[Jacaya#4] Que puis-je pour vous ?

Amaya & Jacob

ai passé le week-end au fond de mon lit, malade comme un chien. Par chance, ma meilleure amie et colocataire n’est pas sortie, elle à donc pu aller à la pharmacie m’acheter des médicaments. Je ne pouvais pas aller chez mon médecin, le cabinet est fermé pour congé et je n’ai absolument aucune envie d’en voir un autre. C’est idiot, je le sais bien, mais c’est comme ça. Je suis quand même assez têtue comme personne. Enfin voilà, j’ai passé le week-end au lit et ce matin, lorsque je me lève pour aller bosser, je ne suis pas au meilleur de ma forme. J’ai le visage blême et fatigué et lorsque j’essaye de mettre un peu de fond de teint pour lui donner un peu de couleur, le résultat est catastrophique. Je suis bien obligée de me relaver la figure, car je ne peux pas me présenter au bureau avec la gueule enfarinée. Mes cheveux sont raplapla, impossible d’en faire quoique ce soit. Je me contente de me faire une queue de cheval, puis j’enfile un caleçon avec une tunique et une paire de basket. Je n’ai pas vraiment le look typique d’une secrétaire, mais être tirée à quatre épingle ; ou plutôt porter une jupe à ras les fesses ; sans façon. Je préfère être naturelle, même si, aujourd’hui, clairement, j’ai l’air d’une morte vivante. Je me pince les joues, c’est déjà un peu mieux, sauf que je n’y suis pas aller de main morte et que ça me colle les larmes aux yeux. J’avale un yahourt, je suis encore un peu barbouillée ; putain de grippe intestinale ; car je n’ose pas prendre quelque chose de plus consistant. Pourtant, le croissant qui reste me fait envie, mais je préfère ne pas tenter le diable. Il manquerait plus que je sois encore malade et je doive retourner au lit. Je ne veux pas manquer le travail. Je n’aime pas du tout être dans la paperasse et suspendue au téléphone toute la journée, mais je n’ai pas envie de manquer, surtout si je veux prouver à tout le monde que j’en ai assez dans le pantalon pour être chef de projet ou agent de communication, bref, pour être dans la publicité, ce pour quoi j’ai fait des études supérieures, tout de même. Une fois mon yahourt avalé, je me lave rapidement les dents, puis je prends le chemin du travail. Je laisse la voiture au parking et alors que j’attends l’ascenseur, devinez sur qui je tombe ? Jacob Simmons, mon patron, bingo ! Lorsqu’il s’approche de moi, je me dis que ça va être ma fête, mais non, il me dit bonjours en souriant. Hein ? Qu’est-ce qu’il lui prend ? « …jour ! » fais-je, estomaquée. Tellement que j’ai dis la moitié du mot, comme Bambi. Pus, le voilà en train de me demander comment je vais et clairement, je me demande s’il n’est pas malade lui aussi. Toutefois, mon bon sens me pousse à ne pas dire ce genre de chose. S’il fait l’effort d’être gentil, je ne vais pas l’envoyer chier quand même. « J’ai été malade tout le week-end ! » que je lui réponds, tandis qu’il tape le code nous permettant d’entrer dans l’ascenseur. Je suis encore plus sur le cul lorsqu’il me laisse entrée la première, mais je pense que ce n’est pas par galanterie, mais plutôt pour regarder mon derrière. L’ascenseur commence à grimper, mais s’arrête à l’étage suivant, pour permettre à Chloe d’entrer. Celle-là, je peux la voir ! Et qu’elle regarde Jacob en battant des cils, ça me met hors de moi. Je ne lui dis même pas bonjour, et comme elle me regarde froidement, je me contente de lui jeter un regard de travers. Une chance, elle ne bosse pas dans le même service que moi, mais quand je la croise dans l’escalier, j’ai toujours cette envie de faire un croche pied qui me démange. Sa tête, elle ne me revient pas !

