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 éblouis par la nuit | Eric

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Maximilian HaleGrateful for the family we chose
Maximilian Hale
MY BOOK COVER▹ posts : 308
▹ credits : fassylovergallery, hellozxxy, rebloggy, jamesmcavoy333 (x2)
▹ avatar : James McAvoy
▹ pseudo : Marie, Laindtt
▹ multinicks : Rien à déclarer.
▹ age : Trente-cinq ans ◊ 8 juillet 1984.
▹ activité rp : 2/4 - Busy # Open bar baby ♥️

ONCarter (3) ◊ Layla (12).
SCHEDULED → Andy ◊ Trent&co ◊ Rhett ◊ Sheri&co.
OFFEric (former)Noäm (1) ◊ Rohan (2) ◊ Eric (former) (4) ◊ Maëlys (5) ◊ Noäm (6) ◊ Loreleï (7) ◊ Eric (former) (8.) ◊ Eric (former) (9) ◊ Eric (former) (10) ◊ Olivia (11).

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MessageSujet: Re: éblouis par la nuit | Eric   éblouis par la nuit | Eric - Page 2 EmptyVen 9 Nov - 16:59


éblouis par la nuit | Eric - Page 2 181109042616107344 éblouis par la nuit | Eric - Page 2 181109042616635086
Dying is easy, but I'd like to live
People who care will ask you how you are doing.
People who love will ask until you tell the truth.




C’était étrange à dire, et encore plus à se figurer lorsqu’on ne l’éprouvait pas soi-même, mais avouer à Eric ce qu’il éprouvait n’était pas forcément plus aisé que de raconter en détail la journée au cours de laquelle tout avait basculé pour Maximilian. Là encore, le psychologue souhaitait connaître ce qui hantait les pensées de son patient, mais jusqu’où était-il prêt à connaître dans toute sa crudité la teneur de celles le concernant ? Toute vérité ne se trouvait pas bonne à entendre, comme à dire… Ce que Max éprouvait, à l’instant présent, se résumait au chaos orageux de sa désolation, sorte de maelstrom au coeur duquel un œil tentait de s’ouvrir, timide, d’une profondeur et d’un noir apaisant à la manière d’un sommeil sans rêve suivant un terrible cauchemar. Ce maigre temps de respiration, c’était bel et bien Eric qui lui offrait, malgré tous les efforts que le Californien déployait pour ranimer son autre lui, le Max de leurs séances, celui qu’il aspirait si désespérément à être en toutes circonstances. Comment l’avouer cependant, comment le formuler sans que cela ne sonne terriblement niais ? Ashford avait déjà plus que de raison dépassé les limites que l’éthique intrinsèque de sa profession lui imposait en matière de neutralité vis-à-vis de ses patients, s’ouvrir à lui de cet apaisement qu’il parvenait à lui prodiguer même au pire de sa déprime n’aurait fait qu’accentuer ce lent glissement qui les emmenait tous deux vers tout autre chose qu’une simple et saine relation de thérapeute à malade. Hale n’avait ni l’envie ni le droit de mettre plus à mal encore la probité de celui qui mettait tant de soin à tenter de l’aider : ç’aurait été bien égoïste, que de le mettre en une position délicate en s’épanchant sans retenue sur des sensations que lui-même aurait eu du mal à décrire précisément, et encore plus à assumer. Il arrivait un moment, Max le savait, où recevoir appelait à donner en retour ; il n’était pas juste qu’Eric soit le seul à autant y mettre du sien, mais en réponse, ce que le critique avait à offrir risquait fort de n’apporter que plu de problèmes, sans aucune solution.

