I breathe in slowly. Food is life. I exhale, take another breath. Food is life. And that's the problem. When you're alive, people can hurt you. It's easier to crawl into a bone cage or a snowdrift of confusion. It's easier to lock everybody out. But it's a lie.
Fermant la petite boîte où je nouais un ruban rouge, je me sentais fière. À mon âge, ce n’était pas simple de faire des chocolats maisons, mais j’avais redoubler d’ardeur, laissant les ratés à mon frère. On pouvait dire qu’il y avait plus d’échec que de réussite, mais j’en avais fait assez pour les offrir à la rouquine de ma classe. Cary. Se trouvant deux rangés devant moi, je la regardais pendant le cours de mathématique, d’anglais, bref tous les cours où je pouvais la regarder. Ses longs cheveux vénitiens ondulants sur ses épaules et le reflet du soleil éclairant sa peau claire. Je ne me lassais pas de la contempler et aujourd’hui, en ce jour de Saint-Valentin, j’avais trouvé le courage de lui parler, de lui montrer que j’existais. Je n’avais pas confiance en moi, je ne l’avais jamais eu. Il faut dire que les remarques de mon père pesaient bien souvent sur mes épaules. Avoir un père militaire ce n’est pas toujours facile, surtout lorsque celui-ci bien que très souvent absent, ne nous accordant qu’un bref regard, se retrouve toujours à critiquer mon apparence… J’en avais perdu ma confiance en moi. Je mangeais plus qu’il n’en faut. C’était mon échappatoire depuis tellement d’année. Laissant la boîte sur le comptoir, j’allais me préparer pour l’école. Face au miroir, je regardais ma silhouette ronde. Je n’avais pas la peau sur les os, bien au contraire. Mon apparence me donnait l’apparence d’un petit cochon de lait. Ce visage joufflu aux pommettes bien rondes, ce tour de taille qui n’avait rien d’enviable. Je pinçais mes lèvres, donnant une pichenotte dans mon ventre tout en entendant la voix de mon père résonner dans ma tête : «
Tu as encore mangé toute la boîte de biscuit ! Quand comprendras-tu qu’en mangeant ainsi tu ne fais que grossir ! » Ma confiance s’envolait, mais je secouais la tête, serrant mes poings. Cette fois, je n’allais pas être guidé par la peur, je devais me faire confiance. Je le devais car Cary me plaisait et je voulais lui parler. La porte de ma chambre s’ouvrait, laissant apparaître le visage de mon frère. Rhys avait tout pour lui, une apparence bien plus désirable que la mienne et en plus, il avait joué à la télévision. Ce ne serait sans doute jamais mon cas. Il me regardait, m’adressant un sourire, je me tournais pour lui rendre. Rien ne servait que je continue de regarder mon reflet, je ne me faisais du mal pour rien. «
Tu viens sinon on va être en retard. » Rhys n’était pas le plus studieux d’entre nous trois, mais lorsque nos parents n’étaient pas présents – comme en ce jour – il prenait tout de même son rôle au sérieux. «
J’arrive. » Oubliant mes tourments, je prenais mon sac et allait chercher la boîte de chocolat laissé dans la cuisine avant de rejoindre mon frère et ma sœur, ainsi que la gardienne qui devait nous déposer à l’école. Les minutes s’écoulèrent, se transformant en heure et la pause arriva. Prenant une profonde inspiration, je sortais la petite boîte de mon sac, la faisant tourner entre mes doigts boudinés. Je prenais une grande inspiration, m’avançant vers son pupitre et m’arrêtant près d’elle. «
Cary. » disais-je d’une voix tremblante, mon assurance d’il y a quelques instants s’envolant. Elle tournait son regard vers moi, me souriant : «
Lowen. » Elle connaissait mon prénom et elle ne l’avait pas dit en plaisantant. Un sourire apparu à la commissure de mes lèvres. Moi qui ne pensait même pas qu’elle connaissait mon prénom. J’entendais quelqu’un l’appeler. «
