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 Quand la chance vous sourit | Maximilian

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MessageSujet: Quand la chance vous sourit | Maximilian   Quand la chance vous sourit | Maximilian EmptyDim 6 Aoû - 17:48

Quand la chance vous sourit
Maximilian & Eric
Allongé sur son canapé en train de comater devant la télé, Éric zappait d'une chaîne à une autre sans savoir quoi regarder, baillant allègrement à s'en décrocher la mâchoire. Il faut dire que la nuit avait été courte. Olivia avait débarqué dans la soirée et avait finalement passer la nuit chez son oncle. Cela n'avait pas été prévu à l'avance mais le psychologue aimait passer du temps avec sa nièce adorée. Il n'avait jamais eu d'enfant à lui alors avec elle c'était tout comme. Cette petite il l'avait élevée avec sa soeur depuis sa naissance. Cependant ensemble ils n'avaient pas vraiment l'attitude père fille. Éric, à l'inverse de la mère de la petite, était plutôt cool et tolérait beaucoup de choses à l'image d'un meilleur pote. A quoi bon brider les enfants et être toujours sur leur dos? Mieux valait les laisser vivre. Le thérapeute n'avait jamais été quelqu'un d'autoritaire et la jeune fille en profitait énormément. Ainsi, dès qu'elle le pouvait, Livie venait squatter chez son oncle. Ils avaient passé la nuit à regarder des films et ne s'étaient couchés qu'au petit matin, ce qui expliquait l'état de larve d'Éric sur son canapé. Mais l'heure tournait et l'après midi pointait déjà le bout de son nez.

Il se redressa pour s'asseoir et s'étira lorqu'il entendit des bruits de pas dans les escaliers. Olivia apparut dans le salon uniquement vêtue d'un t-shirt de son oncle. Elle n'avait pas prévu de dormir sur place alors elle n'avait rien pris avec elle. « Bonjour. » Lança-t-elle en se frottant les yeux et en s'approchant du psychologue pour le serrer dans ses bras. « Bonjour ma puce. » Assura ce dernier en déposant un bisou sur son front. La jeune fille se vautra à son tour dans le canapé et Éric lui lança un regard attendri. C'est fou ce qu'elle avait grandi depuis le jour où il avait quitté New York. Il avait pourtant l'impression que son départ datait d'hier. C'est incroyable de constater à quel point le temps passe vite. Tout comme cette matinée qui était déjà terminée. Lorsqu'il le réalisa,  il eut comme un déclic et se leva d'un bond. Maximilian ! Il devait passer dans la journée pour récupérer un livre et le new-yorkais était loin d'être présentable ! « Je vais prendre une douche, vas t'habiller Livie. » La demoiselle n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit ni de lui demander ce qu'il lui prenait d'un seul coup qu'il était déjà parti. Quelle mouche le piquait ? C'était le week end après tout alors pourquoi se presser? Levant les yeux au ciel, Olivia se redressa à son tour. Elle n'avait aucune envie de s'habiller tout de suite, elle venait de se lever. Elle préféra se rendre dans la cuisine pour grignoter quelques gâteaux et boire un verre de lait en guise de petit déjeuner. La rouquine ne tarda pas à entendre l'eau couler, signe que son oncle était déjà sous l'eau. Et à ce moment, une idée lui traversa l'esprit. Un plan machiavélique se mit en place dans sa tête et un sourire apparut sur son visage. Déposant son verre dans l'évier, elle quitta la cuisine pour monter doucement les escaliers à pas de loup et ouvrit précautionneusement la porte de la salle de bain. Une chance pour elle qu'Eric ne verrouille jamais derrière lui. Un sourire en coin, elle attrapa lentement ses affaires qu'il avait posé sur le panier à linge et sortit de la pièce avec. Ah il était pressé d'un seul coup? Et bien elle comptait lui faire perdre encore plus de temps en lui faisant chercher ses vêtements.

Olivia retourna dans la cuisine pour déposer les vêtements de son père de coeur sur une chaise qu'elle glissa sous la table. Bien ! Elle était fière de sa connerie et c'est toute guillerette qu'elle retourna s'installer sur le canapé. Télécommande en main et jambes repliées sous ses fesses, elle zappa à son tour jusqu'à ce qu'une chose n'attire son attention. En effet, le téléphone portable du psychologue venait de vibrer sur la table basse. Elle n'hésita pas une seule seconde avant de le saisir pour voir de qui il s'agissait. La curiosité l'emportait sur tout le reste et puis si c'était une femme qui courait après son oncle adoré ? C'était tout à fait possible ! D'autant plus que la jeune fille s'était lancée dans une mission spéciale depuis son arrivée à Washington. Caser Éric. Elle devait lui trouver une nouvelle femme parce que de son point de vue il n'était pas fait pour vivre seul. Alors c'est toute excitée qu'elle jeta un oeil au téléphone et qu'elle tomba sur un message que Maximilian Hale venait d'envoyer. En constatant qu'il s'agissait d'un homme elle en fut presque déçue. Cependant son sourire repointa le bout de son nez quand elle vit à quoi ressemblait ce fameux garçon. Il faut dire qu'il était plutôt pas mal et cerise sur le gâteau il demanda s'il pouvait passer plus tôt. Oh. Voilà donc la raison de l'empressement de son oncle? Pourquoi n'avait il pas mentionné ce détail? Voulait il que sa nièce soit partie pour le recevoir? La demoiselle ne l'entendait pas de cette oreille. Si un ami beau gosse d'Éric devait se pointer, il n'y avait aucune raison qu'elle parte et pour s'assurer de sa présence, elle répondit au jeune homme qu'il pouvait même passer tout de suite. A quoi bon attendre? Mieux valait profiter qu'Eric se prépare pour faire connaissance.

Elle n'attendit pas très longtemps avant d'entendre quelqu'un frapper à la porte. Ce cher Maxim était déjà là, une chance pour elle. Elle se leva, fit légèrement glisser son t-shirt trop grand pour elle sur le côté pour dénuder l'une de ses épaules et ouvrit la porte avec un air sensuel et un sourire charmeur. La pin up était de sortie. « Bonjour. » Lança-t-elle en le détaillant des pieds à la tête. Oui, il était à son goût, à n'en pas douter. « En quoi puis-je t'aider? » Elle le laissa mariner quelques secondes avant de reprendre, faussement prise d'une soudaine illumination. « Oh, mais tu es Max ? Entre je t'en prie ! » Sans lui laisser le temps de faire quoi que ce soit, elle l'attrapa par le bras pour le tirer à l'intérieur et ainsi l'attirer tout près d'elle et ne perdit pas une seule seconde pour poser ses mains sur son torse. « Tu es un ami d'Éric ? » Chuchota-t-elle en fixant les lèvres du jeune homme. « Je m'appelle Olivia, enchantée. » La jeune Ashford déposa un bisou sur sa joue avant d'attraper sa main et de l'attirer avec elle dans le salon où elle le poussa gentiment dans le canapé pour qu'il s'y asseye, venant aussitôt s'installer - ou se coller - tout contre lui et n'hésitant pas une seule seconde à poser une main sur son torse et à papillonner. « Alors qu'est ce qui t'amène ici ? »

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Maximilian HaleGrateful for the family we chose
Maximilian Hale
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▹ age : Trente-cinq ans ◊ 8 juillet 1984.
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MessageSujet: Re: Quand la chance vous sourit | Maximilian   Quand la chance vous sourit | Maximilian EmptyMer 16 Aoû - 21:50

Quand la chance vous sourit | Maximilian Saoul_12 Quand la chance vous sourit | Maximilian Eric_b10
Maximilian & Eric
« Se pouvait-il que, même pour les gens d'âge mûr, la vie
soit ainsi, déconcertante, inattendue, inconnue ? »
- Virginia Woolf





Ça y est, le grand jour était arrivé. Enfin, « grand jour », c’était peut-être un peu exagéré : après tout, recevoir un Prix Nobel aurait été une occasion encore plus extraordinaire, sans parler de la réception de son diplôme, qui tenait lieu jusqu’à présent de mètre étalon en matière de grande journée à la fois stressante et excitante, égale à un saut dans l’inconnu. Cependant, et bien que la petite voix mesurée de sa raison lui répétât qu’il n’y avait pas de quoi trépigner d’impatience, Maximilian sentait bien que ce serait loin d’être un samedi comme les autres, à n’en point douter. À part les membres de la famille Eriksen, il n’avait pas vraiment d’excellents amis chez qui se retrouver les week-ends en plus de les croiser dans la semaine, et c’était ainsi que le Californien considérait sa visite au domicile de son psychologue. Lors de leur séance hebdomadaire, ç’avait été avec le plaisir de simple de voir le train-train quotidien agréablement bouleversé qu’il avait souhaité à Eric une bonne journée, comme d’habitude, avant de rajouter un « … et à samedi...! » avec bonne humeur, qui avait ainsi remplacé le traditionnel « à la semaine prochaine » que le spécialiste échangeait à l’ordinaire avec la grande majorité de ses patients, Max y compris. Certes, il ne s’éterniserait pas durant tout l’après-midi chez Ashford, même si ce dernier se sentait suffisamment à l’aise avec l’idée d’accueillir un client chez lui pour lui proposer un café dans sa propre cuisine, mais rien que ces quelques instants arrachés à la routine -et plus encore, à l’éthique professionnelle du docteur- lui certifiaient qu’il allait passer un bon moment, et suffisaient à lui rendre le coeur léger. Plus que jamais, se départir de l’étiquette du patient lui était infiniment agréable, et tout lui semblait filer sur une belle ligne parfaitement droite, lumineuse et toute en facilité : franchement, qu’est-ce qui aurait bien pu apporter une ombre au tableau ?

Levé du bon pied, le critique avait senti une énergie positive se distiller dans son être dès que sa conscience, émergée des limbes du sommeil, lui avait rappelé son emploi du temps : impossible de se rendormir avec cette idée en tête, ou même de songer à traîner au lit, le temps lui aurait paru beaucoup trop long. Maxim profita de la matinée pour faire quelques courses, qu’il avait plus ou moins volontairement décalées du vendredi soir au lendemain matin pour ne pas tourner en rond chez lui en attendant l’après-midi et une heure à peu près convenable pour venir frapper à la porte d’Eric -ni trop tôt pour lui laisser le temps de déjeuner tranquillement, ni trop tard pour ne pas le bloquer chez lui inutilement, dans l’attente de sa venue. Lorsqu’un peu trop d’emballement lui donnait des ailes, sa raison appelait posément à la mesure : ça n’était qu’un livre, inutile de se monter la tête pour une entrevue de cinq minutes qui, s’il se laissait submerger par trop d’anticipation enjouée, risquait de le  laisser sur sa faim d’une certaine manière, sans aucune cause valable. Avant de sortir, Max prit tout de même le temps d’envoyer un texto à Eric pour lui demander quelle heure lui conviendrait le mieux pour leur rendez-vous, et que de son côté, il n’y avait aucun inconvénient à récupérer l’ouvrage tôt dans l’après-midi. Avant d’appuyer sur la touche envoi, il hésita quelques secondes, espérant qu’il ne réveillerait pas Ashford, dans le cas où ce dernier ferait la grasse matinée tout en laissant son portable allumé sur sa table de nuit, en guise de réveil ou simplement d’horloge… Max eut à peine le temps de glisser son propre portable dans sa poche et de commencer à rassembler ses affaires -sacs de courses, liste, portefeuille, clés de la maison et de sa voiture- que l’appareil tressauta dans un vrombissement sonore, annonciateur de la réception d’une réponse, ma foi des plus prestes. Non seulement Eric était déjà débout, mais il l’enjoignait à passer de suite. Agréablement surpris, il ne fallut pas plus de quelques secondes à Hale pour taper son texto en retour, et pour abandonner séance tenante toute idée d’aller remplir son frigo, étant déjà fin prêt, rasé de près et habillé de façon décontractée mais suffisamment élégante pour faire honneur à son hôte. Faire ses provisions était devenu le cadet de ses préoccupations, et ce même s’il se retrouvait contraint, d’une manière ou d’une autre, de seulement garnir ses placards le lundi soir : il pouvait tout à fait survivre de pâtes, de fonds de tiroirs et de biscuits jusque-là, le jeu en valait largement la chandelle. Son bon sens, pour une fois, la mit en veilleuse, sans faire plus de commentaires sur le fait qu’il venait littéralement de tout lâcher pour rejoindre son thérapeute.

Tout se déroula jusqu’au seuil de la maison d’Eric à la perfection : son GPS lui guida à la bonne adresse le plus aisément du monde, il trouva une place juste devant ou presque l'allée y menant, et la boîte aux lettres bien étiquetée à l'entrée de la pelouse le renseigna sans mal sur le fait qu'il était arrivé à bon port, près d'un seuil vers lequel il allait se diriger d’un pas énergique. Même le fait que, dès qu’il eut enfoncé le bouton de la sonnette, on lui déverrouilla le battant sans  un mot ne le fit pas tiquer : après tout, le psychologue savait qu’il arrivait, pas besoin de se parler à travers une porte pour vérifier qui venait de sonner quand ils se trouveraient l’un en face de l’autre dans une poignée de secondes à peine. Non, tout se déroulait comme dans le meilleur des mondes, aucun nuage ne venait voiler le lumineux soleil qui brillait dans le coeur du Californien -au point ou, quasiment, c’en devint ridicule, vu qu’il ne se trouvait tout de même pas non plus dans un film Disney-, d’un instant à l’autre, il allait retrouver Eric, ils se salueraient avant que le praticien ne l’invite à entrer, ils commenceraient à discuter, peut-être même qu’Ashford l’inviterait à s’asseoir, et ce serait formidable… La tête pour le moins dans les nuages, Maximilian appliqua trois légers coups à la porte de son psy, pour une fois réellement content d’être là, et d’être lui.

Autant dire qu’il déchanta complètement lorsqu’une jeune femme vint lui ouvrir. Son sourire, apparut automatiquement alors qu’il entendait des pas de l’autre côté -ceux d’Eric, comme il l’avait naïvement cru-, fondit comme neige au soleil,  tandis que toutes les phrases qu’il s’était déjà entendu prononcer volaient en éclat, avalées un néant complet. Ce n’était pas Eric, de ça au moins, le propriétaire terrien pouvait être sûr. Maxim se serait-il trompé de maison, à force de papillonner comme un idiot, au point de ne même pas avoir lu le bon patronyme sur la boîte aux lettres ? Cette belle planche de salut se dissolut aussi vite qu’elle était apparue, au moment où l’inconnue, étonnamment familière, s’empressait de le remettre et de l’inviter à l’intérieur -quoi que le terme « tirer » eût sans doute été plus approprié. Sous le choc, Hal ne songea même pas à s’insurger contre le baiser qu’il reçut en cadeau de bienvenu, son esprit étant trop aux prises avec sa déconfiture actuelle pour pleinement mal prendre une attitude aussi libre, pour ne pas dire osée. Qui était donc cette Olivia ? Elle avait l’air tout de même sacrément jeune, ce qui n’excluait pas qu’elle puisse être, en plus des possibilités classiques venant d’elles-mêmes à l’esprit telles que la fille ou la sœur d’Ashford, son épouse ou sa compagne ; après tout, tous les gens mariés ne portaient pas forcément d’alliance, et il était tout à fait possible de fonder une famille en n’étant que pacsés, ou même juste en couple. Le beau scénario d’un samedi plein d’entrain rendit l’âme dans une bulle de spleen qui engloba son coeur puis son être tout entier, au point de ne même pas le rendre capable de confirmer son propre nom. Le fiasco était complet.

