Need to talk | Gabrienzo

Vu la nuit que j'avais passé heureusement que j'étais en congé aujourd'hui. Bien que ça m'aurait bien arrangé de voir Enzo pour lui parler. Enfin, je pouvais encore le voir après tout, quel heure était il ? J'attrapais mon portable. Oh ça va il ne dormait pas encore à cette heure ci. Moi j'avais dormis une bonne partie de la journée. Après la longue et épuisante journée d'hier j'aurais pensé m'endormir rapidement de fatigue mais les images de la journée repassaient en boucle dès que je fermais les paupières ce qui faisait qu'au milieu de la nuit je ne dormais toujours pas. En faisant un tour sur mon portable pour me changer les idées j'avais vu que Jesabel venait de poster une photo sur son insta. Elle n'arrivait pas à dormir non plus du coup je lui avais envoyé un sms. Après la dernière fois qu'elle s'était fait battre je l'avais prise quelques temps chez moi pour ne pas qu'elle revoie son mari mais elle était chez sa meilleure amie à présent. D'ailleurs personne ne savait qu'elle était venue chez moi au boulot, ça faisait pas professionnel. Enfin sauf Enzo, évidemment. Bref du coup j'avais pris des nouvelles. On s'était un petit peu pris la tête quand elle avait dit qu'elle devrait bien retourner auprès de son mari pour tenir son engagement et finalement j'avais appris une heureuse nouvelle qui m'avait plus bouleversé qu'autre chose. Y'avait vraiment trop de trucs qui me travaillaient maintenant et après ça j'avais encore moins réussis à m'endormir. Quand je m'étais enfin endormis c'était par épuisement, sur le canapé, devant la télé.

Je prenais une douche et m'habillais puis je prenais la voiture pour me rendre directement chez Enzo. Je me garais et allait frapper à sa porte. J'aurais pu entrer sans prévenir mais comme je n'avais pas pensé à envoyer de message avant d'arriver c'était mieux que je frappe. D'ailleurs une seconde après avoir frappé j'appuyais plusieurs fois sur la sonnette "Alleez je sais que t'es la" y'avait sa voiture, mais bon s'il n'était pas là ça n'était pas grave que je parle tout seul vu qu'il n'y avait personne auprès de qui se ridiculiser "Tu vas quand même pas laisser ton petit poussin dehors ?" Ne me demandez pas pourquoi ! Avec lui j'avais tendance à partir dans les surnoms débiles plus facilement. Faut dire que je le considérais comme un frère, j'étais plus à l'aise avec lui qu'avec n'importe qui "Mon lapiiiin" de la patience ? Quelle patience ? Il ouvris enfin la porte et je souriais en constatant qu'il était torse nu et décoiffé "Et ben tu t'es fais tout beau pour moi je suis flatté !" Je me penchais sur le côté pour regarder par dessus son épaule, cherchant à voir avec qui il se trouvait puis que oui, pas besoin d'être flic pour comprendre qu'il était en bonne compagnie. Mon regard finit par se poser sur une jeune femme dans son canapé "Vraiment charmante" Non c'est vrai elle était jolie. Je tapotais son épaule avant de rentrer "Il faut qu'on parle" j'aurais pu le laisser tranquille, surtout que visiblement je l'avais interrompu dans un bon moment, en temps normal je serais sûrement repartis d'ailleurs. Mais j'avais espoir de m'épargner une deuxième nuit blanche en vidant mon sac. Je passais à côté du canapé en faisant un signe de tête "Bonsoir mademoiselle" et je continuais mon chemin jusque dans la cuisine pour chercher quelque chose à boire, voir même à manger en fait.

