Une grande nouvelle [Feat. Tommy S. Grayson]

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Voilà maintenant un mois que les deux amoureux étaient rentrés de leurs vacances à Hawaï. Joyce en avait profité du début à la fin, mais depuis leur retour, elle était souvent fatiguée, elle n'était pas vraiment dans son assiette. Bon alors bien évidemment lorsqu'elle avait repris le travail, elle avait mis ça sur le compte de la fatigue, du décalage horaire et puis de la charge de travail supplémentaire dû au début de sa formation à distance. Elle ne s'inquiétait pas vraiment contrairement à son petit ami, qui la voyait maigrir de jour en jour, il avait donc décidé qu'elle devait aller voir le médecin.

C'est vrai qu'elle ne mangeait plus beaucoup, et le peu qu'elle mangeait, elle le vomissait plus tard, mais elle avait peut-être attrapé un virus tout simplement, pas de quoi s'alarmer. Finalement, c'est à l'hôpital que Joyce rencontre le médecin avec qui elle a rendez-vous. Quelques questions de routine, des examens, il lui prescrit une prise de sang, puis finit par venir se rasseoir sur son fauteuil face à elle, le sourire aux lèvres. La blonde, après s'être r'habillé revient face à lui et le verdict tombe.

" - Félicitations madame Sandberg, vous êtes enceinte !" lui annonce-t-il heureux pour elle.

Joyce tombe de haut. Jamais elle n'aurait pensé qu'elle pourrait être enceinte, elle connaissait pourtant les symptômes pour l'avoir été une fois déjà, mais elle avait été trop naïve à penser que ça pourrait être une gastro ou le décalage horaire. Elle adressa un sourire un peu forcé à l'homme en blouse devant elle. Comment allait-elle annoncer ça à Tommy ? Bon en même temps, il fallait s'y attendre, l'un comme l'autre ne s'étaient jamais protégé lors de leurs rapports sexuels. Ce n'était pas dramatique, Joyce était heureuse de pouvoir être maman à nouveau, mais elle avait peur de la réaction de Tommy, ils n'en avait jamais parlé ensemble. Et si jamais Eliott apprenait qu'elle était enceinte ? Il allait sans doute s'en prendre à son petit ami, tout comme il s'en était pris à elle plus tôt.

Quand le médecin lui annonça la date de conception, la blonde eut un petit sourire en coin, il avait été conçu pendant les vacances à Hawaï, comme quoi ces vacances auront eu beaucoup de points positifs, en plus d'en profiter en amoureux.

Après cette nouvelle, la suédoise quitta le cabinet pour rentrer à la maison. Elle était encore toute secouée par cette nouvelle. Bien sûr qu'elle était heureuse, même si la peur d'être une mauvaise mère dominait. Elle avait peur de reproduire les mêmes erreurs qu'avec Isaak.. C'est donc pendant tout le trajet que la blonde se perdit dans ses pensées, ce n'est qu'en pousant la porte de chez Tommy, enfin de chez elle aussi, de chez eux en somme, qu'elle s'écroula sur le canapé en réfléchissant la manière dont elle pourrait lui annoncer la nouvelle. Si ça se trouve, il n'aime pas les enfants et il refuse d'en avoir. Pour Joyce, c'était vraiment une bonne nouvelle mais elle redoutait que tout cela ne vienne briser leur couple encore un peu fragile sous certains aspects.