Le spécialiste, s’il se trouvait touché par la piètre situation de Maxim, n’en demeurait pas moins d’un calme rassérénant, au point que ce dernier se demanda, au moins pour la millionième fois depuis leur première rencontre à son cabinet, où et comment le New-Yorkais trouvait la force d’être un rempart dans la tourmente pour ses protégés, et pour lui dans ce cas précis. Il devait bien y avoir des jours où la fatigue, la lassitude ou son propre deuil prenaient le pas sur sa motivation, et malgré la magie de sa vocation, le poids représentés par ces âmes errantes à remettre sur pieds devait bien devenir trop encombrant pour ne pas avoir envie de jeter l’éponge. Quand on songeait que même Maxim avait jeté l’éponge, au point de se nier tout droit à une souffrance légitime ! Il devait bien y avoir là-dessous une forme d’élan intérieur irrépressible, une force dépassant la simple opiniâtreté humaine. Peut-être même que, comme dans bon nombre de religions, une part non négligeable de foi entrait en ligne de compte… Autrement dit, ne conviction et un savoir-faire au-delà de ce que le commun des mortels et que les psychologues seulement motivés par l’appât du gain pouvaient prétendre appréhender pleinement. Ce n’était pas sans rappeler à Hale ce roman* d’un auteur français, disciple du précurseur de l'ethnopsychiatrie contemporaine française : la trame générale de l’intrigue et la profession du héros n’avaient que peu de lien avec cette drôle de soirée, mais une réplique qui l’avait marqué pour son style, et qui désormais trouvait bien plus de sens alors qu’Eric dévoilait de nouvelles ressources de créativité et de gentillesse pour lui venir en aide. « Confieriez-vous votre auto  à un mécanicien qui ne saurait pas la démonter ? Bien sûr que non. On confie sa vie à un médecin parce que l’autre face du médecin est l’assassin ; on confie sa vie à un magicien et l’autre face du magicien, c’est celle du sorcier. », une logique poétique qui ne faisait pas vraiment sens avant que les accidents de la vie ne vous poussent sur des territoires à explorer à l’aveuglette. Dans cet étrange périple, Ashford avait été désigné comme son guide, et si Max avait une solide confiance en lui, il n’en demeurait pas moins un esprit cartésien bien en peine de souscrire à tout ce à quoi la solide assurance du praticien l’invitait à croire. Autant dire que Peter Pan aurait eu bien du mal à le convaincre de le suivre jusqu’au Pays imaginaire…

C’était d’ailleurs une situation un peu similaire qu’eut l’impression de vivre lorsque son invité lui proposa une toute nouvelle approche de leur thérapie. Il ne put retenir une expression vaguement dubitative de flotter sur sa mine fort pâle. Les vertus du jeu en guise d’outil de psychanalyse ne lui étaient pas totalement inconnues, mais était-ce vraiment le moment ? Et qu’est-ce que le New-Yorkais cherchait à faire avec une posture pareille, concentrer les énergies cosmiques ? Invoquer Satan et Le supplier de leur accorder Sa grâce ? Un incroyant, voilà bel et bien avec quoi Eric devait composer, quoi que ce dernier eu sans doute aucun déjà réalisé, suite à leurs innombrables rencontres à son cabinet. Cependant, et malgré sa mauvaise foi parfois nullement en reste, le Californien avait fait un choix équivalant à un engagement tacite avec son analyste : un séjour à l’hôpital, même le temps d’une nuit, lui donnerait certes moins l’impression de se donner en spectacle, mais antidépresseurs, néons et odeurs âcres de désinfectant auraient été pires que cette étrange séance de spiritisme psychique, et les dommages peut-être irréversibles.

L’idée de le toucher de la sorte, même sans équivoque, ne le mettait pas non plus à l’aise, quoi que pour des raisons différentes n’ayant que peu de rapport avec l’aversion pour le fait de se rendre ridicule. Maximilian n’était pas vraiment certain que cela collât avec leur nouveau statut d’amis ; sans même aller jusqu’à se souvenir qu’un peu de probité restait encore à l’étoile montante de la psychologie washingtonienne, certaines choses entre hommes, malgré l’évolution fulgurante des mœurs, demeuraient trop étranges pour que l’on soit pleinement à l’aise avec elles, du moins lorsqu’on n’avait pas le bonheur de se connaître une identité sexuelle pleinement épanouie, dénuée de tout complexe, de tout doute. Il y avait les lignes si invisibles qu’on les franchissaient sans même s’en rendre compte –inviter son psy à prendre un café-… Et d’autres qui posaient plus question, frontières presque tangibles faisant l’effet de petites falaises donnant brièvement le vertige. La peau d’Eric, cette nouvelle proximité entre eux, en faisait partie, si bien que Maxim hésita un instant avant de refouler fermement m’once de trouble qui avait failli l’égratigner en préfigurant ce que cela ferait, d’abandonner ses paumes à celles de son vis-à-vis. Allons, ils étaient tous deux de grands garçons, c’était juste un exercice… Pareil à un spectateur invité sur scène par un hypnotiseur alors qu’il demeurait persuadé de ne pas être sensible à pareille fantasmagorie, il finit par obtempérer, non sans que ses phalanges, au moment de se tendre pour rencontrer l’épiderme d’Ashford, n’hésitassent une milliseconde, suspendues dans le vide.

