We were lovers for the first time. | Deya #HOT

Elle quitta du regard la carte pour le regarder. Il détaillait le menu avec ce qui semblait être beaucoup d’attention. Mais elle, c’est lui qu’elle détaillait avec la même attention. « Les français ont des trucs encore plus sympa que nous. », elle répondait et tendait la main pour lui retirer doucement un petit bout de fil de sa barbe. Sûrement en provenance des linges de lit. « Des crêpes et des pains au chocolat et des croissants aussi! Du café, beaucoup de café. Peut-être même une demi baguette avec du fromage! », Quand on parlait nourriture, elle s’emportait à tous les coups. Ses doigts, eux, avaient retrouvé leur petit manège dans la barbe du jeune homme. Celui-là même qu’hier soir. Elle lâcha prise seulement pour attraper le téléphone de chevet et appeler le room service. L’interrogeant du regard pour savoir s’il désirait autre chose puisqu’au final, ce qu’elle venait de citer était sa sélection. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle avait dormi avec lui.  Encore une fois. Et que cette fois, il proposait même de petit-déjeuner ensemble. Chose qui était en soit bien loin de la dernière fois où il avait littéralement pris ses jambes à son cou. Et en réalité, c’était loin de lui déplaire. Elle appréciait sa présence.  Et  il était de bonne compagnie, elle ne s’en plaignait donc pas. Même si au final, ça la perturbait plus qu’autre chose. Surtout  après les événements de la veille. Son regard ne pouvait s’empêcher de vaciller entre ses lèvres et ses yeux. Et ça finirait tôt ou tard par devenir gênant...

Elle avait rajouté à sa commande, du beurre de cacahuète ainsi que quelques fruits.  Et bien qu’ils en aient, du beurre de cacahuète. Elle avait fait mine de lui faire croire à Derrick que ce n’était pas le cas. Ce serait une petite déception, une toute petite.  Juste le temps de le surprendre.  Agréablement, elle espérait. Elle avait hâte de voir sa tête quand il verrait sa friandise sur le plateau repas. Elle avait envie de lui faire plaisir. Elle ne se l’expliquait pas. En réalité, ce genre d’élan, elle ne les expliquait jamais. Si du beurre de cacahuète pouvait lui arracher un sourire alors c’était une raison suffisante pour lui obtenir ce qu’il désirait. Même s’il n’avait pas dit grand-chose sur le sujet, le simple fait de l’avoir évoquer était suffisant pour elle.  Le rouge lui montait aux joues et il était trop tard pour qu’elle puisse dévier le regard. Il avait remarqué qu’elle le regardait. Il l’avait attiré à lui avant qu’elle ne puisse envisager de se dérober de son emprise, encore une fois. A quoi bon se priver quand c’était aussi agréable? Elle osa jusqu’à poser sa tête sur son épaule, toujours en le regardant. Un petit sourire aux lèvres. « Oui, juste là... », elle leva l’index pour tracer timidement un trait imaginaire vers la commissure de ses lèvres. « Il y aurait quoi d’autres? », Elle se sentait brave, d’un coup.

Elle aimait le voir sourire. Elle ne saurait vraiment décrire exactement pourquoi. Ca lui faisait des papillons dans le ventre, à chaque fois. Il était beau quand il souriait. Enfin, beau, il l’était tout le temps mais quand il souriait, il l’était encore plus. Il semblait véritablement sincère à le faire de cette manière et elle aimait croire que c’était pour elle qu’il souriait mais elle n’irait pas jusque-là. Elle se contentait juste de croire que c’était elle qui l’amenait à le faire. Que s’il le faisait, c’était parce qu’il n’était à ce moment-là pas triste. Pas forcément heureux, non plus. Juste bien. Du moment, qu’elle parvenait quelque peu à le faire penser à autre chose que son ex-petite-amie et à leur séparation. Elle s’humectait les lèvres du bout de sa petite langue rose en observant attentivement le parcours qu’il faisait prendre à son doigt. La texture de ses lèvres était douce, veloutée et elle avait une fois encore envie d’y poser ses lèvres. Mais là n’était pas son rôle. Là, n’était pas sa place. A la place elle se mordillait la lèvre inférieure quand il déposa au creux de sa paume, un baiser. Il l’avait à peine effleuré mais elle sentait déjà cette familière chaleur qu’elle avait expérimentée la veille élire domicile dans son corps. Et elle la laissa prendre contrôle. Elle releva soudainement la tête pour remplacer sa paume de ses lèvres mais à la place, elle ne réussit qu’à cogner son front au sien. Elle porta sa main à sa tête en grimaçant, en s’empourprant. « Aïe... », elle n’avait plus que ça à dire. C’était humiliant. Au même moment, on toqua à la porte. Sauvée par le gong ?

