Reasons to love you. Ft. Rhett

D’une chemise de Rhett, après sa seconde douche, elle s’en était fait une robe. Elle n’avait pas retrouvé son string mais elle portait bel et bien son soutien-gorge. Ça apaisait quelque peu sa mauvaise conscience de se rendre chez les Howden à moitié à poil. C'est dire que dans l'empressement de leur désir, mémoriser où est-ce qu'elle avait envoyé valdinguer ses fringues était bien le cadet de ses soucis. Pendant que Rhett se préparait, elle avait rangé un peu la cuisine bien qu’elle ait en horreur le ménage, sous toutes ses coutures. Ses cheveux avait bouclés en cascade dans son dos et elle avait trouvé de quoi, légèrement se maquiller dans son sac à main. Au moins, ça ne sauterait pas aux yeux des parents de son ex-petit-ami ce qu'il avait bien pu passer la soirée et la matinée à faire. D'ordinaire, l'opinion des gens lui importait peu mais les parents de Rhett l'avait plus vu grandir que sa propre mère. Ce n'était pas anodin. Elle sonna à la porte, le plus rapidement possible avant qu’elle ne perde son cran. « On aurait peut-être dû leur ramener un petit quelque chose... », elle était nerveuse même si elle se donnait inutilement l’air de ne pas l’être. Rhett verrait à travers son masque de nonchalance, comme toujours. C’était sa spécialité, jamais la sienne. Pourtant, ça avait été son idée de se rendre ici, aujourd'hui. Il avait prit sa journée et lui avait proposé d'en faire ce qu'elle voulait. Et c'était ce qu'elle avait voulu. Mais ça faisait si longtemps qu'elle n'était plus revenue ici qu'elle ne pouvait qu'appréhender.

Les lèvres de la latina s’étirent en un sourire. Elle avait raison, il lisait véritablement en elle comme dans un livre ouvert. Elle ne sait comment mais il parvient toujours à la percer à jour. Enfin... Parfois, il ne voit que ce qu'elle s'acharne à lui montrer. Elle n’a pas le temps de répondre que la porte s’ouvre sur celle qui avait été plus une mère pour elle que sa propre mère. Elle ne peut s’empêcher de s’amuser de cette manière qu’elle a d’infantiliser son fils, ne peut s’empêcher de trouver ça adorable. « Il ne mange pas assez non plus. », elle surenchérit naturellement. Que ce soit vrai ou non, Rhett a toujours l'air d'un gringalet. Comme si ça datait seulement d’hier qu’ils n’avaient pas été réuni. Quand la femme se tourne vers elle, Maureen ne peut que s’avancer pour l’enlacer. Émue, plus qu’elle n’aime à le montrer, ses yeux s’humidifient de leur propre chef. L’étreinte prend fin rapidement et les deux femmes se regardent avec ces même yeux brillants. “Ca fait plaisir de te revoir ma belle. Mais toi non plus tu n’y perdrais pas a plus dormir ou manger !” Elle n’avait pas réalisé à quel point est-ce qu’elle anticipait ces retrouvailles. Ce n’est seulement en sentant cette pression dans sa poitrine disparaître qu’elle le réalise. À quel point, elle avait peur d’être rejetée. “Aller entrez les enfants, on allait passer à table.” Son aînée s’écarte pour les laisser passer et s’en va dans la cuisine annoncer leur arrivés. Sa main avait cherché celle de Rhett, la serrant doucement. Sans dire quoique ce soit.