Joyce & Tommy

Une grande nouvelle

Je ne savais pas si cela était dû au fait que j’avais voyagé précédemment dans ma vie et chaque fois je n’avais pas eu le choix de me refaire à la vie normale très rapidement par la suite, mais physiquement, je n’avais pas vraiment eu de soucis à notre retour d’Hawaii. Ce qui avait été le plus lourd me concernant, ç’avait été de revenir à la dure réalité du travail, quitter ce petit cocon dans lequel nous nous étions installés, Joyce et moi, pendant ces vacances qui avaient été tout simplement magiques. Outre cela, je n’avais pas eu de soucis concernant la nourriture, voire le décalage horaire, ce qui ne fut pas le cas de ma bien-aimée qui, elle, ne semblait pas s’en remettre. Dans un premier temps, j’avais choisi de ne pas trop m’en faire, estimant que c’était probablement normal pour elle, parce que personne ne réagissait de la même façon. Par contre, en constatant que cela s’éternisait et que les choses ne s’amélioraient pas, que Joyce, qui ne mangeait pas beaucoup de base, mangeait encore moins, je m’en étais montré particulièrement inquiet. Au début, je n’avais pas osé dire quoi que ce soit, mais à un moment donné, craignant beaucoup trop qu’elle soit plus gravement malade qu’en raison d’un simple changement de régime, je lui avais demandé d’aller voir un médecin. Peut-être qu’il allait poser un banal diagnostic, mais au moins, nous serions fixés et de mon côté, je ne resterais plus aussi impuissant, je serais capable de prendre soin d’elle, comme je me devais de le faire. Je me disais que c’était la moindre des choses, et je m’étais limite montré frustré de ne pas pouvoir être présent chez le médecin, puisque j’avais une réunion que je n’avais pas su déplacer, bien malgré moi. Tentant de me convaincre que si jamais il y avait quelque chose de grave, Joyce allait me prévenir aussitôt, j’avais quand même passé ce temps avec les investisseurs la tête ailleurs, et pas comme à mon habitude, parce que je ne voulais pas être là. Évidemment que j’aurais voulu être auprès de ma petite-amie, mais je m’en faisais surtout pour elle. Au bout du compte, je n’avais pas eu de nouvelles, que ce soit pendant ou après ma réunion. Tentant de ne pas trop m’en faire, je ne perdis toutefois pas mon temps au bureau, me disant que je pourrais toujours faire ce qui me restait le lendemain. Ce n’était pas comme si les gens qui m’entouraient n’en avaient pas l’habitude. Sitôt, je pris la route en direction de la maison sans faire aucun arrêt. Pendant un instant, je n’allais pas nier que l’envie m’avait pris de faire un arrêt pour aller acheter des fleurs, de la glace au citron, bref, de quoi faire plaisir à Joyce, mais trop nerveux, je m’étais dit que j’allais pouvoir rattraper le coup, le lendemain au plus tard. Quelques minutes plus tard donc, je garai ma moto dans l’allée, puis à l’aise de ma clé, j’ouvris la porte. Sitôt que je fus entré, je vis Joyce allongée sur le canapé. Essayant de me convaincre que ce n’était pas la première fois que je la voyais ainsi ces derniers jours, je m’approchai doucement en lâchant un petit: « Je suis rentré ma chérie… » pour annoncer ma présence. Ensuite, je m’assis sur la table basse du salon pour être environ à sa hauteur, ou du moins, à la bonne hauteur pour pouvoir lui caresser doucement les cheveux tout en lui demandant: « Comment ça s’est passé chez le médecin ? Il a dit quoi ? » Je me doutais bien que ce n’était pas très délicat comme amorce, mais j’avais pensé à cela toute la journée, je ne savais pas combien de temps je pourrais attendre plus longtemps.

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Joyce n'avait pas supporté le retour à la réalité, non pas psychologiquement mais plus physiquement. Elle était vraiment mal, passait son temps à vomir et à avoir des vertiges. Au début, elle s'était simplement dit que c'était le décalage horaire, la nourriture ou tout autre chose qui fait que son corps n'y était pas habitué et donc, réagissait mal. Mais cela faisait maintenant plusieurs jours, voire semaine que ça durait, Tommy inquiet, avait décidé que Joyce se devait de prendre rendez-vous chez le médecin. Persuadée que ce n'était rien de bien important, elle avait hésité, puis afin de le rassurer, elle l'avait finalement pris.

C'était donc aujourd'hui même que la belle blonde devait chez le médecin, elle appréhendait tout de même un peu ce rendez-vous, sans doute pour des raisons idiotes. Elle aurait aimé que Tommy l'accompagne, mais il avait une réunion au travail, alors elle n'allait pas le contraindre à venir avec elle plutôt que de gérer les collaborateurs. Elle pensait à lui lorsqu'elle était dans la salle d'attente. Puis, le médecin l'appela et la sortit de ses pensées.

Après l'examen, le verdict tomba, elle était enceinte. Bien évidemment qu'elle etait heureuse. Heureuse de pouvoir de nouveau donner la vie à un enfant, bien que la crainte d'être une mauvaise mère la hantait. Mais ce qui l'effrayait le plus, c'était de savoir comment Tommy prendre la chose. Ils n'en avaient jamais parlé ensemble alors que c'était un sujet important dans un couple. Décidant de retarder un peu plus le moment fatidique, Joyce rentra à la maison sans prévenir Tommy. Après tout, elle n'allait pas mourir, elle était simplement enceinte, ce qui expliquait le manque d'appétit, les vomissements et l'extrême fatigue qu'elle ressentait au quotidien.

Elle avait tournée en rond une bonne partie du temps avant que finalement son petit ami ne rentre à la maison. Lorsqu'il pénétra chez eux, Joyce s'était mise sur le canapé, la mine fermée. Quand Tommy s'assit en face d'elle sur la table basse et qu'il lui demanda ce qu'avait dit le docteur. Elle avait hésité pendant un moment à lui dire sans prendre de gants, mais elle jugea que ce n'était pas la bonne option. Est-ce qu'elle devait vraiment lui dire maintenant ? Elle avait peur de le perdre.