Je suis désolée, on m’appelle. Tu voulais me dire quelque chose ? » J’entrouvrais la bouche, mais aucun son ne sortait, elle me souriait et me saluant, elle s’éloignait. Baissant mon regard, je poussais un soupire, retournant à ma place. Ce n’était pas encore perdu, je pouvais encore lui parler à la pause déjeuner, mais à mon plus grand malheur, je ne la trouvais pas. Je décidais donc de retenter ma chance à la fin de la journée. M’empressant de tout mettre dans mon sac, je me levais en même temps qu’elle et me décidais à la suivre en voyant qu’elle prenait une autre direction que celle des autres élèves. Je tournais le coin d’un couloir et je la voyais avec un garçon plus vieux, ils se tenaient par la main. Baissant mon regard, je tournais les talons et allais attendre mon frère. Assis sur un muret, j’ouvrais la boîte de chocolat et un à un je les engouffrais dans ma bouche, laissant le chocolat barbouiller le contour de mes lèvres. «
Tu devais pas les offrir ? » Je relevais la tête pour voir Rhys, tenant la main de notre sœur, haussant un sourcil en regardant le tableau – sans doute pitoyable – que je lui offrais. «
Elle a déjà quelqu’un… » disais-je la bouche pleine, laissant même un coulis de framboise s’écouler à la commissure de mes lèvres. Rhys prenait place près de moi, déposant sa main sur mon épaule après un moment d’hésitation : «
Tu verras, tu trouveras quelqu’un, t’es encore jeune. » Il disait cela, mais il était à peine plus vieux que moi, mais un premier amour c’est toujours difficile à oublier. J’haussais les épaules, en mangeant un autre chocolat en en donnant un à ma sœur qui semblait heureuse d’avoir du chocolat. «
Bon tu m’en donne ! » Je laissais un rire m’échapper, en tendant la boîte à mon frère, alors qu’il en prenait un. «
Elle ignore ce qu’elle manque. »
Food, in the end, in our own tradition, is something holy. It's not about nutrients and calories. It's about sharing. It's about honesty. It's about identity.
Posant mon regard sur la façade d’un petit restaurant de quartier, j’affichais un regard déterminé. Ça faisait un moment que je me passionnais pour la cuisine, préparant les repas lorsque nos parents n’étaient pas là, étant le seul qui arrivait vraiment à faire manger notre sœur. Je pouvais passer des heures et des heures à tenter de faire des recettes, de les peaufiner. Mais ce n’était pas assez, je voulais plus, je désirais plus. J’étais avide de connaissance et ce n’était pas en restant dans ma cuisine que j’allais apprendre davantage. Passant ma langue sur mes lèvres, je me décidais à pousser la porte. L’endroit était calme, une serveuse préparant encore les tables pour la journée, elle relevait son regard pour me voir marcher avec assurance vers le comptoir. Je n’étais plus ce gamin rondelet et timide. J’avais commencé à prendre sur moi, à me forger un caractère. J’en avais eu marre qu’on rit de moi, que je me retrouvais à faire la mascotte simplement parce que c’était plus amusant de rire de moi que de me voir comme un potentiel ami. La compassion et l’envie c’était peu à peu transformer en indifférence. Si je ne pouvais compter que sur moi-même, si je n’avais pas vraiment d’ami, je n’allais pas me plaindre. Seul, je n’avais pas de limite, de personne derrière moi pour me dissuader vis-à-vis de mes choix. J’arrivais au comptoir : «
Vous désirez une place, vous pouvez prendre celle que vous désirez, une serveuse viendra vous voir. » me disait la femme derrière le comptoir. Sauf que je n’étais pas là pour manger et ça elle allait le comprendre : «
Je veux travailler. » Elle relevait son regard pour le poser vers moi, je voyais dans ses yeux qu’elle était en train de m’étudier. Bien que mes rondeurs s’étaient effacé, mon visage restait juvénile, la barbe n’ayant qu’à peine commencé à pousser. «
Tu as l’âge pour travailler ? » J’haussais un sourcil, j’étais jeune, mais ce n’était pas ce qui allait m’arrêter. «
