de la femme qu’elle était devenue. Elle avait un boulot dans une prestigieuse université, elle avait une jolie carrière derrière elle et mieux que tout le reste, elle avait une magnifique fille de douze ans. Elle avait un peu peur de ce moment où elle finirait par vouloir se rebeller, par ne plus se satisfaire de ce qu’elle avait ou de ce moment où elle finirait par lui poser des questions. Comment devrait-elle lui répondre à ce moment là ? Lui dire ‘’tu te rappelles de ce gentil docteur lorsque tu avais la grippe ? bin c’est lui ton papa. Allez maintenant va te brosser les dents et au lit’’. Super le tableau. Oui, elle redoutait vraiment les questions qui allaient finir par revenir sur le tapis un jour ou l’autre mais elle était aussi heureuse de tout ce qu’elle avait. Jules n’en voulait pas le moins du monde à Spencer. Comment aurait-elle pu le faire ? Il n’avait aucune idée de ce qu’il lui était arrivé, après tout c’était ce qui avait été convenu entre eux. Ils avaient passé un bon moment, un été merveilleux et ils avaient fini par reprendre leur vie. En tout cas, c’est ce que lui avait fait, mais elle avait dû apprendre à vivre complètement différemment puisqu’elle avait commencé à voir son ventre s’arrondir. Non, elle ne pouvait pas lui en vouloir pour ça. Elle ne pouvait que l’en remercier parce que Rose était la meilleure chose qui lui soit jamais arrivée dans sa vie et par extension, Spencer aussi en fait.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Lun 31 Oct - 18:02
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + Spencer La vie de Spencer était extrêmement simple sur le papier. Il partait travailler aux aurores pour plusieurs jours consécutifs et lorsqu'il finissait par rentrer chez lui, c'était pour retrouver un lit désespérément froid mais tout cela ne le dérangeait pas le moins du monde. Il préférait être seul, au moins cela lui procurait la sensation de ne rien faire du mal pour une fois. Combien de fois avait il dû rentrer chez lui avec cette boule au ventre d'avoir agi de travers? Des dizaines de fois depuis de nombreux mois. Spencer n'avait jamais réussi à aller au delà de cela, il était resté bloqué à l'état de grâce de ses vingt cinq ans, à ses instants de perfection où tout ce qu'il était correspondait à tout ce dont on avait besoin d'obtenir de lui. La réalité était bien différente aujourd'hui puisque Spencer n'était plus que l'indésirable, celui qui disait vert mais pensait rouge. Il n'y avait plus rien de sincère en lui parce qu'il avait peur d'être touché en plein coeur. Se montrer sous un faux jour était bien plus évident et surtout beaucoup moins risqué. Oui, Spencer était un froussard mais c'était bien mieux comme cela, il évitait ainsi les déboires que tant d'hommes avant lui avaient dû connaître. Il n'y avait qu'à voir son mariage, il n'avait jamais ne serait-ce qu'essayer de s'y investir. Depuis le début, il l'avait considéré comme un sauvetage inopiné d'une amitié qui n'existait déjà plus depuis un moment. Désormais, Spencer s'en fichait pas mal de l'amitié, du moins c'était ce qu'il affichait parce qu'être égoïste, ce n'était qu'une réaction logique à la solitude que l'on pouvait éprouver. Et c'était bien cela son problème majeur, depuis dix bonnes années, Spencer se sentait seul à en crever et il le cherchait. Dès que quelqu'un s'approchait un peu trop près de lui, il fallait qu'il cherche à se faire mousser pour qu'on le méprise et bien entendu, il y arrivait à merveille. Gardner aimait cela autant qu'il adorait être adulé par ses parents, cela lui donnait une assurance hors du commun quand, dans le fond, il n'avait rien de bien dans sa vie. Non, il avait juste sa solitude quand il se levait le matin pour une garde de soixante douze heures et la même solitude quand il tombait de fatigue dans son lit une fois toutes ces heures passées. Depuis quand n'avait-il pas été heureux au bout du compte? Spencer n'était même pas en mesure d'exposer la réponse, il avait arrêté de la chercher en tout cas parce qu'il avait bien trop peur de la connaître. Son sourire sonnait faux mais c'était la seule alternative qu'il avait pour paraître plus parfait que la moyenne et on le croyait, c'était le pire, on le croyait. Docteur Gardner était adulé dans son service, adulé par sa famille, adulé par lui même en apparence mais est-ce qu'il était aimé? La probabilité s'affaiblissait de jour en jour. Sa femme le méprisait déjà de ses actes et il n'en avait éprouvé aucune honte réelle, c'était juste le cours de la vie et il n'y avait rien qu'il pouvait faire pour le modifier. Clairement, Spencer était passé à côté d'une bonne partie de sa vie et il ne pourrait plus jamais rien récupérer, juste récupérer ses souvenirs dans l'espoir qu'on pouvait vivre dans le passé, sans jamais le regretter. Comme si c'était possible en réalité.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Lun 31 Oct - 19:10
