LOTERIE ✻ you don't have to be a doctor to save lives /w Amaya & Ysobel

Sur un coup de tête, j’avais décider de donner mon sang, chose que je n’avais jamais fait auparavant. L’occasion s’était pourtant présenter à maintes reprises lorsque j’étais lycéenne, mais à chaque fois, au tout dernier moment, j’avais changer d’avis, dégonflée que j’étais. J’étais assez peureuse comme fille et puis, il faut bien reconnaitre la vue d’une aiguille me donne envie de vomir. Et quand on sait que les aiguilles utilisées pour le don de sang sont des pieux, ça calme ! C’est ainsi que je les voyais. Puis, je me rappelais toujours cette campagne de vaccination alors que j’étais au collège. Je ne souviens pas du tout pour quel genre de vaccin s’était, mais toujours est-il que je faisais partie de la dizaine d’élèves dont les parents avaient la demande. Le premier vaccin s’était fort bien passé, l’infirmière était gentille et plutôt douce, d’autant que nous appréhendions tous. Mais le deuxième … Comment vous dire que ce n’était pas du tout le même refrain ! Déjà, pour commencer, l’infirmière était partie en congé maternité, une autre l’avait donc remplacer et c’était une petite bonne femme plutôt forte avec une tête de bouledogue. Elle n’avait pas franchement l’air avenante. Et le moins que l’on puisse dire c’est que quand elle m’a vacciner, je l’ai sentie passé ! D’un grand coup sec elle à plonger son aiguille dans mon bras et j’ai eu un bleu. Depuis et bien, la vue d’une aiguille me donne la nausée. Je suis tombée dans les pommes lors de ma dernière prise de sang. Alors, c’est à ce demander ce que je fiche ici ! Mais je suis là et pour une fois, je vais aller jusque bout. Sans doute parce que mes collègues de bureau m’ont bien fait comprendre que si je ne venais pas, je serais la seule. J’ai eu honte, voilà. Mais, maintenant que je suis sur ma chaise à attendre mon tour, telle une suppliciée avant la pendaison, je suis nerveuse. Je m’agite tant et tant sur ma chaise que la fille à côté de moi finit par me demander si c’était la première fois que je venais. « Ça se voit tant que ça ? » que je réponds avec un pauvre sourire nerveux. En même temps, je sais bien que ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

Je déteste les odeurs d’hôpital. Cette odeur d’antiseptique qui pique les yeux et le nez, horrible ! Sans mentir, ça sent vraiment mauvais. Et puis, c’est une odeur qui reste. Enfin, c’est l’impression que j’en ai. Il y a quelques années, j’avais du faire un séjour aux urgences parce que je m’étais casser la jambe en glissant sur une plaque de verglas. En même temps, si je n’avais pas eu la « bonne » idée de piquer un sprint pour attraper le bus à la toute dernière seconde, ça ne serait pas arriver. Parce que, non seulement, je n’ai pas pris le bus, mais je suis repartie sur un brancard. Après trois heures passées aux urgences, ou naturellement, ça puait les antiseptiques, je suis rentrée chez moi. Et bien, deux jours après, j’aurais jurer que l’odeur de l’hôpital imprégnait encore mon bonnet. Bref, rien de grave, mais tout ça pour dire, que ça pue ! Et encore, là, je suis ici de mon plein gré, donc je savais à quoi m’attendre en venant. Je suis ici pour faire une bonne action et aussi pour faire taire mes collègues de travail. Mais, être ici de mon plein gré n’enlève rien du tout à mon stress. Bien au contraire. Je crois même qu’il doit se sentir à des kilomètres à la ronde. Je pouffe de rire à sa remarque. Un rire tout aussi nerveux que mon état d’esprit du moment. Elle m’avoue par la suite qu’elle était sans doute bien plus stressée que moi la première fois qu’elle est venue. « Oh ! » fais-je, surprise. « Ça fait si mal que ça ? » que je demande ensuite. « J’ai la phobie des aiguilles depuis une mauvaise expérience de vaccination au collège ! » avouais-je à mon tour. Rien que d’y repensé et je sens encore la brusquerie de l’infirmière quand elle avait plonger l’aiguille dans mon bras. Ouille. Mais, pour une fois, j’étais stressée, mais pas au point de raconter n’importe quoi, comme je le faisais d’habitude. Ceci dit, rien ne me disait que ça n’allait pas arriver à un moment à ou à un autre. « Je me doute bien qu’il y a pire, c’est sûr ! » et je sais de quoi je parle. On ne peut pas dire que je vienne d’un endroit agréable du Japon, alors, même si je n’était qu’une enfant, j’ai vu des choses. Alors, certes, ce n’était pas un bidon ville, n’exagérons pas, mis il y avait beaucoup de malheureux.

