Reasons to love you. Ft. Rhett

Elle lève la tête pour le regarder et un rire sans joie s’échappe d’entre ses lèvres. Il se voile la face, clairement. La belle brune desserre quelques son étreinte et elle sait qu’elle ne devrait pas. Mais il se berce d’illusions et elle en a plus qu’assez d’être la plus raisonnable des deux. A croire que ça lui plaisait de briser de briser les espoirs de chacun. A croire qu'elle était bien la seule à voir que toute cette histoire n'avait aucun avenir. « Alors ça t’importe pas que je vais me faire sauter par tous tes collègues pendant leur pauses dej? », elle se détache de lui, ses bras retombant mollement le long de son corps. Sa langue se délie de sa propre volonté, articulant certaine chose qu'elle ne devrait pas prononcer. Maureen n'a jamais parlé de ce genre de détails avec lui et même s'il n'a fait que deviner, l'entendre, c'était toujours autre chose. Maureen ne savait pas ce qu'elle cherchait à faire exactement. Elle avait juste besoin qu'on arrête de lui mettre sous le nez, une chose auquel, elle n'avait plus droit. « Qu’ils me lèchent et foutent leurs bites dans la chatte? », elle va trop loin, elle le sait. Une alarme bourdonne dans sa tête, une voix la supplie d’arrêter. « Nous sommes obligé de mettre un stop. Sors de ton monde de bisounours deux secondes. Seulement le temps de t’en rendre compte! Rien de bon ne peut en ressortir. Je te pensais assez intelligent au moins pour le savoir. Mais si tu l’étais, tu aurais su que tu es tout ce dont j’ai besoin! », elle lui tourne le dos, elle peut pas continuer à le regarder après tout ce qu’elle vient de lui dire. « Mais je ne peux pas penser qu’à moi. », ses besoins, ses envies passeront toujours en dernier.

Non, elle veut pas! Elle court après lui,agrippe son bras pour le tirer en arrière et ferme la porte alors qu’il l’avait à peine ouverte. “Non.”, elle lui dit simplement. Maureen ne veut pas qu'il rende les armes, qu'il l'abandonne. Elle ne peut pas le perdre, elle perdrait tout repère. Elle perdrait pied. La seule chose qu’elle a pour elle même si ce n'est pas réellement pas le cas et qu'elle aussi se berce d'illusions. La seule personne qui l’a connaisse et qui tienne à elle malgré tout. Mau a beau le repousser de toute ses forces, essayer de lui faire entendre raison. De le faire réaliser à quel point est-ce que ses mots, au bout du compte, seront vide de sens. Il a parlé d’amour. Du fait qu’il aurait pu tout accepter et elle comprend encore une fois à quel point est-ce  qu’il l’aime et elle s’en sert parce qu’elle l’aime, elle aussi. Qu’elle ne veut pas le perdre, ne peut pas, plus jamais. Elle devrait le laisser partir. Parce qu’elle lui a donné toutes les bonne raisons de le faire. Parce qu'elle sait ce qu'ils risquent tous les deux à jouer à ce jeu. Les jeux d'amour sont toujours mortel. Mais elle peut pas. Elle ne peut juste pas.  “Si tu m’aimes, fais pas ça!”, elle n’a pas de scrupule à lui dire de telles choses parce qu’au pied du mur, elle désespère. Mais s'il l'aime, il ne peut pas renoncer à elle. Elle sait qu'elle peut pas.

Il a sûrement raison, il dit peut être vrai. Mais elle ne saurait le laisser partir même si elle le voulait. A cet homme, elle y tient. Cet homme, elle l’aime. Mais cet homme est le seul à pouvoir lui faire du mal et elle s’en protège. Tellement que c’est à lui qu’elle finit par en faire. Du mal. Elle le repousse, l’attire. Encore et encore entre ses griffes. Elle devrait le laisser partir. Sa raison lui dit qu’elle devrait mais elle peut pas, elle veut pas. Son cœur ne veut pas. On dit toujours que le cœur a ses raison que même la raison ignore. Et aujourd'hui, cette expression semblait prendre tout son sens. Maureen avait toutes les raisons du monde de laisser partir Rhett mais son cœur, lui, avaient les siens pour s'accrocher de toute ses forces à cet homme. Il était la chose qu'elle ne voudrait jamais que pour elle-même même si elle savait qu'elle avait perdu ce droit depuis longtemps. Elle n'avait absolument rien à lui offrir. Rien, mis à part cette souffrance qu'il l'a laissé entrevoir. Mais elle a toujours été tellement égoïste. Son amour pour lui n'a jamais fait qu'accroitre ce trait de sa personnalité. « Tu crois que c’est si simple? » Elle le pousse jusqu’à ce qu’il ne puisse plus reculer. Coincé entre la porte et elle. « Tu crois qu’il me suffit simplement de choisir entre l’option A ou B? Tu crois que je peux me contenter d’un semblant de vie commune? Mais t’y es pas du tout si tu penses que je peux choisir de te laisser partir! », ses mains agrippent sa chemise. « J’ai pas de solution miracle. Quand ta mère me dit qu’elle me voyait finir avec toi, ça me fait mal! Parce que je sais qu’un jour, tu finiras par te réveiller. Qu’un jour, tu seras celui qui finira par me rejeter. », parce que c'était inévitable. Si elle avait toute les raisons de le laisser partir et choisissait de ne pas le faire. Rhett finira tôt ou tard par réaliser que ce qui la sépare d'elle est bien plus important que tout le reste. Il réalisera tôt ou tard qu'elle n'en vaut pas la peine.

