Carson + news about a man {-18}

Je ne pensais pas sérieusement que Josh serait du genre à me demander de l’aider à se relever, ayant tenu mon affirmation surtout à la blague, ne pensant pas qu’il allait jouer le jeu. Mais il le fit, m’arrachant un petit rire qui n’avait rien de surpris. Ce qui m’étonna un peu plus toutefois, ce fut le fait qu’il ne se relève pas complètement, se contentant de se tourner, désormais allongé sur le sol, inversant les positions d’une certaine façon, pas complètement, m’attirant dans ses bras, échangeant un baiser que je ne pus lui refuser. J’aurais pu rester comme ça, allongée sur le côté, à moitié par terre, à moitié sur mon ami, mais quand soudainement, il vint à me demander si je devais retourner bosser ou quelque chose dans le genre, j’haussai les sourcils, et comme pour lui montrer que je ne comptais pas bouger, je me redressai, passai un jambe autour du corps de mon ami, m’installant à califourchon sur lui, comme précédemment, lorsque nous étions encore sur le canapé, mais avec des intentions moins tentatrices. En effet, je ne cherchai pas à remettre le couvert ou quelque chose du genre, malgré notre proximité qui était encore dangereuse. Personnellement, j’étais encore en forme, mais je ne voulais pas achever Josh pour autant. Me contentant de cette position, je me penchai sur lui, pour lui répondre:  « J’ai la tête de quelqu’un qui pense retourner au boulot après sa petite partie de jambes en l’air ? » Bon, je devais avouer, ç’aurait pu être mon genre. Mais j’avais un minimum de classe, je l’aurais prévenu avant. Mais là, j’avais du temps, beaucoup de temps sur les mains. Après, encore fallait-il que Josh veuille bien de ma compagnie, et limite, j’avais de quoi ne pas en être complètement persuadée, au vu de ce qu’il vint dire par la suite. Je n’avais pas besoin de quelque chose de mignon, je n’avais pas besoin qu’il me dise que j’étais géniale, que j’étais la plus jolie. Je travaillais sur mon estime personnelle seule comme une grande, et puis, j’avais bien compris, par son intensité pendant nos ébats, par ce regard qu’il me jetait, que si je ne lui plaisais pas, je ne serais pas sur lui, à moitié nue, à le regarder avec un sourire, à commenter ses réactions, disant à ce moment:  « Je ne pensais pas que ma visite impliquait que je te fasse à manger… » Restant impassible, même si j’étais encore d’humeur à l’embêter, j’arquai un sourcil, penchai la tête sur le côté, et d’un air inquisiteur, j’attendis de voir comment il allait réagir. Enfin, je pensai attendre de voir comment il allait réagir, mais ayant envie de l’embêter encore, un peu, je finis par ajouter:  « Mais si tu veux vraiment que je me lève… » puisque limite, ses propos ne laissaient que sous-entendre ça, je crus bon de le taquiner sur ça. Pire encore, je poussai le vice jusqu’à y ajouter des gestes, me redressant un peu plus, me frottant volontairement à sa peau, certainement encore sensible un peu, sans toutefois me relever complètement, attendant de voir la suite, pour vrai cette fois-ci.