Amaya & Jacob

e suis malade comme un chien, alors je me dis que c’est peut-être un effet de mon imagination si Jacob Simmons se comporte de manière complètement normale ; d’une manière qui ne lui ressemble pas ; avec moi. Oui, je suis sans fatiguée et un peu fiévreuse et je m’imagine qu’il est gentil à cause d’une stupide poussée de fièvre. Je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre étant donné nos dernières conversations. Quand la fièvre sera tombée, quand je ne serais plus malade, je reprendrais mes esprits et Jacob sera égal à lui-même, fidèle à ses habitudes, c’est-à-dire un homme prétentieux et bien trop sûr de son pouvoir de séduction. Un pouvoir de séduction qui ne marchait pas sur moi. Enfin bref, tout ça pour dire que je suis en train de perdre la tête, mais comme je n’ai aucune envie qu’il s’en rende compte, je préfère lui dire que j’ai été malade ce week-end et voilà qu’à ma grande surprise, il s’inquiète de savoir si je vais mieux. « Euh … Moyennement. Je suis un peu fatiguée et comme vous l’avez sans doute constaté, j’ai le nez pris et bien rouge. Pas très sexy, hein ? Mais ne vous inquiétez pas, je suis parfaitement capable de faire mon travail ! » répondis-je, avec assurance. Une assurance qui se termine par un éternuement, que je tente d’étouffer avec un mouchoir. Il ne manquerait plus que je fasse comme les gosses et que je lui envoi mes miasmes à la figure. Quelle horreur. Une fois dans l’ascenseur, Chloe, une bonne femme qui bosse aussi dans la boîte, s’empresse de nous rejoindre. A sa façon de battre les cils, je devine que Jacob a dû lui passer dessus, ce qui me conforte dans l’idée que c’est bel et bien un effet de mon imagination. Il ne s’est pas montré gentil envers moi, simplement aimable et à bien y réfléchir, il m’a toujours salué quand il me croisait. Ceci dit, vu sa façon de répondre à Chloe, je devine qu’il ne la porte pas dans son cœur. Finalement, elle s’arrête un étage plus tôt et le jeune homme commente aussitôt que l’atmosphère est plus légère quand elle n’est plus dans le coin. Je pouffe de rire silencieusement, mais je ne réponds pas, parce qu’il me demande presque aussi ; quoi que sa question ressemble plus à une affirmation qu’à une question ; si je l’apprécie. Pour reprendre ses termes exacts, je ne la porte pas dans mon cœur. Je pourrais lui dire que ça ne regarde que moi, parce qu’après tout, cassez du bois sur le dos de mes collègues, ça ne serait pas cool de ma part. « Pas vraiment. Cette fille se croit parfaite, alors qu’elle n’est même pas capable d’épeler son prénom sans faire de fautes, et je n’aime pas les gens qui se croient meilleurs que les autres ! » répondis-je. Moi qui ne voulait pas être médisante, j’ai fait précisément le contraire. Enfin, l’ascenseur s’arrête à notre étage et alors que j’entre dans mon bureau, voilà que mon patron m’indique que si je ne me sens pas bien, je ne dois pas hésiter à le prévenir et à rentrer. « Euh … Merci, c’est gentil ! » dis-je, maladroitement en me grattant le sommet du crâne, perplexe.