Ce n’est pas l’âge qui fait le talent. » disais-je avec ce petit air de défi. Oh non, on pouvait être doué très jeune et j’avais le goût inné, faire des accords sans prendre le temps de me demander ce qui irait bien ensemble. La femme me lançait un regard étonné, mais aussi hautaine. Je crois qu’elle n’aimait pas mes propos, mais je ne voyais pas en quoi c’était mal, puisque c’était vrai. «
Je veux apprendre et ce n’est pas en restant dans mon coin que je pourrai apprendre. L’école, ça ne sert à rien à pas gérer du stress et des jugements. Je vaux mieux que cela et j’ai déjà les connaissances qu’il me faut pour survivre dans cette jungle. » Elle parut abasourdie, et j’arborais un sourire satisfait, jusqu’à ce qu’un rire se fasse entendre. Je cherchais la provenance, tournant la tête de droite à gauche, un homme apparu derrière le comptoir de service, essuyant ses mains avec un linge à vaisselle. « Tu as du culot. J’aime bien ton audace. » Un sourire retroussa le coin de mes lèvres. «
Tu t’appelles comment p’tit ? » «
Lowen. » «
Ce n’est pas commun. » Ça je le savais, mais je pouvais bien me passer des commentaires sur celui-ci. «
Tu as quel âge ? » «
Quinze ans. » L’homme sourit, montrant un sourire édenté. L’apparence n’avait pas d’importance en cuisine et ce côté-là aussi me plaisait. «
Et pourquoi la cuisine ? » Je prenais une profonde inspiration : «
Parce que je ne me vois rien faire d’autre. Je sais que je pourrai arriver à me faire un nom, être quelqu’un. » L’homme éclata de rire : «
T’as de l’audace, je t’aime bien p’tit. » Je revenais chez moi, marchant sur le trottoir je vis Trent arriver vers moi. «
Et ! » Un sourire apparu sur mes lèvres : «
Tu doutais de moi ! C’est dans la poche ! » Ce faisant un highfive, je lui volais le ballon de basket qu’il avait coincé entre son bras et son flan.
As I ate the oysters with their strong taste of the sea and their faint metallic taste that the cold white wine washed away, leaving only the sea taste and the succulent texture, and as I drank their cold liquid from each shell and washed it down with the crisp taste of the wine, I lost the empty feeling and began to be happy and to make plans.
Essuyant mes mains contre mon pantalon avant de passer l’une d’elle sur mon front pour y retirer la sueur, je relevais mon regard pour voir une personne assise non loin de moi. Assise sous un arbre, je reconnaissais la fille aînée du domaine où je travaillais et logeais. M’approchant, je la voyais plongée dans un livre, remontant les manches de mon t-shirt pour les rouler. «
Qu’est-ce que tu fais là ? » demandais-je une fois devant elle, elle relevait son regard vers moi m’adressant un sourire. «
Je t’attendais. » me répondait-elle en français, me laissant froncer mes sourcils. Bien que je fusse là depuis quelques mois, je ne comprenais pas tous les mots de cette langue. Elle remarquait mon incompréhension, ce qui la fit sourire et je ne pouvais m’empêcher de sourire à mon tour. «
Laisse tomber. » me disait-elle cette fois en anglais. «
D’accord. » disais-je en venant prendre place près d’elle, appuyant mes coudes dans l’herbe et croisant mes jambes, je basculais ma tête vers l’arrière posant mon regard sur le feuillage. On restait un moment dans le silence, mais elle finit par le briser : «
Ça ne te manque pas chez toi ? » Je redressais ma tête. Ma famille… Qu’est-ce que j’en avais à dire… Que très peu de chose, mes parents n’étaient pas les plus présents, bien au contraire. Je leur ressemblais en fait de plus en plus, ne pensant qu’à moi, je n’avais eu aucun mal à partir sans me retourner. Je n’avais même jamais pris le temps de penser à eux depuis que j’étais arrivé sur ce continent. Je savais que mes parents ne s'inquiéteraient pas pour moi, mon frère devait être occupé avec sa carrière et ma petite sœur… C’était sans doute celle qui devait se demander ce que je devenais. Dix-huit ans et vivant je ne sais où. Je n’avais pas dit ma destination, ni même le fait que je partais. C’est sans mot que j’avais levé les voiles pour commencer un nouveau chapitre dans ma vie. Je n’éprouvais pas non plus le mal du pays, au contraire, je découvrais les plaisirs de l’étranger. «
