Jesabriel ✻ Take time to be a butterfly (+18)

Jesabel n’était et n’avait jamais été le genre de femme à l’esprit fermé. Elle n’était peut-être pas la plus aventureuse de toutes, mais elle se savait curieuse. Si elle n’était pas le genre de femme à faire une fellation, elle avait déjà goûter la semence de Jake, tout comme elle venait de le faire avec celle de Gabriel. C’était définitif elle n’aimait toujours pas la sensation, non que le goût lui déplût mais c’était surtout le feeling, quelque chose dont elle ignorait le pourquoi l’empêchait d’y prendre plus de plaisir. Lover contre Gabriel, elle avait fermé ses yeux, non dans l’intention de s’endormir, mais simplement savourer cet instant. Un sourire se formait sur ses lèvres, alors qu’elle sentait les doigts du châtain contre sa peau. « Alors tu acceptes que j’y aille. » disait-elle un large sourire sur ses lèvres, alors qu’elle ouvrait les yeux pour le regarder. Elle le taquinait, comprenant parfaitement où il voulait en venir. Pour ce soir, elle ne voyait pas loin de ses bras, loin de lui. Elle se blottissait un peu plus contre lui, fermant cette fois ses yeux pour s’endormir contre lui. Tout c’était passé tellement vite, elle était venue se réfugier chez lui ne s’attendant jamais à ce qu’ils couchent ensemble. Mais elle avait apprécié, peut-être beaucoup trop pour une femme mariée. Elle avait dormi une heure peut-être deux gros maximum avant d’ouvrir les yeux, toujours blotti contre Gabriel, elle s’en délogeait descendant du lit pour le regarder avant de soupirer. Sa main sur son ventre rond, elle voyait l’illusion s’estomper. Elle ne pouvait lui faire cela, elle n’avait pas l’intention de quitter Jake malgré tout ce qu’il lui faisait. Elle ne pouvait donc lui offrir ce qu’il voulait. Elle. Prenant un nouveau t-shirt où elle l’avait vu prendre le premier, enfilait celui-ci avant de quitter la chambre. Elle commençait par nettoyer le chocolat qui avait coulé par sa faute, puis elle allait s’asseoir dans le canapé son regard rivé sur l’extérieur. Observant la nuit, elle réfléchissait à ce qui s’était passée.

La voir sourire étirait automatiquement le mien aussi et sa remarque me fit rire "Toujours pas non" j'avais bien compris qu'elle disait ça pour rire et pour m'embêter gentiment. Elle n'aurait pas voulu qu'on dorme ensemble j'y serais quand même allé dans ce canapé mais on venait de faire l'amour, la gêne n'était plus vraiment présente. Enfin pas que je l'ai beaucoup été avant non plus mais j'avais tout de même toujours respecté le besoin d'intimité de Jesabel. Je ne m'étais ô grand jamais pointé dans la salle de bain pendant qu'elle y était ou dans la chambre pendant qu'elle se changeait. Et maintenant on était tous les deux nus dans mon lit, l'un contre l'autre. Quand elle se blottissait un peu plus contre moi je passais mes bras dans son dos et la regardais s'endormir. Je sentais sa respiration se ralentir en partant dans les bras de Morphée même si elle restait aussi dans les miens. Je fermais à mon tour les yeux. Apaisé et complètement détendu je sombrais rapidement. Je ne savais pas combien de temps j'avais dormis, ni ce qui m'avait réveillé. Un mouvement ? Un bruit ? Ou peut-être juste naturellement comme ça m'arrivait parfois même sans avoir fait de longue nuit. Les souvenirs me revenaient petit à petit sur ce qu'il s'était passé avant que je m'endorme. Je souriais puis, ne la sentant plus contre moi, je rouvrais les yeux et constatais qu'elle n'était plus la. Mon sourire s'estompa. J'aurais peut-être dû m'y attendre. J'étais pas tant habitué que ça à ce que les filles avec qui je couchais filent à l'anglaise. Généralement si on ne dormait pas ensemble on se séparait après le sexe mais en douce pas tant que ça. Je basculais sur le dos et m'étirais avant de me lever et d'enfiler un boxer. Je cherchais mon portable au cas où elle m'aie quand même laissé un message mais je ne le trouvais pas. J'avais dû le laisser dans le salon. Je sortais de ma chambre et en arrivant vers le canapé j'eu un léger sursaut de surprise. Voyant bien rapidement qu'il s'agissait de Jesabel je souriais "Ne le prend pas mal mais tu m'as fait peur" faut dire que dans le noir comme ça je ne l'avais pas tout de suite repéré. Du coup j'abandonnais la recherche de mon portable pour m'asseoir à côté d'elle "J'ai cru que tu étais partie, je suis content de m'être trompé" ça ça ne changeait pas, je préférais la savoir autre part qu'avec son mari. Et sur le coup j'avais eu peur qu'elle l'ait rejoint.

