We were lovers for the first time. | Deya #HOT

Elle avait chaud mais pas désagréablement chaud. De chaleur et de douceur, elle en était étreinte. Elle n’avait pas aussi bien dormi depuis un moment. Enfin, depuis la dernière fois qu’elle avait dormie avec quelqu’un. Donc avec Derrick. C’est-à-dire, il n’y a pas si longtemps que ça finalement.  Mais c’était agréable, très agréable, même. Elle sentait un bras en travers de son ventre. Une large présence qui épousait ses formes derrière elle. Elle dormait avec quelqu’un ? Elle ouvrait un œil, puis l’autre, testant la luminosité. Qui était bien entendue aveuglante, déjà. Trop vive pour son pauvre cerveau endormie. Elle sentait les débuts d’une méchante gueule de bois pointer le bout son nez. Sa main était sur celle de la personne qui dormait avec elle. Derrick. Elle dormait encore une fois avec lui et les souvenirs de la veille remontaient doucement à la surface. Sa proposition à l’équipe de tournage d’aller faire un tour à la Tour Eiffel, le soir de la Saint-Valentin. Proposition qui avait été purement ignorée et son désir de quand même s’y rendre, seule, puisqu’il le fallait. Elle se souvenait être tombée sur Derrick au bar de l’hôtel et la manière dont ils avaient fini la soirée à descendre quelques verres et à discuter d’amour. Entre autre confessions. Elle se souvenait de leur baiser. Des caresses aussi.  « Oh...mon dieu... », Elle portait ses doigts à ses lèvres, dont elle traçait bêtement le contour. Les yeux écarquillés et le rouge aux joues. Il embrassait tellement bien… Non. Si…si.

La main sur son ventre était à présent sur sa peau nue. Ses doigts sur sa chaire déclenchant en elle une sorte de réaction en chaîne. Un effet boule de neige. Château de carte. Et elle arrivait à se justifier ce baiser qu’ils avaient échangé, ces caresses partagés. Son contact avait ce genre d’effet sur elle. Electrisant, addictif. Elle sursauta légèrement en entendant la voix du jeune homme. Son cœur de bon matin démarrant sa course folle. Elle enlevait tout doucement sa main de la sienne le temps de se donner contenance mais  avec si peu d’espace séparant leurs deux corps, c’était plus une illusion qu’autre chose. Mais elle n’était pas non plus prête à se priver complètement du confort que cette proximité lui offrait. « Bien...dormi? », sa voix était toute petite, légèrement enrouée. Elle marchait sur des œufs, visiblement. Elle ne savait pas encore quoi pensé de la soirée, si au moins il s’en souvenait de quoi que ce soit cette fois-ci. S’il se souvenait l’avoir embrasser, s’il se souvenait de ce qu’ils avaient pu échangés hier soir. Des aveux qu’il avait pu lui faire concernant sa récente peine de cœur. De sa langue caressant la sienne tout de même. Elle n’avait pas envie qu’il oublie même si ça aurait probablement été plus simple à gérer. Elle s’en souvenait et elle voulait qu’il s’en souvienne aussi. Après tout, c’était lui qui avait voulu l’embrasser. Il était bourré et elle aussi. Elle savait que ça ne voulait probablement rien dire et pourtant, elle n’avait jamais pris l’habitude d’embrasser des hommes même bourrée comme un coin. Au moins, ce matin, il n’avait pas filé avant que le jour se lève. La vie était faite de petites victoires.

