Au refuge pour sans abris (Kaya).

Le refuge jusqu’alors plein à craquer, se vida progressivement, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que les différents bénévoles. Je n’avais jamais remarqué à quel point nous étions nombreux. Il y avait plusieurs personnes qui faisaient la cuisine, d’autre qui s’occupaient du service. Il y avait aussi la fille de la réception, sans oublier les gens qui étaient là pour le nettoyage. En tout, une dizaine de personnes. La pièce n’était pas très grande alors, oui, ça faisait beaucoup. Surtout, que, malheureusement, de nos jours, peut de gens étaient près à passer plusieurs heures dans ce genre d’endroit afin d’aider les plus démunis. Moi, je partais du principe qu’un jour, je pourrais très bien en avoir besoin, alors, je serais contente qu’on me tienne la main. Certes, je n’en étais pas là, mais on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Le futur n’est pas écrit et tout peut changer du jour au lendemain. J’aidais donc à ranger la salle, puis, après un bon coup de balais, lorsque tout fut propre, je rejoignit mon amie à la sortie. Celle-ci avait terminé quelques minutes avant moi. Elle me signala qu’elle se laissait guidé car elle ne connaissait pas le restaurant. « Pas de soucis ! ça me changera un peu de jouer les guides touristiques ! » dis-je, d’un ton jovial. Quoique, il m’arrivait très souvent de guider les patients à l’hôpital, car il y en avait toujours plusieurs par jour à se tromper d’étages ou de couloir. Il faut dire que le Memorial Hospital de Washington était très grand. Après, j’ignorais comment était les autres hôpitaux du pays car je n‘avais jamais quitter cette ville de ma vie. Je ne pouvais que le deviner. Et si j’en croyais les séries télévisées ; enfin quand j’avais le temps d’en regarder évidement ; alors ils étaient, eux aussi, très grands. Mais, là n’est pas le propos. Nous fîmes quelques pas sur le trottoir. « C’est juste en face ! Tu vois, c’est ce petit bâtiment qui ne paye pas de mine, juste à côté de Tiffany’s. » lui dis-je alors, en désignant l’établissement. Nous attendîmes que le feu passe au rouge pour pouvoir traversé et après encore quelques pas, je poussais la porte du petit restaurant. Ce dernier s’appelait, Chez Mario. Mario étant le prénom du propriétaire, un prénom, je suppose, très commun en Italie.

Le restaurant ne payait pas de mine, c’est certain, mais c’était le genre de restaurant ou tout le monde pouvait aller ; et par tout le monde je parlais des gens comme nous, celles et ceux qui ont parfois du mal à arrondir les fins de mois mais qui ne rechignent pas à se faire plaisir une fois de temps en temps. Bref, les prix étaient à la portée de toutes les bourses et ça faisait du bien. Certes, je n’y allait pas souvent, mais il faut le dire aussi, je n’avais guerre le temps. Depuis quelques temps, je m’interrogeais sur la possibilité d’exercer mon métier d’infirmière ailleurs qu’à l’hôpital. Ainsi, peut-être aurais-je plus de temps pour moi. Mais, je me connaissais par cœur, je savais qu’aller ailleurs ne me conviendrait pas. Je n’avais le temps de rien, mais, j’aimais travailler à l’hôpital. C’était aussi simple que ça. Mais, revenons-en à ce petit restaurant sans prétention que j’aimais temps et que j’allais faire découvrir à mon amie. A première vue, il semblait lui plaire. J’avais conscience que depuis l’extérieur, il n’avait pas l’air très attirant, mais il ne faut jamais s’arrêter à sa première impression, car, ainsi, on perd parfois de belles occasions de faire des découvertes intéressantes. Mais, encore une fois, j’ai bien conscience que tout le monde ne pense pas comme moi. Nous entrons donc à l’intérieur et mon amie me fait savoir que ça à l’air chouette. Ce à quoi je réponds par un simple sourire, ne voyant pas ce que je pourrais ajouté. Un serveur nous place à une table libre et nous donne le menu. Je le consulte machinalement, mais je connais déjà tous les plats. Pas pour y avoir gouter à tous, mais parce que j’ai déjà eut l’occasion de consulter cette carte à plusieurs reprises. Elle me demande alors ce que j’ai l’habitude de prendre. « J’ai bien envie de dire qu’ici tout est bon, mais je ne connais pas tout ! J’ai déjà gouter aux tagliatelles sauce champignons, à la Milanaise, à l’osso-buco et aux lasagnes de la mer. Je n’ai pas franchement de préférence, je me suis régaler à chaque fois ! » que je réponds avec conviction.

