Reasons to love you. Ft. Rhett

Il lui dit de s’en aller mais elle ne bronche même pas. Si ce sont les derniers instants qu’elle peut lui voler, il allait devoir la jeter par terre s’il voulait se débarrasser d’elle. Elle continue de parsemer de baisers la peau pâle et moucheté de son cou. Elle savoure sa fragrance, ses saveurs. Profite de cette manière si parfaite qu’ont leur corps de s’étreindre. Elle laisse la chaleur de son corps la réchauffer, la faire fondre car il se pourrait bien que ce fusse la toute dernière fois. Il en a marre, elle l’a épuisé, usé jusqu’à l’os. Il l’aime, il lui aurait tout donner et elle n’a fait que le remplir d’espoir pour mieux le faire manger la poussière. Mais il n’a jamais rien dit. Il n’a jamais exprimer ce qu’il attendait d’elle mis à part pour la partie physique. Et elle aurait aimé dire qu’elle ne savait pas qu’il lui aurait offert le monde si elle le lui avait demandé mais peut-être qu’elle l’a toujours su. Et pourtant, il a réussi à la convaincre du contraire, encore et encore. Mais il n’avait fait qu’accepter le peu qu’elle pouvait lui donner, sans jamais demander plus parce qu’il la connaissait suffisamment pour craindre qu’elle prenne ses jambes à son cou. Il est trop bon pour elle. Il a ses défauts, de terribles défauts. Rhett n’est pas un homme bien mais pour elle, avec elle, il s’est toujours surpassé. Et elle s’en rend compte aujourd’hui à quel point est-ce qu’elle l’a détruit. Il aurait pu être bien avec une autre fille mais elle était bien trop égoïste pour le laisser faire. Elle se sent sourire contre sa peau. Ses mots lui font monter les larmes aux yeux. « Tu aurais joué au papa et à la maman avec moi? », si seulement il savait. Comme formulation, ça faisait gamin. Mais c'était le ridicule et l'ironie de la situation. « Tu aurais pu t’engager sérieusement, envisager une vie de famille avec moi? », elle s’écarte légèrement de son cou après avoir essuyé ses larmes contre sa peau pour le regarder. « Tu serais resté avec moi, seulement avec moi? Sans jamais m’abandonner ? », il a dit qu’il n’était pas comme les mecs de sa mère. Qu’elle n’était pas comme sa mère. Mais était-ce véritablement vrai?

C’est vrai que de cette occasion, elle lui en a privé. Elle aimerait pouvoir lui dire la vérité, là tout de suite mais elle ne sait même pas par où commencé. Les fils rouges de ses mensonges n’étaient pas simple à démêler. « J’aurais pu... », elle commence par dire mais il la coupe en lui disant qu’il n’a jamais cherché du sérieux avec une autre qu’elle. Qu’il n’aurait eu aucune raisons de l’abandonner si elle avait été sien. Et tout ce temps qu’elle a perdu à croire le contraire. A croire qu’il aurait fini par trouver mieux. Une meilleure personne, une personne qui lui aurait tout offert, qui l’aurait rendu bien plus heureux qu’elle ne le pourra jamais. Une meilleure personne, qu’il aimerait plus, qu’il aimerait mieux. Mais il ne veut même pas de tout ça parce que ce qu’il voulait, c’était elle. Mais comme ça, il reprend tout. La laissant sans rien. Il remet en question le fondement même de ce qu’il ressent pour elle. Comment peut-il dire c genre de choses. Penser que chez un homme, elle en aurait qu’après son fric. Elle relève son visage de ses deux mains, ses doigts s’enfoncent dans ses joues et elle veut lui faire mal. Parce qu’il lui fait mal. « Elle est bien belle la meuf que tu dis aimer. La meuf avec qui tu aurais pu vouloir du sérieux, une famille. Quand tu as une si haute opinion d’elle. Tu crois que j’en ai quelque chose à faire de tout ça? Tu penses vraiment que c’est ce que je veux? De l’or, la lune ou être un trophée? T’étais encore là merde sous les chaussures de ces hommes que c’était toi que je voulais. Même si tu l’étais encore, ce serait toujours toi. », elle le relâche, se relève. « Je veux juste offrir une belle vie à notre... à Alicia. Je veux juste... », elle lui tourne le dos et s’en va vers les fenêtres. Qu’est-ce qu’elle veut au juste? Comme tous le monde. Être heureuse, vivre pour elle. Mais elle n’a pas ce luxe. « Les filles comme moi n’ont rien à faire avec les types comme toi. », Trey lui avait dit. « Je t’ai laissé me convaincre du contraire. Je t’ai laissé revenir alors que j’ai toujours su que ça ne pouvait finir que comme ça. », elle inspire longuement l’air frais du dehors. L’air pollué et nauséabonds des bas quartiers. « T’es un hypocrite, putain. », elle soupire, lasse de le retenir alors qu’il ne cesse de la pousser. Il lui donne droit à sa propre médecine. 