" - Ça s'est bien passé, il n'a rien dit. Enfin si.."

Joyce prit la main de Tommy dans la sienne.

" - Tu m'as promis que tu ne m'abandonnerai jamais, est-ce que ça tient toujours ?"

Elle planta ses yeux dans ceux de son petit ami espérant qu'il n'avait pas changé d'avis depuis le temps.

" - Je n'ai rien de grave, ce n'est pas le décalage horaire, ni même une intoxication alimentaire, rien de tout ça. Je sais qu'on en a jamais parlé ensemble, que ça nous tombe dessus un peu comme ça, mais j'ai pas vraiment choisi.. Je.. Je suis enceinte Tommy. Enceinte de quatre semaines. Ça s'est passé pendant nos vacances à Hawaï.."

Elle n'osait même pas le regarder, bien trop peur d'y voir de la colère ou autre sentiment. La seule chose qu'elle espérait c'était que cette nouvelle lui fasse aussi plaisir. Certes ils ne l'avaient pas prévus mais c'était comme un cadeau du ciel pour la blonde qui souhaitait fonder une famille.

Joyce & Tommy

Une grande nouvelle

Si tout s’était bien passé, si le médecin n’avait rien dit, comment cela se faisait-il que Joyce semblait toujours avoir le teint pâle et sur le point de rendre le dernier repas qu’elle avait avalé ? Je savais bien que ce n’était pas quelques minutes dans un cabinet de médecin qui pourrait tout arranger, mais pourquoi ne semblait-il pas avoir recommandé quoi que ce soit ? Quelque peu embêté, je fronçai les sourcils, déjà prêt à demander plus de détails, insister davantage, toujours autant désireux que ma jolie blonde finisse par aller mieux. Cependant, avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, Joyce en vint à me poser une question qui me laissa encore plus perplexe, et qui me fit encore plus peur. Pendant un instant, j’avais simplement envie de lui demander ce qui n’allait pas, pourquoi elle me posait une telle question alors qu’elle connaissait déjà - enfin, je l’espérais - la réponse. Mais au vu du sérieux de la situation, je me contentai de simplement hocher positivement la tête, sans hésiter un instant. Bien que dans un premier temps, l’attachement m’avait fait quelque peu peur, essentiellement parce que je ne savais pas m’y prendre, mais j’avais compris pendant tout ce temps que maintenant, j’adorais être dans cette relation. J’adorais rentrer chez moi et pouvoir partager certaines choses avec elle, ne pas simplement m’isoler dans ma grande demeure qui était devenue la nôtre. Je pourrais passer une éternité à expliquer pourquoi j’aimais notre relation, mais la principale était surtout parce que je la partageais avec Joyce. Par contre, je n’en fis rien pour le moment, encore trop tendu de savoir ce qu’elle me dirait. Et comme si elle l’avait compris, elle ne tarda pas plus longtemps avant de reprendre son discours, discours qui contenait la raison de ses malaises, mais pas n’importe quelle raison, une raison qui eut l’effet d’une bombe sur ma personne. Pendant un instant, je crus ne pas avoir bien compris, mais elle vint à répéter, me mentionnant même depuis combien de temps, et en quelles circonstances c’était arrivé. Les mots commencèrent à tourner dans ma tête, et pendant un instant, je me perdis. Je perdis le contrôle de moi-même, et tout ce que je sus faire, ce fut un rire nerveux, accompagné d’un: « Non, ça ne se peut pas, ça… » Dans le déni, je tentai de trouver une raison pour laquelle ce ne serait pas possible, mais je n’en avais pas. Je n’étais pas le plus studieux, mais je connaissais les bases d’éducation sexuelle, et je savais très bien que nous ne nous étions pas protégés. Je le savais depuis nos premiers ébats, et j’avais consciemment pris la décision, me disant que j’allais accepter les conséquences. Mais pensais-je que cela arriverait aussi rapidement ? Certainement pas. Sauf que j’étais rattrapé par la réalité, plutôt brutalement, comme si on m’avait mis une claque au visage, une claque à laquelle je devais répondre, réagir au minimum. Mais comment étais-je supposé faire ça ? Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, le teint pâle, l’air perdu, je ne le savais pas du tout. Comment étais-je supposé accepter, ou refuser la situation ? Qu’étais-je supposé dire ? Ce n’était pas comme si je m’étais préparé à cela. Au contraire, je m’étais toujours dit qu’au vu de mon manque de sérieux, de mes relations précédentes plutôt volages, jamais je ne saurais m’occuper de qui que ce soit, encore moins d’un enfant. Et même si ma vision des choses avait quelque peu changé avec Joyce, il n’en demeurait pas moins que cette idée était encore présente dans ma tête, alors au bout du compte, ce ne fut pas nécessairement avec une grande joie que j’accueillis la nouvelle, me passant les mains sur le visage, lâchant un « Merde… » quelque peu inaudible, ne sachant pas comment réagir autrement, quelque peu aux prises dans un moment de panique momentané.

