LOTERIE ✻ i want the fairy tale /w Elena & Alicia

Depuis l’enfance, j’étais toujours bien entourée. Enfin, « bien » est un bien grand mot. Disons que je n’avais pas l’habitude d’être seule. Enfant, j’avais ma famille, mes copines de l’école primaire. Puis, il y a eu la mort de maman et tout à changer. Les autres enfants venaient vers moi parce qu’ils me prenaient pour une bête curieuse. La petite blonde qui n’avait plus de maman. Alors, je suis devenue méchante. Teigneuse même. Une salle gosse qui se servaient des autres pour obtenir ce qu’elle voulait. Au départ, c’était des jouets, de bonnes notes, la meilleure part de gâteau. Puis, ensuite, en grandissant, c’était des fringues, des garçons. Naturellement, toujours des bonnes notes. Je marchait sur les autre pour obtenir ce que je voulais. Et le pire, c’est que, malgré cette attendue désastreuse que je pouvais avoir, je n’étais jamais seule. J’ai longtemps cru que c’était de la loyauté mais en réalité, les gens avaient simplement peur de moi, et de ce que pourrais dire ou faire. Car, à seize ans, c’était moi la Reine du bahut, celle qui faisait et défaisait les réputations juste pour mon bon plaisir. Mais, par chance, je n’étais plus cette fille-là. J’avais grandie, tout simplement. Murie. J’étais devenue une adulte et même si je n’étais pas encore totalement responsable, j’étais devenue quelqu’un de bien. Enfin, je l’espérait. Quoiqu’il en soit, je n’avais pas perdu mes habitudes et je détestais être seule. C’est pour cette raison que j’étais venue vers cette jeune fille, pourtant plus jeune que moi. Il faisait droit. C’était épouvantable. Mais, vu comme j’étais habillée pour mon manteau, ça n’avait rien de surprenant ! Mon sens de la mode était tellement aiguisé que j’étais prête à mourir de froid plutôt que de porter des vêtements chauds et déformés. « Je suis youtubeuse ! » répondis-je à l’adolescente. « Et toi ? » demandais-je, à mon tour. Je ne voulais pas prendre le risque de lui demander si elle était encore au lycée, car après tout, elle pouvait très bien paraitre plus jeune que son âge.

Ma chaine fonctionnait bien, mais pas au point que l’on me reconnaisse dans la rue. D’une certaine façon, tant mieux. A seize ans, j’avais des rêves de gloire, mais je crois que nous sommes tous passer par là, hein ? Mes rêves de célébrité, je les avait très vite oublier lorsque j’avais compris que c’était loin d’être une partie de plaisir. C’est vrai quoi, comment peut-on supporter de ne pas pouvoir entrer dans une boutique sans déclencher une émeute ? Pas une émeute au sens strict ou on l’entends, mais dans le sens ou les gens deviennent historique dès qu’ils vous aperçoive ! Non, la célébrité, ce n’est pas pour moi. Je crois que le seul avantage qu’il y a à être célèbre, c’est l’argent. C’est mieux que rien, mais ce n’est sans doute pas le plus important. Et puis, c’est moi, Elena Braxton, probablement la fille la plus matérialiste de cette ville qui dit ça. Comme quoi, tout arrive n’est-ce pas ! Comme la jeune fille me demande ce que je fais dans la vie, je lui indique être Youtubeuse, ce qui semble l’impressionner. Je ne pensais pas pouvoir faire ce genre d’effet sur les gens. Lorsque j’étais adolescente, j’aurais adorer ça, aujourd’hui, ça me faisait rire. Ça me touchais, bien sûr, mais ça me faisait d’avantage rire. « E. Butterflies » lui répondis-je, comme elle me demandait de quelle chaine il s’agissait. Je lui avais également poser la question, comme n’importe qui l’aurait fait, même si j’avais de gros doute sur la réponse, mais, j’avais vu juste, elle était encore au lycée. « J’ai détesté cette période ! » lui dis-je alors. Je ne voulais pas avoir l’air de me plaindre, mais c’était vrai, j’avais haïs le lycée. J’étais populaire, j’avais pourtant tout ce que je voulais ; et par là je voulais dire tous les mecs que je voulais ; mais je n’avais pas été heureuse pour autant. Et bien sûr, ce n’est que maintenant que c’est passé que j’en prends conscience. A l’époque, je ne m’en rendais pas compte et je pensais que c’était ça, le bonheur. Être admirer de tous alors qu’en réalité ils me détestaient, ou me craignaient. Pour beaucoup, c’était les deux à la fois.