Elle ne le regarde pas, elle peut pas. Maureen a bien trop peur du mépris qu’elle pourrait surprendre au fond de ses iris. Il ne sait pas de quoi il parle. « Ta gueule, Rhett. Il n’y a que les gens qui n’ont jamais eu de choix difficile à faire qui pensent qu’ils ont toujours le luxe d’avoir le choix. Tu crois que j’aurais pu laisser Sofia aller se prostituer pour payer pour ses conneries? Tu penses que j’aurais pu risqué la santé de ma fille? Je préférais encore crever plutôt que de les laisser tomber. Je préférais encore renoncer à toi plutôt que de les faillir. », elle n’a même pas remarqué qu’elle a laissé échapper bien plus qu’elle n’aurait dû. « Je n’ai jamais cessé de penser à toi. Comment j’aurais pu. Me reproche pas d’avoir été avec Trey, d’avoir voulu tourner la page et me construire une vie quand tu faisais la tienne avec Sheri. », son rire lui glace le sang et contre la chambranle, elle se recroqueville un peu plus sur elle même. « Je ne te parle pas de ça. Mais c’est pas comme si tu n’avais pas su tirer profits de la situation. Tu dis que tu n’as jamais cessé de m’aimer, de penser à moi et tu me voyais aller m’enfermer dans cette merde encore une fois et t’as même pas su me demander pourquoi je faisais ça. Même pas tenter de me dissuader. Rien, putain. J’étais désespérée. J’avais besoin d’argent, j’avais besoin d’une situation et j’ai fais comme j’ai pu. », elle se retourne pour lui faire finalement face. « T’es psy en plus d’être une ordure? Tu sais pas de quoi tu parles mais tu t’en branles bien de la vérité de toute façon! C’est pas en remuant la merde qu’elle sentira plus bon! », elle se passe la main dans les cheveux, au bout du rouleau. Elle ne sait même pas ce qu’elle ressent. La colère, la tristesse, la frustration ? Elle ne sait juste plus. « Faut juste que tu m’explique pourquoi tu voudrais de moi quand c’est ce que tu penses à mon sujet ? Comment tu saurais me rendre heureuse quand tu me méprises à ce point ? »

