"Will you hold me tight and not let go?" ♠ Lennah

Cela faisait déjà quelques semaines que je luttais contre cette sensation. De la voir à chaque fois que je tournais la tête, tout ça depuis que ça allait mieux avec Levi. Je ne savais pas si c’était un signe, ni même si c’est parce que Haley était en pleine crise d’adolescence et que ça me rendait dingue. Je savais seulement que ça me faisait devenir folle. J’avais même réussi à négocier quelques jours de repos pour que je puisse dormir et la chasser de mes pensées. J’avais envoyé Haley chez une amie pour aujourd’hui, je devais absolument changer d’air. J’étais en train de préparer mes fusains ainsi que mes autres crayons que je déposais dans la pochette à dessin. Je bouclais mon sac, attrapais une bouteille d’eau puis sortis dehors. Il faisait beau et chaud, j’avais mis mes lunettes de soleil sur le nez, en short et t-shirt, je profitais au maximum de cette journée. Peut être que le dessin allait m’aider, même si j’en doutais fort. En tout cas, je souriais même si je m’y forçais pour ne pas me gâcher ma journée. Il était encore tôt et j’allais pouvoir profiter de chaque minute jusqu’au bout. J’allais au parc, là où l’inspiration venait le plus rapidement puis je me trouvais un coin à l’ombre et sortis mon attirail pour commencer à dessiner. Je bloquais mon regard sur un père et sa fille, ça me rappela Levi et Haley quand la petite n’avait que quatre ans. Attendris par ce moment, mes mains commençaient à travailler sans que je leur demande, mon regard allait de ma feuille à la famille qui se trouvait devant moi. Puis ma vision se brouilla et je me frottais les yeux à l’aide de mon avant-bras, puis je vis le regard de ma mère dans celui du père. J’ouvris ma bouche mais aucun son ne sortit. Ce n’était pas vrai. « Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai. » Je parlais en murmurant, à moi-même pour me persuader que ce n’était qu’une illusion comme une autre. Que j’allais m’en débarrasser comme à chaque fois. Cependant, quand je regardais de nouveau devant moi, ce n’était plus le père et la fille que je voyais, mais ma mère et une enfant ressemblant à Haley qu’elle enfermait dans une pièce. Je ne pouvais pas bouger, je n’étais que spectatrice. J’arrivais à peine à respirer, ma respiration s’accélérait à chaque fois que je voyais ma mère lever la main sur Haley, à chaque fois que je voyais que c’était moi qu’elle frappait et non ma fille. J’avalai de travers et toussai avant de voir que la personne qui s’approchait de moi avait ce regard avide de vengeance. Je me protégeais le visage et reculais contre l’arbre en étant complétement en plein délire. Je sentais des gouttes de sueurs dégouliner le long de mes tempes et descendre le long de mon corps. J’avais les membres complètement engourdis, froids, je me sentais paralysée, comme quand elle m’enfermait en bas, dans la cave. Je regardais autour de moi pour essayer de trouver une échappatoire, je vis encore le regard de ma mère sur moi me criant dessus, enfin ce dont j’étais persuadée. « Lâche-moi ! » Je me mis debout et partis en courant, n’osant même pas regarder derrière moi. J’avais tellement peur qu’elle m’attrape, que je sente ses doigts autour de mes poignets comme avant, de sentir sa main venir rencontrer ma joue, de sentir mon ventre se tordre de douleur, de voir des plaques rouges apparaître le long de mes bras ainsi que du reste de mon corps. Alors, j’avais appris à fuir comme l’avait enseigné mon père, fuir et tout faire pour ne pas qu’elle me rattrape. Je savais pourtant que jamais elle ne me retrouverait, qu’elle était enfermée et pourtant, elle était bien ici à Washington. Partout où je regardais. Je continuais de courir jusqu’à ce que je rencontre quelque chose, levant le regard, je sentis des doigts se refermer autour de mes bras. « S’il te plaît, s’il te plaît. » J’avais des larmes qui coulaient sur mes joues, je serrais les poings et essayais de me tirer de ses doigts. Je me débattais, voulant à tout prix qu’elle me lâche. « Mais, lâche-moi ! Ne me fais pas de mal… Laisse-moi juste partir. » Je pleurais désespérément, ma voix était pourtant si forte, j’avais mal à la gorge et je finis par lâcher prise. Rigolant presque de la situation, je fermais les yeux et j’étais prête à recevoir encore les coups que je recevais à chaque fois que je faisais quelque chose de travers. « Fais-toi plaisir. » J’ouvris les paumes qui étaient devenues rouges, avec une couleur rougeâtre ressemblant à du sang à force d’avoir enfoncé mes ongles dans ma chair. Je ne pouvais pas lutter contre cette femme qui était ma mère, je ne pouvais rien faire à part me soumettre à ses coups. J’étais trempée de sueur, de larmes, je ne ressemblais sûrement pas à grand-chose et pour une fois, j’étais prête à abandonner, à me laisser de nouveau emprisonner pour subir encore et encore pour ne jamais en sortir.

