Au refuge pour sans abris (Kaya).

Ma question pouvait paraitre idiote, mais je n’étais pas certaine d’avoir bien saisi ses propos, c’est pourquoi j’avais reformuler, dans le but de comprendre si j’avais bien compris ce dont elle parlait. C’était le cas, par chance. Au moins, je ne passerais pas pour une idiote. Pas ce soir en tout cas. Je remarquais bien vite en observant le visage de mon amie, qu’elle ne s’attendait pas à ce que je ne saisisse pas tout de suite ce dont elle parlait, mais ce n’était pas bien grave. Enfin, pour moi, ça n’avait vraiment rien de grave. Nous ne venions pas du même monde, et après ? on pouvait tout de même bien s’entendre, malgré ça. Je voyais les choses comme ça en tout cas. « Je vois ! » répondis-je alors qu’elle m’indiquait que j’avais plus ou moins bien compris de quoi il retournait. Elle ne semblait pas ravie de me dire que j’avais vu juste et je ne savais pas quoi penser. Espérait-elle que je sois du même monde qu’elle ? Je l’ignore. Elle n’en donnait pas l’impression en tout cas. Elle reprit la parole pour mieux décrire cet univers et j’étouffais une grimace. Vêtements chics, nourriture pas assez abondante, faire la conversation à des gens que je ne connais pas, … Ce n’était vraiment pas pour moi ! De toute façon, il n’y a qu’à me regarder pour s’en convaincre. Jean déchiré au genou, sweat shirt, cheveux indomptables et aux pieds, une paire de converses roses, on ne pouvait difficilement faire plus éloigné. Je n’avais pas ma place dans ce genre de soirée et je n’en voulais pas, de toute manière. Je ne suis pas vénale, l’argent ne m’intéresse pas. J’ai ce qu’il faut pour vivre et même si parfois ; souvent même ; les fins de moi sont délicates, j’arrive tout de même à m’en sortir. « Tu as raison, ce n’est pas pour moi. Lorsque je suis arrivée à l’hôpital, il y a quelques années, il y a eut une soirée de ce genre. Je n’ai pas aimer du tout ! » que je réponds. Je n’ajoute pas que pour l’occasion, j’avais du m’acheter une robe élégante et des escarpins à talon. Une tenue qui moisie dans mon dressing, depuis tout ce temps, car je ne l’ai jamais reporter.