-Ce n’est pas non plus un effondrement psychique ou je ne sais quoi, se défendit Hale, la sensation du contact avec Eric occupant son esprit comme celle d’un pull en laine irritant la peau à son contact, mais en bien plus agréable. Je mange, je dors, je vais au boulot tous les jours ; je ne fais pas d’anorexie mentale ou je ne sais quoi.

Il n’osa cependant pas aller jusqu’à affirmer de but en blanc qu’il n’était pas dépressif, compte-tenu des multiples formes que pouvaient prendre ce mal. Difficile pour le néophyte qu’il était de juger à quel moment un petit moment de fatigue ou de vague à l’âme se métamorphosait en cas clinique, bien qu’il ne s’imaginât pas aussi mal en point que les malheureux contraints de se gaver de médicaments pour ne pas penser au pire. Max était-il donc de ces morts encore en vie au regard inexpressif et au sourire figé ? Celui-ci se refusait à le croire, et tant qu’il le nierait de toutes ses forces, tant que des émotions feraient encore palpiter son cœur, il serait impensable de le considérer comme en perdition, puisque toujours en lutte.

Si le blackout avait été total après qu’il eût quitté ses collègues, le Californien ne ressentait pas moins, à cet instant, la chaleur des doigts d’Eric, une des rares personnes en présence desquelles ces crises de panique ne devenaient plus que de lointains cauchemars, des calamités qui n’avaient aucune chance de lui arriver.

-J’étais dans un bar, avec des collègues. Au départ, je n’étais pas vraiment partant pour venir avec eux, mais comme ça fait déjà pas mal de fois que je décline, j’ai fini par accepter, pour ne pas être le bonnet de nuit de service… Même si je les apprécie, hein, je ne dis pas le contraire. C’est juste qu’à certaines occasions… Eh bien je ne me sens pas dans le groupe. Comme une pièce rapportée, une greffe qui ne prend pas. Ça ne me gêne pas plus que ça : on ne peut pas être les meilleurs amis du monde avec tout à chacun.

Se raccrochant au sacro-saint principe du « il vaut mieux être seul que mal accompagné », Maximilian n’en prenait pas ombrage, ni ne regrettait de ne pas être de ces êtres ultra sociables qui, d’un sourire, illuminent une pièce. Comme pour témoigner de son acceptation aussi résignée que décomplexée, le critique haussa les épaules, trop piteusement cependant pour que sa fatigue et son abattement ne transparaissent pas. Il n’y avait pas grand-chose à dire de plus, chacun possédait son propre caractère, ses propres besoins et talents en matière d’interactions humaines… Et pourtant…

Son regard, à nouveau, glissa dans le vague. Le poids de ses mains dans celles de son psychologue ne se sentait plus, comme si Ashford ne le soutenait plus seulement que moralement, mais aussi physiquement, comme un maître-nageur maintien tant bien que malt à la surface un noyé en devenir.

-Ce soir… Eh bien, ce soir, alors que nous étions tous au bar, cette impression d’être à part est revenue. Elle n’est pas toujours aussi forte, mais là… L’alcool n’a pas dut aider j’imagine. Ça faisait un moment que je n’étais plus dans la discussion, j’étais perdu dans mes pensées, un peu abruti par le bruit… ça fait comme dans les films, quand le héros se retrouve séparé de son corps, et se regarde de l’extérieur, incapable de revenir en arrière ou de réussir à se faire entendre des autres.