J'avais plutôt l'habitude de débarquer chez Enzo pour une raison ou une autre et il faisait pareil de son côté. Des choses plus ou moins urgentes, parfois même dérisoires mais après tout on avait pas toujours besoin d'excuse pour se voir non ? Ça n'aurait pas été un minimum pressent je l'aurais laissé terminer ce qu'il avait commencé, enfin en soit j'aurais même pu attendre dehors qu'il finisse mais ça je n'y avais pas pensé sur le coup « Qu’est-ce qu’il veut le petit poussin ? Il est tombé du nid ? » j'hochais la tête, plutôt bien vu ! "C'est un peu ça oui, et le nid était haut" la nouvelle de Jesabel m'avait fait tomber de haut oui. Je devrais me réjouir, c'était une bonne nouvelle mais ça sonnait tout de même différemment dans ma tête. Enzo était le seul à connaitre a peu prêt ma situation avec Jesabel. Il était avec moi lors de la première arrestation de son mari qui lui tapait dessus. Il savait que le soir même, alors que le mari était sortis en payant sa caution j'avais jugé bon de me poster dans ma voiture devant chez elle pour m'assurer que tout allait bien et qu'elle ne subissait pas la vengeance de son mari. Mais elle était seule, elle m'avait invité à rentré et on avait énormément parlé. Il savait qu'elle était venu blessée de partout au commissariat en panique parce qu'elle avait assommé son mari et pensait l'avoir tué, à me réclamer. Il savait aussi que je l'avais accueillis un petit temps chez moi après ça et qu'elle avait finalement migré chez sa meilleure amie. Quand au nouveau chapitre il allait y avoir droit ce soir.

Du coup j'étais rentré, même s'il y avait une fille. Je l'avais quand même saluer avant de continuer mon chemin dans la cuisine. J'entendais Enzo demander à la femme de partir et celle ci mal le prendre. Ouais pas surprenant, y'avait pas beaucoup de femmes qui prenaient bien ce genre de situation en se montrant compréhensive et souriante. Faut dire qu'à leur place je serais également frustré et grognon je pense. « Qu’est-ce qui t’arrive ? » je détachais mon regard de l'intérieur de son frigo pour tourner la tête vers lui « Non tu sais quoi ? Sers-toi à manger, à boire, ce que tu veux et je t’attends à côté. » je riais légèrement avant de reprendre ce que je faisais "Bien chef, tu veux une bière ?" Je me sortais une assiette et la remplissais de différents restes qui m'avaient l'air délicieux puis je la mettais à chauffer. Après avoir pris de quoi boire je refermais le frigo, sortais l'assiette du micro-onde, mettais une fourchette et un couteau dans celle ci avant d'amener tout dans le salon et d'y poser sur la table basse en m'asseyant. Je prenais directement une bouchée avant de marcher en fermant les yeux "Hmm en effet j'avais faim !" je me débrouillais pas mal en cuisine mais Enzo c'était un cordon bleu ! Enfin bon je n'allais pas le faire attendre plus longtemps, et puis je n'étais pas venu l'interrompre non plus pour tourner autour du pot. Enfin il fallait quand même poser le contexte "Bon, tu te rappelles de Jesabel, jolie petite brune, mari violent, désespéramment amoureuse de lui" ce qui me désespérait moi au plus haut point. Le fait qu'elle est toujours espoir de retrouver celui qu'il était au début de leur relation. "Enfin, même si au moins elle n'est plus chez lui pour le moment." et j'espérais vraiment qu'elle n'allait pas y retourner de si tôt ou qu'elle allait enfin accepter de porter plainte "Cette nuit je lui ai parlé par sms et elle m'a fait une confidence, elle est enceinte" je ne rigolais plus la, cette nouvelle me perturbais vraiment, je ne savais pas quoi penser. J'aurais peut-être du y garder pour moi mais il n'y avait pas grand chose que je ne partageais pas avec mon coéquipier qui l'était autant dans le boulot quand dans le reste de ma vie. Et puis je savais que je pouvais lui faire confiance, il ne risquait pas de l'ébruiter.