Depuis que j’étais sorti du centre de désintoxication, je n’avais pas fait grand-chose. Peut-être que certaines personnes pourraient me le blâmer, mais de mon côté, j’estimais que je ne prenais mon temps, que j’évitais à tout prix de faire les mêmes erreurs qu’avant, penser que j’avais la pression du monde sur mes épaules, penser que je devais absolument trouver un emploi, faire quelque chose de ma vie, au risque de devenir complètement amorphe et inutile. Bien sûr, je ne voudrais pas en arriver là, d’autant plus que je ne voulais pas abuser de l’hospitalité de Luna éternellement, mais je voulais m’assurer que cela me convienne, que je me sente bien dans cette nouvelle vie que j’étais en train de me construire. Dans un premier temps, je m’étais contenté de simplement me faire à cette liberté qui m’était offerte, reprendre un rythme de vie à peu près normal, renouer les liens avec ma fille en la voyant un peu plus souvent, retrouver qui j’étais, ou plutôt, trouver ce que je pouvais devenir. Maintenant, j’en étais plutôt à la seconde étape, soit celle d’apprendre à sortir de nouveau, sans céder à la tentation d’aller voir un revendeur. Non pas que je n’en avais pas envie, mais ç’avait été une habitude pendant tellement longtemps que bien sûr, je craignais de replonger, parfois, je ne me sentais pas en sécurité avec moi-même. C’était pire lorsque j’étais allé me promener seul les premières fois, mais maintenant, je commençais à m’y faire, si bien qu’aujourd’hui, alors que le beau temps était de la partie, j’avais pris la décision d’aller marcher un peu, peu désireux de rester enfermé à ne rien faire. Il fallait bien que je commence à vivre aussi, que je cesse de me limiter, même si c’était pour errer pendant un instant et revenir par la suite. Sûr de mon coup, je partis donc de chez Luna, là où je n’avais pas grand-chose à faire de toute façon, compte tenu qu’elle n’était pas là. Sans savoir trop aller, je me frayai un chemin dans un parc non loin, me promenant, mains dans les poches, ne m’attendant pas à y voir qui que ce soit que je connaissais. Et pourtant, pendant un instant, là sur un banc, je crus voir une tête blonde que je reconnus rapidement, une tête blonde qui m’était si peu étrangère que je me surpris à sentir mon coeur manquer un temps quand je la vis. Mais encore trop loin pour le confirmer, je fis quelques pas de plus en cette direction, pour me rendre compte, quand je voulus la regarder de nouveau, qu’elle n’était plus là. Un regard plus panoramique, et soudainement, je la vis courir, sans comprendre pourquoi. Était-elle en train de me fuir moi ? Pourquoi ferait-elle une chose pareille ? Pourtant, nous ne nous étions pas laissés en mauvais termes la dernière fois que nous nous étions vus, voire même la fois d’avant… Sans vouloir passer pour un harceleur, je décidai de tenter de la suivre, sans toutefois commencer à courir, mais au final, elle parvint à me semer, ou semer la personne qu’elle fuyait, je ne savais pas trop. La seule chose que je savais, c’était que cela me perturbait, si bien que mon second réflexe fut de sortir mon téléphone de ma poche pour lui envoyer un message, l’appeler, tenter de voir ce qui se passait, si je ne