Ses sourcils se froncèrent légèrement alors que la scène se rejouait dans sa mémoire, triste pantomime dont il aurait aimé renier la paternité pour ne plus jamais en entendre parler.

-À un moment, j’ai commencé à avoir trop chaud, alors je suis sorti pour prendre l’air… La suite, tu la connais. Dehors, dans la nuit, tout est devenu tellement… Pire…

Le bout de ses doigts, par réflexe, se rétracta, comme si son être tentait d’échapper à l’issue fatale de son souvenir.

-… Je n’aurais pas dû… Je ne devrais pas être là.

Tout simplement. Le plus naturellement du monde, Maxim avait avoué ce qui lui pesait tant, et levait le voile sur l’indicible : il aurait dû mourir dans cet accident, disparaître avec les siens et ne pas mener cet ersatz d’existence, sorte de hors-piste qui n’aurait jamais dû exister. Un bug de la matrice, voilà comment Hale se sentait lorsque la vague venue des profondeurs de sa psyché déferlait sur lui au point de lui faire frôler la perte de conscience ; une erreur regrettable, une tâche sur la toile immaculée de ce qui devait être.

De pareilles impressions menaient à de bien tristes extrémités, puisque la seule solution à ce type de problème restait de supprimer purement et simplement la source de tous ces tracas, et corriger cette faute de frappe de l’Histoire : le fantôme du suicide rodait, à la lisière de ce  quoi la logique pouvait bien le guider, une issue que pour l’instant, une once d’estime pour lui-même cloisonnait à l’état d’impossibilité. Les gens qui souffraient à cause de lui –lui-même, les Eriksen, et même Eric qui s’inquiétait pour lui- devraient encore attendre, et Max devrait vivre avec ça sur la conscience.

Comme tiré de ce fameux état de songerie semi-profond l’ayant happé au bar, le Californien revint à lui, et par réflexe, pour rompre le charme, il ôta ses mains de celles de son thérapeute.

-C’est passé, il n’y a rien à dire de plus... Une bonne nuit de sommeil et il n’y paraîtra plus.

Au besoin, la boîte de somnifères qu’il gardait dans l’armoire de a salle de bain ferait l’affaire –certes, il avait affirmé au New-Yorkais qu’il dormait comme un bébé, mis un petit mensonge de rien du tout comme ça ne causerait de tort à personne.

Et comme à l’ordinaire, Maximilian changea de sujet, avec cette fois peut-être plus de chances d’obtenir gain de cause auprès du spécialiste, malgré son état discutable et sa piètre force de conviction :

-Tu n’as pas des patients à voir demain ? Tu devrais te reposer, pour être en forme. Au besoin, ce ne sont pas les chambres d’amis qui manquent ici, sauf si tu préfères le canapé.






* Tobie Nathan, Les Nuits de Patience
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Citation : The Other Side of Hope & L.E Bowman
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MessageSujet: Re: éblouis par la nuit | Eric   éblouis par la nuit | Eric - Page 2 EmptySam 26 Jan - 15:48

Eblouis par la nuit
Maximilian & Eric
Ma tendance un peu trop tactile pouvait parfois perturber. J’en avais bien conscience. Certaines personnes ne supportaient pas le contact humain. Certains en étaient allergiques et l’évitaient au maximum. Je respectais ce trait de caractère. D’autres personnes, comme moi, aimaient au contraire le contact avec les autres. Non pas de manière intrusive. Je ne voulais violer l’espace de personne. Je parvenais à déterminer si les gens que je côtoyais étaient tactiles ou non, ou si ils étaient frileux à tout type de rapprochement. Je savais quand il m’était possible de poser une main sur une épaule dans un geste de réconfort. Je savais quand je pouvais me rapprocher de quelqu’un physiquement pour le prendre dans mes bras s’il n’allait pas bien. Je connaissais les limites à ne pas dépasser avec mes patients notamment. Mais je savais également qu’un contact humain valait parfois bien plus que des mots rassurants. Maximilian Hale n’était pas un homme tactile. On se serrait brièvement la main à chaque séance et en dehors, on ne se touchait pas. Je respectais ça et je ne l’y forçais jamais.