Josh avait des justifications pour tout, des explications pour tout, des affirmations pour me répondre directement, venant corriger le tir, venant me rassurer de quelque chose que je savais déjà, à savoir que je n’allais pas cuisiner chez lui aujourd’hui. Ce n’était pas mon intention dès le début. Je voulais bien lui tenir compagnie, tenter de rendre sa convalescence moins pénible, mais de là à jouer les bonnes de maison, c’était trop de me demander. Mais à ce point, si je ne cuisinais pas, que pouvais-je faire pour lui ? Je ne sus pas tant répondre à la question dans un premier temps, ou plutôt, je ne me vis pas y répondre autrement que par le fait de l’embêter, le taquiner pendant un instant, jusqu’à ce que ses instincts primaires prennent le dessus de nouveau, m’empêchant de bouger. Je ne lui en voulus pas, au contraire, je le regardai avec un air amusé, curieuse de voir ce qu’il allait faire, ce qu’il avait derrière la tête, mon instinct venant me dire qu’il ne m’avait pas retenue que pour l’instant d’un baiser, pas avec ce rugissement qui venait de pousser, qui en demandait plus, beaucoup plus. Bien rapidement, je compris pourquoi il ne voulait pas que je bouge, et je ne pus que me congratulé d’avoir obtempéré. Ce fut à son tour de commencer à m’embêter, me faisant soupirer, plus fort que je ne l’aurais voulu, certainement parce que j’étais encore sensible de nos premiers ébats. Mais pas prête à tout arrêter, je cherchai même à le provoquer un peu plus, lui disant: « Je suis bien là aussi… Je crois bien… » Au fur et à mesure que son doigté se faisait plus assuré, mon affirmation ne faisait que se confirmer sans que je doive le dire, mon regard se fit un peu plus sombre, me faisant sombrer de nouveau dans la luxure. Du coup, inutile de mentionner que lorsqu’il revint à la charge, je ne pouvais que m’en montrer satisfaite. Satisfaite, mais pas tout à fait heureuse pour autant. Me redressant doucement, en n’ayant pas pour but de m’échapper cette fois-ci, parce que je n’en avais pas envie, je vins le glisser en moi une nouvelle fois, sans demander quoi que ce soit d’autre. Puis, pour l’allumer bien comme il faut, je commençai à remuer les hanches, lentement, de façon sensuelle, m’appuyant sur son torse de mes mains pour me donner un meilleur équilibre, sans que mon regard ne quitte le sien, même si je me devais de me retenir pour garder ma contenance, que je fis en me mordillant la lèvre inférieure, même si mes soupirs de plaisir revenaient petit à petit.

Sachant que c’était mon initiative, que c’était là un surplus que je me permettais, que je le cherchais un peu depuis le début, même si Josh n’avait pas cherché à m’en dissuader, je ne m’attendais pas à quoi que ce soit de la part de mon ami. Et puis, consciente de sa condition, je ne saurais lui reprocher de ne pas me rendre la pareille. Déjà, voir le plaisir se dessiner dans ses yeux, le sentir, encore dur, en moi, c’était bien suffisant pour moi. Et puis, je devais avouer, sachant qu’il était blessé, je m’attendais, en quelques sortes, qu’il ne soit pas aussi entreprenant, il l’avait même été plus que je ne l’aurais cru dans un premier temps. Du coup, il ne me gênait pas de faire le boulot. Au contraire, je ne m’en fis même pas prier, remuant les hanches, remontant, redescendant, ondulant, tout dépendant de mon humeur, tout dépendant de comment je voulais le sentir m’étirer. Au bout d’un moment, la jouissance vint, tant pour lui que pour moi. De mon côté, ce ne fut pas aussi intense que précédemment, mais ce fut tout de même satisfaisant. Je trouvai plus rapidement mes esprits toutefois, réceptive à la question de mon ami, consciente de celle-ci. Et pourtant, je ne la compris pas tout de suite, ne saisissant pas de quoi il voulait parler, et nos ébats n’avaient aucun lien avec ma confusion. Fronçant les sourcils, je pris quelques secondes, pour finalement comprendre qui était le « lui » dans son interrogation. Ricanant, je répondis:  « Moi ? Sortir ? », montrant que je ne savais pas tant la définition du mot ou plutôt, je ne l’utilisais pas tant à bon escient. Si je sortais, c’était surtout pour pouvoir passer la nuit avec quelqu’un et voilà tout. Je n’attendais rien de plus, je ne voulais rien de plus, et ce n’était pas mon soi-disant veuvage qui allait changer ça. Ç’avait été un point tournant dans ma vie, je ne pouvais le nier, mais pas pour les mêmes raisons qu’on pourrait penser, donc pas pour changer ma vie amoureuse qui a toujours été inexistante. Mais ça, je n’avais pas envie d’en parler, bien que je sois curieuse de savoir pourquoi soudainement, Josh s’y intéressait. Je n’eus pas le temps au final, puisqu’il reprit le dessus trop rapidement, se relevant, m’obligeant à faire de