Son regard ne se détournant pas du paysage urbain qu’elle pouvait voir à travers la fenêtre, elle réfléchissait. Qu’avait-Elle fait ? Elle le savait, mais elle ne comprenait pas pourquoi elle avait laissé cela arriver. Elle avait passé plusieurs semaines dans cet appartement sans que jamais rien n’arrive et voilà qu’elle avait été infidèle à son mari. Elle se sentait mal, pour Jake, mais aussi Gabriel, si elle avait aimé comment il lui faisait l’amour, son touché, cette façon qu’il avait de la regarder, ce n’était que chimère. Un rêve utopique qui ne pourrait jamais voir le jour. Elle n’était pas comme Jake, elle ne désirait pas aller voir ailleurs et pourtant, ce soir, ça c’était passé naturellement et elle avait été l’initiatrice de tout cela lorsqu’elle l’avait guidé entre ses cuisses. Elle sentait le rose monter à ses joues, cette chaleur entre ses cuisses. Fermant les yeux elle se repassait chaque scène de leur ébat, sa main entre ses jambes, ses doigts en elle, ses lèvres parcourant sa peau laiteuse... elle se sentait fiévreuse à l’imagination de ses souvenirs, mais c’est ce qu’ils devaient devenir, des souvenirs. Elle retournerait voir Jake, elle le savait, mais elle ne pouvait se permettre d’avoir un amant. Ce serait un secret bien trop lourd à porter pour elle. Quitter Jake... C’était tout simplement impensable, ils allaient avoir un enfant, elle ne pouvait le quitter pour quelque chose dont elle ignorait ce qu’elle risquait. Tout abandonner pour se retrouver seule, elle n’avait pas le goût du risque. Perdue dans ses pensées, elle replaçait une mèche de ses cheveux lorsque Gabriel entrait dans la pièce s’adressant à elle. Elle tournait sa tête pour le regarder, lui adressant un faible sourire « Je suis désolée. » disait-elle de la mélancolie au fond de sa voix. Elle ne le quittait pas du regard jusqu’à ce qu’il s’assoie près d’elle. Se tournant elle remontait ses jambes sur le canapé les ramenant vers elle, s’assurant de garder ses chevilles coller pour qu’il ne remarque pas qu’elle n’avait toujours pas remis de culotte. « Je ne dormais plus alors je me suis levée, je ne voulais pas te déranger. » Elle appuyait son menton sur ses genoux. Comment pouvait-Elle dire ça ? « Ce qui s’est passé, ça ne pourra plus jamais se reproduire. » Elle baissait son regard sur ses doigts de pieds qui pianotaient sur le canapé. « Je ne veux pas te créer de faux espoir. Tu es quelqu’un de bien et tu mérites quelqu’un tout aussi bien. Moi je ne pourrai rien te donner, ce soir ça été magique, mais il faut retourner à la réalité et tu vaux mieux que d’être un simple amant. » Des larmes avaient commencés à couler sur ses joues roses.