Cependant, ce soir tout était différent. Ce soir, il était au plus mal. Ce soir, je me devais d’être présent pour lui, tant physiquement que psychologiquement. Il avait besoin de moi et de sentir que j’étais là, tout près, pour lui. Pour l’aider. Même les gens les plus réfractaires au contact humain en avaient besoin dans certains moments de détresse. Maxim ne faisait pas exception. Et même s’il hésita un long moment, il finit par obtempérer, tant bien que mal. Il tenta même de se défendre en amoindrissant son état, pourtant alarmant. Chose qui m’arracha un très léger sourire. « La mécanique du corps est fantastique n’est-ce pas. Même si l’esprit n’est pas totalement présent, il agit seul, par automatisme. » Et je savais de quoi je parlais. Il n’y avait pas besoin d’aller bien pour manger, dormir et aller travailler. Le corps agissait seul, même si personne n’était aux commandes. Malgré toutes ses paroles lors de nos séances, j’avais toujours su que quelque chose clochait chez lui. Aucune personne sans problème ne venait consulter un psychologue. Si certains parlaient ouvertement pour se dévoiler facilement, pour d’autres l’entreprise était bien plus ardue. Si ce soir, Maximilian s’était senti mal au point de me contacter pour m’appeler à l’aide, il devait forcément y avoir eu un élément déclencheur. Restait juste à savoir lequel. Pour cela, j’avais besoin qu’il me raconte sa soirée. Avec le plus de détails possibles, tant qu’à faire.

Je l’écoutais attentivement me raconter le déroulement de sa soirée. Une banale sortie dans un bar entre collègues. Il n’avait pourtant pas l’air du genre à aimer sortir et sociabiliser selon ses dires. Je voyais où il voulait en venir. Quand on ne se sent pas appartenir à un groupe social, c’est difficile de s’y faire une place. Si tant est qu’on le veuille vraiment. « Pourquoi ne te sens-tu pas à ton aise dans le groupe ? Est-ce par rapport au comportement de tes collègues ? Ou te mets-tu des barrières ? Une certaine réserve ? » J’avais parfaitement conscience qu’on ne pouvait pas aimer tout le monde, mais dans un groupe, il y avait quand même des personnes avec qui on s’entendait un minimum. Au moins une avec des atomes crochues. « Je conçois cependant parfaitement qu’on ne soit pas à l’aise en groupe. Certaines personnes préfèrent les activités en plus petits comités, d’une ou deux personnes tout au plus. C’est tout à ton honneur de vouloir faire des efforts, ce n’est pas toujours facile d’aller contre sa nature solitaire. » Je comprenais parfaitement qu’on pouvait préférer être seul qu’en bande. Chacun avait ses préférences.

Et puis, il entra dans le vif du sujet. Je me concentrais sur ses paroles pour ne pas en perdre une seule miette, tentant d’analyser la situation. Ce sentiment de déconnexion avec la réalité, ce malaise qui monte en même temps qu’une certaine panique. Ce poids de la solitude. C’est lui qui lui avait fait perdre pied ce soir. Il finit par lâcher des mots qui retinrent toute mon attention. Je ne devrais pas être là. Une phrase somme toute anodine pour n’importe qui. Mais elle sonnait comme une alarme à mes oreilles. Un profond regret. Une douleur encore vive. La culpabilité de vivre, d’exister. Sa présence dans cette ville, sur cette terre était-elle une erreur à ses yeux ? J’avais entendu parler d’un accident de voiture tragique, il y a quelques années. Un couple avait trouvé la mort. Les Hale. A l’époque, je n’y avais pas prêté attention, jusqu’à retrouver Maximilian lors de ma première séance avec lui. Son nom de famille ne m’avait pas semblé inconnu. Quelques recherches plus tard, j’étais retombé sur cette affaire, mais je n’avais jamais fait le lien avec lui. Des Hale, il y en avait beaucoup. Le couple était-il de sa famille ? Etait-il présent lors du drame ? Tant de questions sans réponses qui semblaient pourtant s’imbriquer les unes dans les autres, doucement. Le temps que mon esprit cogite sur ses derniers mots, il retira ses mains des miennes. Il reprit la parole mais mon cerveau chauffait en proie à d’intenses réflexions. Il en profita même pour changer de sujet. Ingénieux. « Toi comme moi savons pertinemment que tu ne trouveras pas le sommeil avant plusieurs heures. » Inutile de jouer la carte de la fatigue. Son esprit était bien trop occupé à l’heure actuelle. « Je te remercie pour l’invitation, mais je ne dormirais pas non plus. Je ne peux pas te laisser sans surveillance. » Je ne savais pas réellement s’il n’avait pas eu un choc physique à la tête. Certes, il ne présentait ni bosse ni symptômes d’un traumatisme crânien, mais je ne voulais prendre aucun risque. S’il lui dormirait, je n’en ferais pas de même. « As-tu besoin de boire ou manger quelque chose ? » Même s’il était chez lui, j’étais parfaitement en mesure de faire le service. Cependant, il fallait que je revienne sur quelque chose. « Maximilian, pourquoi, estime-tu que tu ne devrais pas être ici ? Chaque être humain sur cette terre a le droit d’exister. Ce n’est pas quelque chose qu’on demande,  c’est un fait scientifique et réel. Qu’est-ce qui te fait penser que tu n’as pas ta place dans ce monde ? »

