You gotta be tough if you wanna survive (Azraël)

Tout va mal, cette situation devient un cauchemar. Tu viens déjà d'en vivre va et tu n'as pas l'intention de le partager dans la vie réelle. Comme toujours, tu souris, tu dis que tout va bien alors que tu meurs au fond de toi littéralement. Elle n'a pas à savoir ce que tu vis et personne ne le saura. La seule personne à qui te serait capable de cracher ta colère et ta douleur, c'est le responsable de ces cauchemars, ton jeune frère, mais tu n'as pas eu de nouvelles de lui depuis des mois, selon ton détective privé, il va bien. Oui, tu as engagé un détective privé pour suivre la trace de ton frère étant donné qu'il ne te donne pas de nouvelles et que tu ne le fais pas de ton côté. Mais ta famille, si elle est maligne, elle sait ou regarder pour te trouver. Tu ne te caches pas, enfin si, presque pas. Ils peuvent prendre contact, mais ils ne font rien, c'est leur choix et faut dire qu'après la mort de tes parents, ce n'est ni sur tes oncles et tantes et tes nièces et neveux que tu peux compter. Ils s'en foutent de toi, enfin, la seule chose qui pourrait les intéresser, c'est cette quantité impressionnante d’argent que tu amasses. Bref, pas question de penser à ta famille, ça va te plomber ton moral déjà qu'il n'est pas bien haut suite à ton cauchemar. Tu reprends ta place dans le lit, elle contre toi et même si tu apprécierais de la distance, comme tu le faisais avec ton ex, tu ne dis rien, tu te forces et puis, ça en devient presque agréable de la sentir se lover contre toi de la sorte mais il faut qu'elle parle et tu te crispes, malgré toi. Tu as peur qu'elle te pose trop de questions auxquelles tu ne pourras lui répondre et qu'elle se frustre, qu'elle perde confiance et qu'elle te quitte comme ça, sans se retourner. Elle t’appelle Oli, c'est très tendre et ça te fait sourire, la suite quand à elle, moins. Tu doutes qu'elle puisse comparer ce que tu as vécu avec ton frère le junky et sa plus petite sœur qui devait être un ange à l'époque, ce qui n'était pas le cas de ton frère qui ressemblait plus à un démon. « Ne t'inquiètes pas, ça va passer, tout va bien Azraël. » Et tu déposes un baiser tendre dans ses cheveux afin d'appuyer tes propos qui n'ont absolument aucun sens au final. Tu ne refuses pas qu'elle t'aide mais en même temps tu n'acceptes pas non plus, tu restes volontairement dans le vague essayant de lui faire comprendre que tu ne veux pas en parler, tu ne désires pas partager tes peurs que les autres vont trouver certainement inutiles et ils vont t’envoyer chez un psy, encore une fois. « Repose-toi. » Ajoutes-tu une dernière fois avant de fermer les yeux, sans pour autant dormir, cependant tu sens son rythme cardiaque se calmer et elle, elle dort. Tu souris avec tendresse non loin des bras de Morphée et tu trouves ton sommeil lorsque le jour pointe le bout de son nez. Tu dors toujours mieux lorsqu'il y a de la lumière, tu ne sais pas pourquoi et tu ne cherches même pas à le savoir.

Tu es paisible dans le lit, sur le dos, tu n'as pas bougé d'un pouce, tu ne remarque rien, le fait qu'elle se lève, le bruit de la machine à café, le baiser, rien. Tu dors et tu finis par te réveillé, exténué, comme toujours. Il doit être huit heures et demi lorsque tu te réveilles, seul dans le lit. Tu soupires, tu te doutais bien qu'elle allait partir avant toi, mais tu avais espéré pendant une seconde te réveiller dans ses bras. Tu t'étends machinalement et tu quittes le lit, sentant déjà la mauvaise humeur pointer le bout de son nez lorsqu tu trébuche sur le tapis. Tu travers le couloir, une main derrière ta nuque que tu masses afin de sortir de ta léthargie et tu vas immédiatement dans la cuisine, remarquant une tasse de café, encore tiède accompagnée d'un mot qui te fait étrangement sourire. Elle t'a volé une chemise, celle avec laquelle elle a dormi. Tu te fais la note mentale de la lui laisser, si elle le désire. Au final, cette journée ne commence pas si mal que ça, maintenant, il faut que tu prennes ta douche, que tu boives ce fameux café que tu vas éventuellement réchauffer, que tu trouves un costume propre et que tu partes au boulot Tu sais que tu vas la croise lorsque tu seras là-bas, tu espères que ça ne va pas être trop bizarre entre vous, mais tu comptes sur elle pour avoir un comportement professionnel adéquate lorsque vous allez être avec les collègues, pour le reste, tu comptes bien l'embrasser sur le toit de l'immeuble pendant ta pause clope et l’interroger sur ses sœurs.