Homme pragmatique, Hale tâcha cependant de se ressaisir, alors que sa bien étrange guide l’emmenait jusqu’au salon : oubliée, la curiosité ravie de découvrir l’univers d’Eric, sa seule préoccupation se résumait à présent à faire autant que possible bonne figure, tout en venant à bout de cette sensation de déception aussi mal venue que persistante et en s’éclipsant à la première occasion. Déjà, une partie de lui se traitait d’imbécile heureux, à s’être figuré que venir prendre le livre directement chez son thérapeute pouvait être une bonne idée -sérieusement, qu’avait-il eu dans la tête ?-. Lorsque la paume de la demoiselle si légèrement vêtue s’aventurèrent sur son torse, un léger électrochoc le fit revenir sur terre, face à un problème autrement plus urgent que de déterminer comment gérer le fait qu’Eric avait vraisemblablement quelqu’un dans sa vie.

Très sensible à la notion d’espace personnel, et plus encore de son respect, Max avait mis plus de temps que d’habitude à repérer et trouver désagréable l’incursion d’Olivia dans ce cercle invisible dont il tenait lieu de centre, et ce sans son autorisation. Pendant un moment, Maxim avait perdu pied, mais remettre les pendules à l’heure serait déjà une bonne chose de faite, et une manière tout à fait acceptable de retrouver contenance.

-Je…

Le critique se racla la gorge, tâchant de contrôler un nouveau sentiment s’invitant à la fête, celui de repousser purement et simplement la jeune femme. Sans être non plus haptophobe, Hale avait horreur du contact avec quelqu’un qu’il connaissait à peine, très à cheval sur des convenances qu’il estimait encore valables bien qu’elles parussent débarquer d’une autre époque ; la promiscuité que son interlocutrice avait de base imposée entre eux le mettait mal à l’aise, à la manière d’une pièce hermétiquement close chez un claustrophobe, ou de la façon qu’avait une personne percluse de TOC de vivre comme une agression le fait de trouver ses affaires dérangées.

-… Je suis venir voir Eric.

Son ton, cette fois-ci, fut beaucoup plus assuré, et surtout porteur d’une nuance qu’il espérait des plus limpides : il n’était pas là pour elle, ne la connaissait pas et ne tenait pas à la connaître. Se décalant sur le canapé afin de réinstaurer un minimum de vide entre eux, il s’efforça de se constituer un léger sourire poli, bien que ce dernier apparût un brin trop crispé pour ne pas dénoter à quel point les manières de la belle lui déplaisaient -ou plus exactement qu’il essayait activement de lui faire comprendre qu’elle pouvait arrêter son petit manège-, avant d’enfoncer le clou :

-Est-ce qu’il est là ?

Après tout, le docteur lui avait envoyé un message il n’y avait pas si longtemps que ça, ç’aurait été étrange qu’il soit sorti entre temps, l’éventualité que ce n’ait pas été lui qui lui ait envoyé le fameux SMS ne l’effleurant pas le moins du monde. Maximilian nourrissait innocemment -et peut-être un peu désespérément- l’espoir que la miss se rappellerait soudainement l’existence d’Ashford et lui dirait où le trouver, voire irait directement le chercher, soyons fous, ce qui lui permettrait d’écourter leur conversation.






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Dernière édition par Maximilian Hale le Ven 18 Aoû - 18:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand la chance vous sourit | Maximilian   Quand la chance vous sourit | Maximilian EmptyVen 18 Aoû - 0:11

Quand la chance vous sourit
Maximilian & Eric
Lorsque l’on place trop haut ses attentes, plus dure et fulgurante est la chute. Le retour à la réalité peut être douloureux et avoir un goût amer. Voilà pourquoi Eric n’était pas le genre d’homme à s’enflammer ou à s’enthousiasmer trop facilement. Des déconvenues, il en avait connues. Pourtant, il était content de recevoir son patient Maximilian plus tard dans la journée. Il avait plus ou moins calculé son arrivée en milieu d’après-midi, entre quatorze et quinze heures. Cela lui sembla être une heure propice aux visites. C’est pourquoi il prenait son temps dans la salle de bain, sous l’eau chaude de sa douche qui lui faisait un bien fou. Tranquille, détendu, il laissa ses pensées dériver jusqu’à ce qu’elles le mènent à imaginer la venue de son patient à son domicile. Olivia serait sans doute partie d’ici là et il irait ouvrir la porte en accueillant son invité avec un grand sourire pour ensuite le laisser entrer dans son intimité – enfin chez lui. Il l’inviterait à s’asseoir et lui proposerait même un café ou un chocolat chaud selon ses envies. Bien sûr, même si son client venait chez Ashford dans le seul but de récupérer un livre, il ne se voyait pas juste le lui donner et ciao bye bye. Oh non, le psychologue avait bien plus de manière que ça. Il était même prêt à passer l’après-midi avec lui si le jeune homme n’avait rien de prévu bien entendu.

Enfin, tout cela était beau et déjà tout tracé dans l’esprit du thérapeute, pourtant la réalité était toute autre. Il n’irait pas l’accueillir avec un sourire, ni l’inviter à entrer tel un prince, puisque ce cher Max était déjà arrivé, aux prises avec sa nièce adorée. Celle-ci d’ailleurs prenait un malin plaisir à lui faire gentiment du rentre-dedans. La différence d’âge ne lui posait aucun problème et c’était mal la connaître que d’imaginer une seule seconde que l’attitude plutôt distante de Maxim allait la freiner en quoi que ce soit. Elle n’avait pas réellement l’habitude à ce qu’on lui résiste de cette façon, même si quelques hommes avaient déjà été mal à l’aise avec une entrée en matière de ce genre. Elle n’était pas à son premier coup d’essai et les atouts féminins accompagnés d’un ou deux battements de cils faisaient toujours leur petit effet. Celui-là ne ferait pas exception. En théorie. A moins qu’il ne soit gay et là tout prendrait son sens. Sauf que cette option n’entra pas en ligne de compte dans l’esprit de la jeune fille. Pour le moment. Son sourire se fit plus aguicheur quand elle l’entendit balbutier. Qu’il était mignon à être aussi mal à l’aise ! Il est évident qu’il ne s’attendait pas à ce genre d’accueil. Qui aurait pu y penser ? Il parvint cependant à prononcer une phrase clairement. Bien sûr qu’il était venu voir Eric. Il se décala même sur le canapé pour ne plus toucher aucune parcelle du corps d’Olivia. Son sourire grandit alors qu’elle posa un coude sur le dossier du canapé pour soutenir sa tête alors qu’elle ne quittait pas son invité des yeux. Elle replia ses jambes sur le canapé, s’asseyant sur ses pieds. « Je me doute bien oui. Sinon tu ne serais pas là. » Merci Captain Obvious. Elle fit mine de s’étirer pour se rapprocher de nouveau de lui et frotta légèrement l’épaule de Maximilian pour en retirer de la poussière inexistante. « Il est là oui. Il est sous la douche. » Elle plongea son regard dans le sien, une lueur provocante et taquine dans les yeux. « Tu veux que j’aille le chercher ou… » Elle se stoppa volontairement dans sa phrase, son sourire s’étirant au coin de ses lèvres. « Ou tu veux y aller toi-même ? Il ne verrouille jamais derrière lui. » Oh qu’elle s’amusait à l’heure actuelle, à rendre mal à l’aise les gens. C’était son passe-temps favori. Etant donné qu’elle n’y parvenait que très rarement avec son oncle, elle se défoulait avec son entourage. « Je vois que tu es plutôt bien fringué. » Lança-t-elle en zyeutant ses vêtements impeccables. Par rapport à sa tenue à elle, effectivement, il était bien habillé. « Tu t’habilles comme ça tout le temps ou c’est juste pour l’occasion ? »

La porte de la salle de bain s’ouvrit à l’étage. Eric soupira en ajustant correctement sa serviette autour de sa taille de manière à ce qu’elle tienne toute seule. Il ne s’était essuyé que brièvement, des gouttes d’eau perlaient encore de ses cheveux mouillés pour glisser le long de son visage et de son cou. Evidemment, il ne sortait pas dans cette « tenue » de son plein gré. Il avait eu la désagréable surprise de constater que ses vêtements avaient disparu lorsqu’il était sorti de sa douche. La seule responsable de ce kidnapping ne pouvait être que la jeune Ashford, qui d’autre ? Levant les yeux au ciel, il entreprit de descendre les escaliers, tout en s’exclamant. « Livie, je sais que tu t’amuses d’un rien, mais si tu pouvais avoir l’extrême obligeance de me rendre mes v-. » Il se stoppa tant dans les paroles que dans les gestes quand, en entrant dans le salon, il découvrit avec stupeur Maximilian sur son canapé. Il en sursauta presque et entrouvrit la bouche tant il était sous le choc de cette rencontre impromptue. Dans un réflexe quasi immédiat, il attrapa sa serviette à deux mains - comme pour s'assurer qu'elle était toujours là, sait-on jamais. Ce n’était absolument pas le moment qu’elle lui échappe. Il resta d’abord sans voix, sa bouche se mouvant en onomatopées inaudibles. Olivia elle, se retenait de ne pas éclater de rire. Après quelques secondes qui lui parurent une éternité, il se racla la gorge et retrouva l’usage de la parole. « Maximilian ? Déjà ? » Oui déjà, il ne l’attendait pas si tôt. « Euh, je… » Il passa une main dans ses cheveux, l’autre étant désormais greffée à sa serviette, en sentant toute sa crédibilité professionnelle partir en fumée. « Je ne suis absolument pas présentable et j’en suis extrêmement désolé… » Ne sachant plus vraiment où se mettre, il jeta un œil à sa nièce qui avait déjà posé sa tête sur l’épaule de son invité. Sans qu’il ne sache réellement pourquoi, cette proximité physique entre son patient et l’étudiante ne lui plaisait pas. Il fronça légèrement les sourcils. « Livie, tu veux bien le laisser respirer ? Et aller t’habiller, ce serait préférable pour tout le monde. Oh, et avant que je n’oublie, je voudrais que tu me rendes mes vêtements, si ce n'est pas trop te demander. » La jeune Ashford leva les yeux au ciel, soupira légèrement et daigna enfin s’écarter de Hale, pour le plus grand bonheur de tout le monde, sauf d’elle-même. « Moi je te trouve très bien comme ça. Tu devrais porter ce genre d’accoutrement plus souvent ! Tu devrais même aller travailler comme ça, ça plairait à tes patientes j’en suis sûre. Non ? » Elle se tourna de nouveau vers le brun et passa son bras sous le sien. « Qu’est-ce que tu en penses Max ? Il n’est pas mieux comme ça ? Avoue-le qu’il est carrément sexy ! Je suis sûre que si tu étais une femme, tu lui sauterais dessus, là tout de suite. » Elle s’amusait comme une folle, son sourire qui avait pris une place permanente sur son visage en témoignait. Une chose est sûre, elle se trouvait dans son élément et elle adorait ça. Cependant, ce n’était pas le cas pour le Docteur Ashford qui préférait chercher ses vêtements un peu partout dans la pièce que de perdre du temps à écouter pareilles sornettes… « Laisse-le donc tranquille, tu veux ? Et rends-moi mes affaires au lieu de dire n’importe quoi. » Lâcha-t-il alors qu’il fouilla dans les meubles de son salon, d’une main. « Est-ce que tu l’as vue cacher quelque chose ? » Lança-t-il à l’adresse de son patient. Peut-être qu’il était déjà là quand elle lui avait volé ses affaires, avec un peu de chance. Lorsque son oncle eut de nouveau le dos tourné, la demoiselle s’approcha de l’oreille de Maxim. « Profites-en pour mater. Tu ne trouves pas qu’il a un dos bien dessiné ? Et si tu descends un peu, tu peux facilement deviner ses fesses bien musclées sous la serviette. » Chuchota-t-elle, de sorte à ce qu’eux deux seulement puissent s’entendre. Elle était arrivée à la conclusion que Max devait être gay vu que ses avances n’avaient eu aucun effet sur lui. Il faut dire qu’elle ne voyait pas d’autres explications et qu’elle ne voulait pas non plus chercher plus loin. Du coup, elle avait décidé de le faire chier et puis, la tenue d’Eric s’y prêtait parfaitement. Pourquoi ne pas en profiter ? Il serait bien réceptif au charme de l’un des deux Ashford, non ?

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Maximilian HaleGrateful for the family we chose
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MessageSujet: Re: Quand la chance vous sourit | Maximilian   Quand la chance vous sourit | Maximilian EmptyDim 10 Sep - 17:58


Quand la chance vous sourit | Maximilian 724626maxbyhqgifhunting Quand la chance vous sourit | Maximilian 469615ericbytumblr
Never felt like this before
I used to think that love was just a fairy tale, one thousand words are not enough to say what I feel inside. Suddenly, life has new meaning to me. There's beauty up above and things we never take notice of. Wake up and suddenly you're in love.




Il n’y avait aucune raison de paniquer, au fond. En prenant seulement le temps de n’y réfléchir que ne serait-ce que deux minutes, ça sautait aux yeux, au point de vous faire vous sentir ridicule d’avoir autant perdu pied, et si facilement. Eric avait une jeune femme ma foi superbe dans sa vie, et alors ? Il avait parfaitement la liberté d’avoir de la famille, des amis, et même des relations amoureuses, comme n’importe qui, et nul n’avait quoi que ce soit à y redire ou même à en penser, pour la simple et bonne raison que cela ne regardait personne à part le psychologue. Maximilian n’échappait pas à cet état de fait implacable, auquel il se soumettait de son plein gré : lui-même n’appréciait pas que l’on s’invite sans son accord dans sa sphère privée, au point où même son thérapeute n’avait pas encore accès à son jardin secret alors que c’était précisément pour cette mission qu’il lui versait un salaire. En tant que simple client, le Californien se serait mortifié lui-même s’il s’était autorisé, consciemment ou non, à juger ou même tenter d’interpréter ce qu’il venait de découvrir, puisque même un ami -titre dont il ne pensait pas encore avoir le plaisir de se voir honoré par Ashford- aurait outrepassé ses droits en agissant de la sorte. Il n’était au fond rien pour le psychologue, ou du moins pas grand-chose, un nom sur une liste, une énigme à résoudre parmi des dizaines d’autres cas qu’il avait également sur les bras, éventuellement une connaissance agréable qui devait lui sortir de la tête dès que Max quittait son champ de vision, il ne comptait en somme pas beaucoup, voire pas du tout, et ç’aurait été déplacé envers Eric de s’illusionner en croyant le contraire. Olivia avait eu cet effet involontaire quoi que salvateur de remettre les pendules à l’heure et de le faire redescendre de son petit nuage. Le retour à la réalité, semblable au choc sur le plancher des vaches d’un avion biplace se posant plutôt rudement lors d’un atterrissage chaotique, s’avérait nécessaire, et en un sens, il était reconnaissant à la jeune femme, malgré ses manières outrancières, de lui avoir rappelé qu’il n’avait rien d’exceptionnel dans le monde du spécialiste, bien que l’inverse ne fût certainement pas vrai, malheureusement.