Sa main était simplement allée chercher la sienne parce qu’elle en avait simplement ressentie le besoin. Besoin de quoi exactement, elle ne savait pas. Du support émotionnel? Savoir qu’il était là aussi, qu’il ne l’avait pas rejeter. Elle ne sait pas exactement, certaine choses n’ont pas grandes explications. Elle en avait eut envie et elle l'avait simplement fait. Ça avait été spontané.  Mais elle n’a pas le temps de reprendre sa main de la sienne quand le paternel de Rhett débarque dans l’entrée à son tour. Il empoigne son fils dans une étreinte et remarque bien vite leurs mains liés. Sautant aux conclusions, bien évidement. Elle se contente de rire et de lever les yeux au ciel, laissant Rhett réfuter. La belle relâche la main du jeune homme pour prendre le plus vieux dans ses bras. Elle remarque le tablier, ce fameux tablier qu'elle a tant de fois enfiler pour distraire son ex quand il était aux fourneaux. Il avait autant horreur de ça qu'il ne savait y résister.  « J’ai pas trop eu le choix, tu étais déjà pris!», tous deux rigolent de bon cœur. Elle ne remet pas le sujet de leur probable couple sur le tapis, elle sait que leur situation est bien trop complexe pour être expliquée. Et elle ne tient pas à passer pour la salope de l’histoire. Encore. Rhett a tout dit, de toute façon. Elle passe son bras en travers de ses épaules bien qu’elle soit trop petite pour être à l’aise. « Qu’est-ce que tu nous as préparé de bon? », elle lui demande, le suivant vers la cuisine. Elle tourne la tête vers Rhett, elle lui sourit avant de reporter son attention sur son père qui lui expliquait une nouvelle recette dont elle lui dira des nouvelles.

On lui demande ce qu’elle raconte de beau, ce qu’elle fait dans la vie et elle ne peut que mentir. Ils ne l’ont peut-être pas rejeté mais elle ne fait plus partie de leur monde. Pourtant, elle aime être ici. Cet endroit est comme un non-lieu, en endroit où elle sait qu'on saura toujours la faire sourire. Elle regarde ces deux personnes qui ont été présent pour elle alors qu'elle grandissait. Ces personnes qui ont su s'occuper d'elle quand chez elle, elle s’occupait de tous le monde. Cet homme qui lui a apprit comment conduire et cette femme qui lui a empêcher de paniquer quand elle a eut ses premières règles. Ici, elle avait l'impression d'être en famille. Même si au bout du compte, ils n'étaient pas sa famille mais celle de son ex. A ses yeux, ça ne faisait juste aucune différence. Elle se lave les mains, enfile un tablier qui est lui aussi, entaché d’un tas de souvenir grivois et commence à prendre part à la préparation avec le père de Rhett. Les vieilles habitudes ont la vie dure. “Alors Rhett et toi?”, lui demande sa mère en lui tendant un verre de vin. Le vieux couple regardent la jeune femme avec espoir et ça la met tout de suite mal à l'aise. « On s’est pas remis ensemble. »,elle leur répond tout de même, en levant les yeux, une nouvelle fois, au ciel. Bien que ça la peine de voir la déception au fond des leurs prunelles, elle enchérit. « Ça n’arrivera pas. Jamais. Il est temps de vous y faire. », elle le dit en badinant mais ses mots sont fermes, ne laissant que peu de place à l'argumentation. Il est grand temps qu'ils s'y fassent et pourtant elle même ne sait pas si un jour, elle saura s’y faire. 

Maureen manque de se couper la moitié d’une phalange quand Rhett les rejoint dans la cuisine en parlant de petits-enfants. Elle réalise à quel point est-ce qu’elle n’a rien à faire ici, qu'elle n'a pas sa place. Elle ne se prive pas seulement de la possibilité d’être mère, non. Elle prive Alicia de sa famille, de son père, ses grands-parents et son oncle. Comment peut-on aimer aussi tendrement des gens et pourtant leur cacher des choses aussi importantes. Des choses qui les concerne de près. Il faut être un monstre et c'est bien ce qu'elle est. Maureen aimerait dire qu'elle le vit bien mais c'est le discours qu'elle réserve aux autres. Elle sait que ce n'est que façade, écran de fumée, poudre aux yeux. Elle écoute son ex dire qu’il n’a pas le temps de s’investir avec le boulot. Que cette situation lui va très bien. Et ça ne devrait pas mais ça la rassure de savoir qu’il n’ira pas se trouver une autre Sheri pour en tomber amoureux et lui faire des gosses. Qu’il est encore un peu à elle pour l’instant. Le sujet dévie sur l’enquête en cours sur Rhett. Elle sait pourquoi. Elle a aidé même à susciter l’intérêt des autorités. Elle n’ose rien dire sur le sujet. Inutile de voler au secours du jeune homme quand il noie le poisson aussi bien. Si elle est bonne menteuse, il l'est tout aussi. “On se disait aussi.”, répond finalement son père. “Du coup, si ce n'est pas Mau, qui c’est qui te fait rayonner comme ça? “, demande sa mère et cette fois, elle finit par se couper le doigt.