Boire un petit coup c'est agréable... Mais pas cette fois [ Levi ♥ ]

Le jour de la naissance d’Haley, je m’étais fait la promesse que toujours j’allais la soutenir, la protéger et l’aimer, qu’importe ce qu’elle traversait dans sa vie, l’âge qu’elle avait, comment j’allais. Bref, rien ni personne ne m’empêcherait d’être là pour ma princesse, qu’importe si le moment était plus complexe à accepter ou pas. Jusqu’à aujourd’hui, j’estimais que je m’étais toujours plutôt bien débrouillé dans l’ensemble, même si Haley entrait actuellement dans une phase un peu plus stressante pour moi, soit la phase où elle avait un petit-ami, et qu’elle était assez vieille pour aller à des soirées chez des amis, comme elle s’apprêtait à le faire ce soir. Enfin, il était vrai que j’aurais pu l’en empêcher, mais pourquoi ? Pour des raisons que je n’aurais pas su trouver et qui auraient fait en sorte que mon interdiction aurait été tout simplement irrationnelle. Haley avait seize ans et elle était parfaitement en droit de s’amuser. Et puis, ce n’était pas comme si j’étais le meilleur exemple du monde à son âge. Bien sûr, cela ne m’empêcha pas de lui recommander la prudence non seulement quand elle me parla de cette fête, mais également quand elle en vint à m’embrasser sur la joue juste avant de quitter pour la dite soirée. Une fois qu’elle fut partie, compte tenu que j’étais seul pour la soirée et sans aucun plan - que je ne voulais pas de toute façon - je décidai de manger le repas que je m’étais préparé, puis je m’occupai comme je le pouvais, d’abord devant la télévision, puis en lisant un bouquin à tout hasard. Évidemment, je m’inquiétais pour elle entre temps, mais je m’étais promis que je n’allais pas excessivement l’appeler. Malgré tout, au bout d’un petit moment, je me permis de lui envoyer un petit message lui disant  « Coucou ma chérie, j’espère que ta soirée se passe bien. N’oublie pas que si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, tu m’envoies un message. Je t’aime ma puce. », mais en rangeant bien rapidement mon téléphone, me doutant que sauf pour un ennui majeur, ou bien parce qu’elle n’avait rien d’autre à faire pendant un moment, je n’aurais pas de réponse. Je n’allais pas nier que j’aurais préféré que le contraire se produise, mais je savais que je ne pouvais pas lui en vouloir non plus. Puis, sentant que je tombais de fatigue à un certain point, je me douchai, puis je me rendis dans mon lit pour dormir. Bien sûr, sachant que ma petite fille n’était pas là et qu’il était tard, je ne dormis pas sur mes deux oreilles. Pire encore, mon sommeil fut des plus légers, d’où le fait que sitôt que j’entendis la clé tourner dans la serrure, je me redressai, comprenant qu’elle venait de rentrer. Considérant l’heure sur mon réveil-matin, j’estimai que c’était sommes toutes normal, dans la fourchette de temps qu’elle m’avait donnée pour son heure de retour. Soulagé désormais, je m’attendis à me tourner dans mon lit pour m’endormir pour de bon, mais avant que je ne fasse quoi que ce soit, un fracas se fit entendre, m’obligeant alors à me lever pour voir ce qui se passait. Ouvrant une lampe au salon en passant, je découvris Haley qui s’était rétamée au sol, en train de marmonner quelque chose que je ne compris pas.  « Ma chérie… » Avant même que je ne sois complètement accroupi à côté d’elle, je vis le sang couler sur son front. Cette vision eut pour effet de finir de me réveiller et aussi me faire paniquer, si bien que ce fut trop peu convaincu de mes propos que je lui dis:  « Attends, ne bouge pas… » Sans attendre plus longtemps, je me précipitai à la cuisine pour prendre un linge et le tremper dans l’eau froide, puis une fois que ce fut fait, je revins à ses côtés, m’asseyant par terre pour être à sa hauteur tandis que je déposais le tissu sur ce qui me semblait être sa blessure. J’en profitai également pour l’attirer un peu plus contre moi pour qu’elle s’appuie, tandis que je lui demandais:  « Que s’est-il passé ? », sachant très bien que c’était peut-être qu’un banal accident, mais j’avais cette impression horrible que quelque chose n’allait pas pour qu’elle soit ainsi, alors je préférais lui demander plutôt que d’attendre et ne rien faire.