Non. » Elle parut surprise et je lui adressais un sourire en coin, ne désirant pas m’étendre sur le sujet. Elle déposait son livre, avant de se tourner vers moi. Je posais mon regard sur elle, la voyant passer sa langue sur sa lèvre avant de la mordre, j’appréhendais la suite. Déposant une main près de moi, elle se mit au-dessus de moi, croisant nos regards, elle vint déposer ses lèvres sur les miennes. Je savais que c’était jouer avec le feu, mais c’était mal me connaître de se dire que je n’aimais pas le risque. Et puis, j’avais toujours été attiré par Perla. Avant, bien avant d’être qui j’étais maintenant, je savais que j’aurais été fou d’elle. Elle avait un visage d’ange et je ne pouvais pas nier qu’elle portait à merveille son prénom. Cette fille était une perle, mais je n’étais plus ce garçon qui mangeait ses émotions. Je n’étais plus cet adolescent gentil. Je lui avais dit adieu il y a bien longtemps, mais en l’embrassant, je me demandais… Et si elle avait fait partie de ma vie avant, serais-je devenu celui que j’étais désormais ? Glissant ma main sur sa joue, j’inversais nos positions passant au-dessus d’elle, je faisais abstraction de ce qui nous entourait jusqu’à entendre : «
Lowen ! Il est passé où ce gamin encore ! » Je me redressais, pestant, avant de laisser Perla en plan pour rejoindre son père. Je n’étais pas certain que s’il me voyait avec sa fille, il allait me garder et j’avais besoin de cet emploi. Après tout, à mes yeux c’était bien plus important qu’une fille. Je jetais un coup d’œil à Perla, avant de presser le pas pour retrouver son père. «
Monsieur. » disais-je en arrivant près de lui. «
Où étais-tu passé ? » Je prenais le temps de réfléchir, mais il continua sans que je puisse donner une réponse : «
Enfin qu’importe… Il y a un bri dans ta maisonnette. Tu vas loger quelques jours à la maison. » Chance ? Ou Malheur ? Je ne savais pas comment décrire la situation, mais j’allais prendre quelques vêtements avant de me rendre à la maison principale. C’était immense, devant la porte je regardais celle-ci. J’allais toquer, lorsque la porte s’ouvrit pour laisser voir Perla. «
Entre, entre. Je vais te montrer ta chambre. » Je la suivais, laissant ses doigts s’entrelacer avec les miens. Étais-je en train de faire une bêtise ?
How many slams in an old screen door? Depends how loud you shut it. How many slices in a bread? Depends how thin you cut it. How much good inside a day? Depends how good you live 'em. How much love inside a friend? Depends how much you give 'em.
Assis sur la banquette arrière du taxi, je me penchais pour regarder mon reflet dans le rétroviseur pour nouer ma cravate. Je ne savais jamais si je devais passer la cravate par-dessus ou en dessous avant d’en arriver à faire le nœud. Il était peu fréquent que je me vêtisse de la sorte, mais j’avais promis de faire un effort lorsque j’avais appris la nouvelle. Sauf que je ne me voyais pas porter une cravate durant mon trajet en avion. Ça aurait été désagréable et je n’avais pas trouvé d’autre moment pour la faire. Le taxi s’arrêtait devant une petite chapelle, il y avait quelques personnes à l’extérieur discutant sans doute de cette journée qui semblait s’annoncer merveilleuse – a d’autre… Je sortais du taxi, prenant mon sac qui se trouvait près de moi, le balançant par-dessus mon épaule. Je me dirigeais vers l’entré et sans demander mon chemin ou qui s’occupait de quoi, je trouvais la seule porte close où aucune femme se trouvaient devant. Je poussais celle-ci m’annonçant : «