Oh y'avait plus vraiment de gêne entre Enzo et moi mais on évitait quand même de ne pas interrompre les parties de jambes en l'air de l'autre. Par chance il semblerait qu'ils n'aient pas eu le temps de commencer. J'étais arrivé à temps. Bon la demoiselle avait un peu moins de chance et évidemment elle ne pris pas très bien de se faire mettre à la porte. Mais bon elle aussi devait avoir une meilleure amie alors elle pouvait bien comprendre la situation non ? Enfin bref maintenant elle était partie et je prenais mes aises en me servant à manger avant de revenir dans le salon avec mon assiette et deux bières. « Et bien, tu as un problème mais ça ne te coupe pas l’appétit. » je mâchais en le regardant. En même temps j'avais toujours un peu de place dans mon estomac pour les plats d'Enzo, c'était toujours excellent. "J'ai eu l’appétit coupé pendant de trop longues heures, mon ventre commençait à grogner" à grogner sérieusement même. Je n'avais pas mangé depuis hier soir et encore ça avait été un repas rapide en rentrant du boulot avant de m'étaler dans mon lit en pensant que je m'endormirais en quelques secondes. Ce qui n'avait pas été le cas et ma discussion avec Jesabel par sms n'avait pas franchement arrangé les choses.

« Oui, oui, je vois bien. Tu m’en parles tout le temps. » j'haussais les sourcils "Quoi, tant que ça ?" à l'entendre j'avais l'impression que je parlais constamment d'elle. Peut-être que j'en parlais plus souvent que je le pensais, je ne m'en rendais pas compte "Je t'en ai parlé quelques fois seulement non ?" bon en tout cas il la visualisait c'était le principal. C'était mieux après tout vu que je voulais lui parler d'elle. « Ah oui ? Elle vit où du coup ? » ah ben ça je ne lui en avait pas encore parlé visiblement "Chez sa meilleure amie" mais j'avais peur que ça ne dure plus très longtemps et qu'elle retourne chez Jake. Ça me dépitait rien qu'en y pensant. Je savais qu'il ne cesserait pas d'être violent du jour au lendemain, je n'y croyais pas alors avec un bébé dans le ventre c'était pas franchement plus rassurant « Ouais c’est ce qui arrive souvent dans les couples… » Je le regardais blasé. Sérieusement. C'était tout ce que ça lui faisait ? Alors la je ne savais même pas quoi répondre. De toute façon je n'en eu pas besoin il enchaîna tout seul « Est-ce que tu es jaloux ? Tu t’es attaché à cette femme mariée à ce point ? » qu'il précisée femme mariée, je sentais le désapprobation dans cette phrase. Ce qui était normal en même temps. Je soupirais et frottais mes paupières avec mon pouce et mon index. « Tu passes pas mal de temps avec elle, tu l’aimes bien et je sais que tu voudrais qu’elle se libère de l’emprise de son mari, mais tu ne peux pas faire grand-chose si elle ne fait pas le premier pas. » s'il croyait que je n'étais pas déjà au courant pour tout ça. Combien de fois j'avais essayé de la pousser à porter plainte en vain. Je voyais l'expression de son visage changer tout à coup. Qu'est ce qui lui arrivait ? Il venait de se rappeler qu'il avait quelque chose au four ? Je n'avais pourtant sentis aucune odeur spéciale dans la cuisine « Attends Gabriel, ne me dis pas que c'est toi le père, hein ? » Je fis des yeux ronds en le regardant "Quoi ??" moi ? Père du bébé de Jes ? "Mais non, non ! Non non non non !"