crackle bones @Maximilian Hale
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MessageSujet: Re: éblouis par la nuit | Eric   éblouis par la nuit | Eric - Page 2 EmptyDim 10 Mar - 21:20


éblouis par la nuit | Eric - Page 2 19031008561247334 éblouis par la nuit | Eric - Page 2 190310085611731517
Now you're the only thing that's good
Trying to stand up on my own two feet. This conversation ain't coming easily and darling I know it's getting late, so what do you say we leave this place. Walk me home in the dead of night, I can't be alone with all that's on my mind, so say you'll stay with me tonight 'cause there is so much wrong going on outside. There's something in the way I wanna cry that makes me think we'll make it out alive, so come on and show me how we're good. I think that we could do some good.



« Whatever you're running from -  it goes with you.
It stays with you until you find out how to confront it. »






Maxim était le genre de personne qui, plus on le poussait à faire quelque chose dont il n’avait pas envie, ou à suivre une direction qu’il jugeait mauvaise, s’entêtait avec assiduité à poursuivre sur sa lancée, avec l’application tranquille d’un enfant continuant de désobéir à ses parents sous leurs yeux malgré leurs reproches ; ou du moins se voyait-il comme ça. Cela faisait partie des traits de caractère qu’il pensait avoir sans pour autant en être certain, comme d’autres se voyaient créatifs, courageux ou encore altruistes ; un expert comme Eric aurait certainement su mettre des mots là-dessus, comme sur bien des maux qui s’agitaient sous le crâne de ses brebis égarées : un fantasme, une idéalisation liée à l’égo et à l’estime de soi, mélange de nécessité vitale et d’illusions narcissiques… Une pierre de plus apportée à l’édifice que le spécialiste avait commencé à bâtir depuis longtemps déjà, à la manière de ces architectes du Moyen Âge démarrant le chantier d’une cathédrale sans pouvoir, de leur vivant, admirer le fruit achevé de leur travail, et dont l’objectif était, ironiquement, de déconstruire le mythe derrière lequel se cachait le Californien.

Hale ne lui en voulait pas, ne ressentait aucune colère ou rancune envers lui, et pourtant, une part de lui aurait voulu pouvoir continuer à jouer les fortes têtes, à s’enferrer toujours plus dans une attitude crâne jusqu’à ce que son ange gardien perde patience devant tant de déni et de fierté mal placée. C’était peut-être, -ans doute, même- une attitude extrêmement puérile, et même indigne de lui, mais au moins serait-il resté fidèle à lui-même, à cet idiot volontairement aveugle qui méritait bien que tout le monde le détestât. L’auto flagellation avait du bon, mais n’était rien comparée à la sentence assénée par un être cher, au jugement sûr et en qui vous aviez toute confiance : oui, qu’Ashford, une bonne fois pour toutes, claque la porte et cesse de s’accrocher à lui comme un chien refusant d’abandonner la tombe de son maître. En le repoussant, en s’acharnant, tenté de frôler l’irrespect, Maximilian pouvait lui faire du mal, et ainsi se faire également du mal, lui l’ingrat, le cochon à qui l’on jetait la meilleure des confitures, le salaud qui brisait le cœur d’une personne aussi exceptionnelle que le thérapeute. Il e trouvait chez lui, et n’avait pas le droit de faire comme il lui chantait, de réclamer d’être seul sans être exaucé, de continuer à refuser d’être sauvé comme le derniers des imbéciles ?

