Athena & Daryl + This is not a love song [-18]

Pourquoi me demandait-elle d’attendre ? Que faisais-je de mal ? Parce qu’évidemment, ce fut la première chose que je me demandai. Je ne remettais jamais en question mes capacités à faire plaisir à une femme, mais là, j’étais tellement hors de ma zone de confort que je doutais et clairement, je n’aimais pas ça. Peu rassuré, je me décalai quelque peu, essayant de faire un effort pour ne pas trop m’inquiéter. Qui sait, peut-être que je me faisais de fausses idées, ce qui ne serait pas surprenant, au vu de mon état d’esprit actuel, même si ce serait bien dommage, parce que je commençais tout juste à me détendre. Je me sentis un peu mieux lorsqu’Athena ne s’éloigna pas, qu’au contraire, elle exigea que je sois plus près d’elle, dans une étreinte qui ne laissait rien entre nous deux, sauf quelques vêtements qui étaient encore de trop, même si là, tout de suite, je pourrais prendre l’oublier. Fermant les yeux, je les rouvris toutefois bien rapidement à sa demande. Pas qu’elle me vexait ou quelque chose du genre, mais je ne la compris pas dans un premier temps, et j’avais besoin de la voir, j’avais besoin de savoir pourquoi elle me demandait une chose pareille. Et en la regardant, je semblai voir une tristesse, une détresse que je ressentais depuis le début de la soirée, même si ce n’était pas pour les mêmes raisons. Ce fut limite si mon coeur se brisa, me rappelant ma propre situation, situation où non plus, je ne voudrais pas être seul. Je détestais être dans cet état, je détestais me retrouver dans cette situation particulièrement délicate, je ne pouvais pas lui faire de promesses… Quoique je savais une chose, c’était que je n’avais pas l’intention de la rejeter maintenant. Je ne l’avais pas fait quand elle ne se souvenait pas de moi, pourquoi le ferais-je ici et maintenant ? Certain de ça, choisissant de ne pas chercher plus loin, je secouai la tête doucement, avant d’ajouter:  « Je vais nulle part… » De toute façon, ce n’était pas comme si je voulais aller ailleurs, ou si je sentais que je pouvais aller ailleurs. Serait-ce suffisant ? Pour être sûr, je décidai de resserrer l’étreinte un peu, espérant que ce soit suffisant, attendant, essayant d’être patient, même si je ne savais pas si ce serait facile dans une situation pareille.

Qu’est-ce que tout ça signifiait maintenant, mais surtout, qu’est-ce que tout ça allait signifier plus tard ? Bonne question, dommage qu’elle ne me soit pas venue à l’esprit, malgré cette discussion qui était, semblait-il, plutôt sérieuse. Là, je me sentis juste rassuré du fait que ma réponse parut suffisante. En effet, c’était une véritable crainte pour moi, dans le sens où je craignais vraiment qu’elle me demande d’élaborer alors que clairement, je n’aurais pas su le faire. Pas seulement en raison de tout ce que j’avais pu boire, ça, c’était limite secondaire, mais parce que mettre des mots sur ce que je ressentais, ça n’avait jamais été mon truc. De toute façon, je ne savais pas ce que je ressentais, et je refusais de faire le ménage dans tout ça. C’était trop compliqué, c’était trop dégoulinant. Et justement, ce que j’aimais avec Athena, c’était que ça n’avait jamais été compliqué. Enfin, pas quand on était d’accord et là, je sentais que nous étions d’accord, que nous avions tous deux besoin de réconfort, l’un aux côtés de l’autre. Franchement, c’était parfait pour moi. Par conséquent, je la laissai m’embrasser, répondant à son baiser de façon aussi douce et langoureuse qu’elle le faisait. Puis d’instinct, je commençai à rouler mes hanches contre les siennes, avec une insistance qui, cette fois-ci toutefois, n’avait rien de brusque qui signifiait que je voulais me presser. J’avais juste envie de ressentir cette proximité qui avait quelque chose de réconfortant en ce moment, dont j’avais besoin. Nul besoin de parler désormais, je n’en avais plus envie, juste envie d’être près d’elle, dans ses bras, comme je le voulais depuis le début.