Je ne l'avais jamais dragué, je n'avais jamais rien tenté jusqu'à ce soir. Jusqu'à ce que je sache qu'elle avait déjà pensé à certaines choses avec moi. Forcément savoir que je l'attirais ça changeais la donne. Elle me plaisait depuis le début pour ma part. J'aurais préféré l'avoir sous les yeux au moment de me réveiller mais le rêve était terminé il fallait croire. Mais contre toute attente elle était juste partie de la chambre et non de chez moi "Désolée ?" elle n'y pouvait rien, je ne l'avais juste pas vu directement et du coup ne m'attendant pas à la voir dans mon canapé ça m'avait surpris c'était tout, c'était la faute à personne et surtout il n'y avait rien de grave. "T'y es pour rien" je souriais et m'asseyais à côté d'elle. Elle n'avait pas besoin de s'excuser mais parfois on le faisait tous par réflexe. Elle avait nettoyé le chocolat chaud apparemment. Je pensais le faire ce matin, n'en ayant pas vraiment eu l'occasion avant du coup mais elle m'avait devancé. Elle ramenait ses jambes contre elle et j'allongeais les miennes pour croiser mes pieds sur la table basse. Elle ne portait pas le même tee-shirt qu'hier, elle avait du fouiller pour en prendre un autre. En revanche je me demandais si elle avait remis une culotte quand même. En l'ayant découvert sans hier je ne pouvais pas m'empêcher de me poser la question. Mais elle capta de nouveau mon attention "Tu m'aurais pas dérangé en restant dans le lit et tu m'as pas dérangé en te levant t'en fais pas" Je ne savais pas si c'était elle qui m'avait réveillé en se levant mais franchement ça n'avait aucune importance. Pour la suite je m'y attendais plus ou moins, ça rendait par pour autant ça moins désagréable à entendre. En même temps avec son mari et son bébé je ne me faisais pas vraiment d'illusion. Pas un seul instant j'avais pensé qu'elle quitterait tout pour moi et je ne le lui demandais pas. Enfin pour être tout à fait exacte, si, je voulais qu'elle quitte son mari mais pour elle, pas pour moi. Pour son propre bien. En plus de ça je n'étais pas prêt à être père alors notre relation me paraissait difficile à exister. Donc je n'avais pas vraiment de faux espoirs à briser. "Mais tu es quelqu'un de bien aussi Jes" je ne savais pas trop quoi lui répondre. Après tout qu'est ce que je pouvais bien dire ? Que je voulais qu'on continue à coucher ensemble ? Comme si j'allais lui imposer quoi que ce soit. En plus de ça avoir un amant ça n'allait être qu'une pression en plus pour elle, elle en avait déjà suffisamment à porter sur les épaules. Et on ne va pas se mentir être un amant ça n'était pas quelque chose qui me bottait forcément plus que ça. Même si en soit je ne dirais probablement pas non si on devait recoucher ensemble. Mais il y avait quand même quelque chose de positif dans tout ça vu qu'elle avait trouvé ce moment magique. Je pouvais difficilement ne pas être d'accord avec elle je risquais d'y repenser encore souvent. En tournant la tête vers elle je me rendais compte que des larmes coulaient sur ses joues "Jes.." je retirais mes pieds de la table basse et me rapprochais d'elle pour venir passer mon pouce sur ses joues histoire d'essuyer ses larmes "J'ai pas envie que tu pleures à cause de moi" vraiment pas envie, je ne voulais pas la faire pleurer. Surtout que je n'avais rien fait pour. Je lui avais fait l'amour oui mais ça n'était pas censé provoquer de la peine. Enfin je savais bien que ça n'était pas ça mais plutôt tout ce qu'il y avait autour. Je posais ma main sur son bras pour lui caresser dans un geste qui se voulait rassurant "J'ai pas l'intention de te demander de tout bouleverser pour moi, si tu ne veux plus coucher avec moi tu as le droit tu fais ce que tu veux" je soupirais légèrement. Si seulement elle voulait quitter son mari. Mais avec l'enfant en route j'imagine que ça devenait encore plus impensable pour elle. Pourtant j'étais persuadé que ça serait mieux pour l'enfant. Après tout ne pas avoir de père ça restait mieux que d'avoir un père violent, que ça soit avec sois ou avec sa maman. "En tout cas je ne me fais pas vraiment d'idée sur nous deux alors tu ne me fais pas de mal t'en fais pas" je préférais le préciser parce qu'elle était bien capable de culpabiliser pour ça aussi alors si je pouvais lui éviter.

