Violet & Kacey ✻ What the hell is that ?

Comme je venais de dire à la jeune femme que généralement le week-end, je le passais à dormir parce que j’étais fatiguée, elle semblait étonnée. Surprise. Choquée. Peut-être bien un mélange des trois à la fois. Je haussais les épaules. « Pas vraiment ! Comme je te l’ai dit, je suis fatiguée et je rattrape mes heures de sommeil en moins. Enfin, quand j’ai la possibilité d’avoir un week-end entier, ce qui est très rare. C’est ça d’être infirmière. On doit toujours être prête à remplacer une collègue au pied levé ! C’est épuisant, mal payé, mais c’est comme ça. C’est une passion. Un peu comme la musique, je suppose. » Répondis-je alors à Kacey. Oui, j’imagine qu’une carrière dans la musique, au départ, ça devait être difficile. On travaillais d’arrachepied, on ne refusais aucun contrat, mais il n’y avait pas beaucoup de rentrée d’argent. Et puis, ça devait changer dès le moment ou commençait à être connu. Je ne sais pas si une telle vie me plairait. Je ne me voyais pas faire ce genre de chose. J’étais une fille discrète, solitaire, alors non, ce n’était clairement pas pour moi. Donc non, pour moi, ne pas sortir de chez moi le week-end ; ou alors juste pour faire trois courses ; c’était tout sauf ennuyer. Je voyais tellement de monde en semaine, que je savourais ma tranquillité. Ce week-end si, c’était le premier depuis cinq semaines qui n’était pas écourté brutalement par une absence de dernière minute. J’étais donc en colère d’être coincée de ce wagon. Mais, je n’avais pas le choix. Kacey rendait cette attente moins insupportable. « Pourquoi pas ! » dis-je, car elle me proposait de faire quelque chose toutes les deux. Je n’avais que peu d’amis, alors, je n’allais pas fermer la porte à une amitié lorsque celle-ci se présentait sous mon nez. J’étais solitaire certes, mais pas totalement asociale.

Elisa McLeod a écrit:

« Violet & Kacey »

Kacey est quelqu'un qui n'a pas besoin de beaucoup de sommeil, c'est pourquoi elle pourrait être si surprise. Choquée, on ne peut pas vraiment dire, du moins, c'est ce que pense la blonde. « Pas vraiment ! Comme je te l’ai dit, je suis fatiguée et je rattrape mes heures de sommeil en moins. Enfin, quand j’ai la possibilité d’avoir un week-end entier, ce qui est très rare. C’est ça d’être infirmière. On doit toujours être prête à remplacer une collègue au pied levé ! C’est épuisant, mal payé, mais c’est comme ça. C’est une passion. Un peu comme la musique, je suppose. » Kacey ne se souvient que trop bien de ses débuts. La première fois qu'on lui a suggéré d'enregistrer un disque. À cette époque, elle travaillait pendant des heures, voire des jours, sans dormir. Elle n'a pas vu d'argent du tout à l'époque. Cela n'a changé qu'après quelques années. La jeune femme ne veut même pas parler des tournées de concerts. De longues journées de travail, presque pas d'argent et presque pas de sommeil. Mais elle devait toujours sourire. « Je te comprends très bien. Même si je gagnais peu d'argent au début, n'avais pas de temps libre et ne dormais pas, je ne voudrais pas le manquer pour rien au monde. » Le pire, pour Kacey, c'est qu'il n'a pas été facile de faire de nouvelles connaissances. La jeune femme ne pouvait jamais savoir si quelqu'un voulait la rencontrer ou si c'était juste pour son argent. Il n'est donc pas vraiment surprenant qu'elle suggère à Violet qu'elles peuvent faire quelque chose ensemble. « Pourquoi pas ! » Un sourire apparaît immédiatement sur les lèvres de la jeune femme. « Y a-t-il quelque chose que tu aimerais faire ? Ou où voudrais-tu aller ? » Kacey n'est pas vraiment connue pour bien planifier les choses. Elle a toujours eu d'autres personnes pour ça. Un doux soupir peut être entendu sortir de ses lèvres.