Je m’objecte. » Trent devant un miroir sursauta, alors que je laissais tomber mon sac près de moi. Je n’avais jamais été pour cette idée complètement absurde de se marier. Oh non, s’il avait pu me dire ça en face à face, je lui aurais dit qu’il n’avait qu’à se débarrasser du bébé et qu’il était inutile qu’il se passe la corde au cou pour ça ! Je voyais mal une raison comme celle-ci pouvant pousser deux personnes à signer leur mort ! Trent semblait étonné. «
Cache ta joie de me voir… J’ai fait un long voyage pour venir à ton enterrement. » disais-je en me laissant tomber sur un fauteuil, sortant mon paquet de clope pour m’en griller une alors que Trent se tournait pour me regarder. «
Mon… » J’aspirais une taff, avant de laisser la fumer quitter mes lèvres. «
Je ne fais que dire la vérité. C’est pas un mariage quand on fait ça pour un gosse, c’est du suicide ! » Les traits de Trent se transformaient et je baissais mes lunettes de soleil pour le regarder un peu mieux. «
Il est jamais trop tard pour annuler. » «
La ferme. » Je laissais un sourire s’étirer à la commissure de mes lèvres. Avais-je touché une corde sensible ? «
T’es vraiment venu pour gâcher ce jour ? » J’haussais les épaules en regardant mon ami, prenant une seconde taff. «
C’est toi qui m’a demandé d’être ton témoin. » J’avais quand même écourté mon voyage dans le département de Rhône pour revenir au pays et ainsi assister à son mariage. Ce n’était pas rien. «
Et un témoin c’est supposer dire les vrais choses. » Ce qui ne changeait pas de mes habitudes et j’en avais que faire que ça lui plaise ou non. Je n’étais pas là pour le pousser dans sa tombe, j’avais encore une chance pour le faire reculer. Enfin, une infime chance. Je croisais mes pieds sur la table basse et mes bras derrières ma nuque. «
D’ailleurs, t’es au courant que les condoms ça existe ? » Le châtain me lançait un regard sombre, me faisant éclater de rire. «
Monte pas sur tes grands chevaux… Je voulais simplement vérifier au cas où. » Il devait regretter de m’avoir proposer d’être témoin, mais soit. Je soufflais la fumée par mes narines, relevant mon regard vers le plafond. «
Alors dis-moi… Pourquoi te marié à dix-huit ans ? » J’en avais vingt-et-un et je savais déjà que jamais je n’aurais d’enfant, et encore moins une femme. Tout ce que je voulais c’était arriver à ma carrière et m’encombrer de cela… Très peu pour moi. Je laissais Trent s’adoucir et me parler, l’écoutant sans rien dire – pour une rare fois. Je retirais mes pieds de sur la table, me levant du fauteuil en poussant un soupire. «
Bon je crois qu’une femme t’attend. » Je ne pouvais pas le retenir, de toute manière à sa grandeur, il aurait tôt fait de me mettre au tapis. Je tendais ma main pour qu’il me donne les alliances : «
Après tout, vaut mieux que ce soit moi en témoin qu’un autre de ses abrutis. » Un sourire narquois, je glissais les alliances dans ma poche avant d’écraser ma clope dans un cendrier. Je m’étais à peine retourner que Trent m’aspergeait de parfum, me faisant tousser. «
Si tu voulais te venger, y’avait d’autre moyen. Là je sens ma grand-mère… Tu vas ruiner mes chances avec les amies de ta femme ! » disais-je en toussant de plus belle, alors que Trent abordait un large sourire.
Do we really want to travel in hermetically sealed popemobiles through the rural provinces of France, Mexico and the Far East, eating only in Hard Rock Cafes and McDonalds? Or do we want to eat without fear, tearing into the local stew, the humble taqueria's mystery meat, the sincerely offered gift of a lightly grilled fish head? I know what I want. I want it all. I want to try everything once.