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Joyce avait tourné pendant plusieurs minutes, peut-être même heures, elle n'avait plus la notion du temps depuis qu'elle était rentrée chez eux. Cette nouvelle qui lui était tombé dessus, l'avait ramené à la réalité. Partagée entre deux émotions, ne sachant pas vraiment qu'elle était la meilleure des deux, mais pour le moment, seul la réponse de Tommy l'intéressait.

Il y a de ça quelques temps, au début de leur relation, quand elle avait été paniqué à l'idée que le jeune homme finisse par l'abandonner, ou même à Hawaï lorsqu'elle avait fait sa crise de jalousie concernant la réceptionniste de l'accueil, il le lui avait fait cette promesse. Il lui avait dit qu'il ne l'abandonnerait jamais, et si déjà avant cela avait un fort impact sur la jolie blonde, aujourd'hui c'était primordial pour elle de savoir si cette promesse était toujours d'actualité. Parfois on promet des choses aux personnes sous le coup de l'émotion ou pour les rassurer, mais avec le temps ces promesses se dissolvent et deviennent poussière. D'après le hochement de tête de son petit ami, cette promesse était réelle.

Elle aurait pu aborder la suite avec sérénité puisqu'il lui avait promis de rester auprès d'elle, et pourtant, elle redoutait l'effet de la révélation qu'elle s'apprêtait à lui faire, tout comme elle, avait été déstabilisé quand le docteur lui avait annoncé. Elle finit alors par prendre des pincettes pour tourner cette révélation le plus délicatement possible avant de ménager Tommy, mais ce ne semblait être assez au vu de sa réaction. D'abord un rire, qui semblait être nerveux suivit de ses propos. Il essayait de trouver une seule raison valable pour laquelle ça ne pourrait pas être ça.

Joyce aurait pu remettre en doute le diagnostic du médecin s'il s'agissait d'une maladie attrapée à Hawaï ou bien d'une simple intoxication alimentaire, mais là c'était tout bonnement impossible. Elle était enceinte et elle ne pouvait pas le nier. Inconsciemment, elle s'était mise à caresser son ventre qui abritait désormais un petit être supplémentaire. Désormais, il ne voudrait plus penser à elle comme étant une personne, mais deux, et trois avec son compagnon. Cette nouvelle qui était sensé ravir un couple en temps normal avait eu l'effet d'une tempête. Tommy semblait décontenancé devant une telle annonce, à tel point que Joyce avait peur, peur de lui, peur de sa réaction, peut-être pourrait-il se montrer violent envers elle, après tout, elle ne le connaissait pas depuis des années, mais elle espérait qu'il ne soit pas ce genre d'homme.

Les mains dans ses cheveux, Tommy poussa un juron, si Joyce n'avait pas été aussi proche elle ne l'aurait probablement jamais entendu. Pendant quelques secondes, elle s'était dit que cette annonce allait rendre Tommy heureux, mais il faut croire qu'elle s'était trompée. Après tout, il fallait s'y attendre, depuis leur rencontre, depuis leur première nuit ensemble, ils ne s'étaient jamais protégé, tôt ou tard, ça devait arriver, même si c'était arrivé plus tôt qu'ils ne l'auraient souhaité tous les deux.

" - Alors quoi.. Je sais pas dit moi quelque chose, dit moi merde, dit moi que t'en veut pas, mais dit moi quelque chose Tommy.." fit-elle la voix brisée, les larmes aux yeux et assez remuée par les événements.

Malgré l'amour qu'elle portait déjà à ce petit bout de chou, si vraiment Tommy ne désirait pas cet enfant alors Joyce prendrait la décision d'avorter, même si elle le désirait. Encore un sacrifice qu'elle serait prête à faire pour cet homme qu'elle aimait tant.