m’étais peut-être pas trompé et que j’avais considéré une tout autre personne. Mais avant même que je puisse ne serait-ce que déverrouiller l’appareil, je me sentis soudainement percutée, et là, Savannah était beaucoup trop près pour que je ne la reconnaisse pas. D’instinct, je posai mes mains sur ses bras pour la retenir, de peur qu’elle tombe, mais soudainement, elle commença à se débattre en larmes, me demandant de la lâcher. Choqué, pris de panique à l’idée de la voir dans un tel état, je ne parvins pas à la lâcher. Au contraire, sans le vouloir, je resserrai mon emprise, refusant qu’elle parte ainsi alors que je ne savais même pas ce qui se passait avec elle. Puis, au final, elle s’avoua vaincue, se mit à me calmer, me permit de finalement voir plus en détails son visage. C’est là que j’y vis de la peur, un certain désespoir, mélangé à des larmes. Bref, tout pour former une vision des plus tristes, une vision qui m’inquiéta à un tel point que je me plantai devant elle, et je dis:  « Mais Savannah, qu’est-ce qui te prend !? Qu’est-ce qui se passe ?! » Je ne me congratulai pas vraiment du ton un peu brusque que j’avais pris pour le coup, me doutant bien que je n’allais nullement aider à la situation. Mais que pouvais-je faire ? Tentant de m’inspirer que ce que Savannah avait fait pour moi, lorsque j’étais dans un état similaire, je lâchai ses bras, pour poser mes mains sur ses joues, la forçant à me regarder, lui disant, dans une nouvelle tentative un peu désespérée de la calmer:  « C’est moi… Je ne veux pas te faire de mal… » Cependant, je ne me permis pas de dire autre chose, attendant de voir si ce que j’avais pu faire aller marcher, ne serait-ce qu’un peu.

J’avais beau tourner la tête, je la voyais partout, elle me courrait après, me hantait. Même quand je fermais les yeux, j’avais l’impression de sentir ses yeux sur moi. Pourquoi est-ce que ça me revenait maintenant ? Parce que Haley avait presque le même âge quand ça m’est arrivé ? Je ne savais pas pourquoi mais je savais que ça me rendait dingue à vouloir m’arracher les cheveux ou bien me cogner la tête contre un mur pour que tout s’arrête. Je sentais les sueurs descendre le long de mon dos, je sentais mon t-shirt se tremper au fur et à mesure que l’adrénaline montait. J’essayais de lui échapper, mais j’avais beau courir plus vite, à chaque fois que je tournais la tête, elle se trouvait devant moi. Je ne criais pas, j’avais assez souffert de ce genre de chose quand j’étais petite. J’avais même perdu ma voix un temps quand j’avais éclaté le jour de la mort de mon père. Autant dire que j’avais frôlé d’être internée par mon comportement. Je me contrôlais mais plus je me contrôlais plus elle avait de l’emprise, plus je la sentais qui accourait au galop pour finir de m’attraper. Mon souffle se faisait rare et j’avais du mal à respirer si bien que quand je sentis une emprise, mon sang se glaça et mon cœur s’arrêta de battre pendant quelques secondes. Je savais ce que ça signifiait, je n’avais plus d’échappatoire et je n’entendais rien, j’étais dans mon délire. J’étais persuadée que j’allais passer le reste de la journée enfermée et à souffrir des coups qu’elle allait m’infliger. Mes tempes tapaient