même. Puis, tandis qu’il se rhabillait, je décidai de faire pareil, donc remettre mon sous-vêtement, puis mon pantalon. Capable de faire deux choses à la fois, je compris très bien sa question, et je n’eus besoin d’aucune précision, même si je ne pouvais fournir une réponse très précise pour autant. Haussant les épaules, je finis par dire:  « Ça dépend, tu commandes quoi ? » Je n’allais pas commencer à dire que je n’étais pas difficile, ce genre de chose. Je préférais être franche, et après, j’ajusterais ma réponse quand j’avais toutes les informations nécessaires. Me rasseyant après-coup, je pris un air toutefois moins assuré, un peu plus triste, quand Josh vint à me faire ce qui était similaire à une confession, comme s’il avait besoin de s’ouvrir, de le constater. M’asseyant à ses côtés, sans proximité dangereuse cette fois-ci, je me dis que le mieux que je pouvais faire était de le laisser en parler, donc lui en demander plus, soit:  « Quand ? Et pourquoi ? » C’était là des questions bien vagues, mais si cela pouvait lui permettre d’exposer un peu plus ses états d’âme, qu’il semblait garder pour lui, alors je n’allais pas l’en priver.

Burger et frites, un vrai classique. Le classique de celui qui n’a pas envie de cuisiner, celui qui ne veut pas réfléchir et qui se contente du plus simple, du traditionnel repas à l’américaine, en y ajoutant évidemment une touche de gâterie. Rien de quoi aider son système digestif, rien de quoi avantager sa silhouette, mais Josh était un adulte, un adulte à qui on n’avait pas besoin de dire quoi faire, alors il faisait ce qu’il voulait. Moi aussi, j’étais une adulte, indépendante, capable de faire mes propres choix. Enfin, je n’allais pas faire exprès pour être capricieuse non plus et le forcer de commander à deux endroits différents, venant limiter volontairement mes choix, même s’il venait me dire de prendre ce que je voulais. M’en moquant bien, voulant juste faire preuve de savoir-vivre. Après, s’il veut me faire une fleur en me choisissant un dessert, qu’il le fasse, mais je ne l’attendais pas, et s’il le faisait alors que je ne l’avais pas demandé, je n’allais pas payer pour ça. À moins qu’il invite ? Pour me remercier de cette façon que je venais de le traiter, comme si j’étais qu’une escorte qu’il n’avait pas à payer en liquide ? Je ne me voyais pas comme ça, personne ne m’avait forcé à me laisser à lui, et j’y avais pris plaisir aussi, mais devoir l’embêter, pour sûr, je garderais ça sous la main. Sauf que là, il ne semblait pas enclin à plaisanter. Qui le serait à parler de chirurgie, de blessures qui semblaient plus qu’affligeantes ? Moi, je ne le serais pas. Du coup, je jugeai plus approprié de l’écouter m’expliquer ce qui en était. Rapidement, je captai l’ironie de la situation, les ironies de la situation. L’ironie selon laquelle il n’aimait pas ne pas bouger, mais se devait de rester immobile, l’ironie selon laquelle il l’avait prouvé par ce qui venait de se passer. Évidemment, l’adaptation avait permis de rendre le tout moins douloureux pour lui, mais il n’en demeurait pas moins qu’il avait fait un effort physique, considérable qui plus est. Mais encore une fois, je ne m’en moquai pas, en fait, pour une des rares fois, je ne sus pas tant quoi lui dire. Normalement, je savais quoi répondre, pour rassurer, pour détendre l’atmosphère, et là, je n’y parvenais pas. Pourquoi ? Je ne saurais même pas le dire. Orgueilleuse, cela ne me plaisait pas, donc je gardai ma contenance, déglutit, passai outre son commentaire comme quoi ce n’était pas mon problème - ne parvenant même pas à le narguer sur ça - reprenant la parole que lorsqu’il me demanda ce que je voulais manger, lui répondait, limite comme si c’était un automatisme:  « Un sandwich steak et fromage, ça ira. » Je marquai une pause, pause pendant laquelle je tentai tant bien que mal de réfléchir, à que dire, quoi faire. Puis, me rendant compte que peut-être ce ne serait pas l’idéal, d’aborder de nouveau le sujet, tant pour lui que pour moi, je repris un air plus détendu, venant à lui dire:  « Bon alors, tu commandes donc ? Finalement je commence à avoir faim aussi. » C’était peut-être malpoli, un peu provocateur, voire méchant, mais je ne faisais pas dans la dentelle, je ne me voyais pas vraiment lui dire que j’espérais que tout irait bien, que je serais là pour la soutenir. Ce n’était pas faux, je le pensais, mais les petites conversations superficielles, ce n’était pas moi. Je pouvais les tenir, mais quand je pouvais m’en passer, je le faisais, comme j’étais en train de le faire en ce moment, poussant même l’audace jusqu’à attraper le portable de Josh pour le lui donner afin de l’encourager à passer commande, couper court la conversation comme ça.