Je suis gourmande et j’aime manger de tout. Il n’y a pas beaucoup d’aliments que je déteste, mais pour autant, si je n’ai pas envie d’un truc pour X ou Y raison, je ne supporte pas que l’on me force à le manger. Un peu comme tout le monde, je suppose ! Bref, tout ça pour dire que je mange de tout et que je n’aime pas me cantonner à un seul et unique plat lorsque je vais dans un restaurant. J’ignore ce qu’il en est de mon amie, mais je sais que beaucoup de personnes préfèrent prendre toujours le même plat dans un même restaurant, parce qu’elles savent qu’il est bon et qu’elles ne seront pas déçue, j’imagine ? Oui, je ne vois pas quelle pourrait en être la raison à part ça. J’explique donc à la jeune femme quelques-uns des plats que j’ai déjà gouté et que j’ai trouve à mon goût. Evidemment, je n’ai pas tout dit. D’une part parce que je n’ai pas tout gouté et d’autre part, parce que ça serait sans doute trop long. Mais toutes les personnes que je connais et qui sont déjà venu ici sont d’accord avec moi pour dire que c’est très bon, qu’importe le plat choisit. Je me doute donc qu’elle ne sera pas déçue même si je ne peux pas en être certaine, car je ne connais pas tout de ses goûts. « C’est difficile de faire un choix, je l’admet, surtout avec les odeurs de cuisine ! » que je réponds, toujours du même ton joyeux. Les odeurs de cuisine venaient en effet jusqu’à nous, nous ouvrant l’appétit. On dit que l’appétit vient en mangeant et même si je suis plutôt d’accord avec ce proverbe, j’ajouterais qu’il vient aussi en sentant. Ça sent bon, du coup, forcément, ça donne faim, n’est-ce pas ? Enfin mi, c’est ainsi que je vois les choses. Mon amie reprit la parole pour me dire que les raviolis au fromage et à la sauce tomate l’intéressait. « Très bon choix ! » lui réponds-je, tout en me replongeant dans la carte. J’étais toujours en pleines réflexion, mais je dois dire que les lasagnes à la forestière me tentaient bien.

Elle semblait d’accord avec moi en ce qui concerne les odeurs de cuisine. Enfin, cela n’aidait pas vraiment à faire un choix parmi tous les plats qui était proposés. J’allais donc faire ce que je fais toujours en ce genre de cas, prendre tout simplement le premier de la liste, comme si je n’avais pas pris le temps de lire la carte des plats dans sa globalité. De toute façon, pour avoir manger plusieurs fois dans ce restaurant, je savais que je ne ferais pas d’erreur en me laissant guider par le hasard. Après tout, ne dis-t ‘on pas qu’il fait parfois bien les choses ? Moi, en tout cas, c’est ce que je me dis tout le temps ! La jeune femme m’indique ensuite qu’elle compte boire un verre de vin avec son plat et que, si je le souhaites, nous pouvons prendre une bouteille pour deux. « C’est une bonne idée ! » avouais-je alors, approuvant ses paroles. J’avais, de toute façon, l’intention de prendre un verre moi aussi, alors qu’on partage une bouteille était effectivement une très bonne idée. D’autant plus que les prix n’étaient pas exorbitant dans ce restaurant. Il n’y avait donc pas à hésiter longtemps sur la question. Restait à faire un choix. J’avais une préférence pour le vin blanc, mais, du rouge, c’était également une très bonne idée. A dire vrai, je l’ignorais. Je n’y connaissais rien. On pouvais me questionner à loisir sur la bouffe et plus encore sûr les desserts à base de chocolat, mais sur le vin, c’était comme sur les choses à voir en ville, j’étais une inculte. A dire vrai, au travail, on ne me demandais pas de m’y connaitre en vin, pas plus qu’on me demandais de connaitre Washington sur le bout des doigts, alors quelle importance que je ne connaisse pas plus loin que le bout de ma rue ?

Si mes parents sont passionnés par l’œnologie ; une passion qu’ils ont transmis à leur nièce adorée, ma cousine Chloe ; c’est loin d’être mon cas. Sur ce point, je suis ignorante et même pire encore, je suis une inculte. Je sais boire du vin, quand on m’en sert un verre ou que l’on m’offre une bouteille, mais ça s’arrête là. Oui, je sais que suivant le plat qu’on propose, il faudra choisir un vin en particulier. On ne marie pas le poisson comme on marie les pâtes. Oui, ça, je le sais. Mais, c’est bien la seule chose que je sais en ce domaine. Comme je viens si bien de le dire, je suis une inculte. Au grand dam de mes parents qui ne manquent pas une occasion de le rappeler à mon bon souvenir ; comme si j’allais oublier ce détail ! Et, entre nous, il n’y a pas qu’en ce qui concerne le vin que je suis une inculte. Oui, je suis douée dans mon travail, sans vouloir m’en vanter, mais c’est bien le seul domaine ou je suis douée. Si vous vous souvenez de Bridget Jones, vous devez sans doute connaitre « son don » pour la cuisine, la soupe bleue et tout le toutim, et bien c’est précisément le genre de chose que je ferais pour mes invités. Si, si, je vous jure ! Voilà pourquoi, lorsque mon amie me propose de partager une bouteille de vin, j’accepte mais sans en dire plus. Tout simplement parce que je ne sais pas avec quoi marier des pâtes. Je me dis que peut-être elle s’y connait ou qu’elle n’y verra que du feu, bref, je me dis qu’elle peut très bien choisir, je lui fais confiance. De toute façon, du vin, ça reste du vin, non ? « Pour être tout à fait franche, je n’y connais rien du tout ! » avouais-je quand elle m’indique en avoir trouver un qui passe bien avec des pâtes. Je comptais prendre les pennes au poulet, donc j’imagine que c’est du pareil au même. Elle évoque ensuite le vin de la maison, qui s’accorde avec tout et qui semble plus abordable. Je grimace, désolée. « Je suis un peu à sec ce mois-ci, alors, je t’avouerais qu’un petit vin maison me conviendrais mieux ! » dis-je, mal à l’aise. L’argent, c’est toujours un sujet délicat, mais c’est comme ça. Être infirmière, ça ne rapporte pas des milles et des cents. Si on fait se métier, c’est par passion, pas pour se faire du fric !