To reveal my secrets breaks the chains which prevents me from flying away :: Seric

Deux mois que je me trouvais dans cette ville, je me sentais complètement dépayser et pourtant, je faisais tout en mon possible pour ne rien laisser paraître. Je devais donner l’impression que mon arrivé en ville était un choix que j’avais fait et non quelque chose qu’on m’avait imposé. Mais comment faire alors que tout ce que je désirais c’était faire mes adieux à mon défunt mari, celui qu’on m’avait enlevé sans me laisser la chance de lui dire au revoir comme il se devait. Je devais aussi me montrer forte pour mon fils, lui montrer l’exemple. Gardant le sourire, continuant notre vie alors qu’elle avait pris un tournant inattendue. Comment pouvais-je expliquer tous ces événements à un garçon de douze ans ? Alors que moi-même je ne comprenais pas tout. Cet homme qui était venu chez nous, qui m’avait agresser, ses quelques mots qu’il avait échangé ou du moins que j’avais réussi à entendre, ne sachant pas s’il avait réalisé les avoir dit à voix haute. Tout cela me restait dans mon esprit, hantant de plus en plus mes rêves. Je ne pouvais plus garder cela pour moi. Je savais que Calvin ne serait pas d’accord avec cette idée. Je devais rester discrète, ne pas parler de ma vie, bien qu’on m’en avait créé une nouvelle. Mais seule, sans vraiment d’ami, sans pouvoir dire qui j’étais et pourquoi je me trouvais ici, ça devenait insupportable. J’avais besoin de parler, à n’importe qui. C’était quelque chose de vitale, mais dont j’ignorais quoi faire. C’était sans doute idiot, mais je craignais chaque décision que je pouvais faire. Étendu dans mon lit, ne trouvant pas le sommeil comme pratiquement tous les soirs, je cherchais une forme de signe m’indiquant la marche à suivre. Je tombais sur le cabinet d’un psy. Pinçant mes lèvres, j’en venais à me dire que ce ne pouvait pas être une mauvaise idée. Je savais que je ne pourrais pas dire qui j’étais, mais au moins je pourrais parler et tout resterait confidentiel. Gardant le numéro en note, je fermais mon portable tentant de trouver le sommeil. Encore une nuit agitée, des sueurs froides parcourant mon échine. Comme toujours, je me réveillais en sursaut pour me trouver dans cette chambre, seule, noire. Ma solitude me frappait comme à chaque réveil, je n’avais plus la chaleur de mon mari pour chasser ces cauchemars. En fait, je n’en avais jamais eu besoin, ma vie était parfaite, mais maintenant plus que jamais j’en avais de besoin. Restant les dernières heures de ma nuit éveillé, je fus soulagé de voir le soleil se lever. Ce bain de lumière chassait quelque peu mes angoisses. Une fois Percy déposer à l’école, j’appelais le cabinet que j’avais trouvé la veille. La sonnerie du téléphone me créait des palpitations indescriptibles. Je ne comprenais pas pourquoi je stressais pour un simple appel. J’étais au téléphone la majeure partie de mes journées, mais je savais que ce que je faisais pouvait être une mauvaise décision malgré le fait que j’en ressentais le besoin. En entendant la voix de la réceptionniste, je sursautais. Calme-toi, me disais-je avant de m’adresser à elle dans une voix calme, délicate, presque trop timide pour mon tempérament fort. J’arrivais à prendre un rendez-vous dans les jours qui suivirent mon appel. C’était plutôt une bonne chose, car je savais que si je devais attendre plusieurs mois, je n’aurais plus le courage d’aller voir ce psy. C’est pleine de courage que j’avais réussi à franchir la porte du cabinet le jour J. Devant la réceptionniste, je me sentais plus à l’aise, l’endroit me semblait serein et le battement de mon cœur prenait un rythme plus lent. « Bonjour j’ai rendez-vous avec le Docteur Ashford. Solora Ipkiss. » J’avais passé à un cheveu de dire mon véritable prénom, un réflexe qui me restait encore. Après tout on ne devient pas quelqu’un d’autre en quelques mois même si je commençais à m’habituer à mon nouveau patronyme. La jeune femme m’indiquait la salle d’attente, où j’allais prendre place sortant de mon sac-à-main un exemplaire de Call me by your name. Je commençais ma lecture, attendant qu’on vienne me chercher.