Joyce & Tommy

Une grande nouvelle

Je savais parfaitement que ma réaction n’était pas la plus élaborée et la plus convenable qui soit, bien loin de là. Par contre, j’étais dans un état d’esprit qui ne me permettait pas de réagir autrement. Tout tournait et s’entremêlait dans ma tête, si bien que je ne savais pas distinguer ce qui était un argument, ce qui était une idée complètement irrationnelle. Et tout ça se déroulant dans un court laps de temps, c’était à en perdre la tête. Tant bien que mal, coupé du monde quelque peu par mes mains sur mon visage, je tentais de mettre les choses en ordre. D’un côté, je devais avouer que je l’avais quelque peu cherché. Jamais je n’avais insisté pour que Joyce prenne la pilule, et jamais je n’avais mis de préservatif, alors je savais au fond de moi que cela arriverait à un moment ou un autre. Par contre, jamais je ne m’étais demandé pourquoi j’avais pris les choses ainsi. Était-ce parce que je savais qu’elle et moi, ce n’était pas un coup d’un soir, ou bien il y avait plus que ça ? Était-ce parce qu’inconsciemment, j’avais envie de voir où cela allait nous mener ? J’avais envie d’y croire, je n’allais pas le cacher. Mais alors que je tentais de me conforter dans cette idée, j’avais toujours cette voix, une voix qui ressemblait à celle de ma mère, qui ricanait à mes efforts. Puis, je l’entendais me dire, me reprocher, de ne pas être suffisamment mature. Enfin, ça, je le savais, mais venant de ma mère, cela venait avec un jugement blessant, ce jugement comme quoi vouloir m’amuser et ne pas tout prendre au sérieux ne ferait pas de moi un homme convenable pour quoi que ce soit. Et combiné avec ces jugements auxquels j’avais encore droit aujourd’hui de certaines personnes issues de mon environnement de travail, puis le fait que j’étais dans une situation de couple que je ne maîtrisais pas encore totalement, j’avais tout pour me sentir vulnérable, complexé comme jamais je ne l’avais été. Et si jamais il était vrai que je ne saurais pas m’occuper d’un enfant, parce que j’en étais un moi-même ? Avais-je vraiment envie de me rabattre sur le simple fait d’être un père qui est capable de fournir tout le nécessaire à son enfant au niveau financier, comme mon père l’avait fait ? Je ne disais pas que mon paternel n’avait pas fait son boulot de père, mais disons que je ne voulais pas être comme lui, quitte à ne pas avoir d’enfant à décevoir, même si j’aurais voulu connaître ce que c’était, une famille simple, une famille unie… Déchiré, incapable de me faire une idée sur le sujet, je fus toutefois obligé de revenir à la réalité au moment où Joyce reprit la parole, limite en larmes. C’est en la regardant que je vis qu’elle avait également la main posée sur son ventre, là où nichait ce petit être que nous avions conçu ensemble. Cette vision, aussi jolie celle-ci aurait-elle pu être en d’autres circonstances, vint tout simplement me briser le coeur. Je savais que Joyce ferait une jolie maman, au vu de la façon dont elle parlait de son défunt fils, c’était sûr qu’elle lui donnerait tout l’amour du monde, mais me concernant, peut-être ne ferais-je que tâche dans le décor. Peut-être méritait-elle mieux pour élever un enfant avec elle… Je n’allais pas l’abandonner pour autant, parce que jamais je ne me verrais la laisser en plan, mais je ne me voyais pas non plus sauter de joie, je ne pouvais pas me le permettre limite, j’en avais l’impression. M’avouant vaincu, je ne sus que lui dire: « Je ne sais pas quoi te dire Joyce, je suis désolé… » Puis, comme pour prouver que je ne disais pas cela que pour m’en sauver, je soupirai fortement, toujours l’air aussi perturbé et perdu. Mais malgré cela, je tentai tant bien que mal de poser mon regard sur Joyce, et me rendant compte que je n’avais aucune idée de ce qu’elle en pensait, je déglutis, puis je m’osai à lui demander: « Que… Qu’est-ce que tu en penses toi ? », conscient que ma question était tristement tournée, mais je n’avais pas su comment lui demander autrement. Je ne savais pas dire grand-chose correctement en ce moment, en toute franchise.

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Joyce était incapable de décrire ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux. Elle était heureuse de pouvoir à nouveau donner la vie à un enfant, elle le voulait ce bébé c'était certain, en revanche, elle n'était pas sûr que cette nouvelle allait arranger leur relation, encore fragile sous certains aspects. Et notamment celle d'avoir un enfant, ils n'en avaient jamais parlé ensemble et pourtant, c'était un sujet essentiel à aborder dans un couple, et eux n'avait pas eu le temps de le faire.

Finalement avec le peu de recul qu'elle avait, elle se disait que c'était mieux si elle avait pris d'elle-même la pilule ou bien qu'elle ai imposé un moyen de contraception dès la première fois. Mais maintenant il était trop tard pour revenir en arrière, le "mal" était fait et le bébé était conçu. Joyce avait attendu ce moment pendant longtemps, même si elle appréhendait, elle rêvait de pouvoir donner un jour tout l'amour qu'elle avait à son enfant.