L'air semble soudainement aspiré hors de ses poumons. Non, elle n'a très certainement pas dis ça ? L'a-t-elle dit ? Elle ne sait même plus. Rhett a cette facilité déconcertante à lui faire perdre tout ses moyens et même si elle préfère ne pas le croire, elle sait avec quel facilité il a pu lui extirpé ces mots de sa bouche. Elle ne répond pas, préfère à la place froncer les sourcils, comme si elle ne voyait pas de quoi est-ce qu'il pouvait bien parler. Mais elle n'a même pas le temps d'ériger ce masque de confusion qu'il lui délie une fois encore la langue. « Elle passera toujours avant. Avant moi, avant toi. Avant la terre entière ! », C'était dit, elle ne pouvait plus reprendre ses mots. Elle le regarde comme si elle le voyait pour la première fois mais ça ne devrait pas la surprendre. Elle sait ce dont il est capable, elle sait qu'il n'est pas du genre à reculer devant un conflit morale pour obtenir ce qu'il veut. Et ce qu'il voulait, c'était elle. Ca a toujours été elle. Mais ce n'est pas non plus facile à entendre, à encaisser. « Alors tu m'as juste laissé faire parce que ça t'arrangeait bien de me voir foutre ma vie en l'air. Mon couple, mes espoirs ou mes rêves ? Tu dis que j'ai toujours besoin de toi, Rhett. Que j'accoure toujours vers toi mais tu omets simplement de dire à quel point t'aimes ça. T'aimes voir que j'ai besoin de toi, t'aimes ça quand je ne peux compter que sur toi. », c'est à son tour de laisser échapper un rire jaune, sans joie mais amusée quand même face à l'ironie de cette putain de situation. « Tu me connais bien ! », elle le félicite et elle va même jusqu'à l'applaudir. « Si bien que tu sais que jamais de la vie j'aurais demandé de l'argent à qui que ce soit. », elle tente de lui reprendre ses poignets des mains mais son contact a la fraîcheur d'une feuille de menthe dans un breuvage corsé. « Certes... », elle lui répond parce qu'elle l'aime bien malgré tout. « Je veux pas que tout s'arrête... Je... Je sais juste plus comment faire. J'aimerais que tu prennes soin de moi, j'aimerais avoir le droit au bonheur... J'ai juste pas envie que tu finisses pas me dire toi aussi que les putes sont pas faites pour être aimer. Que tu me reprennes tout... J'ai juste peur, d'accord ?! », elle s'avance pour retirer ses mains de devant son visage mais sa main reste en suspend quand il baisse les siennes pour lui rappeler que le poisson n'avait finalement pas été noyé. La gorge et la bouche sèche, elle s'humecte les lèvres alors que son visage semble palir à vu d'elle. Elle ne sait pas quoi dire, par où commencer. Là, serait le bon moment pour lui dire la vérité mais est-ce qu'il y avait véritablement un bon moment après dix-sept ans de mensonges ? « Parce que...Je...C'est presque.... comme si elle l'était... Alicia. », elle finit par dire après un moment de silence.

C’est pire que s’il avait été en colère, pire que ces airs de froideur et de méchancetés. La peine qu’elle lui cause, il l’étale sous ses yeux. Il ne s’exprime jamais aussi ouvertement, il laisse encore moins ses émotions paraître avec tant de franchise et ça la trouble, ça la touche. Ca lui donne le tournis, la nausée. Elle a fait ça. « A force de vouloir me protéger, c’est à toi que j’ai fais du mal... », c’est une affirmation, une constatation. Même en étant qui il est, il lui fait se rappeler pourquoi est-ce qu’elle a bien pu tomber amoureuse de lui. Il est imparfait mais il a toujours été parfait pour elle. Pourtant,elle est bien la première à imaginer le pire de lui. Peut-être parce qu’elle le connaît trop ou visiblement pas suffisamment. Mais il est bien le seul à l’accepter pour qui elle est, pour ce qu’elle peut bien faire pour gagner sa vie. Il n’a que faire du fait qu’elle se rabaisse, qu’elle vende son corps pour quelques billets. Et elle se rend compte qu’il a encore raison. Qu’elle aime bien trop le reflet qu’il lui renvoie. Mais ça la complexe également parce qu’elle n’est pas à la hauteur, vraiment pas. Mais elle est bien trop égoïste pour lui faire comprendre à quel point est-ce qu’elle est néfaste pour lui. Mais si elle a bien compris quelque chose à travers tout ce qu’il a pu lui dire, c’était bien qu’elle n’avait pas à décidé pour lui. « Alors... c’est ça que tu veux? Que je sois ta petite-amie?», elle lui demande pou elle être sure d’avoir tout compris ou surtout pour savoir si après tout ce qui avait pu être dit, il voulait encore être celui qui prendra soin d’elle, la rendra heureuse. Il souligne le fait qu’Alicia n’est pas sa fille et elle ne peut entendre ces mots. Elle ne peut plus endurer ce mensonge. Elle ne peut plus garder la vérité pour elle. Ce mensonge est devenu trop lourd à porter. Maureen ôte les mains de Rhett de son visage, caressant doucement le dos de ses mains de ses pouces. « Rhett, si on doit faire ça... il faut que je t’avoue quelque chose... », elle bute sur ses mots, elle ne sait pas par où commencer. Comment dire la vérité après l’accumulation de tant d’année de mensonges. « Tu as le droit de savoir... Alicia... », elle est interrompue par la porte qui s’entrouvre sur la mère de Rhett. “Vous allez bien les enfants?”, elle ne pouvait pas moins bien choisir son moment...