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| WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. | |
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| Sujet: WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. Lun 30 Jan - 0:23 | |
| Wesley & Baby La vérité blesse, mais le mensonge tue. Cela faisait maintenant plusieurs jours que Sydney et moi avions pris la décision de divorcer. Enfin, que je lui avais fait part du fait que je ne pouvais plus rester avec lui, pas alors qu’il ne me prenait plus en considération. Celui-ci ayant réagi vivement avant même que je n’ajoute quoi que ce soit, il n’était pas au courant de la vérité concernant le pourquoi du comment je m’étais décidée à le lui dire, alors que j’aurais pu lui faire part de cette décision il y a longtemps maintenant. Au bout du compte, après un froid envahissant de plusieurs jours, des papiers formels à signer, Sydney était parti de la maison. Mais fidèle à lui-même, il n’avait pas pris le temps de tout ranger, prenant que ce qu’il avait envie de prendre, susceptible de lui servir, se moquant de tout le reste. Évidemment, cela m’avait vexée, mais parce que ce serait la dernière fois que j’aurais directement affaire à lui et que rien ne m’empêchait à présent de me débarrasser de ses trucs, j’avais décidé de ne rien en faire. Cependant, pour m’en débarrasser, il me fallait faire le ménage dans tout cela, et parce que j’étais prête à tourner la page sur ma vie et laisser la prochaine, qui allait impliquer entre autres le retour d’Andy dans ma vie et d’autres rebondissements particuliers, je n’avais pas envie de tarder à le faire. De ce fait, sitôt que j’eus une journée de congé, j’avais décidé de m’y coller, même si cela me prendrait toute la journée. Cette journée, c’était aujourd’hui. Et malgré la fatigue, les nausées que je pouvais expérimenter par moments - mais pas trop souvent, j’avais de la chance quand même - j’étais bien déterminée à y parvenir. De ce fait, je m’étais levée et sans attendre plus longtemps, j’avais mangé mon petit-déjeuner, et je m’y étais collée. Progressivement, dans le processus, Wesley avait décidé de se joindre à moi, ce que je n’avais su refuser, même si, bien évidemment, j’avais fait attention à ne pas rendre le tout plus pénible pour mon fils. Parce que même si ce n’était pas la joie entre lui et son paternel - celui qu’il disait être son père en tout cas - il n’en demeurait pas moins qu’il restait son père à ses yeux, qu’il n’avait rien demandé à tout cela et que mine de rien, c’était autant une épreuve à passer pour lui comme pour moi. Pour rendre le tout plus joyeux, j’avais décidé de mettre donc de la musique, et quand nous eûmes pas mal avancé, peu de temps avant l’heure du déjeuner, je considérai mon fils avec un air de satisfaction au visage, puis après avoir gentiment passé ma main dans ses cheveux, je dis: « Je sais pas pour toi mais je meurs de faim ! Ça te dirait que je fasse des crêpes ? » Depuis que j’avais trouvé le truc pour en faire sans les rater à tout coup, j’adorais en manger. C’était léger, et bien souvent, ça plaisait à tout le monde, puisque chaque personne était libre de la préparer comme il le souhaitait, que ce soit sucré ou salé. De ce fait, je ne sus pas vraiment surprise, mais surtout satisfaite d’entendre mon fils acquiescer à cette proposition, puis sans attendre plus longtemps, je me rendis à la cuisine pour commencer à préparer le tout. Avant de commencer quoi que ce soit, je crus bon de sortir les ingrédients nécessaires, à savoir, entre autres, les oeufs, la farine et… « Zut ! » À ce point, j’aurais dû sortir du frigo la brique de lait, mais quand je la pris, je la trouvai légère, me faisant clairement comprendre que je n’en aurais pas assez pour les crêpes et il n’y en avait pas d’autre en réserve. Légèrement embêtée, je ne voulus pas pour autant annuler le projet pour autant, d’autant plus que probablement Wesley voudrait prendre du lait avec son repas, qu’importe ce que nous mangions. Ne me voyant pas faire autrement donc, je remontai les escaliers, puis je dis: « Mon bébé, il faut que j’aille chercher du lait, j’en ai pour deux minutes ! N’ouvre à personne surtout ! », sachant que Wesley était capable de rester seul pour cinq minutes, compte tenu que la supérette était l’autre côté de la rue. Sans attendre plus longtemps je pris mon manteau et mon porte-monnaie, puis je me rendis à la dite supérette, achetant la brique de lait nécessaire. Sitôt que je l’eus payée et que le commis l’eut mis dans un sac, je traversai de nouveau la rue pour rentrer à la maison, faisant en sorte que mon absence fut effectivement de courte durée. Ne voyant pas mon fils au rez-de-chaussée, je pris pour acquis qu’il était encore à l’étage, alors je lançai, un peu plus fort que d’habitude: « Je suis rentrée ! Tu veux venir m’aider à préparer les crêpes ? » tandis que je me rendais de nouveau à la cuisine pour continuer ce que je faisais afin que nous puissions manger sous peu. |
| | | | Sujet: Re: WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. Lun 30 Jan - 14:09 | |
| La vérité blesse, mais le mensonge tue. Baby & Wesley