S’emporter aurait été facile, au fond, d’autant plus que le New-Yorkais recommençait également à retomber dans ses vieux travers, ceux qui fourmillaient de questions et d’entêtement aux accents héroïques. Comme un disque rayé, la petite mélodie de leur tango si bien rodé charmait d’abord, pour à la longue les menacer de nausée ; oh, rien qu’un éclat de voix, un geste d’agacement à peine réprimé, et Max serait enfin en tête à tête avec le silence, enfin pleinement à sa place, non pas six pieds sous terre –c’eût été trop beau-, mais bien l’homme décevant par excellence, définitivement trop médiocre pour ne serait-ce que prétendre arriver à être à la hauteur du fils qu’avaient espéré avoir ses parents, de l’ami et du malade en voie de guérison que méritait Eric, après tous ses efforts. Une étincelle pour mettre le feu aux poudres, et quand tout aurait été réduit en cendres, il pourrait enfin à raison se fustiger tout à loisir…

Pourtant, Maximilian n’en fit rien. Il en aurait sans doute eu l’énergie, de celles qui, dans les moments de désespoir, poussent à commettre l’irréparable comme le meilleur avant de vous abandonner comme mourant, mais son être, aussi déphasé fût-il, n’en aurait été tout simplement pas capable, désarmé depuis trop longtemps déjà par la paisible magie blanche déployée par son psychologue. Même le monstre le plus dépourvu de cœur n’aurait été en mesure de s’amputer de la seule personne capable de le comprendre au-delà de ce que l’imagination arrivait à esquisser… La chaleur des paumes d’Eric, déjà, s’estompait des siennes, comme un rappel de ce qui pouvait être si Max consentait à extirper de sa poitrine ses secrets, comme il se serait arraché le cœur de sa cage thoracique.

Expirant doucement, ce dernier laissa lentement, presque douloureusement sa nuque reposer contre le dossier de son canapé, paupières presque closes.

-La paix, Eric. Je voudrais la paix.

Pas la paix dans le monde, n’est-ce pas, même si en soi, ça n’aurait pas été si mal que ça ; Hale la laissait cependant aux prétendantes des divers titres de miss qui, sous le feu des projecteurs et les couches de maquillage, tentaient de séduire le jury à grand renfort de réponses spirituelles et de sourires factices. Non, la paix dont il parlait avait trait au calme et au repos, possiblement au départ d’Ashford, mais surtout, et c’était là ce qu’il y avait bien de plus dur à expliquer, à la simple présence de son invité à ses côtés, sans mot dire, à la manière d’une douce source de chaleur dans une pièce trop froide. Pas de grands cours sur ce qui pouvait bien se tramer dans l’obscur bazar de ses pensées, pas de discussions vides de sens sur le pourquoi du comment, juste eux deux, ensemble, assis non loin l’un de l’autre, pour savourer l’obscurité, l’absence de vie alentour et le simple apaisement né de leur proximité.

Le californien rouvrit les yeux, sans que son visage n’ait gagné en placidité : la fatigue résignée continuait de marquer ses traits, et un peu de douleur demeurait dans la légère tension crispant le coin de ses yeux.

-Je continue à ne pas comprendre en quoi en parler pourrait se révéler gratifiant au bout du compte,
statua le critique, fataliste, quoi que reconnaissant bien qu’il s'était produit quelque chose d’assez grave pour que son petit monde en subisse encore aujourd’hui les secousses. Ce n’est pas contre toi… Mais ce qui est arrivé est arrivé, c’est tout, il n’y a rien de plus à en dire, et ressasser tout ça, ça n’y changera absolument rien.