Elle se rendait bien compte qie cette nouvelle avait bouleversé son petit ami, et peut-être qu'elle ferait mieux de ne pas remuer le couteau dans la plaie et de simplement le laisser tranquille, réfléchir à tout cela à tête reposée. Mais elle avait envie de savoir ce qu'il pensait de tout cela, savoir ce qu'il attendait de tout ça même si elle redoutait d'entendre la vérité.

La main sur son ventre, Joyce s'imaginait déjà avec le bébé dans ses bras, s'imaginant les beaux jours auprès de Tommy. Maos la réalité la rattrapait et le jeune homme venait enfin de répondre à sa question. Il ne savait pas quoi faire, est-ce que Joyce était réellement en meilleure position pour dire ce qui était mieux de faire dans une telle situation ? Certainement pas.

Elle était peut-être fautive dans ce qui leur arrivait mais, un bébé se fait à deux, alors son petit ami était tout aussi fautif qu'elle. S'il ne voulait réellement pas d'enfant, il aurait dû agir en conséquence avant. Oui sur le coup elle lui en voulait, elle trouvait sa réaction égoïste, mais elle n'avait pas la force de répondre quoique ce soit, avant que ce dernier ne décide de lui demander son avis.

" - Ce que j'en pense ? Cet enfant je le veux, c'est le mien, c'est le nôtre, on l'a fait ensemble. Maintenant si tu regrettes d'avoir fait un enfant, et peut-être d'avoir fait un enfant avec moi, alors dit le moi clairement. Si tu n'en veux pas, dit le aussi. J'ai besoin de savoir ce que tu en penses, mais je pense que ça sera plus bénéfique après une nuit de sommeil.."

Elle n'avait pas envie de se battre sur le sujet, elle était en larmes, tout cela la bouleversait et elle était prête à faire le sacrifice de tuer cet enfant pour ne pas perdre cet homme à qui elle tenait tant. Est-ce qu'il aurait été capable de faire une telle chose pour elle ?

Décidée à ne pas affronter plus longtemps ce regard impuissant de Tommy, elle quitta la pièce pour aller se réfugier dans leur chambre. Assise sur le bord du lit, elle laissa ses émotions redescendre et se perdit dans le paysage extérieur en espérant que Tommy prenne la bonne décision.

Joyce & Tommy

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Les paroles de Joyce arrivèrent à mes oreilles comme une claque en pleine figure, soit brutalement, sans délicatesse, avec un effet particulièrement choquant. Ce qui m’étonna le plus, ce ne fut pas tant le fait qu’elle voulait avoir cet enfant. Compte tenu qu’elle avait déjà été maman précédemment, je me doutais bien que renouveler l’expérience n’était pas un souci pour elle. Enfin, le contraire aurait pu être aussi vrai, mais je n’aurais pas été surpris non plus. Ce qui m’avait choqué, c’était qu’elle en vienne à penser que je ne veuille pas avoir un enfant, mais surtout, que je ne voulais pas en avoir un avec elle. Peut-être que cela n’aurait pas dû m’étonner, puisque je savais déjà que parfois, elle se sentait insécure par rapport à notre relation, à la suite des choses, même si je faisais tout mon possible pour la rassurer dès que j’en avais l’occasion. Sauf que là, je n’y parvins pas, et ce ne fut pas juste parce qu’elle ne me laissa pas le temps, mais parce qu’encore une fois, j’avais perdu l’usage de la parole, je ne savais que dire. Je savais très bien que rester sans rien dire était loin d’être la bonne chose à faire, mais pouvais-je vraiment prendre ce qui était une décision qui allait changer toute ma vie ? Avais-je vraiment le bagage nécessaire pour faire une chose pareille ? Peut-être pourrais-je changer d’avis plus tard, avant qui ne soit trop tard, mais il n’en demeura pas moins que ce que j’allais dire, ce que j’allais faire maintenant, allait avoir une incidence sur la suite. Ça me mettait une pression horrible, une pression qui était en train de me rendre dingue, à un tel point qu’au bout du compte, rester seul au salon ne fut pas si mal que cela, puisque ça me permit de souffler un peu, commencer à faire les cents pas en passant une main dans mes cheveux, rager dans ma barbe contre ma personne. Bref, laisser un peu la pression retomber, réfléchir sans avoir le regard de Joyce sur ma personne. Je ne dis pas que j’avais trouvé exactement quoi dire et quoi faire, mais au moins, ce fut avec quelques idées un peu mieux en place que je pris mon courage à deux mains, puis que je montai à l’étage. Une fois à la chambre, je vis Joyce assise sur le lit, me faisant dos. Baissant le regard sur le plancher, je restai un bref instant dans l’embrasure de la porte, le temps de dire: « J’ai peur, Joyce… » Sur ces mots, j’entrai dans la chambre, m’installant sur le lit aussi, de l’autre côté. J’aurais voulu me retourner du même côté que ma petite-amie, mais au final, je n’osai pas. Je restai donc, faisant dos à elle, comme elle me faisait dos, et la tête toujours baissée, j’ajoutai: « Le seul modèle de père que j’ai eu dans ma vie, c’est le mien. Et il faisait le même métier que moi. Il n’était jamais là, ou presque. Et quand il était là, il était sur son portable, plutôt que de jouer avec mon frère et moi. Puis ma mère, trop de fois, elle m’a dit… » Je pris une voix un peu plus aigüe pour signifier une citation, une imitation, pour dire: « Thomas, tu n’es qu’un irresponsable, je ne te confierais jamais rien, même pas un poisson rouge… » Je grimaçai suite à cela, puis après avoir inspiré une nouvelle fois, j’ajoutai: « Alors si j’ai réagi comme ça, ce n’est pas contre toi. Au contraire, tu es la première et la seule à m’avoir convaincu que je pouvais être quelqu’un de bien… » Enfin, le « quelqu’un » faisait surtout office d’être un petit-ami convenable, parce que trop souvent, on avait tenté - et réussi - de me convaincre du contraire. Mais il n’en demeurait pas moins que tristement, ce n’était pas suffisant pour que je sois convaincu de tout cela, convaincu qu’en bout de ligne, je ne finirais pas par gaffer et faire en sorte que je ne sois plus digne de Joyce, et les risques semblaient augmenter à mes yeux si jamais il y avait un enfant impliqué dans tout cela. Sauf que cela, je ne lui dis pas, terminant seulement en lâchant: « J’ai l’impression que je ne serai jamais à la hauteur… » avant de me laisser tomber sur le dos sur le lit, prenant le risque de lui faire face, mais toujours incapable de croiser son regard pour le moment, comme un lâche, comme l’irresponsable que j’étais.