Un malaise palpable s’installa l’espace d’un instant, puis fut brisé par le fait que Josh s’occupa de la commande de nos repas. Enfin, brisé, mais il ne disparut pas complètement, pas pour moi en tout cas qui, embêtée, quelque peu frustrée contre moi-même de ne pas avoir trouvé les mots à dire, décidai de prendre mon trou et attendre qu’il vienne à s’occuper d’appeler le restaurant, qu’importe ce qu’il était. En silence, j’attendis donc, cherchant par quel moyen je pourrais reprendre la parole pour que l’atmosphère soit un peu plus détendue. Mais avant que je puisse le faire, Josh le fit, venant à me préciser qu’il vaudrait mieux qu’il fasse preuve d’abstinence, histoire que sa convalescence se déroule pour le mieux, et que peut-être il ne soit pas obligé d’aller sur la table d’opération. C’était compréhensible, c’était même normal. Ce que nous avions fait, c’était surtout ça, qui ne l’était pas, pas dans sa situation en tout cas. Un sourire amusé aux lèvres, certaine que ce serait suffisant pour chasser l’inconfort, je lui dis, ayant pour but premier de le taquiner:  « Bah écoute, si tu penses être capable de te retenir, vas-y. » Il fallait se rendre à l’évidence, c’était lui qui avait fait les premières avances. Je n’avais pas aidé, c’était certain, et j’avais même remis le couvert alors qu’il ne m’y avait pas vraiment invitée, même si cela n’avait pas semblé lui déplaire. Ce que je voulais dire par là, c’était que de mon côté, j’étais en mesure de prendre contrôle sur moi-même, agir normalement, sans ressentir le besoin horrible de retirer totalement - ou partiellement, comme plus tôt - mes vêtements et sauter sur la personne à mes côtés. Bon, avec Josh, c’était certain que c’était pas mal plus agréable d’avoir un moment plus intime, mais je pouvais faire sans aussi. Lui par contre, ça ne semblait pas être le cas, comme il vint l’ajouter, me faisant perdre mon sourire, m’arrachant un rire teinté d’ironie, mais aussi un peu nerveux. Fronçant les sourcils, je lui dis, plus sérieusement:  « Attends, t’es en train de me dire que tu veux me voir que pour mon cul ? » Ça ne m’insultait pas, j’avais le même genre de relations avec bien des gens, que ce soit pour une fois, ou pour répéter l’expérience à quelques reprises. Mais là, c’était plus de la curiosité, voulant voir si c’était vraiment ce qu’il pensait de notre relation. Mais avant que je puisse avoir réponse, il dut se lever pour aller chercher les commandes, commandes oubliées pendant un bref instant. Ne lui laissant pas le temps de me dire un truc au final, j’ajoutai, cherchant à faire dans la blague encore une fois:  « Et si en plus tu me paies la bouffe après, c’est à croire que je suis ta pute de service. » Par ces mots, je voulais le provoquer, peut-être tenter de le secouer un peu, peut-être pour qu’il vienne à réfléchir à sa conclusion, se dire que c’était complètement idiot, ou au contraire, me confirmer que c’était bel et bien ça qu’il voulait, et rien de plus.