ça faisait beaucoup de non, non ? Je secouais vivement la tête "Enfin t'es fou j'ai pas couché avec elle !" qu'est ce qu'il allait s'imaginer ? Bon c'était pas que je n'en avais jamais eu envie non plus hein, après tout les jours qu'elle avait passé chez moi ça avait été difficile de ne pas y penser du tout. Mais comme il l'avait dit c'était une femme mariée et je savais qu'elle aimait son mari malgré ce qu'il lui faisait subir. Ça aurait été carrément malvenu de la draguer "Moi papa, t'es malade" si effectivement on avait couché ensemble il était évident que je me serais posé la question. Mais la elle ne se posait pas. A moins qu'elle ai trompé son mari, ce dont je doutais fortement, elle était enceinte de lui. "Je suis pas jaloux, enfin je ne crois pas, mais oui je me suis attaché, en même temps comment ne pas s'attacher à elle ?" ça me paraissait impossible "Je me préoccupe de son sort. Si elle ne vivait pas avec un mari violent je serais content pour elle mais la tout ce que je peux me dire c'est qu'elle va rester avec lui parce qu'il l'a mise en cloque, qu'elle va continuer à se faire frapper et que peut-être son enfant vivra le même calvaire" elle avait beau dire que Jake ne lèverait jamais la main sur leur enfant elle n'en savait rien. Elle ne pensait pas non plus qu'il lèverait la main sur elle quand elle l'avait épousé et pourtant j'avais passé de la pommade sur son dos parsemé d'ecchymoses. J'avais arrêté de mangé finalement. "Ça me bouffe de la savoir entre ses mains à nouveau" me demander chaque soir ce qu'il se passait chez eux, si elle n'était pas en train de souffrir sans que je le sache, c'était insoutenable.

« Oui tant que ça. » Je ne me rendais pas compte. Visiblement le sujet Jesabel m'affectait bien plus que d'autres affaires. Faut dire que j'avais développé un lien assez spécial avec elle dès le premier soir. Tout ça, Lorenzo le savais. C'est vrai qu'au final comme je lui racontais tout ou presque tout et que j'avais passé pas mal de moments avec Jesabel et bien il en entendait parler plus que n'importe qui. Faut dire qu'elle avait même vécu un peu chez moi donc ça n'était peut-être pas si bizarre en fin de compte « Quelques fois ? Souvent je dirais. » j'hochais la tête "Bon d'accord j'aurais pas dû demandé si tu voyais de qui je parlais" je riais légèrement, je ne le ferais plus. Maintenant que je me rendais compte que je lui en parlais constamment ou presque. Je le mettais au courant des dernières choses à savoir du coup. Qu'elle vivait chez sa meilleure amie mais surtout qu'elle m'avait dit être enceinte cette nuit même. C'était ce qui m'avait empêché de dormir et de manger. Du moins jusqu'à ce que j'arrive ici et que la bouffe d'Enzo me rouvre l’appétit.

Je ne m'imaginais pas qu'Enzo puisse aller s'imaginer que je puisse être le père ! Mais alors pas du tout ! D'ailleurs ça avait dû se lire clairement sur mon visage. C'est vrai que Jesabel avait dormis chez moi, que je l'aimais beaucoup et que je la trouvais très belle mais j'avais pas pour habitude de coucher avec des femmes mariées et puis je ne l'intéressais pas non plus de toute façon donc la question ne se posait même pas. « J’ai eu peur. Autant supprimer les hypothèses les plus folles dès le départ ! » je le regardais une seconde avant de secouer la tête un léger sourire accroché aux lèvres "Je ne suis ni le père ni autre chose, je ne suis personne pour elle alors pas la peine de te faire des films" ouais elle m'avais sortis que je n'étais personne quand elle s'était énervée parce que je parlais de son mari d'une façon qui ne lui plaisait pas. Et ça m'avait marqué, parce que mine de rien j'avais trouvé ça blessant. En tout cas ça m'avait bien fait comprendre que je devais retourner à ma place. Chose que j'allais probablement avoir du mal à faire. « Ben quoi, je suis sûr que tu serais un super papa. » je levais à nouveau mon regard fatigué sur lui, absolument pas convaincu "Arrêter des gens, enquêter oui, me déshabiller devant des gens oui, élever un gamin non" il n'y avait pas de place pour un bébé dans ma vie, déjà qu'il y avait peu de place pour une femme ! Enfin de toute façon j'imagine que de la place c'était à moi d'en faire, je pouvais bien quitter mon job de strip-teaseur mais le boulot de flic restait très prenant. Et puis de toute façon je n'étais pas du tout dans l'optique d'avoir