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ans le fond, peut-être que Sasha avait raison, Jacob n’était pas un sale type, il avait sans doute ses raisons d’agir comme il le faisait. Quoiqu’il en soit, il semblerait bien qu’il est changé. Je trouve ça bizarre, surtout du jour au lendemain, mais comme il à changer dans le bon sens, je ne vais pas m’en plaindre, bien au contraire. Je vais juste attendre. Attendre et voir si ça dure. Je vais faire ma curieuse et voir s’il est comme ça avec tout le monde ou si c’est juste avec moi. Si c’est avec tout le monde, alors c’est certain, il a bel et bien changé. Mais, si c’est seulement avec moi, alors c’est qu’il a une idée derrière la tête. Une idée qui n‘aura rien de bien louable, j’en ai peur. Enfin, pour le moment, je ne sais rien du tout, alors je ne dis rien. Mais je suis tout de même choquée et surprise de ce revirement de situation. Mais comme il n’y a rien de mal à discuter de manière civilisée avec mon patron, je lui explique que j’ai été malade et que je ne suis pas encore tout à fait guérie, puisque mon nez coule toujours. J’ai le pif comme un feu rouge, j’ai horreur de ça. Le voilà en train de me dire que je suis charmante avec le nez rouge. En voilà une drôle d’idée, mais ça ne prend pas. Il se fiche de moi j’en suis persuadée. « C’est gentil, mais inutile de faire semblant, je sais que je suis ridicule ! » que je réponds. Il peut se montrer gentil, c’est un fait, mais là, il va trop loin. Mignonne avec le nez rouge, voilà autre chose ! Finalement, il me questionne à propos de Chloe, la fille qui vient de quitter l’ascenseur. Je n’avais pas nécessairement envie de casser du bois sur le dos de cette fille, parce que ça ne me ressemble pas de faire ça, mais devant Jacob, j’ai cette fâcheuse habitude de dire des vérités gênantes. Et donc, me voilà en train de dire que cette fille pète plus haut que son cul, chose que je déteste. Jacob comprend bien que je ne peu pas la voir en peinture et il m’indique que je ne suis pas la seule à le penser. « Donc si je comprends bien, vous ne pouvez pas la voir non plus ? » que je lui demande. Car, il a bien dit « on est plusieurs à le penser », donc, ça veut dire qu’il s’inclus dans le « on ». Je me demande si je n’ai pas tort à me montrer aussi familière avec lui, mais c’est trop tard maintenant. Puis au moins, je ne suis pas en train de l’engueuler, c’est déjà un progrès. Puis, comme il me souhaite une bonne journée, je le salue de la main avant d’entrer dans mon bureau, toujours aussi surprise par cette journée. La matinée passe avec la lenteur d’un escargot. Je m’ennuie, j’ai l’impression d’être un lion dans sa cage. Je déteste m’ennuyer au travail. Mais rien. Pas de coup de téléphone. Pas de visite. Même pas un vulgaire courrier à taper. Je me fais clairement chier. Je n’ai qu’une envie, que la journée se termine. Depuis que je suis arrivée, j’ai arrosé la plante, j’ai fais le café et j’ai eu le temps de faire trois fois le jour de l’étage.