La nuit était passée si vite. Lorsque mon réveil s’était mis à sonner, je l’avais éteint en râlant un peu, serrant Flocon contre moi. Je n’avais pas bien dormi, cette nuit, comme depuis quelques jours maintenant. Il me manquait une présence pour réussir à me sentir apaisé, à me sentir en sécurité. Depuis un petit temps maintenant, mon papa était parti de la maison. C’est arrivé d’un coup, et j’ai encore très mal au cœur quand je le revois s’en aller avec quelques affaires. Alors que je sentais des larmes monter à mes yeux, je les essuyais d’un revers de bras tout rapidement. Il ne faut pas que je montre à maman que je suis triste, parce que elle serait triste aussi, et moi je ne veux pas ça. Elle était sûrement déjà très mal parce que papa n’était plus là. Je l’imaginais, qui n’arrivait pas à dormir elle aussi, en pleurant comme moi. Cette nuit j’avais voulu la rejoindre, mais je n’ai pas osé. Je dois être fort et lui montrer que tout va bien. Je me demandais si papa reviendra un jour. Je crois que peut-être que oui parce qu’il n’a pas tout pris avec lui. De toute façon je ne comprends pas beaucoup les histoires d’adultes. Parfois ils se fâchent et ensuite ça va mieux. Alors à mon avis pour papa et maman c’est pareil, en tout cas je l’espère. Maman voudrait certainement aussi que papa revienne rapidement à la maison. Ils se sont sans doute disputer pour les mêmes choses que d’habitude, mais juste un peu plus fort que les autres fois. Je me suis levé rapidement, et je me suis habillé tout de suite. Maman rangeait la chambre, et j’avais envie de l’aider. J’étais sûr qu’elle faisait de l’ordre pour quand il reviendrait. En tout cas, j’aimerai bien. Moi je ne pense pas que papa et maman puisse restés fâchés pour toute la vie, ils s’aiment trop je pense. Quand les adultes parlent de se séparer, je ne sais jamais si c’est pour longtemps ou juste pour toujours. Les parents de mes amis font ça parfois, et ils se remettent ensembles quand même. Moi j’aimerai bien que papa revienne. Je devrais sans doute demander à maman s’il va le faire, mais je n’ose pas trop. Pour le moment, j’étais tout content de l’aider, et j’aimais bien écouter de la musique avec elle. Quand elle passe sa main dans mes cheveux, je lui fais un grand sourire, en allant frottant ma joue contre la sienne. J’aime bien faire ça. C’est comme un bisou esquimau avec la joue. Les bisous de maman, c’est les meilleurs du monde. « Des crêpes ! Oh oui ! Avec du nutella dis ? » Je la regardais avec des yeux tous brillants. J’adore manger des crêpes, et j’adore toutes les sucreries du monde moi. Je m’imaginais déjà en train de les dévorer avec un verre de lait. Et puis j’adore aider maman à faire des crêpes, j’aime bien les faire sauter le plus haut possible. Emballé par cette idée, je souriais, continuant à bouger quelques affaires en sifflotant presque, tellement j’étais tout content. J’allais descendre, quand à mi-chemin dans les escaliers, j’ai entendu la voix de maman. Je me suis un peu penché pour mieux l’entendre. Mais je me suis bien tenu à la rambarde, parce que je sais que c’est dangereux de faire ça. « D’accord maman ! Je n’ouvrirai pas promis ! A tout de suite ! Je t’aime fort fort ! » Je remontais aussitôt les escaliers. Je lui dis toujours que je l’aime à ma maman, même si elle part pour pas longtemps. C’est parce que si jamais il arrive quelque chose, je suis sûr que comme ça, elle le sait. Je ne veux pas qu’elle oublie que je l’aime. Une fois tout seul, je suis vite allé en bas chercher une barre chocolatée dans le placard après être certain qu’elle était déjà partie. Je l’ai vite mangé et je suis remonté dans la chambre de papa et maman. Je soupirais un peu, retournant à genoux sur le sol pour tout ranger. Il y avait encore beaucoup d’affaires dis-donc. Papa serait obligé de revenir c’est certain. J’étais en train de bouger quelques magazines quand sans faire exprès, je me suis cogné au bureau. « Aie ! » J’ai eu un peu mal, et je me suis frotté la tête. En voulant me redresser, je me suis accroché au bord du tiroir, et il est tombé par terre. Je n’avais jamais été fouillé dans les affaires de papa et maman, mais un double fond est tombé à côté de moi. J’ai voulu tout remettre en place avant que maman ne revienne, mais une lettre s’est glissée sous mon pied. J’ai rapidement remis le tiroir, et ensuite j’ai vu le bout de papier qui dépassait un peu de mon talon. Intrigué, je l’ai ramassé. Je m’en suis voulu tout de suite parce que je ne dois pas lire les lettres de papa et maman. Je l’ai ouverte quand même. Je ne sais pas trop pourquoi, je crois que je voulais tomber sur un truc mignon comme une lettre de maman qui dirait à papa qu’elle l’aime. Mais il y avait un petit logo bizarre dessus. Ça ressemblait aux crois des pharmacies ou je ne sais pas quoi là. Si c’était quelque chose avec les médecins, je devais le lire, je voulais faire ça plus tard, alors je devais rassembler toutes les informations possibles sur mon métier. Un peu rassuré, j’ai commencé à lire. J’avais les yeux rivés sur le texte. Au début, j’ai laissé échapper la lettre des mains. Après j’ai eu envie de pleurer. Je l’ai relu, parce que je comme je suis encore petit, je n’ai peut-être pas bien compris. J’ai pris la lettre, et je suis allé dans ma chambre sur mon ordinateur. J’ai tapé les mots scientifiques que je ne comprenais pas. « Test de paternité. » D’accord. J’avais bien compris alors. J’avais le résultat en face de moi. Je voyais le mot négatif en gros sur le papier comme si il voulait me faire mal. Je suis allé sur mon lit, et j’ai pleuré très fort. Je ne comprenais plus rien. Mon papa, c’est pas mon papa. Mais c’est qui alors cet homme. Et c’est qui mon vrai papa. Pourquoi maman m’avait fait croire ça ? Je ne savais plus rien, je ne comprenais pas. J’avais juste les larmes qui coulaient sans arrêt sur mes joues. Mon papa, c’est pas Sydney. Mon papa je sais pas qui c’est. Maman m’a menti. Et c’est tout ce que ce papier voulait dire. Que ma famille était fausse, et que maman était une menteuse. Je pleurais beaucoup, et je serrais Flocon contre moi. Et puis j’ai entendu maman rentrer. Je me suis frotté les yeux et les joues. J’ai reposé Flocon sur mon oreiller, et j’ai mis la lettre dans ma poche. J’avais le cœur qui battait tout vite. J’avais envie de vomir, et mal au ventre. Je suis descendu, aller voir maman, la lettre cachée dans ma poche. Sans rien dire.