De sa propre volonté, sa paume s’écrase sur la joue du jeune homme. Mais elle ne s’arrête pas là, ses poings martèlent son torse. Il l'accuse de toute foutre en l'air, il ose l'accuser d'être la raison pour laquelle leur amour s'étouffe dans l'oeuf. Pourtant c'était lui qui avouait être stupide d'être tombé pour elle, une pute. Une pute. Bordel, il n'avait que de belles paroles à la bouche, de belles promesses. Ce n'étaient visiblement que conneries. Mais elle ne dit pas un mot de plus. Il a tout dit de toute façon, il pense toujours tout savoir mieux que tout le monde. D’ailleurs, elle s’épuise de le frapper alors elle arrête simplement. « T’as raison, il faut être stupide. Tu peux rien faire pour moi, Rhett. Je ne t’aime pas et je ne m’aime même pas moi même. Je t’utilise simplement. », elle va s’installer sur vieux lit, ses doigts caressant fébrilement les couvertures. Il l'a dit, pas elle. Elle n'a fait que répéter. Son corps entier tremble de rage mais de sanglot sans larmes, silencieux. « Va manger. Tu diras à ta mère que je ne me sentais pas bien, d’accord? », elle regarde par la fenêtre, elle ne sait plus quoi dire pour le retenir. Elle ne peut même plus le regarder, bordel. « Je... t’as jamais su te battre pour moi. », elle le constate simplement. Ce n’est même pas un reproche. Il n'a jamais su ou n'a jamais voulu. Mais faudrait déjà qu'elle en vaille la chandelle. « Ça au moins, je le sais. »

Piquée à vif, elle tourne la tête pour le fusiller du regard. « Je t’avais rien demandé. », mais elle n’en avait pas eu besoin. A l’époque, elle était une loque, le reflet de l’ombre de la personne qu’elle avait un jour été. Et pour ce qu’il a fait, pour absolument tout ce qu’il a fait pour elle, elle n’a jamais su le remercier comme il se le devait. Mais il a raison, encore une fois. Tout ce qu’il lui reproche n’est pas infondée. Elle s’est jouée de lui. Sempiternellement. Maureen s’est tant de fois sacrifiée pour ceux qu’elle aimait. Même pour lui, une fois. Mais il n’aurait pas dû la laisser faire. Si sa vie est misérable aujourd’hui, c’est bien à cause de ses propres choix. Mais ce sont des choix qu’elle a fait pour d’autres, jamais dans son intérêt. Elle se lève, vient prendre sa main pour le faire asseoir sur le lit. Elle s’installe à califourchon sur lui. Ses bras allant entouré sa nuque, son front, contre le sien. « Je suis désolée. », elle lui murmure du bout des lèvres. « C’est si facile de croire que tu es invincible. Que rien, jamais ne peut t’atteindre. », elle glisse son visage dans son cou, humant son odeur à plein poumon parce qu’elle a comprit ce qu’elle avait à faire. « Je vais te laisser tranquille. Te laisser m’oublier... », elle entoure ses jambes autour de sa taille, se pressant contre lui entièrement. « Je veux pas être comme elle. Je veux pas oublier mes responsabilités parce que je suis amoureuse de toi. Je sais que je ne pourrais pas te partager et je peux pas te demander d’en faire de même. Je t’ai assez fait de mal. Tu me le reproche déjà. », elle dépose un baiser dans son cou, le mordille. « Et je t’en ferais sûrement encore. Cela n’a qu’assez duré.. »