Lorsque je lui avais demandé ce qui n’allait pas, ce qui avait fait en sorte qu’elle s’était rétamée par terre de la sorte, j’avais déjà un doute de ce qui se tramait, mais pendant un instant, j’avais voulu espérer que ce ne soit qu’un incident banal, que ce soit la faible luminosité du salon - et de l’appartement en entier - qui avait provoqué cette chute. Mais n’étant pas complètement idiot non plus, je ne fus pas scandalisé de l’entendre commencer à déblatérer des choses d’un ton ralenti, et rapidement, je compris ce qui se passait vraiment; ma fille avait trop bu. En gros, elle avait pris sa première cuite. Et quand je tirai la conclusion pour moi-même, mon coeur manqua un temps, pour plusieurs raisons. Premièrement parce que bien sûr, il ne me faisait pas plaisir de la voir dans un tel état. Ensuite, parce que je pouvais difficilement commencer à lui faire des reproches, parce que j’étais mal placé et que bon, cela ne changerait rien au vu de son état. Et finalement parce que c’était encore un signe que ma petite fille n’était plus si petite que ça en fait. J’avais fait la même constatation quand elle était partie pour cette fête plus tôt, mais là, c’était plus concret que jamais, et pour un père, c’était difficile. Cependant, je ne laissai pas cela m’arrêter de lui venir en aide. En silence, je l’écoutai aller au bout de ses propos, toujours en la gardant contre moi, jusqu’au moment où elle en vint à dire qu’elle était une cruche. Rapidement, et surtout par réflexe, je lui répondis:  « Hey, c’est faux et tu le sais. » De ce que je savais, elle avait trop bu, c’était quelque chose qui arrivait, et je ne pensais pas que cela faisait d’elle une cruche. En fait, à mes yeux, rien ni personne ne pourrait faire d’elle une cruche. Le premier qui se permettait de la traiter ainsi était bien loin de s’approcher d’elle à nouveau, c’était sûr et certain. Cependant, tout cela, je n’eus pas vraiment l’occasion de lui dire, puisque rapidement, Haley reprit la parole, me faisant savoir qu’elle avait envie de vomir. Compte tenu que moi-même, je m’étais retrouvé dans ce genre de situation, et pas qu’une seule fois, malheureusement, je n’en fus pas vraiment étonné, mais surtout alerté du fait qu’il me faudrait bouger rapidement si je ne voulais pas qu’elle en vienne à vomir sur elle ou sur moi. Réfléchissant à la vitesse de l’éclair, je fus soulagé de constater que la salle de bains n’était pas très loin, alors je pus me permettre de dire:  « Viens. » avant de me relever, aider Haley à faire de même, puis la soutenir pour l’emmener à la salle de bains. Une fois que nous y fûmes, je relevai la lunette des toilettes, et je l’aidai à se poser non loin, histoire qu’elle soit déjà à proximité si jamais son envie de vomir devenait plus concrète et qu’elle se vidait les tripes, comme je l’avais fait bien trop souvent avant elle.