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| | | | Sujet: Re: WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. Mar 31 Jan - 0:16 | |
| Wesley & Baby La vérité blesse, mais le mensonge tue. Cinq minutes, dix tout au plus, c’était quoi en fait ? Ce n’était pas grand-chose, pas dans de telles circonstances où je ne faisais qu’aller acheter du lait pour préparer des crêpes pour mon fils et pour moi-même, afin que nous puissions manger ensemble, passer un bon moment malgré les circonstances actuelles. Qu’est-ce qui pouvait changer pendant ce cours délai ? J’étais persuadée que rien n’allait changer, que peut-être Wesley allait continuer de ranger, ou lâcher l’affaire, ce qu’il serait parfaitement en droit de faire. Peut-être allait-il tenter d’aller choper un biscuit ou bien une petite barre de chocolat - parce que je savais qu’il le faisait, mais trouvant toujours difficile de le réprimander pour si peu, je ne disais rien la plupart du temps - mais quoi qu’il en soit, rien d’alarmant qui ne saurait gâcher cette journée. Prenant cela pour acquis, ce fut avec un certain enthousiasme que j’étais rentrée à la maison, repensant à la joie que mon fils avait éprouvé à l’idée de manger des crêpes avec du Nutella, comme il les aimait. Parce que non seulement, cette idée me faisait plaisir mais aussi, elle me rassurait. Encore une fois, même si je n’avais pas eu le courage d’aborder directement le sujet avec lui, m’asseoir et en discuter sérieusement, puisque trouver les mots était encore moins facile que je ne l’aurais cru dans un premier temps, je sentais bien que Wesley était bouleversé par le divorce. Il était parfaitement en droit de l’être après tout; c’était celui qu’il avait considéré son père toute sa vie qui était parti, et même s’il n’avait pas été des plus présents, jamais il ne lui avait fait de mal. Après, peut-être que si les choses avaient été différentes me concernant, concernant ma relation avec Sydney, tout serait autre, rien n’aurait changé, mais là, ce n’était juste pas possible. Déjà, le fait qu’il refuse de venir voir les matchs de baseball de Wesley m’avait profondément irritée et attristée, mais maintenant que je savais que je pourrais être heureuse avec quelqu’un d’autre, celui qui avait, au fond, toujours été mon véritable amour, je ne voyais pas comment j’aurais pu faire autrement. Mais comment ferais-je accepter tout cela à Wesley ? Ça, je ne le savais pas trop, et en cette journée de ménage, je ne pensais pas que c’était le moment idéal pour le faire. Là, tout de suite, je voulais simplement passer un bon moment en compagnie de mon petit garçon, en profiter autant que possible, sachant très bien que ce ne serait pas toujours aussi simple dans les prochains mois, voire dans les prochaines semaines. Déterminée à parvenir à ce but, ce fut avec le même enthousiasme que je dis, une fois que j’eus entendu mon fils descendre les escaliers: « Ah te voilà ! Si tu veux, il y aussi des fraises pour aller avec le… » Naturellement, je voulus le regarder, parce que c’était une chose tout à fait normale, mais contrairement à ce que je m’attendis, je me retrouvai à considérer mon fils alors que celui-ci avait tout sauf un air heureux au visage. Automatiquement, j’arrêtai ce que je faisais afin de le considérer plus en détails, me rendant compte, tandis que la panique me gagnait peu à peu, qu’il avait les yeux et les joues rougies, et un air complètement décontenancé. Incapable de le laisser dans un étant pareil, je contournai le plan de travail afin de m’approcher de lui, et une fois à sa hauteur, je lui demandai, sans attendre plus longtemps: « Que se passe-t-il mon chéri ? » Sur ces mots, ces seuls mots que j’étais capable de prononcer, je me penchai légèrement pour que son visage soit à la même hauteur que le mien, et comme pour tenter de le rassurer alors que je ne savais même pas ce qui en était, je passai délicatement mes doigts sur sa joue, tentant de trouver dans son regard réponse à ma question avant qu’il ne prononce quoi que ce soit. Avait-il paniqué à l’idée d’être seul, parce qu’il savait que ce n’était pas son père qui viendrait l’aider si jamais quelque chose n’allait pas ? Avait-il craqué pour la première fois depuis le divorce, ce qu’il aurait été parfaitement en droit de faire ? Pourquoi avais-je voulu le laisser seul en fait ? Pourquoi avais-je pris pour acquis que tout pourrait bien aller ? Me sentant soudainement coupable pour le coup, j’ajoutai: « Je suis désolée mon bébé, je n’aurais pas dû te laisser seul… » en me doutant bien que ce n’était pas vraiment justifié ou quoi que ce soit, mais j’espérais que cela pourrait aider, même si je ne pourrais pas faire grand-chose tant et aussi longtemps que je ne savais pas ce qui se passait avec mon fils. |
| | | | Sujet: Re: WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. Mar 31 Jan - 10:43 | |
| La vérité blesse, mais le mensonge tue. Baby & Wesley
Les escaliers me semblèrent plus glissants et plus longs à descendre que d’habitude. Je crois que c’est parce que mon cœur était un peu plus lourd, alors tout mon corps allait lentement. Je me tenais à la rambarde moins fort que les autres jours aussi. Je suis allé lentement rejoindre maman qui venait de rentrer des petites courses. Elle avait le sourire, mais pas moi. J’aurai aimé qu’elle mette un peu longtemps pour pouvoir être un peu seul encore, je crois que je voulais encore pleurer. Je sentais que mes yeux étaient tous gonflés et qu’ils me piquaient encore beaucoup. J’ai aussi mon cœur qui allait très vite et qui ne voulait pas s’arrêter. Je le sentais qui courrait dans ma poitrine et ça me faisait de plus en plus mal. Quand je suis triste c’est toujours comme ça, et je trouve ça désagréable. Mais je n’arrive jamais à arrêter mon cœur d’aller trop vite alors je le laisse faire jusqu’à ce que ça passe. Je voulais me forcer à sourire, mais je n’arrivais pas. Je sentais la lettre dans ma poche, et mes yeux brûlaient encore plus. Je voulais remonter dans ma chambre, ou alors partir loin de la maison. J’aimerai faire mon sac et partir parler à tata. Je crois que tata ne le savait pas non parce que tata ne me ment jamais. En tout cas je crois. Je croyais la même chose pour maman mais elle l’a fait quand même. Alors peut-être que tata le savait aussi, et que elle m’avait menti comme maman. Penser à ça me rendait encore plus mal, et mon vendre avait mal aussi. C’était un peu comme quand je suis malade et que j’ai la nausée. Je voulais quand même aller chez tata pour lui demander. Et si elle me ment aussi alors j’irai chez papa. Sauf si il ne veut plus de moi. Parce que finalement, ce n’est pas mon papa. A cause de cette lettre, ce n’était pas mon papa. Ça voulait dire que maman avait un autre amoureux ? Et que peut-être elle le voyait parfois quand j’étais seul à la maison. Je me crispais un peu quand elle parlait de fraises. Moi j’avais très envie de manger des fraises, mais avant. Maintenant, je ne voulais plus rien faire avec elle, plus jamais. « Je m’en fiche des fraises. » Je fronçais un peu les sourcils, baissant les yeux. Je n’aime pas me disputer avec maman, et d’habitude je suis toujours gentil avec elle, mais aujourd’hui je ne voulais pas et c’était de sa faute. J’étais triste que maman m’ai menti, j’étais triste