Ma chaine YouTube marchait plutôt bien. Ce n’était certainement pas la plus populaire, mais je me faisais un peu d’argent. Pas de quoi monter un empire ; loin de là ; mais suffisamment pour ne plus entendre mon abruti de frangin râler parce que papa me paye mon forfait téléphonique et l’assurance de ma voiture. Je sais qu’il n’a pas tort, à vingt-quatre ans, je devrais être autonome et ne plus vivre au crochet de mon père, mais ce n’est pas facile de savoir ce que l’on veut faire dans la vie. Et moi, je n’avais pas envie de passer quatre années supplémentaires dans les devoirs et les bouquins. Mais, que mon frère se rassure, en septembre prochain, j’aurais un travail. Certes, en alternance, mais ça payera mieux que ma chaine. Et puis, peut-être même que dans quelques temps, je pourrais avoir un logement à moi. Et là, Ethan n’aura plus son mot à dire. J’adore mon frère, mais franchement, ce qu’il peut me gonfler quand il agit comme ça, à tout analyser, critiquer. Quand je discute avec lui, j’ai parfois l’impression d’être dans un épisode de Dawson, avec mon frère dans le rôle principal. Et croyez-moi, c’est d’un chiant ! J’en viens ensuite à demander à la jeune fille ce qu’elle fait dans la vie et elle m’indique être encore au lycée. Je finis par avouer que j’ai détesté cette période. Je ne la connais pas très bien et il est vrai que j’ai toujours eu beaucoup plus de facilité à discuter avec les hommes qu’avec les femmes. L’amitié, c’est quelque chose d’un genre nouveau pour moi. Surtout avec une autre nana. Je ne sais pas, mais je me suis toujours méfier des filles. C’était plus facile pour moi de me servir d’elles que d’être réellement leur amie. Et puis, dans le fond, elles voulaient la même chose que moi : être populaire. Leur moyen d’y parvenir était juste différent du mien. Elle acceptaient mes critiques et ma méchanceté gratuite parce que c’était le seul moyen pour elles d’y accéder. « J’aimais être populaire. Mais, c’est comme tout, ça ne dure pas ! » dis-je alors. J’ignore pourquoi je le disais, mais je le disais, c’est tout.

Je ne sais vraiment pas pourquoi est-ce que j’avais fait cette précision à Alicia. A dire vrai, je l’avais plus dit à moi-même qu’à son intention, tout simplement parce que c’était sans rapport. Etais-je nostalgique de cette époque ? Peut-être un peu. Oui, j’avais dis que j’avais détesté, parce que, avec du recul, je savais bien que les gens que je fréquentais à l’époque n’étaient pas mes amis, je leur faisais peur. Ils restaient avec moi pour les mêmes raisons que j’étais sortie avec Yohann en ce temps-là, pour accéder à la popularité. Et c’est moche, j’en avais bien conscience. Voilà pourquoi je disais avoir aimé être populaire, bien que ça ne durait pas. Parce que c’était la vérité. L’adolescence ne dure pas. Les années lycées ne sont qu’un rapide passage dans une vie, à peine le temps de le dire que c’est déjà la fin. Et une fois propulsée dans le monde des adultes et leurs soucis quotidiens, la popularité n’existe plus ; sauf pour les célébrités. Mais, je ne suis pas une célébrité et, je ne le serais sans doute jamais. Je donne l’impression d’être une « vielle », alors que je n’ai que 24 ans, mais c’est la vérité. Au lycée, on se croit invincible, on croit que l’on fréquentera les même personnes toute notre vie. Pour certains, c’est vrai, mais pas pour tout le monde. Et moi, je fais partie de cette deuxième catégorie de personnes, celles qui n’ont pas garder le même cercle d’amis, celles qui se sont fait d’autres amis. Alors oui, j’étais populaire et je ne le suis plus. Et pour tout vous dire, même si je suis nostalgique de cette époque, ça ne me manque pas du tout. J’ai changé et j’en suis fière. « Ouais, j’ai fais ça moi aussi. C’est ce qui m’a permis de faire partie de l’élite ! J’étais une vraie teigne ! » avouais-je, encore une fois, plus pour moi-même qu’à son attention. A bien y réfléchir, son ne m’étais pas inconnu. Mon meilleur ami m’avait parler d’une Alicia, mais elle n’a sans doute pas le monopole du prénom, tout comme moi, je n’avais pas le monopole de mon propre prénom. Ce n’était sans doute pas de la même fille qu’il s’agissait. Mais il faut avouer que si c’était le cas ça serait une drôle de coïncidence !

« Si je pouvais tout changer, moi non plus, je n’aurais pas voulu en faire partie ! » avouais-je. Et dans le fond, même si je donnais cette impression du contraire, c’était la vérité. Être populaire, c’est éphémère, ça ne dure pas. Ce n’est pas fait pour durer. C’est comme le lycée, ce n’est qu’une très courte période dans une vie humaine. Evidemment, à l’époque, je n’aurais jamais tenu ce genre de discours parce que je voulais absolument tout faire pour faire partie de l’élite, pour être celle que tout le monde voulait dans sa bande d’amis, quitte à tout écrasé sur mon passage. Je regrettais cette période, mais elle ne me manquait pas. Parce que justement, dès lors ou j’avais refermé derrière moi, la porte de mon casier pour la toute dernière fois, tout c’était terminé. J’avais trouvé ça brutal, alors que justement, ce n’était qu’une très courte période de ma vie. Et qu’il me restait encore tout à découvrir. La vie ne s’arrête pas aux portes du lycée, mais ça, je ne l’avais compris qu’en le quittant pour toujours. Ça m’avait fait mal, mais avec le recul, je me rendais bien compte que cette période ne m’avait pas rendue heureuse. Que tout n’avait été que mensonge et que j’en avais été la première instigatrice, parce que j’étais mal comporter. J’avais fais du mal à beaucoup de gens et pour ça, j’en éprouverais toujours des remords. « J’ai l’impression que ça vas bientôt commencer ! » repris-je alors. Je disais ça, car il n’y avait plus beaucoup de mouvements autours de nous et que les conversations se tarissaient. Mais, de là ou je me trouvais, je ne pouvais pas en être complètement certaine, car j’ignorais depuis quel endroit du parc, le film était projeter.