You glad i'm back ? ✻ Noah

Seul, c’est ainsi que Jonas se senti une fois arrivé à l’aéroport Ronald-Reagan. Un sentiment qui l’accompagne depuis deux ans, alors qu’il a tout plaqué pour quitter la capitale et se créer une nouvelle vie. Fuir, c’est à peu près tout ce qu’il a trouvé à faire pour échapper à ses conneries. L’armée n’a jamais été une option pour lui et puisqu’il ressentait le besoin de faire le point dans sa vie, ça lui avait à ce moment-là semblé être la meilleure idée. Irréfléchi, peut-être, mais toujours préférable à un service militaire. Il n’a jamais eu l’étoffe de son père et qu’on lui dicte ce qu’il doit faire n’est pas une chose qui fonctionne pour lui. Jonas est de ceux qu’on peut qualifier d’électron libre. Et la liberté, il y a touché, pas seulement du bout des doigts, il l’a empoigné. S’exilant, cette liberté a fait parti de lui, ce qui a suffit à le resourcer, mais leur des responsabilités étant revenu, il a accepté de revenir. De refaire surface dans la vie de sa famille, de ses amis, de ces personnes qu’il a lâchement abandonné au profit de sa propre vie. Un geste purement égoïste, mais qu’il lui a fait le plus grand bien. Si son meilleur ami est le seul qui savait où Jonas se trouvait, il n’a pas repris contact avec lui, lui laissant tout simplement son appartement, sans savoir s’il reviendrait un jour. Alors qu’il attend un taxi, son regard se porte sur ce portable qu’il s’est acheté dans un petit shop de la Nouvelle-Orléans. Quelque chose de jetable, un forfait prépayé, un modèle flip comme il n’en a pas vu depuis tellement longtemps maintenant. C’est un peu tout ce qu’il a trouver à s’acheter comme il n’avait pas le réseau dans sa roulotte, une simple ligne de terre comme on en fait plus. Il a l’impression d’avoir vécu à une autre époque lorsqu’il ne vivait pas sur la plateforme, c’est pourquoi, il acceptait sans retenu tout contrat qu’on pouvait lui offrir. C’est son tour de monter dans un taxi, il balance son sac de sport sur la banquette à côté de lui. Il donne au chauffeur l’adresse de son ancien bloc appartement, celui où se trouve l’appartement qu’il a partagé avec Jazz, puis qu’il a laissé à Noah. Il ignore si son meilleur ami se trouve toujours à cet endroit, s’il n’a pas tout simplement déménagé. Qui trouvera-t-il là-bas ? Il l’ignore, mais il ne sait pas où aller d’autre. Il n’est pas prêt à confronter sa mère, sa famille et il ignore où en sont son entourage, ses amis. Il a simplement l’espoir que Noah ait gardé l’appartement. Le taxi s’arrête devant l’immeuble, rien ne semble avoir changé, mais cela n’est que façade. Le véhicule repart, le laissant seul devant l’immeuble. Relevant la tête, il regarde celui-ci, prenant une profonde inspiration, il s’engouffre dans celui-ci, gravit les marches jusqu’au dernier étage. Trois portes, deux marqués par les chiffres de logement et la troisième conduisant au toit. Se posant devant la porte, il regarde un moment les chiffres et la lettre inscrit sur celle-ci et il fini par pousser un soupir. Il ne peut pas rester là, il lui suffit de toquer et il sera fixé. Son poing se lève et il frappe trois petits coups. Les secondes s’écoulent et rien. Aucun bruit. Soufflant un coup, il regarde autour de lui. Où peut-il aller ? Il se sent étranger dans cette ville qui l’a vu grandir. Il se sent tout simplement étrange face à cette situation et s’il pensait que son retour était une bonne chose, maintenant il doute. Puisqu’il n’a rien de mieux à faire que de voir si son meilleur ami vit toujours là, il s’assoit dans un coin du pallier son sac de sport près de lui, sa casquette rabaissée pour cacher son regard, il croise les bras et attend, trouvant finalement le sommeil…

Le trajet. Le stress. L’anticipation. Tout cela ayant mené à une fatigue imprévue. Si Jonas s’est simplement posé dans le hall de l’étage où se trouve son ancien appartement, il n’a pas pensé un seul instant qu’il s’assoupirait ainsi. À peine ses yeux fermés, qu’il a tout simplement sombré dans les bras de Morphée. Le temps qu’il ait dormi, il ne saurait l’évaluer, tout ce qu’il sait c’est que même si le parquet est rigide, il reste confortable. La visière de sa casquette sur son regard, il n’a rien pour le prévenir que quelqu’un arrive sur le palier. On aurait pu le laisser là, le voir comme un simple sdf assez culoté pour squatter le dernier étage d’un immeuble privé. La voix masculine qui s’adresse à lui, il ne l’entend pas, trop loin dans ses songes. Pourtant, il ne rêve pas, trop épuisé pour rêver. C’est donc dans un sommeil noir qu’il se trouve. Un sommeil vide. Mais un sommeil apaisant, réparateur. Quelque chose qui peut le remettre sur pied s’il s’en donne la chance, mais tout ce qui l’attend, il l’anticipe et ça n’annonce rien de bon. Il le sait. Faire face à tout le monde ne risque pas d’être une chose aisée. Simon. Caitlin. Sam. Le seul qu’il sait avec qui se sera plus facile, c’est sans nul doute Noah. Pour la simple raison que lui sait, il l’a toujours su alors que tout le reste de son entourage ont tout ignoré. Il a su leur cacher ce choix avec pure égoïsme. Il n’a pas particulièrement d’excuse, même au contraire il n’en a aucune. En temps voulu, il sait tout de même qu’il trouvera les mots ou il leur offrira le plus immense des présents qu’il lui est possible d’acheter. Pour l’heure, il ne pense qu’à se trouver un toit sur sa tête. Il veut éviter de dormir à l’hôtel se serait un peu merdique et encore pire s’il doit débarquer chez sa mère en mode « Me revoilà ». Il souhaite que Noah soit toujours dans son ancien appartement, mais en vérité il n’en sait strictement rien et ça ne l’angoisse pas plus que cela. Pas plus que l’homme qui s’adresse à lui. C’est pourtant une voix familière, mais il se trouve si loin dans le néant qu’il n’y porte aucune attention. Jusqu’au moment où c’est tout simplement impossible de ne pas entendre. Brisant la limite du décibel, il fronce ses sourcils sous sa casquette. Une emprise, chaleureuse, forte autour de ses épaules et… une sensation humide sur sa joue. Rien à voir avec la langue d’un chien, c’est plutôt… Chaud. Baveux. Dégoûtant. Dans un réflexe, il repousse la chose qui l’emprisonne et sa main vient claquer la joue d’une personne. Si la voix de ladite personne avait détruit ses tympans, sa claque vient s’en doute en faire tout autant. Ouvrant ses yeux aux paupières lourdes, il papillonne un instant ses cils pour acclimater ses yeux à la lumière environnante et ainsi lui permettre de voir ce qui l’entoure. Devant lui se tient son meilleur ami. Ouvrant la bouche, il le dévisage. « Erk… » dit-il en essuyant sa joue. « Mais tu sautes sur tout le monde ma parole… » Il penche son regard. « Me dit pas que t’es en érection, sinon je repars illico ! » Un large sourire s’affiche sur ses lèvres, alors qu’il cherche à se relever affichant une grimace. En fait le plancher n’a rien de confortable ! « J’t’ai manqué ? »