Bien des gens n’aimaient pas se tenir près des personnes qui en venaient à vomir, que ce soit en raison de l’odeur ou du bruit que cela faisait. Me concernant, ce n’était pas ce qui me dérangeait le plus dans le cas présent. Cette odeur, cette sensation, tout ce qui s’y rattachait, je l’avais vécu assez souvent pour être immunisé, en quelques sortes. Ce qui me dérangeait vraiment dans tout cela, c’était que la personne qui était en train de vomir ses tripes, c’était ma fille, cette personne que j’aimais plus que tout au monde, celle que je ne voulais jamais voir souffrir, alors pour sûr, au fond, ça me brisait le coeur de la voir ainsi. Mais malgré tout, pour ne pas empirer les choses, je tentai de demeurer impassible, réagissant que lorsqu’elle en vint à s’excuser de son comportement de la soirée. À cela, je secouai la tête, histoire de lui faire savoir qu’elle n’avait pas à s’excuser. Bien sûr, je n’allais pas nier que j’aurais préféré qu’elle soit dans un état moins lamentable, mais je ne regrettais pas de m’être réveillé, puisqu’au moins, je pouvais m’occuper d’elle et non pas la laisser à son propre sort, d’autant plus que quelque chose me disait qu’elle n’avait pas bu parce qu’elle s’était amusée. Autrement, elle aurait été certainement plus euphorique, sauf que dans le cas présent, elle me semblait plus misérable qu’autre chose, et ça aussi, ça avait pour effet de m’inquiéter, encore plus que de la voir malade, parce qu’après avoir trop bu, ça, c’était limite chose normale. Cependant, je ne m’osai pas à lui demander tout de suite, et au final, je n’eus pas à le faire, puisque ce fut elle qui me raconta qu’elle avait surpris son petit-ami avec une autre, dans un lit. À cette annonce, bien rapidement, je serrai le poing, sans même y réfléchir, comme si j’étais persuadé que son ex - j’espérais qu’elle l’avait laissé - soit l’autre côté de la porte et que j’allais y coller un coup comme jamais il n’en aurait vu avant. Jamais je ne l’avais vraiment apprécié dans un premier temps, mais histoire de ne pas contrarier Haley, je n’avais rien dit, espérant toujours que jamais il ne lui ferait du mal. Et pourtant, c’était exactement ce qu’il avait fait. Comment avais-je pu rester là, sans rien dire ? Je le regrettais, je me sentais coupable, parce que même si probablement Haley ne l’aurait pas apprécié dans un premier temps, peut-être que là, elle n’en serait pas là. Mais était-ce vraiment le temps de me fâcher, puis de m’excuser ? Je compris que non, ce ne l’était pas, que le temps était à rester avec ma fille quand elle tenta de se lever sans y parvenir. Sans hésiter un instant, je la serrai de nouveau contre moi en lui frictionnant le dos gentiment, en lui disant:  « T’es pas nulle, ne pense pas ça une seconde. C’est lui le… » Connard ? Salaud ? Imbécile ? Nul ? Il n’y avait pas un mot suffisamment fort pour lui faire justice dans ma tête en ce moment, alors j’abandonnai l’idée d’en trouver un, puisque certainement que ce ne serait pas joli à voir, et Haley n’avait clairement pas besoin de cela en ce moment. Me concentrant alors de nouveau sur sa blessure qui semblait l’embêter, je finis par lui dire:  « Ce n’est rien qui ne se guérit pas, ma chérie. Mais on va s’en occuper. » En effet, je préférais m’assurer que celle-ci soit pansée au moins pour la nuit et voir le lendemain si cela nécessitait des points de suture ou quelque chose du genre. Et histoire de ne pas attendre davantage, parce que fort probablement que sous peu, elle serait fatiguée et voudrait aller dormir, je lui dis:  « Ne bouge pas. » Sur ce, je me relevai, puis je me dirigeai vers l’armoire où je gardais pansements et autres. Je pris de quoi désinfecter, puis des pansements divers, histoire de voir lequel serait le plus approprié pour cette blessure. Je n’étais pas un expert en médecine ni même en premiers soins, mais je savais que je ne pourrais pas mettre un pansement normal si c’était une coupure ou quelque chose dans le genre. Puis, au passage, je remplis le verre de la salle de bains d’eau, et une fois que je me réinstallai en face d’elle, je lui tendis le verre en lui disant:  « Tiens, rince-toi la bouche avec ça. », sachant très bien que le goût de vomi, c’était loin d’être agréable. De mon côté, je m’affairai à regarder plus attentivement sa blessure, histoire de savoir que faire pour l’arranger du mieux que je le pouvais en ces circonstances.