fort et j’arrivais à peine à articuler mes phrases jusqu’à ma capitulation. Je sentais la pression redescendre et mes yeux continuaient de pleurer sans que je leur demande. J’étais épuisée, épuisée de la fuir, j’étais tellement prête à lâcher prise, à arrêter de me battre et accepter qu’elle soit à jamais dans ma vie. Où que j’aille et quoi que je fasse. Je secouais la tête et fermais les yeux pour finir par me mordre la langue. Ce mouvement me fit comprendre que ce n’était pas la voix de ma mère que j’entendais, elle était plus grave, c’était beaucoup plus grave ! Je n’osais pas ouvrir les yeux, je préférais me concentrer sur cette voix familière. C’était brusque mais à la fois je sentais la panique. Je ne voulais pas ouvrir les yeux car je sentais bien que cette voix m’aidait à remonter à la surface, de faire en sorte de me replonger dans le monde réel et non pas mes hallucinations. Je lâchais un soupir et j’ouvris enfin les yeux pour découvrir Levi. Je ne pus m’empêcher de pleurer en craquant littéralement, en me laissant physiquement tomber dans ses bras, me raccrochant à quelqu’un et quelqu’un qui était là. « Je sais, je sais. » Je ne savais pas quoi dire d’autre, je savais qu’il ne me voulait pas de mal, pas lui. Mais je ne pouvais rien dire d’autre, je laissais ce sanglot terminer restant pendue littéralement à son cou. Je ne savais pas comment expliquer ce besoin de me raccrocher, de me dire que je n’allais pas retourner dans mon délire. Je finis par relâcher ma prise, prenant un peu de recul et essuyant mes joues puis je tapais mes mains sur mes cuisses pour enlever la moiteur. « Je suis désolée. » Je pinçais les lèvres et je me laissais tomber sur le sol, à bout de forces, à bout de tout et de me supporter. Je ne savais pas par quoi commencer, il avait certainement des questions mais je n’osais même pas le regarder. Je n’osais pas affronter son regard sur ce qu’il avait vu. Je ne voulais pas qu’il me prenne pour une folle. Je ramenais mes jambes contre moi et tapotais la place à mes côtés, il s’était bien confié à moi quand il avait eu besoin. Maintenant c’était aussi à moi, je ne voulais pas lui cacher ce trouble. « Tu n’es pas le seul à avoir eu des démons, Levi. » Je fixais quelque chose devant moi, sentant de nouveau les larmes me monter, mon corps tremblaient sous l’effet du choc et je savais que si je tournais la tête, je la verrais encore. Et je ne voulais pas la voir, alors je préférais regarder devant moi, ne pas subir de reproches visuels. Je laissais les larmes glisser le long de mes joues et je me tus le temps de le sentir à côté de moi, sans pour autant le regarder. J’avais honte, honte de ce que j’avais fait, de ce qui s’était passé, de ce qui se passait dans ma tête pour me rendre dans cet état-là. Oh oui, j’avais sûrement pu paraître comme une folle courant dans tous les sens alors qu’au fond je fuyais ce qui me faisait peur depuis que j’avais eu Haley. C’était plus fort que moi, j’ouvris la bouche mais aucun son ne sortit, laissant les sanglots parler à ma place. Toute cette rancœur et cette peur refoulées depuis longtemps refaisaient surface et je n’arrivais pas à contrôler toutes ces émotions qui me transperçaient.