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + SpencerLes souvenirs de cet été restaient ancrés dans la mémoire et même la peau de la jolie brune. Comment aurait-il pu en être autrement quand il lui avait offert la joie immense de devenir mère ? Par moment, elle ne comprenait pas comment elle avait pu envisager de mettre fin à sa grossesse. Elle comprenait que les femmes avaient besoin de ce genre de droit pour être maître d’elle-même et prendre les décisions raisonnables quand elles s’imposaient. Pourtant, elle se disait aussi que ce droit avait failli la faire passer à côté de la meilleure expérience de sa vie. Ce qu’il y avait à garder en mémoire c’était que chacun des droits que les citoyens ont en leur possession devait être utilisé avec précaution et réflexion. Heureusement pour elle, elle n’avait en rien été au bout de ses premières idées et aujourd’hui elle était l’heureuse mère d’une magnifique pré-adolescente. Elle avait accepté les bons et les mauvais côtés de sa situation. Elle savait bien qu’il y avait des choses qui ne la combleraient pas toujours de bonheur mais en même temps cela ne serait rien par rapport à tout le bonheur qu’elle lui avait apporté. A tout ce bonheur qu’Il lui avait apporté. Douze ans. Douze années à penser à lui presque chaque jour parce qu’elle avait sa fille sous les yeux. Il lui était impossible de ne pas penser à lui quand elle voyait leur fille ne pas réussir à loucher. Elle le revoyait tenter de le faire pendant qu’elle se moquait de lui, riant aux éclats avant de venir l’embrasser parce qu’elle avait été une adolescente qui découvrait les prémisses de l’amour avec lui et qu’elle ne pouvait pas se contenir de revenir vers ses lèvres. Il y avait toujours quelque chose dans la journée qui lui faisait penser à lui. Il suffisait de la voir sourire pour le retrouver parce qu’elle avait la même manière d’étirer ses lippes pour montrer son bonheur. La plupart du temps, elle était heureuse de le voir en elle. Jules n’était pas le genre de mère célibataire qui en veulent à leur ex. Non, elle était de celles qui sont ravies de voir qu’elles ne sont pas les seules à avoir transmis des gènes à leur enfant. Elle était même contente de voir qu’il y avait un bon mélange d’eux deux même si en réalité, ils n’avaient jamais rien été ensemble si ce n’est un amour de vacances. Oui, la plupart du temps, elle était heureuse de le voir ressortir en elle mais il y avait aussi quelques moments où elle sentait la mélancolie s’emparer d’elle. Bien qu’elle soit heureuse dans sa vie et qu’elle sache parfaitement que l’on ne pouvait pas revenir en arrière, elle avait aussi envie de retrouver ce dernier moment d’insouciance. Cette insouciance qu’elle avait perdu dans les bras de Spencer en même temps que sa virginité. Il ne se rendait pas compte de tout ce qu’il avait emporté avec lui en partant.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Lun 31 Oct - 20:44
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + Spencer Il aurait probablement dû remercier Jules pour tout ce qu'elle avait pu lui donner le temps d'un été. Spencer n'était jamais retourné dans cet état d'insouciance après leurs douces vacances. Il était passé directement au stade de docteur en devenir. Depuis cet été là, la vie de Spencer Gardner n'avait été que pression et désillusions. Après tout, il avait vite fait de tomber dans la décadence d'une vie sans lendemain. Il avait épousé la soeur de son meilleur ami dans un acte désespéré de réparer les pots cassés de leur relation. Ses actions avaient été vaines, Spencer s'était simplement perdu dans un mariage qu'il n'était pas encore prêt à vivre et par dessus le marché, il n'avait pas récupéré l'amitié de Joshua. Il ne lui était pas resté grand chose de tout cela au bout du compte puisque cela faisait cinq années qu'il cherchait à comprendre comment remettre sur pied son existence. Il n'en était vraisemblablement pas capable parce que Gardner n'avait jamais été préparé à tout cela. Il n'avait jamais vraiment pu le faire puisqu'il était passé de l'adolescence à