Devon & Liam - Cause girls like you run'round with guys like me

À la suite de son accident, Liam avait refusé de se rééduquer, mais aussi de se faire suivre par un psychologue. Résultat, il avait perdu un temps fou dans sa rééducation, mais en plus de ça il ne cessait de revivre toutes les minutes de son accident. Que ce soit en cauchemar ou bien lorsqu'il se retrouvait parfois seul. C'était un peu ce qui lui était arrivé ce matin-là. Assis dans un café, son regard perdu dans sa tasse, il avait une nouvelle fois revécu son accident qui avait coûté la vie à son ami. Le choc, le bruit, les éclats de verre, tout était gravé dans sa mémoire, marqué à l'encre indélébile. Il ne cessait de repenser à cette nuit-là, à s'imaginer ce qu'il aurait pu faire pour éviter ça.

Perdu dans ses pensées, la voix d'une femme l'avait soudainement intrigué. Comme si elle ne lui était pas inconnue, mais sans savoir pour autant où il l'avait déjà entendu. Perturbé, le blondinet avait alors tendu un peu plus l'oreille, se concentrant sur la voix de la femme en question, pour se rappeler où il l'avait déjà entendu. Peut-être était-ce simplement une vieille connaissance ? Ou alors peut-être que... Oui ça y'est le jeune homme avait soudainement visualisé la scène. C'était ce moment-là. Oui ce moment où luttant pour ne pas s'endormir, cette voix l'avait aidé à rester conscient. Cette même voix qu'il avait aussi entendu à l’hôpital quelques jours après son accident.

Ce grain de voix l'avait marqué d'une telle façon que le beau blond avait tout de suite su qu'il ne pouvait pas faire erreur. D'ailleurs en l'entendant quitter le café, le jeune homme avait tout de suite posé une pièce sur la table pour son café qu'il n'avait même pas terminé avant de suivre la jeune femme à l'extérieur. Il l'avait cherché pendant trop de temps, pour la laisser filer aujourd'hui. En quelques pas le jeune Donovan l'avait d'ailleurs rattrapé, posant une main sur son bras pour l'arrêter dans son mouvement. « Excusez-moi » Lui avait-il dit avant qu'elle ne se retourne vers lui. « On se connaît n'est ce pas ? » L'interrogeait-il de façon un peu hésitante, ne sachant pas véritablement comment aborder les choses sans pour autant passer pour un fou. « C'était toi ? C'était toi qui était là cette nuit-là ? » Lui demandait-il toutefois, impatient de savoir qu'il ne se trompait pas de personne.

Une tasse de café à la main, elle profitait de la chaleur réconfortante de son café pour éterniser la conversation qu’elle avait avec une collègue. Cela ferait bientôt une année qu’elle travaillait dans le club et des filles en avaient vu, certaine n’était souvent que de passage. Elle pouvait comprendre, l’idée même de danser presque entièrement nue – pour ne pas dire complètement – n’était pas fait pour tout le monde. Elle, si elle avait le choix, elle serait tellement ailleurs, mais elle n’avait pas le choix. Il n’y avait que cette possibilité pour elle. Si elle prenait un autre chemin, elle savait qu’elle serait dans une posture bien moins avantageuse qu’en ce moment. Elle cherchait donc des moments pour s’accrocher à quelques parcelles de bonheur, ce qu’elle pouvait ressentir en dansant, mais aussi avec ses collègues. Cette nouvelle famille qu’elle commençait à se forger, oubliant peu à peu sa vie au sein du cirque. « Je dois y aller. On se voit plus tard au club. » disait-elle en se levant de sa chaise et faisant la bise à son amie, quittant l’enceinte du starbuck. Elle posait son regard sur la montre se trouvant à son poignet. S’il restait plusieurs heures avant qu’elle ne monte sur scène, elle devait aller s’acheter de nouveaux talons. La veille, elle l’avait passé à faire la fêter pour souligner pour une rare fois dans sa vie son anniversaire et il avait fallu qu’elle brise le talon d’une de ses paires favorites. Elle n’avait rien à voir avec ses collègues, elle ne possédait pas mille et une paire de chaussures, elle ne pouvait se permettre d’en avoir autant pas en ce moment. Alors qu’elle fouillait dans son sac pour trouver sa carte du bus, elle se figeait en sentant une main se poser sur son bras. Si Devon ne craignait plus autant de revoir Gaspard refaire surface, elle craignait tout de même son retour et chaque fois qu’on l’interpellait de cette façon, elle s’attendait au pire. Faisant volteface, elle se retrouvait à faire face à une personne qu’elle ne pensait jamais croiser d’aussi proche. Elle se souvenait de ses traits, mais elle n’avait jamais pris conscience de la couleur de ses yeux avant cet instant. Ce bleu outremer qui miroitait sous les rayons du soleil. Ses doigts se souvenaient du contact qu’ils avaient eu sur sa peau. Elle ne pouvait chasser en revoyant son visage les images de cette fameuse nuit où elle l’avait sans doute sauvé. Ses lèvres rouges s’entrouvraient, se connaissaient-ils ? Elle pourrait dire que non, pour se connaître vraiment, il aurait dû être conscient et c’était une chose qu’il avait fait à moitié. Elle n’eut pas le temps de lui répondre qu’il continuait. Abasourdie, elle le dévisageait, ses prunelles sombre se perdant dans celles du blond devant elle. « Tu te souviens ? » trois mots qui s’échappaient de ses lèvres, alors qu’elle comprenait qu’elle venait de dire cela à voix haute. Reprenant contenance, elle le regardait. « Oui c’était moi. » Elle trouvait ses mots étranges. Elle avait cherché à savoir comment il allait, elle l’avait donc revu quelques fois après l’accident, mais chaque fois il dormait et elle décidait de ne pas rester. « Ravie de voir que tu es sorti de cet hôpital. » disait-elle sans savoir quoi dire de plus.