Néanmoins, si la présence d’une jeune femme si légèrement vêtue déambulant librement chez Ashford s’avérait dérangeant sans que le critique jouisse de la moindre prérogative le justifiant, ce dernier ne demeurait pas moins certain de ce à quoi lui, personnellement, aspirait pour sa propre vie personnelle, et ce n’était clairement pas ce que la rouquine tentait plus ou moins finement de lui proposer. Il ne fallait pas s’étonner, au fond, si durant ses années de lycée, une certaine pom-pom girl laissée sur sa faim s’était mis en tête de faire courir à son sujet tout un tas de ragots relatifs à sa sexualité, et notamment à son homosexualité soi-disant tenue secrète. Pas plus qu’à présent, Max n’avait eu de préférence particulière pour la gent masculine, n’ayant d’ailleurs jamais eu que des petites amies ; cependant, il n’avait discerné aucun charme chez la demoiselle en question, ni trouvé au fond de lui la moindre trace de volonté qui aurait pu l’encourager à sortir avec elle « pour la bonne cause », ou à signifier son refus en s’embourbant dans une myriade de voies détournées censées minimiser le fait qu’il n’avait aucune envie qu’elle soit sa copine, ni même son amie tout court. Maximilian avait d’abord poliment refusé ses avances, préférant dissiper tout éventuel malentendu plutôt que de ne rien faire en espérant qu’elle comprenne qu’elle déployait pour rien tout un arsenal de séduction propre inopérant, avant de devoir se montrer plus direct -plus sec, même, en un sens-, d’où la vexation de Miss Perfection : du début à la fin, Hale avait vécu ce jeu du chat et de la souris comme une agression, d’autant plus caractérisée et donc inadmissible qu’il s’était montré honnête en exprimant son nom désir de lui céder.

Malgré les conséquences pour le moins pénibles que son attitude avait eues, à savoir une réputation peu flatteuse pendant quelque temps ainsi que pas mal de chuchotis et de rires feutrés sur son passage, il avait été impossible pour lui, comme à présent, de ravaler tout le malaise que générait en lui des attentions aussi grossières que la cheerleader, que le Destin avait choisi de quasiment réincarner en Olivia. C’était même plus fort que lui : loin d’être doué en hypocrisie, Maxim avait de plus une très intense et très affirmée notion de respect de l’espace personnel, première chose que les belles lui faisant les yeux doux foulaient au pied sans vergogne, ce qui ne manquait jamais de le crisper, voire de lui donner envie purement et simplement de fuir. S’il était l’eau, Olivia était l’huile, sans possibilité d’un jour voir la répugnance du vigneron -car il fallait bien appeler un chat un chat- se dissiper, celle-ci bénéficiant, bien évidemment, d’une rancune plutôt tenace. Pourquoi un « non » ne pouvait-il pas tout simplement être pris pour acquis, et que tous passent à autre chose ? Pourquoi se permettre de pousser quelqu’un de la sorte dans ses retranchements, en croyant que cela vous rendrait plus attirant, plus apte à obtenir gain de cause ? La vérité, c’était que plus l’on forçait le critique à faire quelque-chose qu’il ne voulait pas faire, et plus il se braquait. La beauté exhibée sous ses yeux se ternissait, rendue fade voire grossière car elle se trouvait imposée et non suggérée, les traits d’esprits se résumaient à des hameçons déplaisants à éviter les sourires gracieux sonnaient faux à la manière de ces publicités mensongères destinées à berner les plus dupes. Oui, on pouvait le dire : en un sens, Maximilian était extrêmement difficile en matière de femmes, en matière de tout même, car bien que cela ne lui soit encore jamais arrivé, il aurait réagi exactement de la même façon si un homme l’avait abordé avec aussi peu de pudeur. Les moindres chances qu’avaient Olivia de plaire à l’invité d’Eric se trouvaient sabordées par l’intéressée, et coulaient par le fond corps et bien, tels ces galions espagnols que des chasseurs d’épaves passaient des vies entières à rechercher.

Cependant, le trentenaire ne se résolvait pas non plus à laisser libre cours à la furieuse envie battant dans ses veines de l’envoyer voir ailleurs s’il y était : à l’évidence, Olivia comptait, d’une façon ou d’une autre, pour Eric, et s’il y avait bien une chose que le patient de ce dernier ne voulait pas, en plus de finir dans les bras de la rouquine, c’était de blesser son hôte dans sa propre demeure, alors que son invitation à passer chez lui constituait une grande preuve de confiance, voire d’estime. Pour Ashford, et seulement pour lui, le Californien s’enjoignit donc à se montrer le plus courtois possible avec la succube en herbe, désireux bien qu’il fût tombé de haut de ne pas gâcher leur amitié naissante par une remarque trop cinglante, bien que justifiée.

Garder un calme détaché frôla pourtant l’impossible alors que la belle, à l’évidence absolument pas refroidie par la distance que Hale avait tenté d’instaurer entre eux, décida de faire entrer le spécialiste et maître des lieux dans l’équation. Le naturel déconcertant avec lequel Olivia croyait bon de dévoiler l’intimité d’Eric quasiment au premier venu le choqua, comme tout le reste me direz-vous, avec une violence nouvelle, née de la solide estime que le Californien nourrissait pour son thérapeute. Il n’existait aucun contexte, aucun type d’humour, aucunes circonstances rendant de tels propos drôles, spirituels, ou seulement acceptables. Qu’une personne visiblement éduquée et en pleine possession de ses capacités intellectuelles se permettant ce genre de chose envers la personne qui, quand même, avait la bonté de l’héberger, ça dépassait l’entendement. Quant à la nature-même de sa proposition, c’était le summum, la cerise empoisonnée sur un gâteau dégoulinant d’un sucre écœurant.

-… Je vous demande pardon… ?!

Sourcils froncés, Max n’avait pu réprimer dans son ton la note scandalisée, palpable malgré ses efforts plus que diplomatiques. Le vouvoiement avait été employé sciemment, en un rappel tout didactique du fait que les gens polis ne commençaient à tutoyer quelqu’un que lorsque cette personne leur en avait donné l’autorisation, un feu vert que là aussi, Olivia s’était accaparé avec autant de délicatesse qu’un pirate s’emparant d’un navire marchand. Assez mesquinement il fallait l’avouer, Maximilian espérait par ce nouveau signal ma foi clair lui faire enfin comprendre qu’elle n’avait plus qu’à lâcher l’affaire, privée de tout espoir d’arriver à le conquérir ; pour quoi pas même la vouvoyer jusqu’à ce que mort s’ensuive, si une telle chose s’avérait possible. Se montrer barbant à l’extrême aidait souvent beaucoup à décourager

Bien que tout dans son attitude semblât dire qu’il se défendait de songer à l’éventualité soulevée par la mutine créature, une  partie de son esprit, immanquablement, n’avait pu que se laisser envahir par la vision d’Eric, entour de vapeur, sa peau à peine discernable dans le brouillard tiède, adoucie par l’humidité, enveloppée du parfum de son gel douche… Une fraction de second d’inattention avait suffi, une unique règle que son esprit invoquée –« n’y pense pas, n’y pense surtout pas… ! »- pour que la bienséance connaisse un moment d’égarement, et que ce qui gisait paisiblement dans les limbes de son inconscient cesse brièvement d’être éclipsé. Troublé, le chroniqueur s’étonnait de cette irrépressible image ayant flotté devant ses yeux le temps d’en être ainsi et de l repousser au loin, effrayé par sa spontanéité autant que par sa nature, et ce n’était clairement pas en présence de la rouquine que Max escomptait analyser tout ça, s’il en trouvait jamais le courage. Acculé à la fois par ses propres fantasmes et l’intimidation orchestrée par la miss, il aurait presque émis le souhait que le temps s’arrête, afin de pouvoir reconstruire un semblant de carapace, ayant pour vocation de cacher aussi bien que possible l’impact de l’offre de la demoiselle, autant que de résister à l’attrait du précepte posant que l’attaque constitue la meilleure des défenses.

Hale n’eut pas le loisir de trouver le meilleur compromis entre indifférence et ironie intransigeante : la fausse curiosité d’Olivia concernant son style vestimentaire ne méritait pas franchement qu’il se donne du mal pour y répondre, avec plus ou moins de délicatesse teintée de morgue, et quand bien même n’eût-ce pas été le cas, l’apparition qui vint finir de compléter le tableau insolite qu’ils formaient déjà dans le salon.

Par réflexe, Maxim tourna le regard vers le coin de son champ de vision où un mouvement avait été détecté par cet instinct primitif dont l’Homme moderne ne parvenait à se départir malgré tous ses efforts pour se poser comme supérieur à la Nature et à ses racines sauvages, et découvrit ce que son imagination n’aurait jamais eu l’audace de lui suggérer, même aux heures les plus secrètes de la nuit. Tout aussi désarçonné que le pauvre docteur en psychologie, tout son monde se désagrégea en un vide cotonneux, qui se résumait en son centre, un unique point qui se résumait à Eric, à peine couvert par une serviette en éponge, visiblement sorti de la fameuse douche dont il avait été question plus tôt, une expression à la fois étonnée et exceptionnellement belle peinte sur ses traits d’Apollon. Ashford était bel comme, ça ne relevait du secret pour personne, et le Californien ne doutait pas que déjà pleinement vêtu, il devait certainement entraîner avec lui bien des cœurs, à la manière d’un joueur de flûte ; à présent mis à nu, son corps ne laissait aucun doute quant à l’harmonie quasi inhumaine de ses proportionnions, que Max contemplait sans parvenir à s’en détacher, l’air aussi légèrement hébété que son vis-à-vis, lèvres à peine entrouvertes. Plus de maison, plus d’Olivia, plus de canapé ni même de lui-même, il ne restait plus que cette timide adoration qui le laissait sans voix devant la grâce qui se révélait à lui, pudiquement, sans volonté de le conquérir, mais à l’inverse de se voiler, de se protéger. Au lieu de se sentir agressé, le critique se percevait dans la position du voyageur ayant surpris sans le vouloir une magnificence discrète sur laquelle les yeux d’un simple mortels n’auraient jamais dû se poser. Comme face à une œuvre d’art majeure, ou à un paysage à couper le souffle, il se sentait tout petit, insignifiant, écrasé par tant de perfection, et en même temps incapable, à la grande honte de sa probité quasi monacale, de se sentir fautif d’être ainsi le témoin de ce qu’il n’aurait pas dû voir. Loin d’être scandalisé comme lorsqu’Olivia s’accrochait à son cou, et bien qu’Eric ne lui ait pas non plus demandé son autorisation avant de se présenter de la sorte devant lui, il n’osait bouger ne serait-ce qu’un cil, de peur que le moindre mouvement n’effraie Eric et ne le fasse fuir, alors qu’il ne désirait en rien que le psychologue ne sente menacé, jugé ou humilié. Jamais Max n’avait éprouvé pareil sentiment, jamais le charme de quelqu’un ne lui était apparu auréolé d’une telle splendeur ; la petite bulle hors du temps finit pourtant par éclater lorsqu’Ashford prit la parole, lui certifiant ainsi qu’il n’était pas en présence d’une hallucination produite en tout point par son subconscient.

-… Ce… N’est rien… affirma Hale sans grande conviction, alors que ses sourcils se fronçaient à peine, en une expression qui trahissait son assurance vacillante.

La question du psychologue l’avait fait tiquer, malgré le charisme hypnotisant de ce dernier : pensait-il que son patient habitait-il si loin, pour partir prendre une douche juste après lui avoir envoyé un texto l’enjoignant à partir immédiatement ? Plus dérangeant encore, les deux « colocataires » -au sens large du terme, quelle que puisse être leur relation effective- avait visiblement l’habitude de se côtoyer avec plus ou moins de vêtements… Apparemment moins, et le petit surnom affectueux qu’employa Eric à destination de sa tortionnaire, ajouté au reste, parvint à distillé un pincement au cœur dans le capharnaüm d’émotions que ressentait présentement le viticulteur proprement dépassé par la situation.

-… Non, je ne ferais pas ça, non, répliqua-t-il en parvenant enfin à décrocher son regard des lignes sublimes du psychologues, qui auraient fait non seulement se pâmer d’envie les patientes de ce dernier, mais également tout étudiant en art, ou la moindre personne ayant suffisamment de bon goût pour reconnaitre un être magnétique quand elle croisait son chemin.

Même sur un ton parfaitement maîtrisé, le mensonge n’aurait sans doute pas eu d’immenses chances de faire mouche… Le malheureux Eric, cependant, paraissait vraiment en posture inconfortable, à vainement chercher autour de lui en pure perte, avec en plus une seule main, l’autre irrémédiablement bloquée pour tenter de conserver le si mince rempart entre une totale opprobre et un reste de dignité, impossible de ne pas être désolé pour lui, tout en ajoutant à la liste de mauvais points de « Livie » la tendance à faire des blagues plus que douteuses.

La noble tentative de son hôte pour assagir la demoiselle, si une telle chose s’avérait possible alors que celle-ci frôlait décidément la cause perdue, manqua sa cible, et ne parvint pas complètement à faire en sorte que Maximilian ne se sente pas isolé, en plein milieu de ce qui ressemblait fort à une scène de couple.

-Pourquoi je serais censé être au courant ? demanda Maximilian, froissé par le nouveau rapprochement d’Olivia, ce qui transparaissait dans sa voix, et également quelque peu dérangé par cette question.