Lorsque Savannah sembla se rendre compte que je n’étais pas là pour lui faire du mal ou quelque chose du genre, elle se réfugia dans mes bras avec tant de désespoir que je craignais qu’elle allait chuter au sol, et moi avec elle. Troublé dans un premier temps, je fis quand même mon possible pour garder les pieds bien plantés au sol, tandis que je la serrais contre moi. Cependant, compte tenu que j’avais le coeur plutôt brisé devant ce spectacle qui était, il fallait l’admettre plutôt désolant, ce fut plutôt maladroitement que je le fis, dans le sens où je l’entourai de mes bras, mais je n’osai pas lui caresser le dos, passer mes doigts dans ses cheveux, quoi que ce soit du genre. Pire encore, je me permis de seulement lui dire:  « Hey… Calme-toi, ça va aller… », ce qui, je m’en doutais bien, n’était fort probablement pas les mots adéquats à lui dire. Enfin, bien sûr que je voulais qu’elle se calme, bien sûr que je ne voulais plus qu’elle pleure, qu’elle me paraisse si paniquée, parce que ce spectacle me brisait le coeur, tout simplement. Non pas que je ne pensais pas que Savannah n’était pas en mesure d’avoir des moments de faiblesse, mais jamais je ne l’avais vue comme ça avant aujourd’hui. Savannah, pour moi, avait toujours été une figure forte. Une mère inébranlable, voire même quelque peu effrayante à certaines occasions, quand venait le temps de vouloir négocier quelque chose concernant Haley. Elle était forte parce qu’elle était la seule qui avait eu la puissance d’esprit de m’envoyer en désintoxication, et faire en sorte que j’y reste, jusqu’au bout, même si ç’avait été loin d’être facile. Limite, elle m’avait toujours semblé être sans faille, jusqu’à ce moment précis, qui devenait encore plus triste pour cette raison. Et pourtant, je ne niais pas que ça pouvait arriver, à tout le monde. Au contraire, je savais mieux que quiconque que cela pouvait arriver, puisque je l’avais vécu, plus d’une fois. Mais bien souvent, lorsque je me sentais faible, lorsque je pensais que le monde était trop gros pour moi, que jamais je ne saurais supporter tout ce qui se passait, cette vie où j’étais seul, isolé des gens que j’aimais. Pendant ces moments, j’aurais voulu avoir quelqu’un pour m’écouter, quelqu’un pour me serrer dans ses bras, me dire que je serais capable de me relever, me convaincre que tout pourrait bien aller. Jamais, avant Savannah, je n’avais eu droit à un tel réconfort, mais cela ne voulait pas dire que je ne pouvais pas rendre la pareille, pas alors que la jeune femme venait de m’avouer, en m’invitant à m’asseoir à côté d’elle. Comment aurais-je pu refuser de lui parler, prendre mes jambes à mon cou et partir ? Pour sûr, je n’aurais pas su me le pardonner, encore moins après tout ce qu’elle avait fait pour moi. Et puis, il n’y avait pas que ça. Il y avait aussi le fait que je ne voulais pas la voir malheureuse, parce que je n’aimais pas la voir ainsi, parce qu’elle méritait d’être heureuse, et non pas laissée à elle-même. Sans hésiter donc, je m’assied à côté d’elle, puis je la regardai. Naturellement, j’ouvris la bouche, soudainement prêt à lui dire quelque chose, mais rien ne sortit de ma bouche, la vérité étant que je ne savais que dire. Qu’étais-je supposé dire ? Devrais-je tenter de la réconforter davantage ? L’inviter à se confier, au risque de limite la presser quelque peu ? Pourquoi fallait-il que ce soit si compliqué, trouver les mots justes dans le cas présent ? Embêté, je pinçai les lèvres, baissant le regard, et au bout du compte, alors que je regardais notre position respective au sol, je pris la décision de simplement prendre sa main, entrelacer ses doigts avec les miennes, et la regarder, en tentant de me faire rassurant. Pourquoi ? Parce que je voulais lui montrer que j’étais là, je voulais lui montrer qu’elle pouvait se confier si elle le voulait, que je n’allais pas la laisser tomber. Peut-être qu’au vu des autres, cela pouvait sembler être un geste limite enfantin, deux adultes assis dans l’herbe à se tenir la main, mais les autres, je m’en moquais, je ne les voyais pas. Tout ce qui importait pour moi désormais, c’était la présence de Savannah non loin, et le fait qu’elle avait besoin d’aide, aide que je voulais lui apporter, aussi bien que je le pouvais.