Zoya était encore sous les couvertures en train de se frotter la tête. Honteuse. Elle avait gardé la tête baissée, incapable de soutenir le regard déçu brun. Elle avait essayé de l’embrasser et avait en plus de ça, lamentablement échoué à sa tentative. Y avait-il pire situation au monde? Apparemment, oui! Elle bondit hors du lit quand elle entendit la voix de son oncle. Son oncle! Nom de dieu. Son regard allait et venait entre les deux hommes présent dans la pièce et son visage n’aurait pu être plus rouge ou alors plus pâle. A dire vrai, elle sentait la chaleur inconfortable s’étendre jusqu’à la naissance de sa poitrine. « Bonjour, oncle Terry. », elle se décidait à dire.   L’homme balayait la pièce du regard, inspectant les poubelles, ouvrant la porte de la salle d’eau. Cookie en ressortait pour aller se frotter à la cuisse de Derrick. La traîtresse. C’était elle qui avait besoin de soutient! « On était en train de revoir nos textes... » elle dépannait pour expliquer la présence de Derrick ainsi qu’exprimer son sérieux envers son travail. Elle s’avançait vers son oncle, fébrilement. Évitant le regard de  Derrick pour ne pas éveiller les soupçons de son oncle. Elle le prit dans ses bras et comme d’habitude, il ne lui tendit pas vraiment son étreinte et abrégea même. Et comme d’habitude, elle était déçue mais elle ne disait rien. Elle tentait de sourire à la place. « Tu voulais... », Elle commençait mais il la coupait "C’était pour t’avertir que tu devrais tourner cette après-midi y’a scène nue et que je ne veux pas avoir de mauvais retour à ce sujet. Également que tu as un interview télévisé avec la chaîne française NT1 pour présenter le film.", il ne parlait pas de Derrick. Pourtant, il était le rôle principal. « Et Derrick,non? »,elle se surprenait à demander. Omettant de relever au sujet de la scène qu’elle redoutait le plus. Elle avait envie de fondre en larme sous ses couvertures. Blottie entre Cookie et Derrick... en parlant de prendre ses rêves pour la réalité... son regard brillant de larmes contenues se posait enfin dans celui du jeune homme. Elle avait honte qu’il assiste à ça.

La brunette se faisait toute petite en voyant son oncle la dépasser pour aller lui glisser quelques mots à l’oreille à Derrick. Des mots qu’il ne souhaitait visiblement pas partagé avec elle et pourtant, au vu de la manière dont Derrick la transperçait du regard, on aurait dit, que son oncle lui parlait d’elle.  Elle se sentait mis à nus et elle se sentait d’autant plus inconfortable. De trop. Elle avait l’impression d’être un voyeur, qu’elle ne devait pas être là. Elle alla donc, sans un mot de plus dans la salle de bain. Devant le large miroir, elle se dévêtit entièrement. Peu de personne l’avait déjà aperçu dans son plus simple appareil et la majorité était des filles. Elle se glissa sous la douche et elle avait beau frotter, rien n’y faisait. A l’idée de faire ce qu’elle allait faire cet après-midi, elle se sentait tellement sale. Elle finit par sortir de la douche, ses larmes se mêlaient aux gouttes d’eau. Elle s’enroula dans son baignoire de bain et entreprit de sortir après avoir pris soin de faire tarir ses larmes. Elle n’avait pas mis beaucoup de temps dans la salle de bain et son oncle était peut-être encore là. Il était hors de question qu’il la voit pleurer. Elle allait encore en entendre parler. Mais elle espérait même si elle n’avait pas le droit, même si elle avait déjà assez profité de sa présence. Elle espérait que Derrick soit encore là mais elle ne se faisait aucune illusion. Ça allait être Cookie et elle, c’était toujours comme ça que ça se terminait. Mais non, quand elle sorti de la salle d’eau, son oncle n’était plus là mais Cookie n’avait d’yeux que pour Derrick, qui n’était pas encore parti.  «J’espère qu’elle ne t’embête pas trop..», elle ne tenait pas à parler de ce qu’il venait de se passer ou encore ce qui s’était passé juste avant qu’on tape à la porte. Ce n’était décidément pas sa journée. Elle avait surement, dans la panique, bondi du pied gauche hors du lit.