(c) Miss Pie

@violet abernathy

Au fond de moi, je le sais bien, je ne suis pas une « marante ». Ce n’est pas dans le sens ou je n’ai pas le moindre sens de l’humour ; bien au contraire ; d’ailleurs, à l’époque de l’adolescence, j’étais invitée aux soirées parce que j’amusais la galerie. Il m’a fallu un sacré bout de temps pour comprendre qu’en réalité, on riait à mes dépends. Enfin bref, si je ne suis pas une marante, c’est parce que je n’ai pas souvent l’occasion de m’amuser, que je sort peu parce que je suis fatiguée. Une situation que ma famille ne comprends pas, mais qu’importe, je n’ai pas à me justifier. Oui, c’est étrange que je sorte si peu de chez moi, mais je ne fais pas un travail facile alors, c’est normal que j’ai besoin de me reposer lorsque vient enfin le temps du week-end. C’est ce que je tente d’expliquer à Kacey, qui a du mal à concevoir que je puisse rester enfermée le week-end, mais quand j’évoque la musique, je capte son intention. Ce n’est pas un univers que je maitrise sur le bout des doigts, mais, je me doute bien qu’au début, ça ne doit pas être très évident et qu’il faut parfois travailler très dur avant de vivre de sa passion. C’est un milieu ou l’on ne doit pas non plus dormir très souvent. Sans parler du fait qu’on passe difficilement inaperçu. Travailler dur, ça ne me dérange pas ; sinon j’aurais rendu ma blouse d’infirmière depuis longtemps ; mais je ne pourrais pas supporter qu’on m’arrête dans la rue pour me demander un autographe ou une photographie. Mais, je ne juge pas, chacun fait ce qu’il veut de sa vie ! Je sourie lorsqu’elle m’indique comprendre ma situation, mais, je n’ajoute rien. C’est inutile. Elle me propose ensuite de trouver un peu de temps pour se revoir, ce que j’accepte sans hésitation. Mais quand elle me demande ce qu’il me plairait de faire, me voilà bien avancer. Je hausse les épaules. « Je n’en sais rien. A dire vrai, je ne suis pas difficile alors tant que tu ne me demande pas d’aller visiter un vignoble ou de faire les magasins, tout me conviendra ! » répondis-je, avec un petit rire.

Quand j’étais plus jeune, on avait tendance à m’inviter aux soirées parce que j’amusais la galerie. J’étais maladroite. Autant dans mes actes que dans mes paroles. J’ai fis rire bien des gens sans même m’en rendre compte. Mais, à dire vrai, on me connaissais uniquement comme la cousine de Chloe. Le plus souvent, les gens ignoraient mon prénom. J’avais beau le leur rappeler, ils ne faisaient pas l’effort de s’en souvenir. J’en ai beaucoup souffert. Surtout lorsque j’ai compris qu’on ne voulait pas vraiment de moi, que j’étais uniquement pour les divertir. Ça n’avait rien d’amusant, vous vous en douter bien. Alors quand j’ai quitté le lycée et que je me suis inscrite dans mon école d’infirmière, les choses ont bien changer. Je m’entendais bien avec deux ou trois filles de la promotion, mais rien de plus. Nous nous entendions bien, mais nous n’étions pas amies. D’ailleurs, je ne sais même pas ce qu’elles sont devenues depuis que nous avons décrocher notre diplôme. Tout ça pour dire que, pendant mes années d’études, j’avais tendance à refuser les sorties. Pour la simple raison que je craignais, qu’une fois encore, ça ne soit que pour rire de moi. C’est à cause de ça que j’ai cette réputation de fille froide et intouchable, mais je m’en moque. De toute façon, aller sortir pendant des heures, le soir, alors que j’ai des semaines de sommeil à rattraper, sans façon. Un déjeuner en ville, le midi, pourquoi pas. Mais une sortie en discothèque ou au concert, sans moi. De toute façon, je suis comme qui dirait, allergique à la musique. Je n’en écoute que très rarement. Je ne déteste pas ça, disons que oui, je n’ai pas le temps de me pauser pour écouter un album. Ma vie est bien remplie, mais elle est triste. J’en ai conscience, mais on ne pas tout avoir dans la vie. Et même si je suis seule, je sais que dans le fond, je suis plus heureuse que Chloe. « Tant mieux ! » dis-je, avec une moue boudeuse, comme elle m’indique ne pas être une reine du shopping. Ça nous fait un point en commun. Elle m’avoue ensuite préféré les petits bars de quartiers aux grands espaces, noirs de monde, et je suis plutôt d’accord avec sur ce pont. « Oui, je veux bien, merci ! Je vais tenter de prendre quelques jours de congés, on pourra voir à ce moment-là ! » dis-je, gaiement.