Le café que Liam avait été en train de boire n'avait rien eu d'exceptionnel comparé à la voix qu'il avait soudainement entendue. Directement le jeune homme avait tendu l'oreille pour mieux percevoir cette mystérieuse voix qui pour autant ne lui avait pas semblé inconnue. Cherchant à qui cette voix pouvait appartenir, le blondinet ne s'était dans un premier temps pas retourné. Il faut dire que c'était bien la première fois qu'une simple voix attirée autant l'attention du beau blond et il se demandait bien pour quelle raison. Incapable qu'il était de remettre un visage sur cette voix, jusqu'à ce qu'il réalise finalement pourquoi cette voix ne lui était pas inconnue. L'accident, les bris de verre, la fraîcheur de la nuit et cette voix qui lui avait parlé pour qu'il ne s'endorme pas. Oui, voilà, il s'était souvenu. 

Seulement lorsque le jeune homme avait entendu que cette femme était sur le point de quitter le café, il avait tout de suite réagi. Il ne pouvait pas la laisser partir. Non c'était impossible. Voilà pourquoi Liam avait rapidement sorti une pièce de la poche de son pantalon, avant de la poser sur la table. Après quoi il s'était empressé de sortir du café, derrière la jeune femme, la rattrapant quelques mètres plus loin sur le trottoir. Une main se posant sur son bras, le jeune homme l'avait ensuite incité à se retourner tout en s'excusant au passage de son intervention. Il avait tellement peu l'habitude d'agir ainsi, d'alpaguer les gens comme ça. Mais cette fois ci cela avait été plus fort que lui. Son regard se posant dans celui de la belle brune devant lui alors qu'il avait commencé à l'interroger. Se connaissait-il lui avait-il d'abord demandé, avant d'aller dans le vif du sujet sans préambule. Est ce que c'était bien elle cette nuit là ? Visiblement surprise par cette interrogation, ce qui avait mis un instant le doute au jeune Donovan, la jeune femme avait tout de même fini par confirmer ses interrogations lorsqu'elle lui avait demandé s'il se souvenait. Hochant lentement la tête, le blondinet avait murmuré. « Ta voix...je me souviens de ta voix »  Bien plus que son visage d'ailleurs. En tout cas la brune avait finalement confirmé ses dires en lui avouant que oui c'était bien elle. Sans dire un mot Liam avait alors revisualisé son accident et cette voix qui lui avait permis de tenir le coup et de ne pas sombrer. C'était elle qui l'avait sauvé, véritablement. D'ailleurs la jeune femme lui avait finalement confié qu'elle était ravie de voir qu'il était finalement sortie de l’hôpital. À ses mots Liam avait simplement acquiescé d'un signe de tête, tandis qu'il réalisait toujours difficilement qui se trouvait face à lui. « C'est grâce à toi...enfin je veux dire c'est grâce à toi que je suis encore en vie »  Sans elle, le blondinet aurait probablement sombré dans un profond sommeil. « Merci... » Ajoutait-il sans véritablement finir sa phrase, espérant que la belle brune lui donne son prénom.