de ne pas avoir de papa. En tout cas, de ne plus en avoir. Je serrais mes poings, même si je n’ai pas beaucoup de force. C’est surtout pour montrer que je suis en colère parce que je le suis beaucoup, triste et en colère. « Il se passe que tu es une menteuse ! » Je sentais ma voix qui tremblait un peu, et j’essayais de me mordre la lèvre pour ne pas pleurer. Je ne voulais pas que maman me voit pleurer, ça fait bébé et puis j’étais censé être en colère. Je serrais encore plus fort mon poing pour ne pas craquer. Du bout des doigts, j’avais pris la lettre que je déteste tant, et je l’ai jeté sur la table devant elle. « Je suis pas ton bébé ! Je… » Je fronçais un peu le nez, c’était un tic quand je suis en colère. Je regardais une dernière fois la lettre qui me privait de mon papa pour toujours et je laissais finalement mes larmes couler, parce que tant pis, moi je n’arrivais plus à me retenir. « Je te déteste ! Je veux plus de toi comme maman ! J’ai plus de papa alors je veux plus de maman non plus ! » Les yeux tout pleins de larmes, je me suis détourné, retournant vers les escaliers avec précipitation. Je me suis mis à courir pour monter dans ma chambre, où j’ai claqué la porte exprès. J’étais trop énervé pour redescendre, alors j’ai pris n’importe quoi qui se trouvait près de moi et je le jetais à travers la pièce. J’ai pris ma liste de voyages pour quand je serais grand avec maman, et je l’ai déchiré. Même si je l’ai tout de suite regretté. J’ai ouvert mon armoire et j’ai pris mon de sac de sport pour quand je vais au baseball. J’ai sorti ma tenue et j’ai mis des vêtements, mon doudou, et puis mes affaires pour l’école. Je suis resté assis devant un moment. Je ne voulais pas partir mais je ne voulais pas rester non plus. Je me frottais les yeux doucement. J’irai chez tata je crois. Et sinon je ne sais pas, tant pis. Peut-être chez ma cousine. Je fermais le sac en continuant de verser mes larmes, et j’avais encore plus mal qu’avant. Avant j’avais toujours été heureux, et maintenant, je ne savais pas trop. Tout ce que je sais, c’est que je veux m’en aller de la maison comme papa l’a fait. Si ça se trouve c’est à cause de ça qu’il est parti. A cause de moi.
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| | | | Sujet: Re: WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. Mar 31 Jan - 23:25 | |
| Wesley & Baby La vérité blesse, mais le mensonge tue. Choquée d’entendre mon fils me dire que j’étais menteuse, je ne fus pas en mesure de comprendre pourquoi il en venait à tenir un tel propos à mon égard. Confuse, je le considérai en tentant d’en savoir plus, ne serait-ce que par son regard, son expression, même si elle était plus que décomposée à ce point, mais avant que je ne trouve quoi que ce soit, Wesley en vint à déposer un papier sur la table. Et là, un simple coup d’oeil me permit de tout comprendre, sentir mon coeur manquer un temps dans ma poitrine, avoir l’impression que même si je n’avais pas mangé quoi que ce soit, j’allais être malade. En effet, je n’avais pas eu besoin de lire la lettre pour savoir ce qu’elle contenait, parce que j’avais reconnu le logo de la clinique où j’avais envoyé les échantillons pour le test de paternité que j’avais demandé à passer à la naissance de Wesley. Dès que j’avais vu le résultat, je l’avais fait disparaître dans un tiroir, je ne l’avais jamais montré à qui que ce soit, jusqu’à aujourd’hui, où mon fils était confronté à la réalité et me la renvoyait en pleine figure, comme son père biologique l’avait fait il n’y avait même pas deux mois de cela. On pourrait croire que je m’étais préparée à ce moment, vu que je l’avais déjà vécu, mais je ne l’étais pas, pas du tout. La vérité était que même si j’étais consciente qu’il me faudrait avouer le tout à mon fils un jour ou un autre, jamais je n’avais trouvé l’occasion de le faire, jamais je n’avais trouvé les mots pour le faire non plus. Et pourtant, ce n’était pas comme si je n’y avais pas réfléchi; Depuis qu’Andy était au courant, puis avec le divorce, j’avais senti le temps qui m’était imparti grandement diminuer, mais là, c’était trop rapide, trop soudain, trop déstabilisant. J’avais travaillé fort pour que cela n’arrive pas, pour quoi je sois en contrôle de mes mots et que surtout, Wesley n’ait pas une vive réaction, soit capable d’avaler la pilule plus facilement. Inutile de dire que compte tenu de tout cela, ce qui était en train de se produire était probablement ce que j’avais toujours vu comme mon pire cauchemar. Parce que si j’avais pu endurer perdre Andy une fois il y a plus de onze ans maintenant, que j’avais enduré maintes années le fait d’avoir été réduite au rôle de cuisinière et femme de maison aux yeux de Sydney, sans qu’il n’en soit reconnaissant, sans avoir droit à aucune marque d’affection, je ne savais pas si je saurais supporter le fait de perdre l’estime de mon fils. Cela me fut prouvé sitôt qu’il en vint à tenir des propos haineux à mon adresse, des propos que j’avais mérités, je ne le niais pas, et que sans pouvoir y réfléchir, les assimiler, je sentis mon coeur se serrer, comme si quelqu’un venait de me poignarder sans crier gare. Et tout ça, c’était ma faute; j’avais blessé Wesley, je l’avais déçu et maintenant, il me détestait. L’homme le plus précieux dans ma vie me détestait, voilà ce qui était en train de se passer. Incapable de laisser passer cette idée, je restai figée là pendant un moment, laissant alors à mon petit garçon l’occasion de détaler comme un lapin à l’étage. Lorsque je me décidai à réagir enfin, il était déjà parti, me laissant alors lâcher, d’un ton désespéré: « Wesley ! » Puis, sans attendre plus longtemps, parce que j’avais déjà suffisamment attendu, je montai l’escalier à mon tour, me rendant jusqu’à la chambre de mon garçon. Comme je m’y en attendais et que surtout, je le craignais, je me heurtai à une porte fermée. De l’autre côté, je crus entendre un fracas, puis deux, et des bruits plus sourds, classiques de personnes qui fouillent dans leurs affaires. Wesley était-il en train de chercher quelque chose ? Ou pire encore, faire un sac ? Ce n’était pas son genre, mais à ce point, je ne supposais plus rien. J’avais supposé que mon fils serait heureux de manger les crêpes, ce n’était plus le cas. J’avais supposé que jamais mon petit garçon en viendrait à lever le ton contre moi, aller jusqu’à me détester et pourtant… « Wesley, je t’en prie… » Voilà tout ce que je parvins à dire dans la panique, dans le désespoir. J’étais bien consciente que ce ne serait pas suffisant pour le faire changer d’avis, mais s’il fallait que j’attende une heure pour qu’il se décide à sortir, alors j’allais attendre. Il était hors de question que je le laisse ainsi, sans rien dire, même si je ne savais ce que je pourrais dire. Alors, tandis que j’étais en train de me laisser glisser vers le sol, je lâchai un dernier: « Laisse-moi t’expliquer… Je suis si désolée… » avant d’éclater en sanglots, assise par terre devant la porte. Mais sachant que mon fils n’aimait pas me voir pleurer, je plaçai ma main devant ma bouche pour qu’il ne m’entende pas, sans même penser que dans le cas présent, cela ne changerait pas grand-chose, rien du tout même, parce que la situation était trop grave pour que quelques pleurs viennent changer quoi que ce soit.