Amaya & Jacob

e ne savais rien de la vie privée de Jacob Simmons et, étant donner qu’il s’agit de mon patron, il était préférable que je ne sache rien, puisque ça ne me regardait pas. Néanmoins, depuis que j’étais arrivée ce matin au boulot, je me posais un certain nombre de questions et la première d’entre elles, c’était, pourquoi. Pourquoi, ce changement brutal de comportement ? Est-il tombé sur la tête pour être soudain aussi doux qu’un agneau qui vient de naitre ? Je me le demande. Une partie de moi voudrait y croire, mais une autre me dit que je suis sotte et qu’il se fiche de moi. Ce qui me pousse à croit qu’il se paye ma tête, c’est ces compliments, bien trop gentils pour être honnête. Car, à dire vrai, je n’ai pas dit qu’il était ridicule d’être malade, juste que j’avais le nez rouge et les yeux larmoyants, donc non, ça n’a rien, absolument rien d’agréable à regarder, c’est même tout le contraire. Or lui, il dit le contraire et c’est bien ce qui me laisse croire qu’il se fiche de moi. Toutefois, même si je suis sceptique, je préfère lui laisser le bénéfice du doute et je n’ajoute rien. Puis, de toute façon, je ne sais pas du tout ce que je pourrais dire de plus, je ne vais tout de même pas lancer un débat sur le fait d’avoir été malade pendant mes deux jours de congés du week-end. Il faut avouer que ça, ça serait vraiment ridicule, n’est-ce pas ? Enfin bref, nous parlons ensuite dans le dos de Chloe, cette fille que nous sommes apparemment plusieurs à mépriser. Je me sens honteuse de parler derrière elle de la sorte, mais d’un autre côté, je me dis qu’elle serait capable de faire bien pire que ça, alors ça me fait moins culpabiliser. Puis, il me quitte pour aller dans son bureau et je fais de même. Je trouve ce début de matinée vraiment étrange. Je ne m’attendais pas du tout à une telle attitude de la part de mon patron, compte tenu du fait qu’il y à une semaine encore, il me regardait comme un vulgaire morceau de poulet. Que s’est-il donc passé pour qu’il change à ce point et surtout, qu’il change aussi vite ? Je donnerais n’importe quoi pour le savoir ; d’autant plus qu’aujourd’hui il semblerait que je n’ai rien d’autres à faire que de me poser des questions ; mais je n’oserais jamais lui demander, alors je resterais sans rien savoir. J’ai l’habitude à la longue. Enfin, l’heure du déjeuner approche, et, bien que je n’ai pas terriblement faim, j’attrape mon casse-croute dans mon sac, que je regarde d’un air sans joie. C’est à ce moment-là que la tête de Jacob apparait dans l’encadrement de la porte. Je suis tellement surprise de le voir que j’en lâche mon casse-croute qui s’étale par terre en un immonde ploc. Il faut croire qu’il se doutait qu’il n’allait pas être manger. Je suis d’autant plus surprise qu’il me propose de déjeuner avec lui. « Vous êtes sérieux ? » que je demande ébahie. J’y peu rien, c’est sortie tout seul.

Amaya & Jacob

e dois dire que pendant que je m’ennuyais, j’ai largement eu le temps de me demander quelle mouche avait bien pu piquer mon patron pour qu’il agisse comme il l’avait fait. Et après près de quatre heures à retourner le problème dans tous les sens, je n’ai malheureusement pas trouvé de réponse à cette question. Je me dis que je perds mon temps ou alors que j’ai tout simplement tout imaginé dans ma petite tête, simplement parce que je suis malade. C’est une explication logique et rationnelle, car c’est tout simplement impossible pour moi de croire que Jacob Simmons est soudain devenu doux comme un agneau et soucieux de l’état de santé de ses salariés. Je me souviens encore de ce type en rut, qui n’avait absolument pas su se retenir lorsque j’étais venue dans son bureau. L’homme avec qui j’ai discuté ce matin, ça ne peut pas être lui, j’ai forcément tout imaginé, c’est évident ! En paix avec moi-même de cette décision, je me sens alors un peu plus légère, mais toujours embêter du manque de travail affaire. C’est tellement rare que je demande silencieusement au téléphone de sonner. Mais voilà, il ne sonne pas. Et la matinée n’en finit pas de s’éternisé. Je me dis même que je pourrais tout simplement retourner chez moi et dire que je ne me sens pas bien, puisqu’il me la gentiment proposé, mais comme je suis toujours persuadé d’avoir imaginer toute la scène, je préfère ne pas essayer, sous peine de réveiller le grand fauve qui sommeille en lui. Mais voilà qu’à l’heure du déjeuner, Jacob refait une apparition dans mon bureau, me laissant une nouvelle fois, choquée par se façon d’être. Merde alors, je n’aurais donc pas tout imaginé finalement ? Ma réponse à sa question est donc stupide, puisque lui demande s’il est sérieux. « Non, non, je suis simplement surprise ! » avouais-je. Puis, sans que je n’ai le temps de comprendre ce qui se passe, me voilà avec lui dans le couloir pendant que Rosa, la dame du ménage nettoie mes conneries dans le bureau. Je le suis sans trop savoir quoi faire, même si je sais très bien où l’on va : la cafétéria de la boîte, ou je n’ai jamais mis les pieds depuis que j’y travaille. Pour tout dire, je ne sais même pas ou elle se trouve ni à quoi elle peut bien avoir l’air.