sa vie de médecin titulaire du jour au lendemain. La seule passerelle entre ces deux états, cela avait bien été Jules Matters. Durant quelques semaines, elle lui avait permis de retrouver la possibilité d'être encore un homme insouciant, un homme libre qui pouvait tout faire s'il s'en donnait la chance. Elle lui avait également permis de devenir un véritable homme, quelqu'un capable de faire des choix étant donné qu'il l'avait laissée partir quand elle le lui avait demandé. Rien n'avait été simple dans cette histoire parce que Spencer s'était senti bien avec elle, peut être que s'il était vraiment honnête, oui s'il en était franchement capable, il confesserait qu'il ne s'était jamais senti aussi bien et libre avec une femme qu'il ne l'avait été avec Jules. Toutes les histoires qu'il avait vécues après elle n'avaient pas eu cette saveur là. A chaque fois, Spencer s'était senti enfermé dans un rôle: on lui demandait d'être un mari, on lui demandait d'être ainsi puis comme cela et au final, à aucun moment il n'était lui même, se comportant comme le parfait acteur, comme à son habitude. Jules ne lui avait jamais demandé d'être un autre, elle s'était contentée de lui, de ses lèvres sur sa peau, de ses sourires pour atteindre son coeur. Elle s'était contentée de Spencer, pas même de l'aspect Gardner de sa personne, elle avait juste désiré être avec lui et pas la part mensongère de ce qu'il était. Pour tout cela, pour toutes ces raisons qui semblaient futiles, Spencer n'aurait jamais pu la remercier assez. Jules avait été une lueur d'espoir qu'il n'avait jamais pu saisir, probablement parce qu'il n'était pas prêt pour cela mais là encore, pouvait-il l'être un jour? Effectivement, Spencer était aussi Gardner, il n'était pas qu'une illusion de perfection. Il avait besoin de son masque de perfection pour subsister dans ce monde et il était probable que tout ce qu'il avait vécu avec Jules n'était qu'un joli rêve, une belle illusion qui l'avait changée seulement momentanément. C'était beau pourtant, c'était merveilleux de pouvoir lui sourire à nouveau, de se rappeler de cette sensation de plénitude qui occupait ses entrailles à l'instant où il s'était détourné de la barrière de chez elle pour venir poser ses lèvres sur les siennes. Spencer n'avait jamais vécu de moments aussi vrais que celui là... Le seul instant où il avait été totalement lui et la revoir aujourd'hui lui rappelait à quel point il n'était devenu qu'une plaisanterie, une belle et joyeuse plaisanterie.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Mar 1 Nov - 0:08
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + SpencerJamais il n’avait dû penser à elle pendant toutes ces années. Ce n’était même pas vraiment étonnant. Ils avaient repris leurs vies et lui, il avait fait en sorte d’avancer pour devenir quelqu’un. Une amourette de vacances n’allait pas influencer sur toute sa vie. En tout cas, ce n’était pas ce que cela avait été pour elle. Contre toutes attentes, Spencer avait probablement été l’aventure de toute une vie parce qu’il en était ressorti la chose la plus merveilleuse sur Terre. L’accomplissement d’un amour, le but ultime de nombreux couples sur Terre. Jules l’avait eu, même si elle n’avait pas eu l’amour pour autant. Le père de Rose n’avait fait que passer. Il était arrivé comme un prince sur son cheval blanc avec son sourire parfait. Il avait peut être eu des gros sabots en venant la voir sur cette plage mais en tout cas, il avait fait preuve d’audace parce qu’elle savait bien que seule sur la plage avec son bouquin, elle ne devait pas paraître très ouverte au monde. Pourtant Spencer avait réussi à venir la voir, lui trouvant quelque chose qui lui avait donné envie de faire un bout de chemin avec elle malgré ses idées romantiques et sa façon légère de prendre la vie. Elle n’avait rien voulu savoir de lui et elle n’avait pas voulu qu’il sache quoi que ce soit d’elle. Ils auraient pu être n’importe qui lorsqu’ils étaient ensemble, mais au moins, à ce moment là, elle savait qu’elle avait réellement été elle-même. Jules n’était plus la petite fille d’une famille rétrograde et chrétienne qui l’aurait probablement brûlée sur le bûcher de se laisser charmer par un vacancier de passage. Avec lui, elle était celle qui le forçait à aller voir un film romantique au possible au cinéma alors qu’il menaçait de lui vomir dessus devant les niaiseries si elle persistait dans cette voie. Il n’y avait même pas eu la moindre once de honte parce qu’elle