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| | | | Sujet: Re: WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. Mer 1 Fév - 8:03 | |
| La vérité blesse, mais le mensonge tue. Baby & Wesley
Bien sûr que j’avais entendu maman m’appeler d’en bas. Bien sûr que j’avais eu très envie de redescendre pour aller la voir. Je lui aurais sans doute fait un câlin et je lui aurais dit que ce n’était pas grave, que je l’aime parce que c’est ma maman. Mais cette fois, il fallait que je résiste. Je ne devais pas céder, il fallait que je me prive de sa douceur et de ses sourires. Je devais être fort et rester dans ma chambre quoi qu’elle dise et quoi qu’elle fasse. Parce qu’elle m’avait menti depuis que je suis bébé. Parce que j’ai habité avec inconnu pendant 11 ans. Que j’ai essayé de jouer avec lui parfois, que j’ai essayé d’avoir pleins de câlins qui n’arrivaient jamais, que j’ai essayé de le voir sourire en me disant qu’il était content de moi. Alors que ce n’était pas mon papa. Les genoux contre le sol de ma chambre, je regardais l’intérieur de mon sac, presque terminé. Est-ce que j’avais donc grandi avec un inconnu alors ? C’était qui cette personne finalement. Un amoureux à maman, mais qui n’a jamais eu de lien avec moi. Peut-être que c’est pour ça qu’il ne me parlait jamais. Il devait tout savoir et il me détestait, et moi j’étais idiot, alors je continuais à l’aimer et à lui dire papa. Il devait me trouver stupide pendant tout ce temps, et c’était la faute à maman, je le savais maintenant. Plus je réfléchissais, plus je sentais mon cœur qui faisait mal. Ma tête cognait fort et j’avais la vue qui se brouillait un petit peu. Si ça se trouve, ma maman, ce n’est pas maman non plus. Après tout, je ne savais rien finalement. C’était comme si j’avais plus de famille d’un coup. J’avais l’impression d’être tout seul au monde. Pourquoi maman m’avait menti ? Si ça se trouve, elle voulait me cacher la vérité pour toute la vie. D’un coup, je comprenais mieux pourquoi papa était parti. Enfin, je ne sais pas pourquoi je continue de l’appeler papa. C’est Sydney et rien d’autre maintenant. En fin de compte, je n’aurai jamais eu de papa du tout. Je pensais en avoir eu un, même absent. Mais non. J’avais été seul depuis le début, finalement. J’avais cru entendre des bruits de sanglots derrière la porte. Maman était sûrement montée pour me rejoindre, mais heureusement, j’avais pu verrouiller la porte. Je n’aime pas quand maman pleure. Ça me fait mal. Ça me fait pleurer aussi. Mais je ne dois pas me laisser avoir cette fois. Malgré tout, je sentais mes larmes qui continuaient de couler sans que je ne puisse rien y faire. Je me mordais la lèvre pour ne pas faire de bruit. Maman ne devait pas m’entendre. Je devais être en colère, je ne devais pas être triste devant elle. J’avais mis mes vêtements préférés dans le sac, mon portable, mes livres de classe. Je crois que je ne manquais de rien. Bien sûr, je ne comptais pas oublier Flocon, que je tenais à la main pour me donner du courage. Je le rangerais une fois dehors. Il m’aiderait à franchir le pas comme un grand. « Laisse-moi tranquille ! Je veux plus te parler, plus jamais ! » J’essayais de ne pas avoir la voix tremblante mais c’était dur parce que je ne réponds jamais à maman. Mais je dois le faire maintenant, parce qu’elle m’a menti longtemps, sur beaucoup de choses, et que ça me fait très mal. Soupirant de douleur, j’étais allé refermer la porte de mon armoire, mettre un manteau, mon casque de musique passé au cou, et la carte de bus dans la poche, j’étais prêt. Je pris mon sac de sport rapidement, et je me tenais désormais devant la porte de la chambre. Est-ce que je devais vraiment m’en aller pour montrer à maman que je lui en voulais ? Je ne voulais pas la voir chaque jour en sachant qu’elle m’avait caché que mon papa n’existe pas. Je me frottais les yeux, je ne voulais pas qu’il reste des larmes si je devais sortir. Même si ils étaient encore bien rouges, tant pis. Je poussais la porte. Et la vision de ma maman par terre, attristée, me fit serrer le cœur. Il se tordait je crois, et ça me faisait trop de douleur d’un coup. Elle me faisait de la peine. Mais j’en avais moi aussi. Alors pour ne pas craquer, j’ai détourné la tête en passant tout vite devant elle pour aller aux escaliers. « A cause de toi j’ai plus de papa ! Et si ça se trouve c’est pour ça que Sydney est parti et qu’il ne m’a jamais aimé ! » J’haussai un peu la voix sans m’en rendre compte, bien qu’elle restait fluette et enfantine. Je fronçais les sourcils, hésitant devant l’escalier. Quelques marches désormais me séparaient de ma décision, et j’étais confus maintenant. « Je veux pas t’écouter, je veux pas ! » Je posais le pied sur la toute première marche, et puis, le reste suivi tout seul. Je m’en allais en bas. Comme si c’était la seule chose que je pouvais faire, ou que je devais faire. Flocon sous le bras, sac sur le dos, je fixai maintenant la porte d’entrée, épreuve ultime à cette dispute. J’avais l’impression de changer. Et je n’aimais pas vraiment ça. Mais c’était de sa faute, sûrement. « Je m’en vais vivre chez tata pour toujours. » Sur le moment, je le pensais. Mais comment j’aurai pu tenir aussi longtemps sans maman.