Contrairement à bien des fois, tout le temps, pour tout dire, j’étais venu ici avec aucune attente. Je ne m’attendais pas à ce qu’on se retrouver dans son lit, comme maintes fois nous l’avions fait. Mais je m’étais convaincu que si c’était ce qui arrivait, je ne pourrais pas m’en montrer déçu. Sauf que là, tout de suite, je ne savais pas si j’aurais voulu autre chose que d’être dans ses bras, et nous rapprocher, comme cela arrivait. Mais maintenant, rien de brusque. Alors que normalement, j’aimais prendre les devants, là, je la laissai prendre mes mains, les guider là où elle les voulait. Après tout, ce n’était pas pour me déplaire. Sa poitrine, je l’aimais. Elle était parfaite pour ma main, et je ne tardai pas à le lui prouver encore une fois en la massant, sans me presser. Et mon autre main, dont mon index se retrouva dans sa bouche, je n’en fis rien, la laissant faire, frémissant quelque peu, dans un souvenir de ses lèvres sur mon corps, à d’autres endroits qu’autour de mon doigt. Je m’obligeai même à me mordiller la lèvre inférieure un instant, histoire de garder un semblant de contenance pour ne pas aller plus loin trop rapidement, de crainte de gâcher ce moment dont nous semblions tous les deux avoir bien besoin. Après, je n’allais pas non plus rester sans rien faire. Continuant à masser doucement sa poitrine pendant ce nouveau baiser que nous échangeâmes, je choisis de reprendre ce que j’étais en train de faire avant qu’elle me pose cette fameuse question qui était venu quelque peu nous interrompre. Me décalant légèrement, je glissai mes doigts sous son sein, l’obligeant à sortir du bonnet de son soutien-gorge. Celui-ci désormais à découvert, je pus finalement entourer la pointe de mes lèvres, le suçotant lentement, les yeux fermés, me délectant du contact, qui n’était même plus un plaisir, mais une nécessité que je ne voulais plus cacher.

Cette fois-ci avait beau être différente, il y avait des choses qui ne changeaient pas, à commencer par la réaction d’Athena lorsque je m’octroyai la permission d’explorer son corps un peu plus en détails. Comme d’habitude, elle ne chercha pas à me ralentir, elle ne chercha pas à résister. Au contraire, elle réagit de ce que je considérais être une façon plutôt positive à mon toucher, respirant de façon saccadée, gémissant légèrement, en demandant plus, comme j’aimais qu’elle le fasse. Bien sûr, je n’allais pas me faire prier pour continuer. Je ne tardai pas à le faire d’ailleurs, continuant sur ma lancée pendant un instant, avant de faire subir le même sort à son autre sein. Enfin, presque le même sort, dans le sens où cette fois-ci, je me permis de lui retirer complètement son sous-vêtement, ne voyant pas l’intérêt qu’il soit dans le chemin plus longtemps. Continuant à rendre hommage à son corps, comme si je le découvrais pour la première fois, je me surpris même à chuchoter:  « Tu es belle… » Je ne savais même pas si je lui avais dit auparavant. J’avais toujours pris pour acquis que mes gestes, la façon que j’avais envie d’elle chaque fois était suffisant pour lui faire comprendre, mais je ne savais pas pourquoi, j’avais besoin de mettre des mots dessus. Je n’allais pas chercher à me l’expliquer, pensant que je l’avais dit de façon assez forte pour que ce soit clair. À la place, je continuai mon chemin de baisers sur son corps, descendant désormais dangereusement plus bas.

Je n’avais pas de souvenir dans lequel je disais à Athena que je la trouvais belle, ayant toujours pris pour acquis que c’était une évidence. Une évidence parce qu’elle m’avait tapée dans l’oeil - et j’avais des goûts plutôt pointus, parce que je pouvais me le permettre - et parce que j’avais voulu la revoir, maintes fois. Je n’avais pas senti la nécessité de le lui dire jusqu’à maintenant. Parce que j’avais bu, parce que j’avais difficilement un filtre, parce que tout ça, c’était différent, c’était particulier. Je n’aimais pas être faible en temps normal, mais là, je l’assumais parfaitement et je ne me sentis pas mal. Après, il fallait dire que sa réaction vint m’aider à me sentir bien, parce qu’elle ne se moqua pas de moi, prenant le compliment, me le rendant même, d'une façon à laquelle je ne m’attendais pas. Qui aurait cru que mon costume allait lui faire cet effet ? Je n'aimais pas la raison pour laquelle je le portais, mais bon… Je ne le détestais plus autant pour le coup. Refusant de briser le contact, je lui fis savoir d’un petit soupir contre sa peau, n’ayant pas le courage de lui répondre par des mots, ne sachant pas ce que je pourrais lui dire. Continuant sur ma lancée, je ne pus m’empêcher de rire doucement à son commentaire. Était-ce vraiment si dangereux que ça ? Oui, ce l’était, mais je l’assumais parfaitement. Pour l’embêter un peu, je lui demandai :  « C’est grave… ? » Cette question était de la pure rhétorique en fait. Je ne voyais pas en quoi c’était grave, et je n’avais pas l’intention d’arrêter. Toujours en prenant plutôt mon temps, je continuai ma route, jusqu’à ce que je me heurte à un obstacle; sa culotte. Il ne le resterait pas bien longtemps. Le faisant glisser en glissant mes doigts sur ses cuisses, je l’envoyai valser autre part. Invitant Athena à écarter un peu ses jambes pour me laisser une place, je le fis en glissant le bout de mes doigts furtivement sur sa peau, laissant des baisers lents, pleins de désir, à l’intérieur de ses cuisses, sans toucher à sa zone sensible pour le moment, continuant à jouer à ce jeu dangereux qui ne semblait pas lui déplaire.