«
C’est quoi cette merde ! » L’assiette volait devant mes yeux, alors que je tournais la tête pour regarder le chef qui se tenait devant moi. Soutenant son regard, j’entrouvrais la bouche. «
Inutile que tu fasses ton fin finaud, tu recommences ! Et plus vite que ça ! » Je serrais les dents, remontant les manches de mon uniforme, trois mois que je travaillais dans ce grand restaurant Londonien. Trois mois que je me faisais ramasser comme une merde, seulement, j’étais déterminé à ce qu’on me voit comme le meilleur. La fin du service fini par arriver et je balançais mon tablier dans mon casier avant de sortir dehors sans prendre la peine de passer sur mes épaules mon manteau malgré le froid présent dans l’air. «
Eh bien, ce n’était pas ta journée. » Je tournais la tête pour voir une fille sortir de l’ombre, laissant un nuage de fumé sortir d’entre ses lèvres. Son visage m’était familier, mais sans plus, je sortais mon paquet de clope de mes poches pour m’en allumer une, avant qu’elle n’arrive près de moi. Je ne lui portais aucun regard, bien trop ancré dans mes pensées. Ce n’était pas coutumier que mon regard ne s’arrête pas sur une fille, je laissais plutôt parcourir la pénombre de la rue. Cigarette entre mes lèvres, je sentais ses doigts glisser près de mon menton, retirant sans gêne aucune le bâtonnet de mes lèvres. Tournant légèrement la tête, je la regardais du coin de l’œil fumer ma clope. «
Tu cherches à m’allumer ? » demandais-je sans réfléchir, simplement quelques mots vite pensés, vite dits. Elle rigola, passant devant moi en quittant le trottoir pour marcher dans la rue. «
Peut-être bien ! Et si tu m’accompagnais à une soirée ? » J’haussais un sourcil, faisant un pas devant moi. «
Et pourquoi je le ferais ? » Habituellement, je sautais sur l’occasion. Plus jeune, j’étais souvent mis à l’écart à cause de mon apparence, mais depuis que j’avais atteint la vingtaine, que mon audace vibrait aisément dans ma gorge, on me portait une plus grande attention. «
Ça devrait te plaire. » Elle m’intriguait. Je décidais donc de la suivre, découvrant qu’elle travaillait comme serveuse. Je ne lui avais jamais porté de regard, la croisant plutôt lorsqu’elle venait chercher des assiettes aux passe plat. Sur le chemin, j’appris pas mal de truc, elle était là pour ses études, d’origine Française, elle cherchait à ouvrir plus d’une porte en étudiant à Londres. Je ne parlais pas trop de moi, de toute manière mon accent Américain brisait bien vite l’illusion du British. Je venais de la suivre jusque dans un immeuble, gravissant l’escalier étroit pour finalement toquer à la porte d’un logement où la musique résonnait à travers la porte. Ils nous furent quelques minutes d’attente avant que quelqu’un ne vienne nous ouvrir. Je me glissais à la suite la serveuse, laissant la personne qui nous avait ouvert fermer la porte. Bien vite, je me retrouvais pris dans le tourbillon des personnes m’entourant, passant d’un à l’autre comme une balle de tennis en plein match. «
Tu es américain ? », «
Pourquoi tu es à Londres ? », «
On m’a dit que tu travaillais comme chef, c’est vrai ? » C’était pas mal les mêmes questions que l’on me répétait. «
Frimeur. » Un simple mot qui m’avait fait relever mon regard vers une brunette qui me regardait, tournant les talons en buvant dans son verre alors que je venais à peine de croiser son regard. Elle avait brisé la conversation, m’arrêtant dans mes paroles expliquant pourquoi je me trouvais là. «
T’en fais pas, elle est simplement jalouse. » me murmurait-on à l’oreille avant que je ne continue de parler. J’avais cherché à revoir ladite fille, elle avait piqué ma curiosité, mais je n’avais pas croisé son chemin, finissant plutôt ma nuit avec la serveuse. Le soleil pas encore levé, j’avais quitté son appartement en douce, je ne m’éternisais jamais. Hors de question que je finisse avec une bague au doigt comme Trent, donc inutile que je donne de faux espoir. Les rayons frappaient l’horizon, alors que je me trouvais un endroit pour m’asseoir près de la Tamise. Je posais mon regard sur l’eau, allumant ma première clope du matin, ouvrant mon manteau pour profiter de ce moment de liberté. Je ne pouvais pas dire pourquoi, mais j’avais toujours apprécié ces moments, simple et évocateur. Je fermais un instant les yeux, laissant la prose caresser mon visage.
Each time a person passes by you and you say 'hello', imagine that person turning into a candle. The more positivity, love and light you reflect, the more light is mirrored your way. Sharing beautiful hellos is the quickest way to earn spiritual brownie points. You should start seeing hellos as small declarations of faith. Every time you say hello to a stranger, your heart acknowledges over and over again that we are all family.