Eric, dans la débâcle qui était malheureusement la sienne, n’avait vraisemblablement pas pensé à mal en demandant son aide de cette façon à son invité, mais la tournure s’illustrait dans la malhabileté : si Max avait effectivement vu quelque chose, cela aurait signifié qu’il n’avait rien fait pour empêcher Olivia de le mettre dans une position si délicate, pour prévenir Ashford du piège qui l’attendait, ni pour récupérer le fruit du larcin pour le lui rendre directement afin d’éviter cette situation dans laquelle ils se trouvaient tous les deux empêtrés –tous les deux, oui, puisque Livie avait tout l’air de passer un excellent moment. En soi, savoir quoi que ce soit à propos de la cruelle plaisanterie de la rouquine revenait à en être le complice, une option qui s’avérait blessante alors qu’elle se trouvait, sans doute accidentellement, sous-entendue par le psychologue aux abois.

Le pire, dans tout cela, c’était qu’Oliva avait parfaitement raison. Maximilian n’avait d’autre choix que de se montrer hypocrite en feignant l’inintérêt, mais la vérité restait belle et bien nette : son thérapeute ne le laissait pas indifférent, et effectivement, les recherches fébriles menées par ce dernier ne donnaient que trop l’occasion de l’admirer sous toutes les coutures, tout en imaginant celles qui demeuraient encore drapées de mystère… De quoi réveiller des braises au loin dans son âme, des lueurs qui n’avaient jamais vraiment quitté leur état de dormance avant cela, du pain béni pour une créature aussi malicieuse que la jeune femme, et une nouvelle source de trouble pour Hale.
Le petit air racoleur de la miss fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase : c’en était trop, sa frustration et son inconfort ne lui permettaient plus de rester simplement assis dans le canapé, inactif, à la merci de courants qu’il ne maîtrisait pas, ni qu’il ne comprenait pleinement.

Max tourna son visage vers Oliva, et cette fois ne se gêna pas pour lui dire le fond de sa pensée, en un souffle qui assumait pour le coup son fond moralisateur, prude, aussi fier qu’un seigneur se drapant dans sa cape et son austérité :

-Vous devriez vraiment commencer à lui montrer le respect qu’il mérite.

De quoi se mêlait-il ? Le Californien ne savait rien d’eux, de la relation qui les unissait, mais pour le coup, il s’était permis de juger Livie sans hésiter une seule seconde, sincèrement offensé de voir une personne aussi exceptionnelle qu’Eric être traitée avec aussi peu d’estime par quelqu’un de son proche entourage.

La laissant en plan, tout en snobisme chevaleresque, Max s’empara d’un plaid qui, comme abandonné là par une adversité prise de pitié, avait été à peine replié à la va-vite contre sur un des accoudoirs, par un heureux hasard celui contre lequel il s’était retrouvé acculé. Prendre les choses en mains constituait son objectif, un but simple et atteignable qu’il escomptait bien atteindre séance tenante, à la fois pour aider le docteur cher à son cœur et ne plus se cantonner à la posture d’une victime osant à peine demeurer sur la défensive.

Avec une calme maîtrise, Maxim s’approcha du maître de maison pour, d’un ample geste, déployer la couverture pour lui en draper les épaules, contribuant ainsi à préserver l’amour-propre du spécialiste.

Contrairement à l’indifférence  presque froide à laquelle avait eu droit la demoiselle, ce fut avec une compassion apaisante que Maximilian s’adressa à Ashford, tout en prenant garde de ne pas le toucher, pour ne pas aggraver la sensation de fragilité que le malheureux devait sans doute éprouver, ainsi trahi et exhibé contre son gré ; un sentiment que Max aspirait à étouffer séance tenante, protecteur, volant au secours de l’homme qui avait, in fine, exactement la même vocation le concernant :

-Remonte t’habiller, lui conseilla-t-il avec une douceur prévenante, comme si celle qui qui ne les lâchait pas des yeux n’existait plus, conscient que parfois, avec de simples mots rassurants, une atmosphère sécurisante pouvait voir le jour, et faire comprendre qu’on n’était pas seul à se débattre dans une galère inimaginable. On cherchera tes affaires après ; pendant ce temps-là, Olivia et moi, on va préparer du café. Si ça convient à mademoiselle ?

Sa dernière phrase, pour sa part, et fait qu’elle ait été directement décochée à l’adresse de la fausse ingénue, ne revêtait plus du tout la même aménité précautionneuse : directif, comme pour lui lancer le défi de se montrer enfin responsable et de se conduire en adulte en arrêtant ses caprices, le critique avait planté son regard dans celui, limpide, de la rouquine, bien décidé à ne plus demeurer un jouet sagement poli entre ses mains.






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MessageSujet: Re: Quand la chance vous sourit | Maximilian   Quand la chance vous sourit | Maximilian EmptyDim 1 Oct - 0:43

Quand la chance vous sourit
Maximilian & Eric
Si l’on pouvait bien reconnaître quelque chose à propos de la jeune Ashford, c’est qu’elle était tenace et extrêmement têtue. Sa proie du jour ne cessait de lui envoyer des signaux répulsifs, mettant tout d’abord de la distance entre eux, insistant sur le fait qu’il était là pour son psychologue et non pour elle et allant même jusqu’à la vouvoyer, elle, une demoiselle bien plus jeune que lui et à peine entrée dans l’âge adulte. Son attitude aurait pu en rebuter plus d’une. Il y avait de quoi lâcher l’affaire après de telles actions. Et pourtant, cela ne rebuta en rien Olivia. Au contraire même. Le voir se renfrogner toujours plus avait quelque chose d’amusant au fond. Elle avait parfaitement conscience qu’il ne tomberait pas dans ses filets, mais qu’importe. Peut-être n’étaient-ils pas du même bord tous les deux ? Peut-être était-il déjà en couple avec quelqu’un ? Cela n’arrêta pas la belle. Célibataire ou non, la séduction était un jeu pour elle et ce avec n’importe qui. Elle osa même faire entrer son cher oncle si précieux à son cœur en ligne de compte. Peut-être avait-il un penchant pour l’autre Ashford après tout ? Son ton outré lorsqu’elle lui proposa d’aller le chercher directement sous la douche la fit rire de plus belle. Qui réagissait de cette manière de nos jours ? On aurait pu croire qu’elle venait de lui demander de se déshabiller devant elle, sa réaction aurait sans doute été la même. Cet homme n’avait-il aucun sens de l’humour ? Peut-être était-il en option ? Sur quel bouton fallait-il appuyer pour l’enclencher ? Il aurait pu rougir ou décliner gentiment l’invitation en souriant, là aurait été une réaction d’une personne normale. Mais, il paraissait tellement offusqué que cela en était presque déstabilisant. Cependant, au fond, qui était le plus déstabilisé des deux ?

Aucun des deux ne put répondre à cette question que nous pouvions nous poser d’ailleurs puisqu’Eric fit enfin grâce de sa présence. Le pauvre malheureux ne se doutait pas un seul instant que son patient était déjà installé dans son canapé aux côtés de sa si douce nièce. Quel ne fut pas sa surprise – pour ne pas dire le choc – de découvrir Maximilian dans son salon. Le temps venait de s’arrêter. Le thérapeute ne savait plus où se mettre. Le critique ne savait plus quoi dire et Olivia dans tout ça jubilait avec force. Oh oui, elle n’en perdait pas une miette. Les regards que les deux hommes s’échangeaient en cet instant précis n’avaient pas besoin d’un décodeur. Il se passait quelque chose entre eux à n’en pas douter. Tout s’expliquait à présent. Voilà pourquoi le jeune Maxim était réfractaire aux avances de la rouquine depuis le début. Son regard envers son « ami » ne trompait personne et surtout pas l’étudiante. Après tout, elle savait que Max était venu voir Eric, mais quelle était la relation qui les liait exactement ? Eric quant à lui était on ne peut plus confus. Se retrouver en serviette devant son patient annihilait toute sa crédibilité professionnelle. Envolée. Soufflée. Evaporée comme un nuage de fumée. Olivia ne rata pas l’occasion d’en rajouter une couche, prenant même Max à partie pour le tester. Il se passait quelque chose entre les deux hommes, elle en mettrait sa main à couper. Cependant, elle savait qu’elle aurait du mal à creuser du côté de son oncle, alors autant tenter du côté du brun, non ? N’importe quelle femme, en voyant le psychologue dans cette tenue lui aurait sauté dessus, immédiatement ou dans les minutes à suivre. Qui pouvait résister à ce corps si bien dessiné ? Eric était bel homme, personne dans la pièce ne pouvait dire le contraire, pas même l’intéressé même s’il préférait toujours rester modeste en affirmant qu’il était dans la moyenne. Alors la réponse de Maxim à ce sujet ne parvint pas à convaincre la demoiselle. Il l’avait dévoré des yeux pendant de longues minutes, comment pouvait-il dire qu’il ne lui sauterait pas dessus ? « T’es pas très crédible mon petit Max. » Chuchota-t-elle alors que son tonton préféré repartit en quête de ses vêtements.

Voir sa nièce aux bras de son patient, même si ce dernier ne semblait pas des plus à l’aise, ne l’enchantait pas. Pourtant, à l’heure actuelle sa propre situation était plus urgente à ses yeux. Il devait trouver ses affaires pour aller s’habiller et ensuite, il mettrait les points sur les i. Il était tellement désespéré qu’il commit la maladresse de demander à son invité s’il n’avait pas été témoin de ce vol. A bien y réfléchir, la question n’avait pas pour but de l’accuser de quoi que ce soit, or ce fut tout l’effet qu’elle prodigua à en juger par le ton légèrement offusqué de son patient pour y répondre. Se rendant compte de sa maladresse, Eric referma le placard dans lequel il fouillait en fermant les yeux et en pinçant les lèvres. Ouais, ce n’était pas très malin, hein ? « Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. » Lança-t-il en se retournant et en levant les yeux au ciel. « Laisse tomber. » Continua-t-il en retournant à ses occupations principales. Etant donné qu’il était déjà présent et qu’il n’était pas attendu si tôt, peut-être avait-il vu Olivia cacher quelque chose. C’était en tout cas ce que s’était dit le thérapeute, mais visiblement, Maxim n’était pas arrivé à la même conclusion. Livie en profita pour déstabiliser encore et encore sa victime, prisonnière entre ses griffes acérées. La perche était trop facile à saisir, le critique n’avait d’yeux que pour son psychologue, comment passer à côté de ça ? Surtout qu’il pouvait l’admirer à loisir tant son attention était focalisée sur ses recherches. Bien évidemment qu’elle en rajouta une couche, pourquoi se priver ? Elle s’amusait comme une folle, il n’était pas question qu’elle en reste là. Cependant, il sembla qu’elle ait été trop loin cette fois-ci puisque la réaction de son vis-à-vis ne se fit pas attendre. D’abord surprise par ses propos et par le ton un peu trop chevaleresque qu’il employa, elle haussa les sourcils. Avant d’éclater de rire à gorge déployée. Elle se laissa tomber en arrière pour s’allonger sur le canapé et posa ses bras sur ses côtes tant ses éclats de rire devenaient douloureux. « Mais d’où tu sors toi ? » Parvint-elle à articuler avec difficulté. Il ne semblait pas venir de la même époque que les Ashfords. Il avait quelque chose de prude et d’extrêmement contrôlé en lui. Il avait l’air de ces vieux coincés pour qui faire la cour à quelqu’un avait encore du sens. Pour qui le sexe était tabou et dont la nudité effrayait. Il ressemblait fortement à tous ces personnages historiques que Livie pouvait voir à la télé. Elle finit par se redresser, les larmes aux yeux. « Alors non seulement tu me vouvoies alors que je dois avoir la moitié de ton âge – ou les deux tiers, tu n’as pas l’air si vieux - mais en plus tu me parles de respect et d’autres conneries alors que je te taquine ? Tu n’as pas de sens de l’humour ? Ou alors, tu es un foutu coincé du cul, non ? T’es peut-être puceau en fait… » Lança-t-elle finalement alors qu’elle partait dans ses pensées. Ça collerait en fait. Cela expliquerait pourquoi Monsieur se montrait aussi prude.

De son côté le Docteur Ashford commençait à perdre patience et envisagea la possibilité de laisser tomber et de remonter s’habiller dans sa chambre avec d’autres vêtements. Après tout, son armoire n’était pas si vide que ça et il avait des affaires de rechange. Il faut dire qu’il s’était assez donné en spectacle et les éclats de rire de sa nièce dans son dos commençaient à lui taper sur le système. Lui qui avait une patience d’or, celle-ci commençait à être mise à mal. Mais alors qu’il tentait de garder son calme dans son coin, sa main crispée sur sa serviette, il sentit quelque chose se poser sur ses épaules, comme une douce chaleur. Surpris, il se retourna et constata avec effarement que son patient – ami en devenir ? – lui était venu en aide en l’enveloppant d’un plaid, celui-là même dans lequel il s'était emmitouflé avant d'aller prendre sa douche. Quelle délicate attention. Il en fut si touché qu’aucun mot ne parvint à franchir la barrière de ses lèvres. Il se contenta d’attraper les bords du tissu feutré avec sa main libre pour le maintenir sur lui. Il ne dit mot, mais on pouvait aisément lire dans son regard toute la considération qu’il pouvait éprouver à l’égard de son patient à cet instant précis. Ce dernier lui conseilla même de remonter s’habiller, ce à quoi avait déjà pensé Eric quelques instants plus tôt. En revanche, la perspective de le laisser une nouvelle fois avec sa nièce ne l’enchantait guère. Mais ce qui le ramena définitivement sur terre, fut le clic d’un appareil photo, ou plus exactement de son téléphone. Livie venait d’immortaliser ce moment. Tous deux, face à face, Eric mouillé et à moitié nu avec un Max attentionné. C’était un souvenir à garder. Le pseudo ordre de Maxim à l'égard de la jeune fille avec sa potentielle intention de faire du café ne l’avait pas vraiment atteinte, elle avait eu mieux à faire. Eric fronça les sourcils. « C’est mon téléphone ça. » La jeune Ashford prit un air faussement innocent. « Ah oui ? Oups ! Je n’avais pas fait attention. » Lança-t-elle avec un sourire alors qu’elle se leva pour rejoindre les deux hommes pour leur montrer sa jolie prise. « Vous êtes photogéniques en tout cas. » Cependant, le psychologue n’avait plus de temps à perdre avec ses enfantillages et il récupéra son téléphone des mains de sa nièce d’un geste vif, lâchant sa serviette au passage. Heureusement pour lui, elle tenait en place. Pour le moment. « Tu as reçu un message au fait, tout à l’heure, pendant que tu prenais ta douche. » Son air malicieux alors qu’elle planta son regard sur Maximilian ne laissait planer aucun doute quant à l’auteur du message que ce dernier avait reçu précédemment, l’invitant à venir au plus vite. Soucieux d’avoir raté un message important de l’un de ses patients ou de n’importe qui d’autre, Eric fouilla dans son téléphone pour y chercher un nouveau message. Mais rien. Que des messages déjà lus. Evidemment. « Je n’ai rien reçu. » Le sourire de la rouquine s’agrandit. « C’est parce que tu as déjà répondu. Enfin, je veux dire, en théorie. » Ashford n’y comprenait plus rien et pour noyer le poisson, Olivia se jeta dans ses bras pour l’enlacer. Ce geste, un peu trop spontané, fit tomber le téléphone d’Eric par terre. Il ne comprenait pas vraiment ce qu’il lui prenait subitement mais elle voulait juste montrer à Max qu’elle au moins pouvait tout se permettre, elle. Avait-elle une arrière pensée ? Absolument, on parlait d’Olivia Ashford après tout. Tandis qu’Eric posa sa main libre dans le dos de sa nièce, il sentit l’une des mains de cette dernière descendre le long de son corps pour attraper cette ultime barrière cachant ce qu’il avait de plus intime. D’un geste vif, il lâcha le plaid et attrapa sa main. « N’y pense même pas. » Suggéra-t-il sur un ton qui ne laissait aucune place à la négociation. Livie recula, levant les mains en signe de reddition. « D’accord, j’arrête, je t’ai assez embêté aujourd’hui. » Enfin. Il était temps. Mais combien de temps cette trêve allait-elle durer ?