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| | | | Sujet: Re: WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. Mer 1 Fév - 23:19 | |
| Wesley & Baby La vérité blesse, mais le mensonge tue. Je savais bien qu’attendre sur le pas de la porte en le suppliant d’ouvrir la porte n’allait pas changer grand-chose, que Wesley n’allait probablement pas le calmer et qu’il me faudrait plus qu’un « je suis désolée » pour me faire pardonner, si bien sûr, il acceptait de me pardonner un jour. Comment je pouvais être persuadée de ce fait ? Parce que jamais auparavant je n’avais vu mon fils dans un état pareil. Wesley, c’était le petit garçon qui ne montait jamais la voix, qui ne se fâchait jamais contre qui que ce soit. Non pas qu’il était faible ou quoi que ce soit, mais il était patient, tolérant. Par contre, si jamais quelque chose survenait qui était insupportable, il était comme moi; il implosait, comme cela venait d’arriver. La vérité qu’il venait d’apprendre, pour lui, était intolérable, impossible à supporter comme n’importe quelle nouvelle qui peut survenir comme ça, un jour ou un autre. Comment pouvais-je le blâmer de cela ? Après tout, c’était parfaitement compréhensible, si on pouvait le dire ainsi. Et pour cette raison, clairement, je ne pouvais pas rattraper le coup en le réprimandant, en lui lançant des reproches concernant les mots qu’il avait tenus à mon égard, le ton de voix qu’il avait employé à mon adresse. Ce ne serait pas juste, ce serait abuser de mon autorité et surtout, cela n’arrangerait absolument rien, et je ne me sentirais pas à l’aise dans cette situation, même si celle-ci était bien loin d’être confortable. Puis, avant que je ne puisse savoir quoi faire, la porte de la chambre s’ouvrit sur mon fils qui transportait un sac, et qui, encore une fois, me tint des mots durs, des suppositions qui, même si elles n’étaient pas vraies, pouvaient faire un certain sens, compte tenu que bon, tout était arrivé en même temps… Paniquant légèrement toutefois à cette analogie, je tentai de dire: « Non, ça n’a rien à voir ! C’est… » mais je n’allai pas au bout de mon idée parce que je ne sus pas comment faire, par où commencer. Était-ce vraiment une bonne idée que je lui dise que tout cela était ma faute parce que j’étais tombée dans les bras de mon premier amour ? Parce que cela faisait trop longtemps que celui qu’il avait toujours vu comme étant son père n’était pas capable d’affection ? Dans une ambiance si tumultueuse, cela ne changerait rien. Et puis, rien ne disait que mon fils aurait voulu m’écouter, puisque celui-ci était déjà en route vers les escaliers et ce, sans que je puisse physiquement l’arrêter. Comment faire pour le retenir alors ? Déjà, je me levai pour tenter de le rattraper dans les escaliers, mais je n’eus pas le temps de les descendre en entier que Wesley en vint à dire qu’il voulait aller vivre chez sa tante, m’arrêtant là tout d’un coup. Mon coeur devint lourd, il fallut me pincer les lèvres pour ne pas dire quelque chose que je pourrais regretter, ou juste lâcher un cri, un cri de douleur à l’idée de ne plus voir mon fils. Je savais que ce serait irrationnel, parce qu’il irait chez sa marraine, chez ma cousine, et au fond, j’espérais qu’il ne voudrait pas ne plus rien savoir de moi pour le reste de ma vie pour cela, mais malgré tout, au vu des circonstances, cela me fit mal, je ne pouvais pas le nier. Cela me fit tellement mal qu’après avoir lâché un nouveau: « Wesley, s’il te plait… », les mots se bloquèrent de nouveau dans ma gorge. Me rendant compte que je serais incapable d’ajouter quoi que ce soit, je voulus passer à l’action, descendre le reste des escaliers, me planter devant la porte d’entrée pour le retenir, mais sitôt que je descendis une nouvelle marche, je sentis mes jambes flancher et finalement, je ne fus pas en mesure de me rendre plus loin. Me retenant à la rampe de l’escalier, je m’assied dans les marche, et tout ce que je sus faire, ce fut de considérer Wesley, le regard rempli de larmes, les lèvres tremblantes comme si je voulais dire quoi que ce soit, mais plus rien ne sortait de ma bouche, plus rien ne voulait marcher. Je tremblais de tous mes membres, mon coeur battait la chamade, j’étais perdue comme jamais je ne l’avais été auparavant, et le pire dans tout cela, c’était que je ne savais plus quoi faire pour régler la situation, ce qui me faisait sentir encore plus horrible. Décidément, malgré tous les efforts que j’avais pu mettre depuis bientôt douze ans, j’étais une mère affreuse, c’était confirmé. |
| | | | Sujet: Re: WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. Jeu 2 Fév - 7:48 | |
| La vérité blesse, mais le mensonge tue. Baby & Wesley
La porte me séparait désormais de mon envie soudaine de rejoindre ma tata. Elle semblait me regarder de façon froide. Elle semblait plus lourde et mieux fermée que d’habitude. Je regardais la poignée, sans me décider à y poser ma main. Mon sac commençait à peser lourd sur mes épaules. J’hésitai, et les minutes passaient sans que je ne sache quoi faire. Alors pour me soulager un peu, je posais mon sac de sport sur le sol doucement, gardant Flocon sous le bras. Je l’avais finalement sorti du sac pour le garder avec moi, comme si j’avais eu peur qu’il ne puisse pas respirer ou s’effrayer tout seul dans ce grand sac. Peut-être que je devrais le laisser ici. Je dois être grand, et si je continue d’avoir un doudou, je ne serais jamais fort. Mais j’aime beaucoup trop Flocon. Je l’ai eu quand j’étais encore tout bébé, de cet homme que je pouvais encore appeler papa il y a de cela quelques heures à peine. Et maintenant je ne savais plus comment je devais l’appeler. D’ailleurs je ne savais même pas si j’allais le revoir. Peut-être qu’il ne voudrait plus jamais de moi. De toute façon déjà avant il ne me regardait pas, ne jouait pas avec moi, alors finalement, ça ne changeait sans doute pas grand-chose. J’entendais maman prononcer mon prénom depuis les marches de l’escalier, et ça me faisait bizarre, de me dire que elle était là-haut, et que moi j’étais en bas, en train de m’en aller. Je ne suis jamais parti de la maison, et d’habitude, je ne me dispute jamais avec elle. Je n’hausse jamais la voix et je ne suis jamais en colère. Ou alors pas longtemps, et je reste