Lorsqu’Haley en vint à supposer que peut-être elle aurait dû se donner à un petit-ami qui n’en valait pas la peine pour pouvoir rester avec lui, mes yeux s’écarquillèrent, et je me retrouvai soudainement prêt à lui faire un sermon sur le sujet, comme quoi elle ne devait pas se plier pour qui que ce soit, qu’elle ne devait pas faire les mêmes erreurs que moi j’avais pu faire lorsque j’étais plus jeune, quand j’étais un peu plus vieux qu’elle en fait. Trop longtemps, je l’avais regretté, et au final, cela ne m’avait rien apporté, puisque pendant longtemps, je m’étais privée de la voir alors que si j’avais eu le courage de tenir tête, que j’avais décidé de respecter mes principes, certainement que je ne me serais pas retrouvé dans une telle situation. Mais au bout du compte, je me ravisai, ayant bien compris que c’était loin d’être le moment de lui faire un sermon. Après tout, elle se sentait suffisamment mal comme ça, il était complètement inutile d’en ajouter une couche à mon avis. Évidemment, je ne niais pas que le lendemain matin, quand elle se serait complètement remise, pour sûr que j’allais lui en parler, pour sûr que j’allais lui faire comprendre qu’elle n’avait pas à faire une telle chose, pour qui que ce soit. Peut-être ce serait difficile, peut-être allait-elle mal le prendre, mais il était important, à mon avis, qu’elle connaisse mon point de vue. Je ne disais pas que j’allais la priver de sortie jusqu’à ce qu’elle comprenne celui-ci, mais la conseiller, voilà ce que je me devais au moins de faire en tant que père. Enfin, dans le cas présent, c’était la conseiller, et aussi prendre soin de ses blessures, tant physiques que psychologiques. Et là, tout de suite, la priorité fut de s’occuper d’elle, s’assurer qu’elle ne serait pas malade de nouveau, qu’elle pourrait aller profiter du reste de la nuit tranquille, sans se soucier de sa blessure à la tête. Bon d’accord, je ne pensais pas que j’allais tout régler en un instant, mais je ferais mon possible pour que ça ne s’aggrave pas, en tout cas. Ce que je cherchai donc, ce fut de quoi pleinement désinfecter sa coupure, puis un pansement, je ne savais quelle taille. Ensuite, s’il fallait qu’elle continue à y mettre une compresse pour ne pas avoir une bosse ou quelque chose du genre, je pourrais toujours m’ajuster. Mais pour commencer, je désinfectai sa plaie, lui arrachant une petite plainte de douleur, mais pas suffisante pour que je m’arrêter. Il était évident que ç’allait faire mal, il fallait s’y en attendre, et même si je n’aimais pas ça, savoir que ma fille avait mal quelque part, je ne pouvais pas toujours arrêter, autrement nous serions encore dans la salle de bains demain matin. Cependant, quand elle en vint à reculer quelque peu son visage, je n’essayai pas d’aller à la rencontre de celui-ci, me contentant d’attendre de voir quand elle serait prête. Cependant, ce moment n’arriva pas dans l’immédiat, puisqu’elle jugea visiblement préférable de s’excuser de m’avoir tenue tête alors que je l’avais prévenue concernant son petit-ami. À cela, je me contentai de secouer la tête, me refusant encore une fois de donner quelconques explications. Mais cette fois-ci, je me permis d’être un peu plus clair dans mes intentions en lui disant:  « On en reparlera demain matin, ma chérie. » Nous serions ainsi tous les deux un peu plus reposés et aptes à faire la conversation, j’en étais persuadé. Profitant de ce moment pour accélérer les choses, je terminai de désinfecter sa plaie, et une fois que ce fut fait, je lui mis un pansement. Heureusement, le premier que je tentai était convenable. Peut-être un peu gros, mais il ferait l’affaire et tiendrait jusqu’au matin. Lorsque ce fut fait, je m’approchai de ma fille, et je l’embrassai sur la joue, comme pour lui signifier que j’avais terminé, et je lui dis:  « Va dormir maintenant, d’accord ? » Après, allait-elle se plier à cela ? Je ne savais pas vraiment, restait à voir comment elle allait réagir, même si je me doutais bien qu’au vu de la soirée qu’elle venait de passer, elle ne tarderait pas à tomber endormie, à mon avis.