Et s’il suivait les conseils de Max maintenant ? Cependant, avant toute chose, le thérapeute préférait clarifier la situation. Laisser son patient s’imaginer tout et n’importe quoi sur la nature de sa relation avec la jeune étudiante ne lui plaisait pas. D’une part parce qu’il ne voulait pas avoir l’image d’un vieux pervers qui se tapait des jeunettes, mais surtout parce que l’idée même que Maxim l’imagine en couple le dérangeait. Allez savoir pourquoi… Il se tourna vers lui. « Avant de monter et pour éviter que ton esprit ne parte sur des conclusions hâtives, je tiens à mettre les choses au clair. Entre elle et moi, ce n’est pas ce que tu crois. Olivia est ma nièce. Et comme tu peux le constater, la pudeur ne fait pas partie de ses qualités. » Oui, les apparences pouvaient être trompeuses. Mais pourquoi se justifiait-il au juste ? La demoiselle haussa les épaules en un signe qui voulait dire « Et oui ! ». « Ouais, il ne serait pas capable de se taper quelqu’un d’aussi jeune. Vous êtes aussi coincés l’un que l’autre à ce niveau là. » Eric retint un soupir. « On se passera de tes commentaires jeune fille. » Sur ce, il leva les yeux au ciel et entreprit de prendre la direction des escaliers. « Je vais m’habiller. » Cela valait mieux s’il ne voulait pas finir par attraper froid. Mais avant de monter, il s’arrêta pour jeter un œil vers sa nièce. « Tu ferais mieux d’en faire autant, ce n’est pas une tenue appropriée pour accueillir qui que ce soit. Et pense à appeler ta mère avant qu’elle ne me harcèle. » Hope avait été prévenue la veille que sa fille dormait chez son frère, mais vu l’heure qu’il était elle allait sans doute appeler ce dernier pour avoir des nouvelles et pour savoir quand Olivia comptait rentrer pour faire ses devoirs. Oui, joie immense en perspective. « Oui oui, je vais aller m’habiller et je lui enverrais un message. » Ou pas. Mensonge quand tu nous tiens. Son téléphone était à l’étage, dans la chambre d’ami où elle avait passé la nuit. « Bien. Maximilian, tu peux déjà chercher le livre que tu voulais si tu le souhaites, il est dans la bibliothèque derrière toi. Et toi Livie, tu le laisses tranquille. » Le meuble qui contenait une partie des livres d'Ashford se trouvait déjà dans le salon et Max pouvait y jeter un oeil à loisir à présent, en attendant que son hôte ne revienne dans une tenue plus acceptable. Eric monta et la jeune Ashford se retrouva de nouveau seule avec le pauvre critique. Elle ramassa le téléphone de son oncle et se rapprocha de nouveau de son invité, un sourire sur les lèvres. « Je suis sûre que tu pensais que j’étais sa copine, sa femme, son coup d’une nuit ou quelque chose comme ça. Je dois avouer que je ne l’ai pas vu avec une femme depuis bien longtemps. Rassuré ? » Tout en parlant, elle était parvenue à retrouver la photo qu’elle avait prise quelques minutes plus tôt. Fière d’elle, elle l'exhiba sous le nez de Maxim. « Regarde cette alchimie ! Tu ne peux pas nier que mon oncle ne t’intéresse pas. Si tu veux, je peux t’envoyer la photo, ça te fera un joli fond d’écran. » Provocation, encore et toujours. « D’ailleurs, je me demandais. D’où est-ce que vous vous connaissez ? J’ai déjà vu quelques uns et quelques unes de ses amies mais c’est la première fois que je tombe sur toi. Vous êtes quoi exactement ? » Là était une bonne question. Ils avaient une relation de patient-thérapeute, à la base. Mais qu’en était-il à présent ?

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MessageSujet: Re: Quand la chance vous sourit | Maximilian   Quand la chance vous sourit | Maximilian EmptyMar 24 Oct - 14:18


Quand la chance vous sourit | Maximilian 239701maxtumblr Quand la chance vous sourit | Maximilian 499140eric2byfriendlyhoodspiderman
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off and who to be patient with is everything.




« - "I beg pardon." What are you so polite about ?
- For the same reason you're not. It's the way I was brought up. »




Contrairement à ce qu’on aurait bien pu croire, Maximilian n’était pas du genre à abandonner. Sa posture face à la mort de ses parents laissait certes planer le doute quant à son réel courage, quoi que pour être en mesure de juger pleinement ses actes, il eût fallu vivre à travers lui tout ce qu’il avait traversé, en bien comme en mal depuis le jour de sa naissance, pour à la fois en avoir la légitimité, et toutes les clés en main pour se faire. Bien qu’il ne se connaisse pas la force de revenir sur ses pas t de contempler tout le vide laissé par ses parents suite à leur décès, le Californien n’était-il pas resté auprès des Eriksen, sans les fuir comme la peste ? Malgré ses sombres moments, durant lesquels son cœur paraissait près d’exploser, ne faisait-il pas tout son possible pour que tout se passe bien, et se reconstruire un nouveau chemin de l’autre côté du pays, avec une toute nouvelle carrière, et même le projet naissant de créer sa propre société ? Hale n’était pas parfait, il ne demeurait que peu de doutes à ce sujet, mais en attendant, et malgré une aisance financière qui aurait rendu possible un départ à zéro dans pratiquement tous les pays du monde, il n’avait pas quitté les Eriksen une fois reis sur pieds. Alors qu’il aurait été si simple de prendre ses clics et ses claques et de repartir complètement de zéro en Europe ou ailleurs, encore plus loin de tout ce qui se trouvait susceptible de lui rappeler l’accident que ce que rendait possible un emménagement à Washington DC, le critique n’avait pas tourné les talons ; il paraissait donc impensable que le malchanceux Eric se trouvât abandonné à son triste sort, pas tant qu’il serait là en tout cas.

Survivre à la disparition simultanée de ses deux parents et seule famille proche était une chose, s’en tirer sans trop de peine face à une demoiselle telle que cette Olivia en était une autre, sans comparaison. On ne pouvait pas dire que la rouquine le laissait indifférent, loin de là, mais plutôt qu’elle faisait naître chez lui des sentiments assez opposés et bien difficiles à combattre, quoi qu’à des années-lumière de ce que la fausse ingénue espérait visiblement susciter en lui. Sa dernière tirade, extrêmement blessante, ne lui permit pas de maintenir plus longtemps sa politesse en demi-teinte, sa frêle assurance et l’aspiration difficilement défendable de ne pas déplaire à son hôte par l’inimitié que lui inspirait spontanément la conduite de la miss. Max haussa les sourcils sans même chercher à garder une expression neutre, nouveau mensonge plutôt hypocrite s’il en était, offusqué au point d’en être absolument blasé. Son bourreau, malgré son joli minois et l’importance sans doute plus que non négligeable dont elle jouissait auprès du spécialiste, venait de sombrer dans la catégorie « irrécupérable, définitivement perdue pour la cause », et bien que le critique ne soit pas homme à nourrir des rancœurs extrêmement tenaces, il était difficile d’imaginer comment la belle pouvait encore tomber plus bas que ça. C’était donc ça, la nouvelle génération, l’espoir de redresser le monde une fois les vieux barbons à l’esprit étriqué mis au placard ? Heureusement que quelques contre-exemples nuançaient un tel bilan, parce que dans le cas contraire, si c’était vraiment sur des gens comme ça que le futur reposait, on n’était pas dans la merde.

L’indifférence se voyant prônée comme le plus grand des mépris, Olivia n’aurait donc plus droit qu’à cela de sa part ; au moins cela serait-il moins fatiguant pour le Californien que d’avoir à mimer une cordialité qu’il n’avait qu’à moitié envie de gratifier la péronnelle aux cheveux de feu.

Cependant, durant une poignée d’instants, bien maigre en comparaison de ceux passés à tenter de juguler le début de sérieux ras-le-bol généré la demoiselle, Max n’avait plus été ni indigné ni choqué, n’écoutant que son souhait de venir en aide à son psychologue. Celui-ci représentait tout ce qui importait, ce qui rendait ainsi bien secondaire la défense de sa réputation, la préservation de son honneur, ou toute autre noble mission que la jeune femme aurait trouvé vieux jeu à mourir. Eric n’était clairement pas –du moins aux yeux de son patient- quelqu’un méritant de se voir traité de la sorte, même juste pour rire : la différence entre une bonne blague et un harcèlement fort semblable à ce que certains élèves avaient malheureusement à supporter durant de longues années de scolarité se résumait au rire de la personne visée, qui signifiait que cette dernière n’était non pas victime mais pleinement associé et consentent ; vu la mine d’Ashford, qui n’avait clairement pas l’air d’apprécier la plaisanterie, la seconde option se trouvait hors-jeu de manière plutôt évidente, ce qui rendait de fait toute forme d’inaction aussi médiocre et critiquable que de la non-assistance à personne en danger –ou du moins, dans le cas présent, en sale posture.

Après tout, il n’était pas impossible qu’Olivia se venge d’un semblable coup bas, initié par le docteur et dont elle aurait été la cible, mais comment imaginer qu’Eric puisse apprécier ce genre d’humour ? Si la rouquine ne passait vraiment pas pour un ange, Maximilian, pour sa part, montrait plutôt sensiblement tous les signes de la partialité, en faveur de son thérapeute, ce qui s’avérait sans doute un peu plus excusable que de se trémousser en culotte sous le nez de quelqu’un que non seulement vous veniez de rencontrer, mais qui vous avait signalé par bien des manières différentes que vous le mettiez mal à l’aise. Ce qu’il lut dans les yeux du spécialiste n’eut pas besoin d’être explicité plus que cela pour que Max en saisisse toute la sincérité, et se sente récompensé de ne pas avoir choisi de ne pas prendre parti, option si facile quoi que si lâche, au risque d’attiser la curiosité mesquine d’Olivia. Si le Californien ne voyait aucune raison de châtier telle une peste le pauvre Ashford, il n’en imaginait aucune motivant de ne pas prendre sa défense, lui qui montrait tant de patience à son égard ; ce n’était que pure justice de lui venir en aide, même avec aussi peu qu’une simple couverture. Une montagne de remerciements n’aurait pas eu autant de valeur que ce que Hale lut dans le bleu de son regard, et qui lui réchauffa le cœur autant que ce que son initiative avait pu le faire pour le maître de maison. Leur complicité ne lui parut que plus solide, que plus réelle, même si ce n’était sans doute ni le lieu ni l’endroit pour goûter au sentimentalisme, et à la douce béatitude du preux chevalier se portant au secours de l’être cher à son cœur.

Bien évidemment, il aurait été parfaitement illusoire de s’imaginer que la moindre once de pitié, ou encore le vague souvenir de ce qu’était le respect, auraient le bon goût de leur être offerts par Olivia, dans un accès imprévu de clémence. Le « clic » caractéristique d’un téléphone en mode photo vint briser leur fragile bulle, rappel que malheureusement, le monde ne se limitait pas à eux et aux sentiments naissants qui les enlaçaient. Plus précisément, ce dernier se résumait à une demoiselle toujours aussi bien décidée à se montrer antipathique, autant envers Maximilian que son… Quoi, exactement ? La clarification apportée par Eric, par ailleurs des plus honnêtes, avait pour seul défaut de donner à Max un nouvel aperçu de la vie privée de son thérapeute, et ce presque contre son gré : Ashford avait à se justifier, sous son propre toit et alors que c’était bien lui qui se trouvait à plaindre. Peut-être qu’il aurait évoqué sa nièce dans une future conversation, à nouveau autour d’un café, ou en tout cas dans un cadre plus amical, propice à l’envie de parler un peu de lui en toute confiance, que ce déballage ayant pour mission de le disculper de toute éventuelle suspicion. Le critique ne l’aurait en aucun cas pris pour un pervers, ou quoi que ce soit dans le genre, bien plus prompte à, à son propre insu, s’attrister du fait que ce qui paraissait plaire au docteur en psychologie se trouvait diamétralement opposé à ce qu’il était lui-même –les ragots, médisances et autres jugements dignes de commères avides de cancans n’étaient en rien son style. Une part de lui, horrifiée à l’idée qu’Ashford puise l’imaginer capable de revoir son avis plus que positif à son endroit, se chargea d’elle-même de dissiper à son tour tout malentendu possible :

-Oh, mais ça te regarde, fais comme bon te semble.


Abruti. Le mot résonna, fort et clair, sous son crâne à la seconde où ces mots finirent de lui échapper. Si Olivia était sa nièce, Eric ne pouvait être en couple avec celle-ci de quelque manière que ce fut… Non ? Sa raison, crispée à l’idée de commettre le moindre impair et d’esquinter ce personnage avenant et fondamentalement agréable que le Californien désirait devenir en présence du spécialiste, avait par réflexe joué la carte de l’indifférence, alors qu’en réalité, ce qui se passait entre les bras de son hôte l’impactait à un point tel que toute tentative d’affirmer que cela ne lui faisait ni chaud ni froid volait en éclats. Finalement, il n’avait personne dans sa vie, ou du moins pas la rouquine, qui jusque-là n’avait pas encore eu le mauvais goût de prétendre partager ses draps, et aggraver l’humiliation subie par son parent. Maxim ne se trouvait pas plus avancé pour le coup, quoi qu’envers la demoiselle comme envers n’importe qui, il aurait soutenu que ce qu’Eric faisait de ses nuits n’était pas ses affaires, loin de là. Garder de la distance pour ne pas étouffer le New-Yorkais et passer pour un curieux irrespectueux, et en même temps ne pas trop en témoigner, afin de ne pas trahir cette connivence grandissante entre eux, si plaisante, si naturelle… Là se résumait toute la situation précaire du critique culinaire, hésitant quant à l’équilibre à choisir, entre détachement et proximité respectueuse.