Donner mon sang était une grande première. J’avais décidé de le faire aujourd’hui parce j’en avais assez d’être vu comme la poltronne de service, mais il est clair que je ne le referais pas de sitôt. Ça n’avait même pas commencer que j’étais déjà terrifiée, c’est dire ! Le bon côté des choses, c’est que pour une fois, je ne débitais pas d’âneries à tort et à travers comme je le faisais habituellement lorsque j’étais soumise à un stress intense. Mais, je n’étais pas à l’abri que ça se produise lorsque je me trouverais face à face avec l’infirmier ou l’infirmière qui s’occuperait de moi. N’ayant rien pour combattre mon stress ; j’ai pourtant une balle molle qui traine dans mon bureau mais elle se trouve dans mon bureau, logique ! Et les magasines sont tellement vieux que je n’ai même pas envie de les feuilleter. Pourquoi donc, dans les hôpitaux ou chez le médecin ; peu importe lequel ; les magazines sont toujours vieux de plusieurs années ? C’est un mystère mais j’ignore si on saura le percer un jour ! Quoiqu’il en soit, je n’ai rien de mieux à faire que de me poser ce genre de questions stupides, alors cette inconnue tombe plutôt bien, même si, au lieu de me rassurer, ses paroles me stress bien plus encore. Je lui demande si ça fait mal, mais à sa réponse, je me doute bien qu’elle ne me dit pas tout. Ce n’est pas grave. Dans le fond, ce n’est peut-être pas plus mal. Je lui avoue alors avoir peur des aiguilles. « Je ne sais pas si c’est une forme de courage ! » avouais-je alors, bien que lattée qu’elle prenne ça pour une marque de courage. « Moi, je le vois plutôt comme la preuve ultime que je suis une grande tarée ! » continuais-je. Et voilà, c’était partie. Première bêtise. Quelle serait la prochaine ? En même temps, c’était la vérité. J’étais intelligente, mais un peu cinglée. Oh, pas méchamment, je n’étais pas bonne pour l’hôpital psychiatrique si vous voulez tout savoir, mais oui, j’étais parfois un peu zinzin. Et il faut clairement ne pas avoir la lumière dans toutes les pièces ; ou l’électricité à tous les étages ; pour aller donner son sang quand on à la phobie des aiguilles. La jeune femme reprit ensuite la parole pour me dire que les infirmiers bénévoles étaient plutôt agréables à regarder. Je pouffais de rire. « Alors, ça me changera de la dernière infirmière à qui j’ai eu à faire ! » rigolais-je en me rappelant l’infirmière remplaçante à cause de qui j’avais désormais la phobie des aiguilles.

Comme à ma fidèle habitude, je venais de parler trop vite, sans réfléchir. Une satanée habitude qui me collait aux basques et dont, même avec une certaine volonté, je ne parvenais à me débarrasser. Ce que ça pouvait être agaçant ! Je venais de dire à cette jeune femme, que je ne connaissais pas du tout il y a encore cinq minutes, que j’étais une grande tarée, simplement parce que je venais donner mon sang alors que j’avais peur des aiguilles. En effet, je ne voyais pas du tout mon acte comme une preuve de courage. Si j’étais courageuse, il y a longtemps que j’aurais démissionner de mon travail. Au lieu de ça, je m’obstinais à rester et à attendre une promotion qui ne venait pas et qui ne viendrait sans doute jamais. Donc non, je n’étais pas courageuse, j’étais simplement folle. « Oh non, je ne pourrais pas faire ça ! La vue du sang me donne la nausée ! » que je réponds. Encore une raison qui faisait de moi une grande tarée, je n’en démordrais pas. Cette jeune femme semblait penser le contraire, mais qu’importe ! J’écoute la suite de sa phrase, mais je ne réponds pas. Je me contente d’acquiescer en silence. A quoi bon lui dire que ça serait précisément ce qui pourrait arriver ? Que ça n’aurait rien de surprenant étant donner que je suis le genre de personne à ne jamais avoir de chance dans la vie ? Après tout, je fais des études de marketing et j’échoue comme secrétaire ! On me dit que je vais pouvoir faire mes preuves lors d’une commission et cette commission, ça fait des mois que je l’attends et rien, je dis bien rien, n’est encore arriver ! Alors oui, tomber sur une infirmière de collège, c’est bel et bien ce qui pourrait m’arriver. Mais au point où j’en suis, hein ! « Et moi, Amaya ! » dis-je, tandis qu’elle se présentait. Les présentations sont toujours d’usage, même lors d’une conversation anodine entre deux personnes qui ne sont pas certaines de se recroisés un jour, dans une ville aussi grande que Washington.