assumait parfaitement la personne qu’elle était quand elle était avec lui. Pendant ces semaines qu’elle avait passé avec lui, Jules avait même eu l’impression qu’il en était peut être de même pour lui. Elle l’avait vu passer du jeune garçon qui était venu la draguer sans vergogne sur la plage à celui qui avait tenté de la faire s’approcher de l’eau alors qu’elle en avait une peur bleue. Il était celui qui l’avait pris dans ses bras jusqu’à avancer de quelques mètres dans l’océan, la laissant bien au dessus de l’eau pour qu’elle voit que cela n’avait rien à craindre. Ce jour là, malgré les marques de griffures qu’elle avait laissé dans son dos parce qu’elle avait eu peur, elle avait aussi réussi à mettre un orteil dans cette immensité bleue. C’était la seule fois qu’elle avait réussi à affronter sa peur et jamais plus il n’avait tenté de la faire s’approcher de l’eau. Peut être qu’il avait déjà ressenti une fierté aussi grande que celle de la jolie brune à la voir faire un acte pareil, un acte qu’elle n’avait fait que pour lui puisque depuis, jamais elle n’avait voulu retenter l’expérience.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Mar 1 Nov - 12:51
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + Spencer La plus grande peur de Spencer restait celle du jugement. Il détestait paraître médiocre même si dans le fond, il avait parfaitement conscience qu'il l'était sur bien des points. Il désirait paraître plus intelligent qu'il ne l'était réellement, plus sympathique, plus sociable, simplement meilleur. Gardner avait surtout conscience que rien de tout cela n'était réel: il était perfectible, bien loin d'être à même de gérer les complications de son existence parce qu'il se refusait à accepter son incompétence flagrante lorsqu'il s'agissait de relations humaines. Oui, à vrai dire, Spencer était loin d'être quelqu'un en qui on faisait confiance. Les seuls qui s'y étaient tentés avaient fini par le laisser sur la touche parce qu'il les décevait systématiquement. Dès qu'on l'approchait, c'était comme si Spencer cherchait à les éloigner d'une manière ou d'une autre. Il n'y avait eu qu'une seule personne avec qui il aurait aimé faire différemment, Joshua mais là encore, il avait échoué, lamentablement. Au bout du compte, ce n'était que lorsqu'on attendait rien de lui que Spencer arrivait à se comporter de la plus belle des manières. C'était ce qui était arrivé quand il avait rencontré Jules durant leur été d'amour. Elle ne lui avait jamais fait promettre monts et merveilles et Spencer s'était tenu à ce qu'ils avaient défini en amont, juste de rester eux mêmes pendant leurs quelques semaines passées ensemble sans jamais en faire trop. Cette réalité avait été simple pour lui et clairement, Spencer avait été en réussite parce qu'il n'avait aucune raison de décevoir la jeune femme. Non, il ne l'avait pas fait alors qu'il venait frapper à l'endroit où elle logeait avec le petit déjeuner en main presque quotidiennement, ne s'attendant pas à autre chose qu'une simple journée passée avec elle. Spencer n'avait eu aucune prétention avec Jules, de ce fait, il n'avait jamais pu la décevoir. Il n'était qu'un idiot de passage pour elle, un garçon qui passait la voir tous les jours et avec qui elle passait la journée sans qu'il ne cherche à l'impressionner. Non, Spencer était juste celui qui l'embarquait dans des aventures avec ces idées farfelues de balade au bord de la mer, en quad ou en vélo jusqu'à ce qu'ils finissent par se perdre dans les alentours de Huntington. Un soir, Spencer les avait obligés à faire du camping sauvage dans une petite crique avoisinante. Jules aurait pu le haïr de l'avoir forcé à abandonner son petit confort pour une soirée mais ce ne fut pas le cas. Pour être honnête, ils avaient réussi à passer un excellent moment en s'endormant l'un contre l'autre après s'être aimés pour la plus belle fois de leur courte histoire et Spencer l'avait réveillée au petit matin avec un reste de bonbons qu'il s'était procurés la veille pendant leur escapade. Tous ces moments accumulés avaient défini le couple qu'ils avaient été même s'ils n'avaient dû être qu'une amourette de vacances, rien de plus que quelques souvenirs disséminés au vent depuis cet instant. Spencer avait tout cela en tête, le fait que Jules caractérisait la seule période de sa vie où il n'avait déçu personne, où il avait simplement pu être lui même sans se cacher derrière une barrière de perfection qui n'était qu'un faux semblant d'envergure.