Ouvrant un tiroir que je n’avais pas ouvert depuis ce qui me semblait être une éternité, je farfouillais dans l’espoir de trouver ce que je recherchais, mais je tombais sur un bijou. Une alliance. Jamais je ne l’avais vraiment mise à mon doigt, quelques heures ou tout au plus une journée. Je ne pouvais pas dire, mais si elle traînait dans le fond d’un tiroir c’était surtout que je ne lui portais aucun intérêt. Elle n’avait pas de valeur à mes yeux malgré la signification qu’elle avait. Je la fis tout de même tourner entre mes doigts pendant quelques instants, avant de la remettre à sa place dans le tiroir et de chercher ce que je recherchais à la base. Une vingtaine de minute plus tard, j’étais devant le vignoble. Les vignes à perte de vue, sortant de la voiture je refermais le bouton de mon veston, prenant la direction de l’établissement. Une voix se fit entendre et je baissais mes lunettes de soleil pour voir Avri arriver devant moi. «
Tu es en retard ! » J’haussais les épaules, passant près d’elle comme si elle ne m’avait pas interpelé. Quelques minutes, ce n’était pas la mer à boire ! «
Lowen, ils sont revenus sur l’offre. » Je me stoppais, me tournant tout en glissant mes lunettes dans la poche de mon veston. «
Pardon ? » Avri fit les quelques pas qui nous séparait, me regardant alors que j’attendais des explications. Je ne pouvais l’expliqué, depuis la première fois que j’avais rencontré cette femme, elle réussissait à me faire perdre la tête, et non d’une façon désirée. Loin de là. Elle avait un talent, je ne pouvais pas le nier même si je ne la complimentais que très rarement. On pouvait passer plus de temps à se dire nos quatre vérités au sein de la cuisine. Mais j’aimais ça, j’avais toujours aimé être entouré de gens qui avait de la réparti, qui ne se laisse pas écraser comme de vulgaires moucherons. On avait souvent des discussions endiablées, mais on se respectait tout du moins en tant que carriériste. Je n’avais pas hésité à la faire gravir les échelons et cette fois, je lui proposais d’être associé. Diriger autant de restaurant ainsi que le futur vignoble dont je voulais faire acquisition, je devais bien admettre que je ne pouvais plus faire tout cela seul. J’avais l’argent, là n’étais pas le problème, mais plus ma capacité à tout gérer. Trop sur la go, je ne pouvais pas réagir aussi rapidement sur un problème. C’est là qu’Avri arrivait dans l’équation. «
Ils ont ajouté un million de plus à leur offre. » En réponse je fis claquer ma langue contre mon palais, avant de reprendre la direction de l’immeuble central, celui que je voulais transformer en restaurant. «
Tu ne vas tout de même pas accepter ! Lowen où tu vas trouver cet argent ! » Je n’écoutais plus Avri, franchissant la porte je voyais mon avocat avec l’agent immobilier qui discutait ensemble. Le bruit des talons d’Avri se fit entendre derrière moi et sans lui apporter un regard de plus, je lâchais : «
On accepte. » Je l’entendais soupiré, mais je ne m’en formalisais pas, portant mon attention sur l’avocat qui semblait abasourdit. On échangeait quelque détail et je les laissais discuter entre eux. «
Qu’est-ce qui t’a pris ! » Je roulais mes yeux vers le ciel, avant de reporter mon regard vers elle. «
Je le veux et je l’aurai. » «
Arrête de me sortir ce baratin, ce n’est pas logique où tu vas trouver l’argent. On ne pouvait pas enchérir plus, on avait fait notre dernière offre ! Et puis, on devait être deux à prendre cette décision, c'est ça être associé ! » Je me sortais une clope, qu’elle me retirait des doigts bien avant que je puisse la glisser entre mes lèvres. «
Je te parles sérieusement ! Alors arrête de jouer à l’enfant et soit sérieux ! » «
Que veux-tu que je te dise… J’aurai qu’à hypothéquer le restaurant de Los Angeles. » Elle semblait outrée. «
T’es pas sérieux là ! » Je restais silencieux. «
Si t’es sérieux… T’es prêt à tout miser sur ça, au risque de tout perdre ! Mais t’es complètement fou. » «
Peut-être. Mais contrairement à toi, je sais qu’on arrivera à faire quelque chose de bien et cet argent on la retrouvera rapidement. » Je sortais une seconde clope, cette fois la glissant entre mes lèvres. C’était son tour d’être silencieuse. «
Un jour tu tomberas de haut Lowen. » Je laissais un sourire se former à la commissure de mes lèvres. Elle ne pouvait pas si bien dire…
As much money and life as you could want! The two things most human beings would choose above all - the trouble is, humans do have a knack of choosing precisely those things that are worst for them.