d'enfant maintenant, si j'en avais. Je n'en ressentais simplement pas l'envie. « Je comprends. Je vais me répéter mais tant qu’elle ne le voudra pas, on ne pourra pas faire grand-chose pour elle. » je soupirais à nouveau "Je le sais oui, je passe mon temps à essayer de la convaincre sans succès" et pourtant j'avais avancé tous les arguments, de très bons arguments. L'amour rend aveugle, ça n'avait jamais pris autant de sens. « Je pense que tu es plus impliqué que tu ne le devrais. Ne le prends pas mal mais tu t’es beaucoup trop attaché à cette femme. On en a rencontré des personnes en difficulté au boulot, mais on ne peut pas sauver tout le monde. Tu n’es pas un super-héros Gabriel. » je levais les yeux au ciel "Je me prend pas pour un super-héro" je faisais le boulot de flic parce que je voulais aider les gens et c'était aussi le cas avec Jesabel. Même beaucoup plus. Je savais qu'on ne pouvait pas aider tout le monde mais je n'avais pas à me résigner à laisser tomber pour la petite brune. Ouais il devait bien avoir raison finalement pour mon implication avec elle « Je ne sais pas trop quoi te dire. Je ne peux pas te dire que tout ira bien parce que ça, personne ne peut le savoir. Est-ce que tu vois dans quel état tu te mets ? » dans quel état je.. ? Ouais bon d'accord c'est vrai qu'il m'avait déjà vu en bien meilleure forme « Si encore tu pouvais y faire quelque chose, je t’assure que je t’aiderais mais là… Tout dépend de Jesabel et uniquement d’elle. » je tendais le bras pour lui tapotais l'épaule. Je ne lui demandais pas de trouver de solution miracle il fallait juste que j'en parle et le seule avec qui j'avais envie d'en parler c'était lui. « Je suis sûr que tu as déjà essayé de la convaincre de le dénoncer. Je suis sûr que tu as déjà tout fait pour l’aider parce que je te connais. Mais tu ne peux rien faire Gabriel. Tu te rends malade pour quelque chose sur laquelle tu n’as aucun pouvoir. » je passais mes mains sur mon visage "Je sais bien que tu as raison.. C'est bien ce qui me dépite" et c'était peu de le dire mais je gardais espoir que Jesabel ouvre les yeux un de ses quatre et pour ça je cherchais un peu à les lui ouvrir moi même. Faut dire qu'après tant d'années avec son mari à se faire frapper jusqu'à aller vraiment trop loin elle était prête à retourner dans ses bras et enceinte en prime ! Donc je doutais un peu de ses capacités à ouvrir les yeux toute seule. Je ne devrais pas me rendre malade mais je ne pouvais pas vraiment me contrôler à ce niveau la « Peut-être que durant sa grossesse, elle réalisera qu’elle doit agir pour le bien de son enfant. Tout ce que tu peux faire, c’est être là pour elle, en tant qu’ami. » "Hm" je restais le visage assez fermé à sa dernière phrase. Les yeux fixant le vide jusqu'à ce qu'il se redresse pour s'accouder à ses genoux, attirant mon regard « Ou peut-être que c’est plus que ça ? Elle te plait cette fille ? Gabriel, dis-moi sincèrement ce que tu penses de Jesabel. » Arf, pourquoi y avait-il fallu qu'il pose cette question. Moi même je crois avoir toujours évité de me la poser "Heu..." je levais le bras dans l'intention de me gratter la nuque mais me rendant compte que ça trahissait clairement mon inconfort j'interrompais mon geste pour me raviser et baisser mon bras. Bien qu'il avait bien dû le caler quand même "Ben..." Bravo Gab quelle élocution ! On allait se contenter de répondre à la dernière question "C'est une fille.. sympa ?" ouais non lui poser la question pour savoir ce que je devais dire c'était pas une bonne idée. J'avais l'impression d'être un gamin de quinze ans devant son beau père la d'un coup. Je pris une grande inspiration avant de soupirer longuement "Je la trouve très mignonne, belle, ravissante même, bien qu'elle en ai pas conscience. Elle est sensible et attachante, elle est à la fois un peu