Sujet: Re: If you talk enough sense, then you'll lose your mind ¤ Jules Mar 1 Nov - 16:38
❝ If you talk enough sense, then you'll lose your mind ❞Jules + SpencerJules ne voulait pas revenir sur le passé. En réalité, si elle avait pu avoir le choix, elle aurait sûrement voulu ne jamais revoir Spencer. C’est ce dont ils avaient convenu lorsqu’ils s’étaient rencontrés à Huntington cet été et il aurait sûrement mieux valu qu’il en reste ainsi. Jules avait fini par se rendre à l’évidence qu’elle s’en était très bien sortie sans la présence d’un père pour Rose. Il n’en allait peut être de même pour sa fille, mais en tout cas, la mère s’en remettait très bien. Spencer avait sa vie, Jules avait la sienne et si elles avaient été appelées à ne jamais se recroiser, elle l’aurait accepté sans aucun problème. Le fait était qu’elles avaient été appelées à se recroiser et Jules l’acceptait exactement de la même façon. Oui, la jolie professeure, acceptait de sourire face à ce visage qu’elle avait connu des années auparavant. Elle acceptait même tous les souvenirs qui finissaient irrémédiablement par arriver. Jules ne pouvait pas revoir le premier homme de sa vie – peut être le seul même – et celui qui était le père de sa fille et ne pas se souvenir de tous les détails qui la caractérisaient à l’époque. En tout cas, elle pouvait se souvenir de ceux qu’elle avait eu l’occasion de remarquer et d’imprimer dans sa mémoire. Probablement qu’elle n’avait pas tout appris de lui pendant ces quelques semaines, mais en tout cas, il y avait tout de même eu des détails qu’elle avait eu envie de garder en elle parce qu’elle les avait adoré. Elle pouvait revoir la palette de ses sourires. Celui qu’il affichait lorsqu’il voulait obtenir quelque chose d’elle, comme lorsqu’il avait voulu avoir sa place favorite dans son lit. Celui qu’il affichait lorsqu’il était gêné, comme lorsqu’elle lui avait dit qu’elle n’avait jamais couché avec aucun autre garçon. Celui qu’il affichait lorsqu’il se riait réellement d’elle, comme cette fois où il avait fini par tomber sur Hippopo. Ils s’étaient battus pendant plusieurs minutes, l’adolescente tentant de récupérer sa peluche des mains de celui qui l’avait faite devenir femme avant qu’il ne finisse par l’embrasser et faire passer son haut au dessus de sa tête. C’était à peu près comme ça à chaque fois que leurs journées se terminaient. Ils n’avaient eu droit qu’à un été, autant qu’ils puissent en profiter pleinement. Ce qui était sûr, c’est que cet été était bel et bien terminé. Aujourd’hui, il était un médecin, il devait avoir sa petite vie toute tranquille et Jules, elle, avait un travail dans lequel elle s’épanouissait et une fille qui comblait toutes ses attentes de la vie. Voilà tout ce dont elle avait besoin pour avancer dans sa vie, et revoir Spencer n’était pas sur la liste de ce qui était indispensable à sa vie. Non, cela faisait simplement parti des aléas qui pouvaient arriver.