dans ma chambre pour ne pas l’énerver. Mais aujourd’hui je n’allais pas bien, et je voulais lui montrer que je suis en colère et triste. Je crois que les adultes disent qu’ils sont déçus parfois. Moi c’est ce que je ressentais. Maman m’avait menti onze ans. Et elle avait même menti à Sydney alors. Ça voulait dire qu’on ne peut pas lui faire confiance je crois. En tout cas, quand un enfant ment à l’école, c’est ce que la maîtresse explique, qu’il ne faut jamais mentir, sinon après, les autres ne nous croient plus jamais. Pour le moment, je ne croyais plus maman. Et je voulais m’en aller pour lui faire comprendre que mentir c’est pas bien, et ça fait du mal à tout le monde. Je me suis détourné un moment de la porte. Je ne pouvais pas partir sans qu’elle me dise pourquoi elle avait fait ça. Et puis, je ne savais toujours pas qui était mon papa. Peut-être que c’était quelqu’un qui habitait à l’autre bout du monde et qui ne savait rien. Ou alors il m’avait abandonné bébé alors maman était tombé amoureuse de Sydney. Le pas hésitant, j’étais allé vers le bas des escaliers, la trouvant alors assise sur l’une des marches. Je crois que ses yeux étaient dans le même état que les miens, pas beaux à voir. Elle était sûrement triste aussi, mais elle ne pouvait pas m’en vouloir, c’est elle qui m’a menti, pas l’inverse. Je refusai de la regarder, je baissais les yeux, ou alors je regardais le mur. Si je regarde maman dans les yeux, je craque toujours, et là il ne faut pas que je craque, c’est très important. « Il est parti à cause de ça Sydney hein ? Tu lui as menti à lui aussi ? » Je fronçais un peu les sourcils. Je voulais des réponses, à des questions, que je ne comprenais même pas tout à fait. Tout ce que je sais, c’est que mon monde s’écroule un peu. C’est comme si ma famille, n’était plus ma famille. Peut-être que maman m’a menti sur beaucoup d’autres choses encore, et que je ne le sais même pas. « Pourquoi t’as fait ça ? Tu nous déteste ? Tu voulais que je sois triste ! » Si ça se trouve, elle n’avait jamais voulu de moi, et peut-être que j’étais venu au monde sans faire exprès quand elle avait eu un autre amoureux. « Je suis un accident pour toi ? » J’avais entendu ce mot il y a quelques temps. Je sais qu’un garçon de la classe le pensait, mais, je ne savais qu’à moitié ce que ça voulait dire. Seulement il m’avait paru logique dans la situation. J’ai grimpé quelques marches, et j’ai posé Flocon sur les genoux de maman. J’avais les larmes aux yeux parce que j’aime Flocon, mais je pense que papa voulait le donner à son fils, et je ne le suis pas. « Tiens, je n’en ai plus besoin. C’est pas mon papa, alors ce n’est pas à moi qu’il l’a donné. » Je frottais mes yeux en reniflant, descendant de quelques marches, le regard posé sur ma peluche qui me manquait déjà tellement. Il était temps de m’en aller maintenant non ? Je ne voulais pas, mais j’avais l’impression que je devais le faire. Ou alors, peut-être que la cabane dans le jardin suffirait pour cette fois. Je sentais mes lèvres trembler, je me retenais très fort pour ne pas pleurer.
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| | | | Sujet: Re: WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. Ven 3 Fév - 0:34 | |
| Wesley & Baby La vérité blesse, mais le mensonge tue. Lorsque Wesley vint à réitérer que c’était pour cette raison que Sydney était parti il y a quelque temps de cela maintenant, tout ce que je sus faire, ce fut de secouer la tête pour lui signifier que ce n’était pas le cas. Je m’étais efforcé de le faire vivement, histoire qu’il comprenne que je n’affirmais pas cela que pour qu’il accepte de m’écouter, mais parce que c’était la vérité et ce, même si j’avais tenté de lui dire plus tôt. S’il fallait que je lui dise trois fois, cinq fois, dix fois, je le ferais, autant de fois que nécessaire, pour qu’il comprenne, pour qu’il soit en mesure de se mettre cette idée en tête, en espérant que cela le calme et nous permette d’en parler. Et quand je trouverais le courage, ce serait sans hésiter que je lui dirais que Sydney le savait, qu’il était au courant de ma relation précédente avec Andy - essentiellement parce qu’il en était particulièrement jaloux à l’époque - mais qu'il avait accepté la situation sans se poser de questions, ne voulant même pas remettre en question sa paternité. Moi, pour être tranquille avec mon esprit, j'avais fait ce fameux test, mais jamais Sydney ne l’avait su, parce qu’il ne voulait pas le savoir. Au début, j’avais trouvé son idée mignonne, je m’étais laissée convaincre que tout pourrait bien se passer, mais jamais je n’aurais pensé que progressivement, ce n’était pas la complexité de notre relation qui allait nous achever, mais son égoïsme, son manque d’attention à notre égard. Mais ça, je ne le dis pas tout de suite, je n’en eus pas le temps de toute façon, puisque Wesley réitéra en supposant des choses que je ne saurais qualifier autrement que d’affreuses. Je savais bien que j’avais gaffé en ne disant rien, mais le faire exprès ? Me faire détester par la personne qui comptait le plus pour moi dans ce monde ? « Au contraire… » fut ma seule réponse, une réponse laissée en suspens, laissée avec un paquet de phrases non-dites. Par exemple, je ne lui dis pas que si jamais il n’avait pas su la vérité, c’était parce que son père biologique était parti sans rien dire, parce que je voulais qu’il ait une vie de famille normale malgré tout, qu’il ne souffre pas de son absence comme moi j’avais pu souffrir pendant toutes ces années. Mais encore une fois, qu’est-ce que cela changea ? Absolument rien. Mais ce que Wesley dit par la suite, quand il utilisa le mot « accident », ce fut signe que le cauchemar était en train de continuer, de s’empirer, à un tel point que j’en avais la nausée, que je croyais que j’allais en être malade, et pas juste parce que j’avais tendance à l’être ces derniers temps, ce qui était tout à fait normal. Mais tristement, ma réaction ne fut pas très différente, c’est-à-dire que ce fut que quelques mots qui sortirent de ma bouche dans un hoquet, des mots maladroits, qui ne furent que « Tu sais bien que non… » mais qui, je m’en rendais compte plus que jamais, ne me donnaient aucune crédibilité auprès de mon fils, toujours prêt à prendre la porte. Pourquoi n’étais-je