naïve et pourtant très forte. Elle garde espoir que les choses s'améliore et place même un peu trop d'espoir en certaines personnes d'ailleurs... Mais elle a foie en elles" pourtant ça m'aurait bien arrangé que ça ne soit pas le cas pour son mari mais elle espérait encore sa rédemption. Un léger sourire étira mes lèvres "C'est une petite tête de mule qui n'accepte pas d'être aidée, elle a trop peu l'habitude qu'on s'occupe d'elle, si bien que ça lui fait bizarre rien que le fait qu'on puisse se préoccuper d'elle" du moins c'était l'impression qu'elle m'avait renvoyé. Était ce qu'avec moi ? "C'est un petit diamant à l'état brute cette fille et je n'arrive pas à me résigner à la laisser se faire malmener" je passais ma main dans mes cheveux "Elle pourrait y passer la prochaine fois Enzo, ça a déjà bien faillit finir en catastrophe la dernière fois, si la prochaine fois devait être la dernière pour les mauvaises raisons..." j'avais dû mal à l'imaginer, ça me faisait mal le fait de savoir que ça pourrait bien se produire. Si je devais ne plus voir Jesabel parce qu'elle ne voulait plus me voir je pourrais m'y faire mais si je devais ne plus la voir parce que personne ne pourrais plus la voir la c'était autre chose... "Si tu la voyais quand elle souris"

« Je n’irais pas jusqu’à dire que tu n’es rien pour elle. Tu l’as aidée, tu l’as hébergée. C’est déjà plus que n’importe qui d’autre. » C'est vrai j'avais bel et bien fait ça, j'avais essayé de l'aider au maximum mais si sans elle je ne pouvais pas faire plus pour elle. Mais visiblement ça ne l'empêchait pas de penser que je n'étais personne. Je ne savais pas si elle le pensait vraiment ou si c'était juste sous l'énervement mais dans tous les cas ça m'était resté en travers de la gorge "Mouais" je reprenais une gorgée de ma bière. Enfin dans tous les cas j'étais bien loin d'être le père, on avait même pas couché ensemble donc à partir de la y'avait aucune chance. « C’est comme tout, ça s’apprend. Pour d’autre, ça vient naturellement. » je secouais la tête "Non, j'ai ni le temps, ni la situation, ni l'envie pour élever un enfant" je n'étais clairement pas prêt pour ça et à mon avis ça n'était pas demain la veille que ça changerait. « Continue d’essayer, la persévérance, ça finit par payer. Un jour ou l’autre. Elle ne peut pas rester bornée indéfiniment. Tout le monde finit par craquer. » Oh mais c'est qu'elle était extrêmement butée et pas seulement "Elle est amoureuse" ça changeait beaucoup de choses. "Peut-être qu'on à tous ses limites mais les siennes paraissent tellement loin que j'ai peur que ça finisse mal avant qu'elle ne les atteigne" j'étais véritablement inquiet à ce propos la. Au delà du fait que je tenais inévitablement beaucoup à Jesabel il s'agissait tout de même de la vie de quelqu'un qui était en jeu la ! Voir potentiellement bientôt la vie de deux personnes. « Super héros ou pas, tu vois très bien où je veux en venir Gabriel. » Oui je voyais très bien "Et alors quoi ? Oui je sais, j'ai dépassé la relation simplement professionnelle depuis longtemps, je me suis attaché et quoi ? Je devrais la laisser tomber du coup ? Et juste me dire que ben tant pis elle fait partis des personnes que j'arrive pas à aider ? Hein c'est ça ? Tant pis c'est pas grave, ça me parait grave seulement parce que j'suis attaché mais je dois faire comme si c'était pas le cas et abandonner ?" j'acceptais déjà pas l'échec en tant normal alors avec Jes il s'attendait à quoi "Non désolé. C'est pas possible." et pourtant depuis son message j'avais pris mes distances. Je ne lui envoyais plus de messages, j'évitais tout contact personnel et essayait de revenir à une relation uniquement professionnelle. Mais ça ne voulait pas dire que j'abandonnais pour autant. Je voulais que son mari finisse en taule et qu'elle en soit libérée.