En un sens, Olivia tenait bien un rôle utile dans cette histoire, celui de choisir à la place des deux hommes ce qui se passait entre eux, et appliquait ainsi un vigoureux coup de pied dans la fourmilière, comme pour voir si secouer leur paisible entente finissait par libérer quelque chose et donner naissance à une complicité bien différente, au mépris du risque de briser l peu qui avait jusque-là réussi à s’enraciner. Qu’importe les moyens, du moment que le résultat était atteint, n’est-ce pas ? Eléphant dans un magasin de porcelaine, la miss avait choisi son camp, ce qui, d’une certaine façon, contraignait Max à se comporter en réaction de cette ingérence oppressante, au lieu de se focaliser sur cette hésitation constante, plus stressante qu’il n’y paraissait. Son idée d’aller faire du café sembla tomber à l’eau, mais Hale ne s’en formalisa pas du tout, trop focalisé sur l’amure hermétique qui venait de se verrouiller autour de son esprit et de son cœur, censée le protéger de toutes les offensives que l’hardie brin de fille se mettrait en tête de mener à son encontre, le temps que son oncle se change.

Docilement, le Californien hocha la tête en direction d’Eric, abandonnant le plan de préparer des boissons chaudes pour se concentrer sur sa collection de livres –en soi une idée bien plus en adéquation avec son projet d’ignorer Olivia avec superbe. Tourné vers l’étagère de reliés, bien rangés et visiblement propriétés d’un homme prenant soin de tels bien –encore une qualité que Maxim appréciait chez lui, décidément-, il laissa le bout de ses doigts effleurer les reliures, s’attardant sur les titres dans la quête de l’ouvrage dont son thérapeute lui avait parlé au café-librairie. Absorbé par son examen, à moitié par réel engouement pour les goûts littéraires d’Ashford, à moitié pour avoir une excellente raison de ne pas prêter l’oreille à ce que le routine trouvait bien à raconter pour ébranler son calme, il accorda à peine un coup d’œil au cliché que celle-ci lui montra. Ce qu’elle avançait était-il aussi flagrant que ça ? Ce qui lui échappait se révélait-il une évidence au point de donner du grain à moudre aux personnes comme elles, si indélicates, sans-gênes, violentes dans leur avidité comme dans leur impunité de petite fille capricieuse ?

-Pourquoi je prendrais la peine de vous répondre, vous avez déjà décidé ce que vous aviez envie de croire, non ? répliqua Maximilian, désinvolte, sans même détourner le regard de la bibliothèque. Vous n’aurez qu’à lui poser la question quand il redescendra.

Il paraissait plutôt évident qu’elle refuserait de donner le moindre crédit à la vérité, beaucoup trop simple et lisse pour qu’elle ne cède pas à l’attrait de la théorie du complot. Quand bien même il ne fût pas totalement fou de soupçonner quelque chose de plus qu’un simple de lien de patient à psychologue, tout ce qui pour le moment était accepté par Eric comme par Max se limitait à un rapport strictement professionnel, avec une touche d’amitié qui ne gâchait rien, au contraire. Quand bien même joueraient-ils les autruches, à refuser de pleinement constater ce qui se passait, il s’agissait de leur droit le plus strict, certes idiot, mais que personne n’avait la liberté de leur ôter.

-Le texto, c’était vous, pas vrai ?

Le fameux message qui avait encouragé le Californien à sauter dans sa voiture, inconscient du traquenard dans lequel il s’élançait innocemment… La manœuvre de la rouquine, destinée à perdre un peu plus son oncle, n’était pas passée inaperçue, et la question de Hale, purement rhétorique, n’avait pas vraiment besoin de confirmation… Exactement comme les sous-entendus d’Olivia les concernant, en fin de compte.






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Citations : Lahia Labadibi ; Lalah Delia ; 12 Angry Men (Sidney Lumet, 1957)
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MessageSujet: Re: Quand la chance vous sourit | Maximilian   Quand la chance vous sourit | Maximilian EmptyVen 1 Déc - 22:42

Quand la chance vous sourit
Maximilian & Eric
Le temps s’était arrêté, un bref instant. Il y eut comme un moment de flottement. Une pause temporelle qu’Ashford ne put contrôler. Un instant suspendu dans le temps dans lequel tout avait disparu autour de lui. Ce plaid posé sur ses épaules était un geste pour le moins anodin. Pourtant il eut un tout autre effet pour le Docteur en psychologie. Un geste inespéré, un sauvetage inattendu de la part de celui que lui-même essayait d’aider en temps normal. Pour le coup, il ne s’y était pas attendu. N’importe qui aurait pu prendre le parti d’Olivia et rire un bon coup avant de se mettre à chercher à son tour les vêtements planqués dans la cuisine. Sauf que Maximilian n’était pas de ce genre là. Il est vrai qu’il avait toujours été assez particulier aux yeux du psychologue. Comme à part du reste de ses patients. Dès le départ, il avait suscité son intérêt et sa curiosité par sa façon d’être. Après tout, il n’y a rien de banal à venir consulter un psy si on n’a aucun problème, n’est-ce pas ? Et puis rapidement, ce petit jeu qui s’était instauré entre eux lui avait plu. Encore et toujours. Même dans ce café où ils s’étaient rencontrés par pur hasard. Parler avec Hale avait toujours été intéressant. Depuis le début, il s’était révélé comme une énigme à résoudre, coute que coute. Malgré ses capacités d’expert en psychologie humaine, certaines actions de son jeune patient demeuraient imprévisibles, à l’image de cette aide apportée sans aucune sollicitude de la part d’Eric. Un acte grandement apprécié dans l’état actuel des choses.

Cette bulle dans l’espace-temps fut interrompue par la demoiselle Ashford qui ne trouva rien d’autre de mieux à faire que d’immortaliser le moment. Il faut dire que ce qui flottait dans l’air était assez particulier et indéfinissable. Qu’importe, personne ne pouvait changer Olivia, pas même son oncle, aussi proches fussent-ils. Il se justifia d’ailleurs à ce sujet. Pour quelle raison ? Lui qui était sous son toit n’avait pourtant aucune obligation envers son invité, pourtant, ce fut plus fort que lui. Il ne put s’en empêcher parce qu’il se devait de clarifier la situation, pour tout un tas de raisons, selon lui. Pourquoi laisser Maxim l’imaginer en couple le dérangeait à ce point ? Après tout, Eric était un homme adulte, il aurait été tout à fait possible qu’il soit en couple, voire même marié. Peut-être aurait-ce pu être le cas si le destin en avait décidé autrement avec Chloé. Peut-être que Max aurait fait la connaissance d’une véritable Madame Ashford si le sort en avait décidé autrement. Mais non. Ashford était bel et bien un cœur à prendre, au grand damne de sa nièce. La réaction de Hale face à cette clarification de la situation fut assez inattendue. Voire légèrement déstabilisante. Etait-ce de l’indifférence ? Est-ce qu’il se fichait royalement de qui Eric mettait dans son lit ? Sans doute et à juste titre. Après tout, il n’avait pas à s’en préoccuper, n’est-ce pas ? En quoi cela le regardait après tout ? Eric eut un léger pincement au cœur malgré tout et baissa les yeux quelques secondes. A quoi s’était-il attendu avec cette explication ? Il n’en savait trop rien, mais le Californien n’eut pas vraiment la réaction escompté. « Certes… » Il en avait carrément perdu ses mots, c’est dire.

Mieux valait aller s’habiller, non ? Même si la perspective de laisser son patient avec sa nièce à moitié nue ne l’enchantait guère. Il connaissait Olivia par cœur et malgré ses consignes, il savait pertinemment qu’elle n’en ferait qu’à sa tête, comme toujours. C’est avec une certaine appréhension qu’il les quitta pour monter les escaliers et aller se changer le plus rapidement possible. Moins Livie passait de temps avec Max, mieux tout le monde se portait. En attendant, la jeune femme ne lâcha pas l’affaire, c’était mal la connaitre. Evidemment. Et ce, même si le critique culinaire décida de l’ignorer totalement en portant l’intégralité de son attention sur la bibliothèque à la recherche de son précieux sésame. La rouquine avait beau le provoquer, ce dernier sembla rester hermétique à tout ça et ne jeta que brièvement un œil sur ce cliché qui la rendait si fière. Qu’importe. Elle lui enverrait pour qu’il puisse la contempler. Et elle ne perdit pas une seule seconde pour le faire. Elle avait le portable de son oncle, autant en profiter. Il reprit ses vouvoiements à l’égard de la demoiselle qui avait à peine plus de la moitié de son âge et ne prit même pas la peine de lui adresser le moindre regard. Elle leva les yeux au ciel, blasée de faire face à un comportement aussi borné, avant de venir s’adosser contre la bibliothèque. « T’es pas un marrant toi, hein ? » Oh que non. Il y avait fort à parier qu’il n’était pas le genre de type à mettre l’ambiance pendant une fête. Si encore il sortait. Ce qui, à la réflexion, ne devait pas arriver souvent. « Pourquoi être aussi coincé et vieux jeu ? » Elle n’était pas certaine d’avoir des réponses à ses questions, mais qu’importe, elle les posait quand même. « Mais, à la réflexion, vous avez quand même quelques points communs tous les deux. » Elle jeta de nouveau un œil à la photo qu’elle avait prise quelques minutes plus tôt. « Franchement, vous êtes pas mal ensemble, il y a un truc et là, je suis sérieuse. » Avec un sourire rempli de sous-entendus, elle se tourna vers Maxim et se rapprocha de lui à tel point que son épaule entra en contact avec la sienne. Doucement, elle glissa le téléphone de son oncle dans la poche arrière du pantalon du Californien, ne retirant pas sa main immédiatement après. Se redressant légèrement elle amena ses lèvres à son oreille pour murmurer. « Je n’ai jamais vu Eric avec un mec mais le regard qu’il t’a lancé tout à l’heure remet tout en question. Je n’avais vu ce genre de regard que pour une autre personne… Une seule. » Elle arrêta là les confidences, ne voulant pas aller trop loin non plus. Après tout, elle en avait assez dit, non ? Garder une part de mystère faisait toujours son petit effet. Tout sourire, elle déposa un bisou sur sa joue avant de reculer et de reprendre sa place contre la bibliothèque. « Et toi tu es gay, alors c’est réglé ! » Autant dire que l’affaire était dans le sac, n’est-ce pas ? La question sur le texto n’avait pas besoin de réponse parce qu’elle était plus qu’évidente. Livie se contenta de sourire d’avantage, fière de son coup. « Tu as un esprit de déduction incroyable. Un autre point commun avec Eric. »

En parlant de lui, ce dernier avait enfin enfilé une tenue adéquate et le voilà qui refit son apparition dans le salon. A son grand désespoir, Olivia n’avait pas bougé et n’était pas plus habillée que précédemment. Il ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. « Je sais que la pudeur ne fait pas partie de tes qualités Livie, mais pourrais-tu faire un effort s’il te plait ? Tu sais que ta mère est capable de débarquer ici directement ? » Hope en était capable. Même si leur entente n’était pas au beau fixe, elle pouvait venir directement pour chercher sa fille, sans prévenir personne. La jeune Ashford le savait et à cette pensée, elle grimaça. « Ok, j’y vais. » Mais elle avait un dernier mot à dire à Max avant de monter pour s’habiller à son tour. « Garde bien en tête tout ce que je t’ai dit et profite de ce petit moment pour gagner des points. Il aime bien Sherlock Holmes. » Chuchota-t-elle sur le ton de la confidence. Elle lui adressa un clin d’œil avant de s’éclipser en sautillant gaiement pour rejoindre sa chambre. La tornade passée – pour un temps – Eric s’approcha de Max, mains dans les poches. « As-tu trouvé ton bonheur ? Bon, je reconnais que ce n’est pas une tâche aisée, j’ai beaucoup de livres. » Concéda-t-il en jetant un œil à son patient. « Olivia n’a pas été trop… » Trop quoi ? Collante ? Chiante ? Oppressante ? « Envahissante ? Elle n’est pas méchante tu sais, elle est juste un peu trop entreprenante et ouverte d’esprit. » Doux euphémisme que voilà. « Ne fais pas attention à tout ce qu’elle peut dire, à cet âge, elle a une imagination débordante. » Et un culot sans fin. « Enfin… » Des justifications, encore et toujours. « Il y a peut-être d’autres livres qui t’intéressent ? » Oui, autant reporter son attention sur le but de cette visite. Le bouquin.

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MessageSujet: Re: Quand la chance vous sourit | Maximilian   Quand la chance vous sourit | Maximilian EmptyDim 18 Fév - 14:46


Quand la chance vous sourit | Maximilian 1518960577-max-by-phoenixrph-gifhunt Quand la chance vous sourit | Maximilian 1518960588-eric-by-tumblr
The great mascarade
I don't know who to trust no surprise, everyone feels so far away from me. Heavy thoughts sift through dust and the lies. Trying not to break but I'm so tired of this deceit, every time I try to make myself get back upon my feet. All I ever think about is this, all the tiring time between and how trying to put my trust in you just takes so much out of me.