Un cauchemar, voilà ce que la philanthrope avait l’impression de vivre alors qu’elle se sentait déchirée. Ce qu’elle éprouvait pour Gabriel, elle ne le comprenait pas au-delà de l’attirance qu’elle éprouvait pour lui. Est-ce qu’il y avait plus ? Elle ne pouvait le dire, mais elle savait que tout cela lui faisait mal. Une douleur qui n’avait rien de physique, mais qui restait tout de même terriblement douloureuse. Elle s’en voulait, car tout ceci n’aurait jamais dû arriver. Elle venait de compliquer ses sentiments, chamboulant son existence, sa vie et à l’écouter, elle ne semblait être rien. Elle se trouvait idiote, était-elle la seule à éprouver quelque chose de plus fort que l’attirance physique ? Romantique, peut-être qu’elle avait espéré qu’il lui demande de quitter Jake pour lui. Qu’il lui aurait promis mont et merveille, mais il n’avait rien fait de tout cela. Ses larmes sur ses joues, elle les laissait couler sans rien dire, ne brochant même pas lorsqu’il passait son pouce sur ses joues. Elle analysait ces propos, relevant son regard sur lui. « Dis-moi la vérité. Tu ne voulais pas simplement coucher avec moi ? » Ses idées se brouillaient, elle avait la sensation d’avoir été idiote, se laissant amadoué par un homme gentil, mais qui ne voulait rien d’elle. « En fait, non je préfère ne pas savoir. » Elle se mordait la lèvre. « Je ne suis pas certaine que ça soit une bonne chose qu’on se revoit après cette nuit. » disait-elle, sachant très bien qu’elle aurait du mal à lui faire face et si son chemin ne recroisait plus le sien, elle pourrait l’oublier, laissant mourir ses sentiments qui grandissait en elle.

Quand elle relevait ses yeux rougis sur moi je ne m'attendais pas à ce qu'elle me pose une telle question. J'arrêtais d'essuyer ses larmes, relâchant les muscles de mon visage en la fixant. Alors ça ça faisait mal. J'étais déçu. Déçu qu'elle ait une telle image de moi. Elle me disait ne pas pouvoir s'engager avec moi et ne pas vouloir non plus de moi comme amant et quand j'acceptais son choix elle me voyait tout à coup comme un mec qui ne voulait que coucher avec elle. Ben purée pour juste une relation sexuelle j'aurais été patient et impliqué ! Mais avant que je ne réponde elle repris la parole. Ne pas savoir, comme si elle ne s'était pas déjà fait son opinion, et comme si je pouvais supporter qu'elle reste sur cet opinion de moi. J'ai beau ne pas me soucier de ce que pensent la plus part des gens quand il s'agissait de Jesabel ça me touchait beaucoup plus. Et voilà que maintenant elle ne voulait plus qu'on se voit. Purée j'avais l'impression de vivre des montagnes russes avec elle. Je soupirais et me remettais dos contre le dossier puis repliais une de mes jambes, posant mon pied sur le canapé, j'appuyais mon coude contre mon genoux et mon poing contre mes lèvres. Moi qui pensait que ce qui se passait dans ma tête était compliqué c'était visiblement rien à côté de ce qu'il se passait dans sa tête à elle. Je décollais mes lèvres de mon poing pour y appuyer mon menton, regardant en face de moi "Alors là tu deviens vexante" c'était le bon mot, j'étais vexé, vraiment. "Tu le penses vraiment ? Tu penses vraiment que je t'ai séduite dans l'intention de juste coucher avec toi ?" c'était presque ironique dans le sens où pas un instant je ne l'avais dragué. Je me grattais sous le menton puis je tournais la tête vers elle "Je pensais pas que t'avais une si mauvaise estime de moi" elle était bien vite partie son image du mec bien, et ça seulement parce que je ne l'avais pas contredis comme à mon habitude parce que c'était toujours le sujet qui nous mettait en désaccord et l'énervait. J'avais pas envie de lui prendre la tête avec ça maintenant, j'avais juste envie de passer un bon moment mais de toute façon ça semblait compromis dès le départ. Et voilà que maintenant elle se faisait de fausses idées. "Tu veux que je te dises vraiment ce que j'en pense très bien mais tu vas trouver que je me répète: Jake n'est pas assez bien pour toi, et pour un enfant je ne pense pas qu'il sera mieux. Si ça devait être ma décision je te laisserais pas y retourner parce que ça me bouffe de te savoir avec lui, en danger permanent, la preuve, même enceinte il s'en prend à toi ! Mais je ne suis pas lui, je ne vais pas t'obliger à quoi que ce soit" je poussais un long soupire. Ouais j'étais agacé. Je n'avais pas envie de m'énerver contre elle et je ne gueulais pas non plus loin de la, ça se sentais simplement dans ma voix et ma façon de parler, mais en voyant ce que ça donnait quand j'essayais d'être arrangeant je me demandais bien pourquoi je me donnais cette peine.