Enzo voulait savoir comment était Jesabel. C'était bien une foutu question ça. La preuve j'avais été incapable de donner une réponse faite d'autres choses que d’onomatopées pour l'instant « D’accord, mais encore ? » je lui tirais la langue « C’est moi qui t’es posé la question en premier. » Bon d'accord c'est vrai que ma réponse avait finit sur un ton interrogateur, comme pour savoir si c'était ce genre de réponse qu'il attendait. Bon cette fois ci je pris sur moi pour lui donner une réponse plus complète et acceptable « Ah làlà, Gabriel Aaron Winchester. » je relevais les yeux sur lui et plissais les yeux en voyant son sourire. Ooh je savais ce qu'il voulait dire ce sourire oui ! Je le voyais venir et de loin ! « Je ne suis pas psychologue, mais une chose me parait claire. » bon ben allez, crache le. Je souriais déjà légèrement, amusé parce qu'il allait me dire « Notre petit Gaby est amoureux. D’une femme mariée qui plus est. » je secouais la tête en souriant "T'es au courant qu'on peut admirer une femme sans en être amoureux ?" même si c'était vrai, j'avais probablement quelques sentiments pour elle. Je pourrais m'inquiéter autant pour une personne avec qui j'avais un lien amical mais c'était un peu différent même si pour l'instant je n'avais pas agit différemment. « Tu es un peu dans la merde, tu le sais ça ? » je me mettais au fond du dossier "Je compte pas essayer de la séduire tu sais" si la séparé de son mari était quelque chose que je souhaitais ça n'était pas dans le but de prendre sa place, c'était dans un intérêt différent qui consistait à l'empêcher de se prendre des coups « Tu crois qu’on est des cas désespérés pour s’intéresser à des femmes qui ne sont pas libres ? » je ne pu pas m'empêcher de rire. C'est vrai qu'en y repensant c'était amusant, on était pas doué « La vie n’est déjà pas assez compliquée, il faut qu’on se mette nous-mêmes des bâtons dans les roues. Tu crois qu’on est maso ? » je souriais et buvais une gorgée avant de tourner la tête vers lui "La jolie blonde avec le riche c'est ça ?" il m'en avait parlé. Bon beaucoup moins souvent que je ne lui avais parlé de Jes mais suffisamment pour que je m'en rappelle. Faut dire que la situation spéciale faisait que ça n'était pas dur de garder ça en tête. Je ne me rappelais pas de tous les détails mais elle était en couple avec quelqu'un de plus âge et riche, et parallèlement elle flirtait avec Enzo "S'en est où cette histoire d'ailleurs ? Parce qu'à t'écouter je dois comprendre qu'elle t'intéresse !" ah il l'avait dit, maintenant c'était trop tard ! Si c'était juste sexuellement il ne l'aurait pas démarqué des autres femmes avec qui il couche, donc y'avait un truc ! "T'as couché avec ?" à son tour de se confier un peu !