Elle laissa échapper une petite plainte au soudain manque de contact. C’était le genre de chose qu’on ne réalisait pas manquer jusqu’au moment même où on venait à la perdre. Elle ne bougeait pas, attendant de tester la température afin de s’adapter. Il lui répondait normalement. Il ne semblait pas vouloir prendre ses jambes à son cou, cette fois. Est-ce qu’elle avait bien dormi? « Comme un bébé. », c’était plutôt honnête. Peut-être trop. Dans le but de se donner contenance, encore une fois, elle cherchait à s’occuper. Si elle avait bien dormi à présent, elle était loin d’être totalement à son aise. Elle récupéra son téléphone portable sous son oreiller pour voir quel heure est-ce qu’il pouvait bien être. Si le soleil éclairait déjà autant la chambre, ce n’était pas vraiment bon signe. Il était 11h34. « Oh non!!!! », ils ne s’étaient pas réveillés. Les réveils! Elle avait pourtant souvenir de les avoir mis mais pas celui de l’avoir entendus. La belle avait déjà soulevé les draps pour bondir hors du lit. Sans prendre la peine de regarder ses messages qui disaient pourtant qu’il y avait eu une modification des plannings et qu’ils n’étaient pas attendus avant 15h30. « On s’est pas réveillé!! », c’était même un euphémisme de se dire qu’elle paniquait totalement.

Ça ne lui arrivait jamais. Elle n’était jamais en retard et ne manquait jamais un jour de travail. Jamais de la vie. Même quand elle était malade au plus haut point et était au plus bas. Elle ne se le permettait pas, jamais. Alors là... Elle n’avait aucune raison d’être en retard ou absence, aucune ! C’était le genre de chose simple qui lui tenait pourtant tellement à cœur. Elle allait juste finir par fondre en larme, elle le sentait. Dans sa poitrine son cœur se contracter avec douleur, dans son ventre, une boule. Ce n’était juste pas possible. Elle ne manquait pas de jour et n’était pas en retard. Ce n’était pas possible. Inadmissible. Elle allait s’en aller s’enfermer dans la salle de bain pour se préparer et renifler ses larmes sous sa douche quand Derrick lui prit la main. Elle s’était arrêté et avait levé les yeux vers les siens. Ses yeux brillants de larmes et de surprise.  Il lui disait que rien de pressait. « Il est 11h passé! On devait y être pour 9h30! Oui, ça presse! », elle commença à retirer sa main de la sienne, agacée qu’il reste aussi calme alors que la situation ne s’y prêtait pas. Pas pour elle en tout cas. « Et je ne sais pas pour les bébés mais au moins, eux, n’ont pas d’engagement à tenir.. », elle imaginait déjà le sermon de son oncle et les larmes menaçaient un peu plus de déborder de sur joues. Ce n’était pas le genre de chose qui lui arrivait. Qu’elle se permettait. Et encore moins une chose que Terrence Bishop acceptait venant de sa part…

Occupée à prendre le téléphone de Derrick pour confirmer ce qu’il venait de lui apprendre. Elle était encore en train de parcourir le message quand elle se retrouva de nouveau dans le lit. Et elle lui tombe dans les bras sans trop pouvoir protester. Elle n’en avait pas envie non plus. De protester.  Après cette petite frayeur, cette tendresse était la bienvenue. Même si après ce qui s’était passé hier soir, elle n’était pas vraiment conseillée. Il la perdait. Elle ne savait pas ce qu’il attendait réellement d’elle. Mais elle était heureuse de pouvoir l’aider à se sentir mieux. La rupture dont il lui avait parlé hier soir semblait réellement l’avoir blessé. Et Zoya n’avait jamais aimé voir les gens être triste. Pas quand elle pouvait faire quelque chose d’aussi simple pour lui être d’une quelconque manière utile. Elle lui sourit doucement, libérant d’un soupire l’angoisse qui l’avait poussée hors de la chaleur du lit. Elle se décalait légèrement, remontait son coussin après l’avoir légèrement gonflé et s’adossait à la tête de lit. Elle prit ensuite le menu sur sa table de chevet et se rapprocha finalement, un peu plus de lui afin qu’ils puissent jeter un œil ensemble à la sélection proposé par les cuisines de l’hôtel.  « Qu’est ce qui te fait envie? », pour sa part, elle mourrait de faim et absolument toute la carte lui irait très bien.