pas capable de lui dire que non, il n’était pas un accident, même si sa naissance n’était pas prévue ? Que comme les gens qui avaient des enfants par accident, je l’avais accepté, même s’il m’avait fallu plus de temps que la normale ? M’efforçant de ne pas rester là avec des réponses à demi-mot, j’ajoutai: « Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée… » mais je le dis dans un murmure, entre deux sanglots, si bien que je n’eus pas à réfléchir longtemps pour comprendre qu’il ne l’avait certainement pas entendu. J’en eus la preuve au moment où il vint à me donner sa peluche, cette peluche qu’il aimait tant, avec laquelle il dormait encore parfois, et je saisis aussi que je ne pouvais pas rester là, comme ça, à continuer sur cette lancée. J’essayais de réfléchir mes mots, ne pas empirer la situation mais en fait, pouvait-elle vraiment être pire que ça ? Au désespoir, je me levai, et tandis que je descendais finalement les marches me séparant de mon fils, je dis: « Écoute-moi… » sur un ton sans reproche et sans impératif, ayant simplement pour but d’attirer son attention ne serait-ce que quelques secondes. Puis, bien décidée à être en mesure de dire au moins une phrase complète, je lui dis: « Je vais tout t’expliquer, je te le promets… Laisse-moi juste… » Me calmer ? M’assurer qu’il n’allait pas partir ? Quelque chose comme ça, même si je ne saurais mettre le doigt dessus. Mais là n’étant pas le point, je jugeai plus essentiel de lui montrer que j’étais sincère, et pour ce faire, je posai mon doigt sous son menton pour faire en sorte qu’il me regarde et je lui dis, dans un souffle, un murmure: « Je t’en prie, ne pars pas… » Mais après, je n’insistai pas plus, parce que toujours dans le but de ne pas m’imposer, je voulais le laisser décider pour lui-même, bien que là, j’étais morte de trouille de voir quelle serait sa réaction, et je le trahissais malgré moi par ma main tremblante et mes lèvres pincées pour ne pas sangloter de nouveau.
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| | | | Sujet: Re: WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. Ven 3 Fév - 8:50 | |
| La vérité blesse, mais le mensonge tue. Baby & Wesley
Dans la vie, il y a les gens qui mentent pour obtenir quelque chose. Il y a ceux qui mentent pour se sentir intéressant. Il y a ceux qui mentent pour se protéger eux-mêmes, et puis, ceux qui le font pour protéger quelqu’un d’autre. Je me suis toujours promis de ne jamais le faire, mais c’est vrai que parfois, c’est dur. Quand maman fait à manger, et qu’elle est toute contente, je souris et que me force à finir le repas. Je mens, mais pour qu’elle ne soit pas triste. Mais c’est un petit mensonge. Ce n’est pas très grave je crois. Maman elle, m’avait caché un gros secret. Son mensonge à elle est bien plus grave je pense. Je suis grand, et je me dis qu’elle aurait dû m’en parler avant. Ou alors, ne jamais me cacher tout ça. Je ne sais pas. Je ne suis pas une maman, alors je ne sais pas comment ça fonctionne dans sa tête. Je crois que souvent, quand une maman fait quelque chose qui n’est pas bien, c’est pour les enfants, parce qu’elles nous aiment toutes. Et qu’elles ne veulent pas nous voir souffrir. Mais moi, c’est justement parce qu’elle avait fait ça, que je souffrais maintenant. Les questions s’enchaînaient dans ma tête, et elles semblaient vouloir me faire perdre pied. Devais-je la croire encore maintenant ? C’est ça le problème quand quelqu’un trahi votre confiance, on ne sait pas si elle peut la récupérer, et si on doit lui redonner. Le pire pour moi, c’était de rendre maman triste en lui parlant comme ça. Mais je n’avais pas le choix. Je ne pouvais pas effacer ma tristesse pour effacer la sienne. Pas cette fois en tout cas. Je me sentais trop trahi. Et par la dernière personne au monde à qui j’aurais pensé. « Non j’en sais rien. Tu me mens depuis toujours alors si ça se trouve tu mens encore, et tu mentiras tout le temps pour pleins de choses ! » Maintenant, je ne savais plus à quoi me fier. Elle pouvait me dire n’importe quoi, après tout, elle l’avait fait pendant si longtemps. Je reniflais, essuyant les larmes qui avaient su m’échapper, les yeux rivés sur Flocon que j’avais posé auprès d’elle. Je savais qu’elle serait capable de s’en occuper. Plus que quelques mètres me séparaient de la porte d’entrée. Il me suffisait de descendre d’une marche et de m’en aller rapidement. Comment lui faire comprendre, que je ne voulais plus l’écouter ? Moi, j’en avais assez de devoir entendre les excuses de tout le monde. Pourquoi je devrais le faire ? Papa était parti. Papa ne m’avait sans doute jamais aimé. Papa n’était pas mon papa. Et maman ? Qui était-elle alors ? Quelqu’un que je ne reconnaissais plus. Entre trahison et protection, larmes et désespoir. C’est quand je la vois comme ça, que j’ai le plus mal au monde. « Je ne sais pas si j’ai encore envie de t’écouter. » En réalité, rien ne me rassurait le plus au monde que sa voix et sa présence, mais je ne pouvais pas avouer ça maintenant, si ? « Si ça se trouve tu mens tout le temps… » Je sentais mes yeux qui s’embrumaient de larmes. Je n’arrivais plus à me retenir maintenant. J’avais trop de mauvaises idées en tête et trop de doutes à évacuer. Je ne comprenais plus grand-chose à ma situation. J’avais juste peur qu’elle n’avait jamais voulu de moi. « Je…veux pas partir, mais je suis fâché tu comprends. Alors il faut que je fasse quelque chose qui te rends triste, parce que moi aussi tu m’as rendu triste maman. » Mes lèvres tremblaient. Je ne voulais pas. Je ne voulais pas la rendre triste, mais je voulais quelque part, lui faire sentir mon mal-être, et qu’elle ait mal comme j’avais eu mal, même si c’était méchant. Je lui en voulais tellement, alors que c’était la personne que j’aime le plus au monde. Je levais les yeux vers elles, remplis d’eau salée qu’ils étaient. « Je t’aime quand même maman. Mais je t’en veux tellement tu sais. » J’eu un petit haut le cœur. Je l’aimerai toujours, mais j’avais vraiment mal au cœur. Je crois que c’est un peu ça ce que les adultes appellent l’amour qui fait mal.
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| | | | Sujet: Re: WESLEY&BABY ▬ La vérité blesse, mais le mensonge tue. | |
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