Le fameux passé qui demeurerait à jamais figé, ce fer de lance si souvent utilisé pour dissuader les âmes vengeresses d’assouvir leur soif de tourments, il ne le connaissait trop bien : même un déménagement à des milliers de kilomètres de sa terre natale, un nouveau travail, de nouvelles relations et l’entrée dans sa vie d’un proche plus spécial à ses yeux que tout autre n’avait pas suffi à venir à bout de ses racines, de l’accident. La solution, Max l’avait déjà, et tout à chacun, avec suffisamment de volonté, avait les clé pour prendre conscience de cette vérité : il n’y avait d’autre solution que d’accepter et de vivre avec ça, en supportant tant bien que mal dans les pires moments, et en priant pour que les bons moments, eux, durent le plus possible.

-Il y a des tas de gens qui souffrent dans le monde.

Le Californien, le cou toujours bien calé dans le moelleux du sofa, tourna son visage vers celui de son interlocuteur, non sans que le tableau ne commençât à ressembler à la confession d’un pénitent auprès de son prêtre bienveillant.

-C’est vrai, quoi : des enfants qui pâtissent de la famine, des soldats qui meurent loin de chez eux, des victimes de catastrophes naturelles, de dingues avec une arme ou de la crise économique… On vit dans un monde de merde, d’une certaine façon ; je fais partie des privilégiés qui ont une petite vie bien proprette et bien réglée dans un pays qui n’est pas idéal, mais qui offre de quoi oublier tous ces pauvres gens en détresse, ceux qui ont de vraies raisons de se plaindre. Je suis un homme blanc de trente-trois ans avec un job, aucun souci d’argent, un toit sur la tête et aucun problème de santé. Alors oui, il m’est arrivé quelque chose, mais comme il est arrivé quelque chose à tout le monde, et comme ça arrive à chaque instant à des tas de gens bien qui n’ont rien demandé.

Ses petits problèmes lui semblaient bien risibles au regard de toutes les atrocités que des innocent subissaient perpétuellement et que l’esprit humain, pour se sauvegarder, occultait par le déni, tout comme la dégradation inéluctable de la planète Terre et le fait qu’un beau jour, on finirait tous par casser notre pipe. Il n’était ni une rareté ni un cas particulier duquel s’occuper en priorité ; ses problèmes, objectivement, n’étaient pas de vrais problèmes. Sa vie ne s’en trouvait pas moins empoisonnée, mais comment aurait-il osé se plaindre, lorsque la torture, les conflits, les épidémies et tant d’autres horreurs scarifiaient une bonne part du globe ?

-Si je te le dis, je serai ridicule. Tu me trouveras ridicule, et tout ça, toute cette soirée, ce moment, tout ça te paraîtra ridicule. Y’a qu’un truc à retenir : la crise est passée, ou en tout cas, elle va le faire, personne n’en est mort et demain, la vie va reprendre comme si rien ne s’était passé. C’est un non-évènement, et même pour toi, je ne vois pas ce que ça t’apporterait. Et même pire : si ça n’arrange rien, si ça empire tout, tu vas regretter d’être venu, et ça, ça serait vraiment la cerise sur le gâteau de tout ce foutoir.


C’était juste l’histoire d’un type paumé dont le cœur avait failli s’arrêter encore une fois de chagrin, dans une grande ville austère puis dans les bras d’un ami, et qui ne voulait pas perdre celui-ci, oh ça non, plutôt crever.

-… Et pour répondre à ta question, là, tout de suite, j’ai juste envie de t’avouer que je les emmerde tous, les autres. Ils ne représentent rien et ils peuvent bien aller au diable, je n’en ai rien à cirer. Je n’ai pas vraiment grand-chose à cirer de grand monde, pour être franc.

Et dans ses yeux, on lisait qu’Eric constituait l’exception à la règle, et dans le noir de la nuit, l’Unique capable de le supporter, l’Unique dont la compagnie se révélait lénifiante.






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Pink - Walk Me Home
Citation : Colleen Hoover
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