C’était bien dans des moments comme celui-ci, infiniment rares mais bien réels, que la ligne de conduite pourtant éprouvée à maintes reprises sans jamais rompre trouvait ses limites. Celle-ci, aussi discrète fût-elle, nécessitait néanmoins un prérequis essentiel qu’Olivia sapait sans sourciller, l’assurance que tout à chacun se comporterait de manière plus ou moins responsable, et donc d’une certaine manière pouvant être anticipée. Comme bon nombre de ses semblables, Hale était du genre à, quand il devait passer un coup de téléphone ou aller acheter une nouvelle chemise, préparer mentalement à l’avance ce qu’il allait dire, enchaînant dans sa tête les phrases qu’il comptait prononcer sous peu comme un acteur s’entraînant pour son rôle. Les grands pontes de la science du recrutement assuraient de nos jours qu’il n’existait pas de meilleure méthode pour gagner en assurance, notamment à la veille d’un évènement important comme un entretien d’embauche ou un discours, et que s’imaginer vivre le moment stressant en esprit en peaufinant chaque détail permettait de gagner en assurance tout en apaisant son appréhension, alors pourquoi s’en priver ? Avant même que les théoriciens experts en communication et autres doctrines dans le vent, des âmes solitaires et timides, chacune dans leur coin, avaient depuis la nuit des temps ou presque appliqué cette recette miracle, à l’image d’un talisman magique ou d’une simple habitude qu’on ne remarquait plus tant elle devenait une seconde peau…

Pour Max, dès l’adolescence, lorsque la volonté de bien faire avait commencé de plonger ses racines toujours plus loin en lui, il s’agissait d’un petit rituel comme un autre, aussi peu sujet à conséquences que de toujours ranger ses clés dans la poche droite, et il n’avait jamais vu le mal. Pourtant, les années passant, cette accoutumance à des conditions maîtrisées en grande majorité l’avait rendu dépendant, en quelque sorte, ou plus exactement perdu lorsque les règles du jeu ne se trouvaient plus respectées, voire pire, redéfinies à son insu. La spontanéité ne l’effrayait pas, pas plus qu’on n’aurait été en droit de le dire psychorigide ou seulement froid, mais force était de constater que sa zone de confort ne comportait pas des frontières extrêmement souples, c’était le moins que l’on puisse dire. Comment en douter, lorsque chaque séance avec son psychologue débutait jusqu’à plusieurs à l’avance, quand Hale se surprenait à sourire tout seul en se voyant dans la salle de consultation d’Eric, comme il aurait adoré être à chaque seconde et jusqu’au bout des ongles en compagnie de ce dernier… Quelque part, d’une certaine façon, son thérapeute induisait l’évolution de ces barrières traçant avec précision les contours de ce pré carré dans lequel le Californien s’était plus que jamais réfugié à la mort de ses parents, mais il s’agissait d’une métamorphose lente, comme une fragile nymphe s’extirpant petit à petit de son cocon ; à des univers, donc, de ce raz-de-marée instigué par Olivia, au cœur duquel le malheureux peinait à garder la tête hors de l’eau, presque noyé par des émotions contradictoires. Trop de changements forcés voulaient survenir en même temps, mêlant des réalités aux accents de sentiments inavoués à des exagérations outrancières et à des remarques d’une grossièreté sidérante, et en vérité, c’était plus le fait de risquer de perdre ce modeste mojo qui ne se déployait bien qu’auprès d’Eric qui l’offusquer, que de se trouver malmené. Avait-il donc si peu progressé ? Et qu’avait-il pu bien faire pour qu’une jeune femme qu’il ne connaissait que depuis un quart d’heure à peine mette tant d’énergie à jeter à bat son fortin de tranquillité et de confort ? D’ordinaire, Maximilian ne s’attirait que sympathie, ou dans le pire des cas une indifférence polie lorsqu’on le trouvait trop transparent ou qu’on l’imaginait snob de par sa retenue ou à cause de son niveau de vie ; jamais quiconque ne s’était mis en tête aussi rapidement de lui causer du tort.

Les murs autour de son cœur se bâtissaient vite, aussi prestement et solidement que possible alors que ces attaques d’un genre nouveau le douchaient come aurait pu le faire une giboulée, non sans un certain regret, car d’une certaine façon, Eric s’y heurterait également tant qu’Olivia serait dans les parages : on ne se départit pas de murailles de distance comme ça, surtout quand rodait non moins un agent du chaos particulièrement performant… Hale ne voulait pas se comporter avec le psychologue en arborant la même nonchalance glacée ; pourtant, réussir à switcher entre l’homme avenant au sourire aimable qu’il adorait offrir à Eric et la statue aussi inexpressive qu’hors d’atteinte nécessaire à sa sauvegarde en l’état actuel des choses lui paraissait nécessiter un talent qu’il ne possédait malheureusement pas. En désespoir de compte, peut-être le critique devrait-il simplement s’estimer satisfait si aucun esclandre ne venait dégrader le bien que pensait encore son thérapeute de lui…

-Et vous, pourquoi mettre autant d’énergie à vous montrer aussi antipathique ?

C’était sans doute, en deux questions, le résumé le plus fidèle de leur conversation jusque-là, et sans doute, sauf miracle ou retournement de situation, de leur embryon de lien, fébrile créature informe et souffreteuse dont on aurait donné peu cher de la peau. Demeurer sur une inimitié instinctive avec une obstination crasse ne faisait aucun sens, tant cela empêchait toute ouverture d’esprit ou tentative de faire table rase d’une première impression passablement ratée, Maxim en convenait d’ordinaire ; la jeune rousse, pourtant, lui donnait l’impression que comme tout le reste, ça n’était que de beaux principes marqués sur le papier, aussi futiles que les valeurs qui tenaient tant à cœur au viticulteur démissionnaire.

La jeune femme, une énième fois, le prit à contre-pied malgré son apparente propension à donner dans l’hostilité vicieuse, malmenant les semblants de fondations que Hale avait péniblement commencé à assembler pour tenter de comprendre comment la demoiselle pouvait bien fonctionner, et surtout ce qui pouvait ne pas tourner rond chez elle. S le Californien ignorait s’il serait pleinement capable de cacher son malaise à son psychologue au regard si affuté, incapable de déployer l’hypocrisie nécessaire pour afficher deux visages différents pour l’oncle et la nièce, la seule évocation d’Eric suffisait à arrondir un brin les angles. Avoir possiblement plus de connexions avec le docteur que ce qu’il avait déjà pu remarquer enchantait son cœur en déroute plus qu’il n’aurait réussi à le masquer intégralement derrière son flegme, et heureusement qu’il s’était ingénié à observer la bibliothèque, car dans son regard Olivia n’aurait pas manqué de lire, si elle ne le sentait pas déjà, qu’elle touchait sa corde sensible. L’affinité que Maxim éprouvait pour lui ne relevait donc pas de la pure chimère, et se comptait apparemment de solides chances de se trouver non seulement partagée, mais dotée d’un potentiel à grandir, s’enraciner, embellir… Quel visage prendrait-elle, le critique n’en savait trop rien, mais ce serait assurément quelque chose de rare et de précieux qu’il appréciait déjà sans même le connaître, un petit rayon de soleil en ce début de week-end si porté sur la déconvenue.

-… Ah ? demanda-t-il, se voulant ingénu, à peine intéressé par les informations distillées au compte-goutte par la rouquine. Mais ce ne sont pas mes affaires, Eric peut faire comme bon lui semble. Nous ne sommes que des amis, et encore, à peine, inutile de donner dans la théorie du complot.

Lui-même sentit distinctement en son for intérieur que c’était un mensonge, et qu’il aurait tellement regretté que cela en restât si pitoyablement là avec le praticien ; cependant, comme en matière d’espionnage, dévoiler le moins possible ses cartes à l’adversaire faisait figure de loi. Le passé qu’avait employé la jeune femme, d’ailleurs, laissait à croire que cette fameuse personne ayant à l’évidence tenu une place important dans la vie d’Ashford ne faisait plus partie du paysage, pour une raison ou pour une autre, ce qui laissait donc la place libre… Même sans avoir la ferme intention de s’en emparer, le simple fait de savoir cette possibilité à portée de main s’avérait terriblement ravissante –même si Maximilian ignorait encore tout des terribles circonstances ayant permis à son âme attendrie d’espérer.

Bien évidemment, tout cela se trouvait un peu trop beau pour être vrai, et visiblement fidèle à elle-même, Livie ne put s’empêcher de tout gâcher avec son affirmation péremptoire au-delà du supportable. L’expression neutre de Hale se ferma de nouveau, à nouveau puissamment désabusé par l’attitude de la miss. Heureusement qu’elle n’avait pas continué à se montrer aussi serviable qu’une marraine la bonne fée aidant sa Cendrillon à atteindre son prince charmant, sinon il aurait pu risquer de finir par croire qu’elle n’était pas exaspérante.

-Je ne suis pas gay, trancha Maxim. Et de toute manière, mêlez-vous de vos oignons.

Ce que la belle, vous vous en doutez, ne ferait pas, continuant à prêter foi à ses théories farfelues toute personnelles, ce qui ne manquait d’ailleurs pas de rendre tout ce simulacre de conversation encore plus énervant.

Heureusement, Eric reparut pour mieux sonner le glas de son calvaire, et ce fut avec un soulagement bien réel que Hale fit mentalement ses adieux à Livie, en espérant avec ardeur qu’elle ne reviendrait pas les importuner de sitôt. Difficile cependant de ne pas se troubler un brin face au nouveau « secret » partagé par l’impertinente créature… Piège ou bon conseil ? À nouveau, le critique ne savait trop quoi en penser, bien que la présence de son psy à ses côtés suffisait amplement à lui faire trouver que la situation s’était drastiquement améliorée. Pour un peu, il en aurait presque soupiré de soulagement, si ça n’avait pas été autant impoli.

Son sourire, léger quoi que sincère, revint naturellement fleurir sur ses lèvres, signe clair que le concernant, les deux Ashford ne se trouvaient pas du tout logés à la même enseigne.

-Je regardais juste…


Mentir à propos d’Olivia, par contre, fit hurler en lui-même l’envie rageuse de rappeler que les enfants, ça s’éduquait, et que le respect, ça n’était pas une option ; en tant qu’oncle, le malheureux n’avait pas forcément la mainmise sur les manières de Livie, tandis que son côté visiblement tendrement protecteur le rendait aux yeux de Max non pas laxiste, mais mignon, avouons-le.

La gêne du Californien se perçut légèrement, alors que son tact se démenait de toutes ses forces pour élaborer un avis édulcoré à l’extrême, et qui ne risquait pas de blesser Eric sans pour autant qu’il ne se vexe en se sentant pris pour une poire :

-… Non non… Disons qu’elle est… Un peu spéciale ?

Cela revenait exactement à ce qu’une demoiselle aurait pu vouloir dire après un rendez-vous Tinder pas franchement réussi en qualifiant le date en question de « gentil » : aucune chance que ça aboutisse à quoi que ce soit de positif, alors que tant de critiques demeuraient informulées, tues par une pitié mal à l’aise, noyées par le souhait de tout simplement ne plus jamais avoir à recroiser cette personne de toute sa vie.

Par chance, les livres constituaient une parade efficace afin de ne plus aborder l’épineux sujet de la nièce casse-pied, que Maximilian employa presque telle une délivrance.

-Tu as une sacrée collection, remarqua-t-il avec un sourire admiratif. Même des Sherlock Holmes, à ce que je vois… C’est sympa.

Qui sait, l’indice d’Olivia valait éventuellement le coup d’être tenté… Sans trop se mouiller en tout cas, parce que si son thérapeute n’attendait qu’une occasion pour jeter ces bouquins qu’on lui avait offerts et qu’ils jugeaient ennuyeux à mourir, au moins Maxim ne se serait pas présenté comme un fan inconditionnel de Conan Doyle. Stratégie, quand tu nous tient…

-Ah, voilà ce qui nous intéresse…

Hale venait de tomber sur le fameux ouvrage dont ils avaient discuté au café, et sans lequel toute cette folle matinée ne serait jamais arrivée –un bien ou un mal, allez savoir, mais en tirant ce dernier de la rangée, un marque-page glissa avec, coincé entre le volume et son voisin direct. Par réflexe, le propriétaire terrien le rattrapa au vol, ce qui rendit impossible le fait de ne pas remarquer que le long morceau de carton fin était personnalisé, avec la photo d’Eric et d’une jeune femme, tous deux souriant en direction de l'objectif comme s’ils vivaient la meilleure journée de leur vie, et visiblement très proches… La découverte, aussi malencontreuse d’accidentelle, aurait pu encore plus plomber son cœur si fragilisé, à la manière d’un bon coup de poing porté à l’estomac, si les traits de la femme ne lui avaient pas dit quelque chose, et même plus que vaguement.

-Qui est-ce… ?

La question, posée sourcils froncés et de façon songeuse, ne le choqua pas sur le moment, tant Maxim était certain de la connaître, alors qu’elle était complètement déplacée ; impossible cependant de la réprimer, comme il se trouvait tout autant impossible de réfréner des sentiments dont Livie avait compris avec une rare clairvoyance la nature, en dépit de sa manière peu catholique de le faire savoir.






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Dernière édition par Maximilian Hale le Ven 31 Aoû - 16:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand la chance vous sourit | Maximilian   Quand la chance vous sourit | Maximilian EmptyMar 3 Juil - 20:31

Quand la chance vous sourit
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Olivia avait bon nombre de qualités. Comme son oncle, elle était très observatrice. Elle pouvait se montrer persévérante également, mais pas nécessairement dans les bons domaines. Elle avait une curiosité à toute épreuve et un manque de tact indéniable. Bien sûr quand sa mère se trouvait dans les parages, ce n’était pas la même chanson mais avec Eric, elle pouvait se montrer sous son vrai visage sans aucun souci. Le psychologue était habitué à ce comportement extraverti. En revanche pour un homme comme Maximilian, cela pouvait être perturbant. Et à juste titre. Peu de personne aimait qu’on entre dans son espace intime sans y être invité. Eric le premier n’apprécierait pas si ce geste provenait d’un ou une inconnue. Voir Maxim mettre autant de mauvaise volonté dans ses répliques amusait la jeune femme. Elle se délectait de ses réactions d’homme propre sur lui. De son point de vue, elle ne se montrait pas antipathique, juste naturelle et quelque peu extravagante. La demoiselle n’était encore jamais tombée sur un homme aussi peu ouvert, voire complètement fermé et immunisé à ses charmes. Parce qu’il ne fallait pas se mentir, Olivia était une jolie jeune femme qui avait l’habitude de faire tourner des têtes. Alors tomber sur une personne aussi hermétique n’était pas commun. C’était même une grande première alors la conclusion la plus logique qui s’offrait à elle était que Max était gay. Et qu’en plus de ça, il avait déjà un penchant pour Eric. Il n’y avait pas d’autre raison qui puisse expliquer cette froideur extrême à son encontre.

Il parut tout de même intéressé lorsque la rouquine évoqua le fait que son chez tonton adoré ne restait pas indifférent au charme de son patient. Son regard ne l’avait pas trompée, elle sentait bien que quelque chose se tramait entre eux, même si eux-mêmes n’en avaient pas encore conscience. Elle se trompait rarement sur ce genre de chose. Eric n’avait effectivement porté ce regard que sur une seule autre personne dans sa vie. Sa défunte et douce Chloé. La seule personne qu’il avait véritablement aimée jusqu’à maintenant. « A peine des amis ? Pourtant il n’invite pas n’importe qui chez lui. Il faudrait peut-être revoir la véritable définition de votre relation. » Eric invitait ses vrais amis chez lui, sa nièce également mais c’était bien la première fois qu’un patient posa le pied dans sa maison. Il savait qu’il ne fallait pas lier vie personnelle et vie professionnelle, pourtant avec Maxim la limite était déjà franchie. Le fait que le jeune Californien réfute aussi brutalement l’hypothèse de son homosexualité fit rire Livie. « C’est mignon, il n’a même pas conscience de ce qu’il est réellement ! » Même un aveugle pouvait voir à quel point Hale en pinçait pour son psy ! « Tu sais, à force de se voiler la face, on finit par passer à coté des plaisirs de la vie. » Et à côté de son propre bonheur.