Déposant mon sac sur le bord de la porte, j’étais heureux d’être arrivé chez moi – tout du moins dans ma maison de Londres, j’avais l’impression d’avoir passé la semaine dans les aéroports et j’avais besoin d’un lit. Un endroit pour me reposer et récupérer le peu de sommeil dont j’avais besoin sans penser à tous ses décalages horaires. Tout du moins, c’est ce que je m’étais dit pendant le trajet en taxi, mais une fois la porte de ma demeure passée, c’est une toute autre envie qui me traversa. Me dirigeant vers ma chambre, j’ouvrais un tiroir en sortant un petit flacon rempli de poudreuse blanche et en un instant, je me retrouvais à faire une ligne sur ma table de chevet. Je ne pouvais pas expliquer cette addiction, je savais simplement que je l’avais et elle me permettait de survivre dans cette vie mouvementée. Reniflant, je sortais un joint pré-roulé pour l’allumer alors qu’on sonnait à ma porte. Embrasant mon joint, je me dirigeais vers la porte, je n’attendais personne tout comme personne ne savait que j’étais revenu. Une personne qui faisait du porte à porte ou bien une voisine. J’ouvrais la porte, mais la vision que je m’étais fait était bien loin de la réalité. Un colosse me regardait, il semblait trop grand et trop baraqué pour être réel ! «
Zimmer. » J’haussais un sourcil, il voulait que ce soit qui d’autre ? «
Ouais. » Avais-je à peine eut le temps de dire ce simple mot qu’il m’empoignait par le bras et bien que je tentasse de me défendre, je ne faisais pas le poids face à lui. Il me balançait à l’arrière d’une voiture où se trouvait un homme. «
Décidément, vous n’êtes pas un homme facile à trouver. » Je replaçais une mèche de cheveux, alors que l’homme faisait signe à son gorille de rouler. «
Ça dépend de qui me cherche. » répondais-je, bien que je susse que même là ce n’était pas toujours simple. Toujours en voyage, me promenant entre un restaurant et un autre, des pieds à terre un peu partout où j’avais un restaurant. «
Il aurait mieux valu que je ne vous recherche pas. Malheureusement, vous me devez de l’argent monsieur Zimmer. » Je tournais mon regard vers l’homme, il ne semblait pas enclin à la plaisanterie. «
Ah. » C’était tout ce que j’avais trouvé à dire, c’était assez pathétique en fait. Je faisais partie de ces gens qui gagne tout autant qu’il en dépense et pour cause, j’avais la manie de faire quelques paris. Des paris qui étaient bien plus gros qu’un simple millier de dollars. Parfois, je m’en sortais gagnant, mais bien d’autre fois, ce n’étais pas aussi simple. Le trajet, je ne l’avais pas vu venir ni comme la suite et c’est quelques heures plus tard qu’on me balançait devant chez moi. La drogue m’avait permis de prendre les coups, mais l’effet s’estompait et la douleur se faisait enfin sentir. Je m’empressais de prendre les arrangements pour trouver l’argent, je trafiquais les comptes pour qu’Avri ne remarque rien le temps que je rembourse le tout. J’écoutais ma boîte vocale pour une rare fois depuis des mois, et j’entendais la voix de Trent. Si j’étais indisposé par mes blessures, le simple fait qu’il me disait aller à Washington et tout un tas de charabia que je ne comprenais pas. Dans quelle merde il s’était mis ? Je bouclais mes valises, envoyant un mail à Avri pour qu’elle me retrouve à la capitale. C’était sans doute le meilleur moment pour tirer les vers du nez de Trent à propos de son passé et la meilleure couverture que j’avais c’était d’ouvrir un nouveau restaurant. Avec quel argent ? Ça restait à voir, mais j’avais toujours fait preuve d’inventivité !