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Joyce avait été dure avec Tommy et elle en avait conscience, est-ce que c'était mal ? Elle espérait simplement que ça lui permettre de réfléchir à ses propos. Il semblait avoir besoin d'être secoué alors la jeune femme avait agit en conséquence pour qu'il puisse comprendre ce qu'elle éprouvait. Au fond d'elle, la suédoise était triste, déçue, elle n'aurait jamais pensé que Tommy puisse réagir de la sorte. Jamais elle n'aurait pensé qu'elle aurait besoin de se justifier sur le fait qu'elle était enceinte et qu'elle le voulait cet enfant. Est-ce que c'était vraiment mal ?

Quand elle avait eu Isaak, elle avait dû s'en occuper seule, elle n'avait pas d'emploi et avait dû subvenir à tout cela uniquement par elle-même. Est-ce qu'elle était faite pour être mère ? Elle n'avait jamais eu de guide pour apprendre à le devenir mais avec le temps, ça se fait naturellement, et l'instinct maternel prend immédiatement le pas sur le reste. Elle était persuadée que ce sera la même chose pour son petit ami.

Ayant quittée le salon pour éviter une dispute qui semblait imminente, Joyce s'installa sur le lit, perdue dans l'immensité qui s'offrait à elle grâce à la baie vitrée. Elle avait envie d'y plonger, de se laisser tomber en chute libre et de laisser tout ses problèmes derrière elle. Plein de questions se posaient dans sa tête, tout comme des regrets. Et si elle avait fait ci, et si elle avait fait ça.. Mais désormais il était trop tard, et assumer un enfant était dans ses cordes. Même si Tommy décidait de la quitter, alors elle assumerait une nouvelle fois sa grossesse seule.

Après quelques minutes, Tommy finit par la rejoindre dans leur chambre. Il venait de lui confier sa peur de devenir papa, une peur compréhensible, mais il ne serait pas seul, Joyce serait à ses côtés pour le rassurer, pour le guider dans sa paternité. Il est vrai que tous les hommes ne sont pas fait pour être père, mais ça s'apprend sur le tas, il n'y a aucune formation pour le devenir. Sans même se retourner afin de le regarder, elle le laissa parler, elle l'écoutait avec attention.