Cependant, le calvaire de Maximilian prit fin quand Eric réapparut, un peu plus vêtu que précédemment. Il congédia sa nièce lui priant de se changer. Elle s’exécuta non sans lâcher un bon tuyau à son nouveau meilleur ami et monta à l’étage pour enfiler une tenue un peu plus correcte. Eric se rapprocha de son patient pour constater que celui-ci parcourait la bibliothèque des yeux, à la recherche sans doute de ce fameux livre qu’il devait emprunter. Le psychologue ne put s’empêcher de s’excuser du comportement de sa nièce qui, il le savait, avait surement été plus que déplacé. Il la connaissait par cœur, il savait comment elle se comportait quand sa mère n’était pas là. Face à la tentative de Max d’enjoliver la réalité, Ashford haussa les sourcils avec un air amusé sur le visage. « N’ayons pas peur des mots, elle peut se montrer extrêmement chiante et sans gêne. » Et c’était peu de le dire ! Eric parvenait à la canaliser, mais quand il avait le dos tourné, elle n’en faisait qu’à sa tête. Les jeunes de nos jours, ce n’est plus ce que c’était. Mieux valait revenir à un sujet qui les intéressait tous les deux, non ? Eric avait toujours été un fervent lecteur. Depuis sa jeunesse, il n’avait cessé de développer cette passion pour la lecture. Alors sa collection était plutôt impressionnante même si tous ses livres ne figuraient pas dans cette bibliothèque. Max en était admiratif. Le fait qu’il glisse subtilement l’info d’Olivia était plutôt bien joué de sa part. Cela arracha même un sourire au praticien. « Sherlock Holmes c’est toute ma jeunesse. J’ai toujours dévoré toutes ses aventures. Il est le héros de mon enfance. Quand j’étais petit, je voulais devenir détective comme lui. » Les enfants avaient toujours tendance à s’identifier à un héros. Celui d’Ashford était ce célèbre détective britannique. « Et encore, j’ai d’autres livres rangés à l’étage. » En effet, il disposait d’une sacrée collection qu’il se trainait depuis une trentaine d’années. Et il n’était pas peu fier de sa collection.

Finalement le Californien trouva ce qu’il cherchait. Le fameux livre dont ils avaient parlé dans le café. Max le tira de l’étagère et un morceau de papier glacé vint avec. Ce dernier le rattrapa dans sa chute avant qu’il n’atteigne le sol. Il s’agissait d’une photo de Chloé et Eric, à l’époque où la jeune femme était encore pleine de vie et en bonne santé. Une époque qui remontait à très loin. Lorsqu’Eric posa ses yeux sur la photo, son cœur se serra violemment dans sa poitrine. Le souvenir de cette belle journée lui revint en mémoire pour l’imprégner de tristesse et de nostalgie démesurée. La question de Maxim tombait plutôt mal. Chloé était un sujet sensible qu’il avait du mal à aborder. D’autant plus avec un patient. « C’est… » C’était. « Peu importe. » Lança-t-il en récupérant la photo d’un geste un peu trop vif. C’est à ce moment qu’Olivia leur refit grâce de sa présence, un peu plus vêtue qu’avant. Elle les rejoignit et ne put s’empêcher de jeter un œil à la photo entre les mains de son oncle. « Attends, ne quitte pas je te le passe. » Elle était descendue avec son portable pendue à son oreille. Sa mère était à l’autre bout du fil. Eric releva la tête vers sa nièce qui lui tendit son téléphone. « C’est maman. » Visiblement peu enchanté de discuter avec sa chère sœur, il leva les yeux au ciel avant de se saisir du téléphone qu’il porta à son oreille. Il posa la photo sur le meuble à côté de la bibliothèque et fit signe à Maxim qu’il n’en avait pas pour très longtemps. « Qu’est-ce que tu veux Hope ? » Lança-t-il en s’éloignant pour prendre la communication dans une autre pièce.

En attendant, Olivia récupéra la photo pour y jeter un œil. Evidemment qu’Eric n’avait pas voulu répondre. Elle releva la tête vers Maxim. « C’est elle cette autre personne. » Lorsqu’elle avait précisé plus tôt à Max que son oncle n’avait jamais eu ce regard pour personne d’autre à part une, elle parlait bien d’elle, de Chloé. « Enfin, c’était. Elle est décédée entre les fêtes de fin d’année en 2013. Ça faisait des années qu’ils étaient ensemble. Ça l’a dévasté. Il a encore du mal à en parler. » La voix de Livie était calme et posée, pour la première fois depuis que le californien était entré dans la maison. Le sujet était bien trop grave pour plaisanter là-dessus. Elle reposa la photo sur le meuble alors qu’Eric revint vers eux en rendant son téléphone à sa nièce. « Elle ne peut pas venir, un empêchement, comme d’habitude. Je te ramènerai chez toi tout à l’heure. » Livie récupéra son téléphone et s’éloigna pour retourner s’asseoir dans le canapé. « Bien chef ! » Le new-yorkais passa sa main sur son visage pour remettre ses idées en place. « Est-ce que je t’ai proposé quelque chose à boire ? Avec tout ça, je ne sais plus. » Il fallait bien se remettre de ses émotions après tout ce qu’il s’était passé en si peu de temps. L’arrivée en serviette notamment, les extravagances de Livie, le geste de Maxim avec le plaide et le sujet de la photo… ça faisait beaucoup d’un coup.

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MessageSujet: Re: Quand la chance vous sourit | Maximilian   Quand la chance vous sourit | Maximilian EmptyVen 31 Aoû - 23:49


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Ghost from the past
L'absence de l'être aimé laisse derrière soi
un lent poison qui s'appelle l'oubli.




Tous les films et les séries d’espionnage, au fond, n’avaient pas nécessairement besoin de s’inspirer de complots internationaux complexes à vous donner le tournis, ou d’officiers du renseignements changeant de bord avec une aisance déconcertante, le tout drapés dans une aura mystérieuse qui ne cessait de prendre à contre-pied le spectateur balloté de plot twist en plot twist. Non, vraiment, au lieu de se donner tant de peine, il n’y avait qu’à faire un peu attention au monde réel alentour, banal et pourtant pas si dépourvu de figures déconcertantes qu’on aurait pu le croire. Il y avait, bien sûr, celles et ceux à qui l’on pensait d’emblée, la voisine propre sur elle cachant une libertine débridée, le prof de gym à l’attitude suintante de testostérone mais préférant les garçons, ou encore le gentil caissier bien propre sur lui à la limite de l’asepsie, tueur en série à ses heures perdues… Et puis il y avait les autres, plus discrets, comme ce critique culinaire sans histoire dont le passé n’était pas aussi lisse que ce qu’il aurait aimé laisser croire, une rouquine aux conseils avisés malgré sa scandaleuse légèreté d’ado inconséquente, voire même, pour notre plus grande surprise, le psychologue à la vie en apparences aussi enviable qu’heureuse, finalement gangrénée par un chagrin invisible. Que de réalités passant du chaud au froid, du blanc au noir, ballottant d’un extrême à un autre  les esprits et les cœurs… Un vrai roman de gare.

Les premières impressions, cependant, et quoi que malmenées ces temps-ci, avaient la peau épaisse, la vie dure ainsi qu’une sacrée alliée en la personne de la mauvaise foi, cette mauvaise conseillère qui, au vu de l’égo blessé de Maximilian, avait voix au chapitre. Les bons conseils d’Olivia, noyés dans le sentiment d’agacement pour le moins répulsif que ses manières distillaient, étaient certes tentants, et seraient en partie testés par Max, juste pour voir, mais sans parvenir à lui faire abandonner l’envie monstrueusement tentante de se montrer incisif avec elle. C’était bien simple, la demoiselle se serait mis en tête de prôner le caractère sphérique de la terre que le Californien, simplement pour la contredire, aurait eu de grandes chances de se laisser tenter par un rapprochement idéologique avec les apôtres de la Flat Earth Society, quand bien même eût-il été certain de l’ineptie de leurs théories. Son propre bon sens, après coup, en aurait eu honte, mais sur le moment, alors que ses certitudes sur ce qu’il pensait immuablement instauré perdaient pour le moins l’équilibre, et que la rouquine s’évertuait à jeter du sel sur ses plaies, toute notion de raison ne demandait qu’à prendre la clé des champs.

-Parce que bien sûr, vous êtes une experte en la matière…

L’acerbité de sa propre voix aurait presque pu le surprendre, tant elle ne lui ressemblait pas. Maxim n’avait jamais cherché à s’imposer à ce point, préférant laisser courir et ignorer les ragots ou les méchancetés qui pouvaient bien circuler à son égard. Cependant, comme l’avait si bien déduit la demoiselle, Eric constituait chez lui un sujet sensible, qui à la moindre évocation trop téméraire appelait des réactions quasi épidermiques sans doute disproportionnées là où une indifférence feinte aurait peut-être prémuni le chroniqueur de bien des écueils. Comme les sentiments qui le poussaient vers son psy, son envie de rabattre son caquet à la miss prenait le dessus de façon quasi irrépressible, laissant supposer que c’était bel et bien la vérité qui le secouait de la sorte, et pas seulement la mauvaise éducation d’une gamine un peu trop perspicace.

Qu’adviendrait-il, si Olivia avait raison, non pas seulement sur les goûts littéraires de son cher oncle, mais aussi et surtout sur tout le reste ? Quel en serait le cataclysme inhérent, et avec quelle robustesse son quotidien à peine stabilisé encaisserait-il le choc ? C’était sans non plus compter sur les remous qui viendraient tourmenter la vie d’Ashford, et dont Max n’entreverrait sous peu qu’un infime aperçu…

La disparition momentanée de l’agente du chaos permit au véritable naturel du Californien de refaire surface, comme le docteur Jekyll aurait repris le pas sur mister Hyde ; la sincérité du praticien, tout à son honneur, parvint sans mal à rassurer son invité quant à la possibilité, pour le moins tétanisante, que le fait de ne pas être un grand fan d’Olivia puisse le faire tomber en disgrâce. Le sourire contagieux d’Eric contamina sans mal Hale, qui malgré tout décida de rester beau joueur :

-… Si tu le dis. J’imagine qu’on a tous connu une période comme ça.

Après Maximilian le vieux rabat-joie grincheux, voici donc Maximilian l’affabulateur : lui-même n’aurait jamais cru une seule seconde qu’Eric ait pu se comporter aussi mal dans sa jeunesse, ni même être un rebelle au sens propre du terme –éventuellement fumer une cigarette en cachette ou louper le couvre-feu, tout au plus, autant d’ « écarts » jugés avec bienveillance, et même, en quelque sorte, vus à travers un prisme romantique, comme si ces menus excès devenaient subitement plus acceptables parce que venant de lui, en un bel exemple de flagrant favoritisme. De son côté, l'imaginer en sale gosse irrespectueux aurait été tout aussi fantasque.

Croiser le beau visage de Chloé sur un marque-page constitua donc, en un sens, sa punition pour tous l’intempérance de son cœur auparavant si mesuré, et la fêlure qui mit fin au bref moment de calme en tête-à-tête que tous deux, jusqu’alors, n’avaient pas encore eu l’occasion de goûter. La fragilité de ces moments n’avait d’égal que leur légèreté insouciante, ce qui ne manquerait jamais de frapper Max, qui retrouvait la dure réalité après la douceur qui nimbait son âme à chaque entretien, formel ou non, avec le spécialiste en charge de son cas.

-Je… Je suis désolé, s’empressa-t-il d’assurer son thérapeute de en guise d’excuse. J’ai cru l’avoir déjà vue quelque part, mais j’ai dû me tromper ; c’était indiscret de ma part.

Et pourtant, ça n’était pas une erreur, et ces traits qui lui semblaient familiers ne l’étaient pas à cause du fruit du hasard, mais bien d’une rencontre, dans une autre vie, à une autre époque et sous de bien sombres auspices, qui dans une autre vie aurait pu être leur propre première rencontre, plus précoce, plus tragique aussi.

Le retour d’Olivia et les précisions dont elle lui fit part en tant qu’énième messe basse ne fit que confirmer cette sensation de déjà-vu, malheureusement écho d’un passé que comme Ashford, le critique culinaire aurait aimé rayer définitivement de sa mémoire. C’était bien à l’hôpital que Max avait croisé la jeune femme, tout comme lui abîmée par la vie, mais visiblement condamnée à un destin autrement plus tragique que le sien… Bien trop touché par cette révélation, ainsi que par les regrets gênés d’avoir rappelé à son précieux camarade des heures bien sombres de son existence, il ne pipa mot, penaud, oubliant complètement à quel point cette attitude pouvait alimenter les théories de son informatrice diaboliquement angélique. Pour la première fois, le fantôme de Chloé étendait ses ailes glacées au-dessus d’eux, rappel d’un passé qui ne s’effacerait jamais vraiment –pour le meilleur ou pour le pire, ce ne serait peut-être même pas à eux d’en décider.

Heureusement d’ailleurs qu’Eric précisa que la mystérieuse Hope se trouvait liée à sa nièce, et donc potentiellement de leur famille, ou en tout cas plus poche de la rouquine que du psychologue, car auquel cas, les femmes de l’entourage proche du New-Yorkais auraient sérieusement causé du tracas à notre pauvre Maxim, à fleur de peau concernant tout ce qui pouvait toucher de près ou de loin la vie sentimentale de celui dans le jeu duquel l’intrépide adolescente avait si bien lu. Finalement, lui aussi secoué tout comme son hôte, Hale n’était même plus aussi certain jusqu’au bout des ongles, comme il l’avait été tantôt, que la présence d’Olivia vautrée dans le sofa lui était si irritante que ça.

Choisissant, au nom du léger apaisement général semblant commencer à prendre racine, de ne pas évoquer l’invitation à venir l’aider à faire du café qui était tombée dans l’oreille d’une sourde, Max botta en touche :

-Ne t’en fais pas, je ne voudrais pas non plus m’imposer, surtout si Olivia doit repartir chez elle. Vous avez encore du temps à passer tous les deux.

Un duo comme lui et Eric ne formaient pas encore, une intimité bonne enfant qui leur échappait mais qui faisait plaisir à voir entre l’oncle et sa nièce ; déjà, le Californien effleurait les contours de ce qui lui éclaterait en plein visage lors d’une soirée bien piteuse durant laquelle sa rote recroiserait encore celle de son thérapeute : ce dernier représentait un idéal dont lui, modeste anonyme perdu parmi tant d’autres, avait à peine le droit de rêver, si peu digne d’aspirer à se rapprocher de lui plus que de raison, plus que par le biais d’une amitié sincère. Lui, à part lui rappeler sa défunte compagne, n’avait pas franchement grand-chose à accrocher à son tableau d’honneur pour le moment…

-Le livre, c’est déjà beaucoup. Merci encore, d’ailleurs. Je te le rapporterai à notre prochaine séance, sans faute.






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Citation : Claude Aveline
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