Certains pourraient penser que je jouais l’homme de peu de mots en ce moment, mais je jugeais que les mots, dans certains cas, n’étaient pas nécessaire. Par exemple, dans le cas présent, je pris pour acquis que secouer négativement la tête pour faire savoir à ma fille que je ne serais pas en colère au moment de discuter de cette soirée une fois le matin venu était suffisant. Pourquoi la gronderais-je, alors que je comprenais bien qu’elle savait avoir fait une bêtise, alors qu’elle semblait assez malheureuse comme ça ? Ce n’était clairement pas le temps d’en ajouter une couche. Peut-être que certains parents sauraient cautionner une telle technique, mais moi, je serais juste incapable d’en vouloir à ma fille, de la faire sentir plus mal alors qu’elle n’était déjà pas bien. Après, je ne pouvais pas nier qu’il faudrait avoir une discussion sur le sujet, sur les demandes de son petit-ami et tout ce qui venait avec. Allais-je être à l’aise pour en parler avec elle ? Ça je ne saurais le dire, mais j’avais pour espoir que le reste de la nuit me permettrai de mettre mes idées en ordre dans ma tête afin d’être en mesure d’avoir une conversation convenable avec Haley par la suite, une fois qu’elle aurait dégrisé, ce qu’elle ne fera certainement pas si elle demeurait éveillée plus longtemps. Je terminai alors prestement de soigner sa blessure, en faisant gaffe à le faire convenablement, bien sûr. Au final, je fus plutôt satisfait du résultat, su bien que j’en vins rapidement à la conclusion qu’il n’y avait nul besoin d’aller aux urgences pour le moment. Voilà pourquoi ce fut sans trop d’hésitation que je répondis à sa question:  « Non, pas besoin d’y aller. » Au pire, si jamais je me rendais compte qu’il faudrait lui faire des points de suture demain matin, je l’emmènerais à la clinique, mais jamais je ne la ferais poireauter aux urgences pour autant. Et puis, là, ce qu’Haley avait le plus besoin, c’était d’aller dormir, voilà pourquoi je lui recommandai, et elle acquiesça étonnamment sans dire un mot, littéralement. Alors qu’elle quittait la salle de bains en silence, ce fut moi qui lui lançai un banal:  « Bonne nuit… » qui se voulait sans reproche, que j’avais prononcé essentiellement parce que je ne concevais pas de ne pas le lui dire, qu’importe les circonstances. Une fois qu’elle fut partie, ne trouvant pas le sommeil directement après l’avoir vue dans un tel état, je m’affairai à ranger lentement la salle de bains, en profitant aussi pour me passer un peu d’eau sur le visage pour me redonner un semblant de contenance. Même si je jugeais que j’avais géré la situation plutôt convenablement, il n’en demeurait pas moins que cela ne m’avait pas plu de voir Haley dans un tel état. J’étais inquiet pour elle, inquiet de comment elle allait gérer sa rupture avec son petit-ami. Bien sûr, j’allais la soutenir, aussi bien que je le pouvais, mais le plus gros du travail, c’était elle qui se devait de le faire, et par rapport à cela, je me sentais plutôt impuissant. Il me faudrait composer avec, c’était certain, mais cela ne voulait pas dire que je me sentirais totalement à l’aise avec cela. Espérant sincèrement que le reste de la nuit saurait me porter conseil sur tout cela, je tentai de me convaincre de retourner me coucher, mais avant que je ne puisse quitter la salle de bains, Haley apparut dans l’embrasure de la porte, en larmes, refusant de dormir seule. Sachant que je ne saurais aller dormir en étant conscient qu’elle n’allait pas bien et ne pouvait trouver le sommeil, je tentai de ne pas lui montrer à quel point cette vision me brisait le coeur, puis je lui dis:  « D’accord, ma puce… » Évidemment, puisqu’elle était maintenant une adulte, la laisser dormir avec moi dans mon lit était chose plus délicate, mais rapidement, j’eus une autre idée en tête. Sans attendre plus longtemps, je lui fis signe de me suivre en ajoutant un simple:  « Viens… » Sur ce, je quittai la salle de bains en fermant la lumière derrière moi, puis je passai rapidement à ma chambre, histoire d’y prendre un oreiller et une couverture. Je revins vers le salon, où je m’installai dans le canapé. Je posai l’oreiller sur mes genoux, puis je fis signe à ma fille de venir m’y retrouver en lui expliquant:  « Quand je faisais un mauvais rêve, ma maman me laissait regarder un peu la télévision comme ça, sur ses genoux, pour me changer les idées et m’endormir… » Et c’était exactement ce que j’avais l’intention de faire avec ma fille, là, tout de suite. Cela ferait en sorte que je resterais éveillé jusqu’à ce qu’elle s’endorme, ce qui n’était pas plus mal, et puis, si ça pouvait l’aider, clairement, ce ne serait pas une mauvaise chose. En tout cas, j’espérais que cela la rassurerait un peu et lui permettrait de dormir, même si ce n’était que quelques heures.