" - Tu crois que voir ses parents se déchirer avant de divorcer, se tromper mutuellement et apprendre que sa mère a abandonné sa propre fille pour partir avec un homme qu'elle connaît depuis quelques jours c'est mieux comme modèle ? Je n'ai jamais pensé que je serai capable d'élever mon fils seule lors de ma première grossesse, et pourtant, j'ai réussi. Il suffit juste de se donner les moyens. Elle s'arrêta un court instant avant de se retourner face à son homme. " - Ce n'est pas parce que ton père n'a jamais été présent pour toi, que tu ne le seras pas pour notre enfant. Ce n'est pas héréditaire ce genre de choses.. Et tu crois que je n'ai pas peur moi ? J'ai perdu mon fils quand il avait deux ans à cause de moi, tu ne crois pas que je suis terrorisée à l'idée de ne pas être une bonne mère, de reproduire les mêmes erreurs que j'ai fais avec Isaak ? Bien sûr que si, mais je pensais que tu serais heureux de cette nouvelle, qu'on pourrait devenir une famille ensemble, tous les trois.."

Sa voix finit par se briser, quelques larmes roulaient sur ses joues puis, elle lui fit de nouveau dos pour se lever et s'approcher de la baie vitrée, se perdant dans cette immensité.

" - Dis le moi si tu ne veux pas de cet enfant, je prendrai rendez-vous à la clinique pour me faire avorter."

Oui, par amour elle était prête à renoncer à son souhait d'être maman. Elle se disait qu'elle pourrait toujours le devenir plus tard, quand ils seront prêts à devenir parents tous les deux. Mais ça sautait désormais aux yeux, le moment était mal choisi et tout cela allait les mettre à l'épreuve dans leur relation. Elle finit par s'allonger sur le lit en chien de fusil, les yeux rougis par ses larmes et le visage enfoui dans l'oreiller.

Joyce & Tommy

Une grande nouvelle

Je savais très bien qu’à côté de l’histoire de ma petite-amie, la mienne semblait être un conte de fées et de ce fait, je n’avais absolument aucune raison de me plaindre. Par contre, c’était plus fort que moi; mes craintes étaient là et à mon avis, elles étaient suffisamment fondées pour que je ne sois pas capable de passer outre, et cela m’énervait, au plus haut point. Cela m’énervait parce que je savais que j’avais probablement la femme la plus forte que je connaissais à mes côtés, qui, elle, aurait toutes les raisons d’être effrayée à l’idée d’être mère de nouveau, perdre encore une fois un enfant, et qui, malgré cela, ne voyait que le côté positif, semblait, malgré le drame, enthousiaste à l’idée d’être mère et moi, je ne savais lui rendre cet enthousiasme, je ne pouvais pas la soutenir alors que cela semblait être quelque chose à quoi elle tenait grandement, alors que je m’étais toujours fait la promesse de la soutenir, qu’importe ce qui arrivait, qu’importe ce qu’elle voulait. Mais là, je n’y étais pas parvenu et pire encore, je l’avais déçue, je l’avais déçue et je lui avais fait de la peine. Je m’en étais rendu compte lorsque sa voix s’était davantage brisée et que j’avais été obligé de la regarder pour me rendre compte que des larmes coulaient sur ses joues. Mon coeur se pinça à cette vision, parce que je savais que ces larmes, elle les versait par ma faute. Je me sentais coupable, et ce fut pire lorsque soudainement, elle en vint à réitérer le fait que si jamais je ne voulais pas d’enfant, il me suffisait de prononcer les mots, et elle prendrait rendez-vous pour se faire avorter, même si elle venait de dire qu’elle voulait être mère. Sommes toutes, cette décision, particulièrement majeure, reposait que sur moi. Ces derniers temps, j’avais appris à prendre des décisions même quand je n’en avais pas envie, surtout quand il s’agissait de questions professionnelles, mais là, celle-ci était beaucoup trop lourde pour que je prenne une décision ici et maintenant. En vérité, tout ce que je voulais à ce moment précis, c’était revenir en arrière, à ce moment où Joyce m’avait annoncé qu’elle était enceinte, oublier mes complexes, oublier mes craintes et mes doutes, et me convaincre d’emblée que tout pourrait bien se passer, que peut-être je pourrais connaître ce que c’était, une vraie vie de famille, et en faire connaître une à ma petite-amie par la même occasion. Par contre, le moment était passé, ma réaction avait été médiocre, je n’avais pas su rattraper le coup, et je le regrettais, amèrement. Alors qu’elle était là, allongée, la tête dans l’oreiller, ce n’était que pire. Et j’avais terriblement envie de la réconforter, rattraper mon erreur, mais je ne savais même pas si je pouvais le faire. Un pincement au coeur, je lui dis: « Je suis désolé de te décevoir comme ça… » Parce qu’il fallait l’admettre, c’était exactement ce que j’étais en train de faire, et je n’en étais pas fier. Mais clairement il me faudrait du temps pour réfléchir à comment je pourrais corriger mon erreur, si bien sûr, elle était réparable, ce dont je n’étais pas totalement convaincu pour tout dire.

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