Était-ce les hormones qui la faisait passer pour une girouette ? Ou le simple fait que pour une fois il n’y avait pas seulement Jake et qu’elle cherchait inévitablement une façon de blesser pour ne pas à avoir à choisir ? Elle le regardait, distant, froid et elle ne trouvait pas mieux que de détourner le regard mal de l’avoir mis dans cet état. Sa façon de parler de Jake, elle n’aimait toujours pas ça. Mais pour une fois, pour une infime fois elle ouvrait la porte qui pouvait l’amener à la sortie. « Non... mais je ne vois plus très clair. » Elle se levait continuant de parler en allant se poster devant la fenêtre « Jake a toujours été le seul a occupé toutes mes pensées et puis tu es arrivé dans ma vie. Je ne te demande pas de comprendre, peut-être que tout ceci n’est dû qu’à mes hormones, mais Jake je l’aime, sauf qu’il y a toi. Je ne sais pas ce que j’éprouve et ça me fait peur. Je n’ai jamais compris comment des femmes pouvaient tromper leur mari, alors que ce soir, je l’ai fait. Si je m’écoutais je voudrais que tu me prennes encore, mais cela ne ferait qu’embrouiller mes pensées. » Elle posait son doigt contre la vitre embué sans doute à cause du contrasse de l’extérieur avec l’intérieur, dehors il pleuvait toujours. « J’avais envie que pour une fois on me désire, qu’on me le dise, qu’on me veuille, même si ça allait à l’encontre de ce que je disais. Mais tu n’as fait qu’acquiescer ce que je disais. » Elle se retournait pour le regarder « Tu ne fais que parler de Jake, toujours, je ne suis pas une princesse qu’on doit sauver. Tout ce que je veux c’est être aimé et lui même s’il ne me le démontre pas toujours, je sais qu’il m’aime toujours. Mais toi, tu ramènes tout à lui alors que pour une fois je ne voulais pas entendre parler de lui. » Elle aurait juste aimer l’entendre qu’il tenait à elle sans qu’il associe tout cela à Jake.

Je me calmais un peu quand elle revenait sur ce qu'elle avait dit. Je la suivais du regard quand elle se levait. Au moins ça n'était pas pour partir. Comme elle avait parlé de ne plus se revoir j'avais envisager qu'elle puisse se lever pour ça. Mais non, elle allait juste se poster devant la fenêtre. Je ne pensais pas l'avoir bouleverser à ce point mais plus elle parlait plus j'avais l'impression que ça n'était pas qu'une histoire d'envie, d'échappatoire, de fantasme. Bon ça ne me plaisait toujours pas de l'entendre dire qu'elle était amoureuse de Jake mais d'après ce qu'elle disait j'avais une place suffisamment importante pour rentrer en opposition avec cet amour. Elle avait peur de ses sentiments. Les miens étaient peut-être un peu plus clair mais je m'empêchais d'y croire parce que j'avais dès le début pris pour acquis que ça serait impossible. Et avec le bébé ça me semblait encore plus inaccessible alors peut-être que je cherchais juste à m'épargner au final. Que je la prenne encore ? En effet elle ne savait pas du tout ce qu'elle voulait. Ou bien elle était tiraillée entre ce qu'elle voulait et ce qu'elle jugeait être juste et raisonnable. "Je sais pas trop si je dois comprendre que t'aurais préféré que je ne rentre pas dans ta vie et que tu voudrais que j'en sorte pour t'éviter des prises de tête ou… Ou si tu aimes ressentir ça" je parlais de sentiments qu'elle pourrait avoir pour moi. Elle avait besoin de se sentir désirée, peut-être que c'était ça ce qu'elle voyait en moi. Peut-être qu'elle cherchait ce qu'elle ne trouvait plus chez son mari pour combler ce vide. J'arquais un sourcil. Comment ça j'avais acquiescé ce qu'elle disait ? Je la regardais puisqu'elle s'était tournée face à moi et je l'écoutais m'expliquer. Une princesse qu'on devait sauver. Dis comme ça ça faisait plutôt péjoratif mais en soit ça n'était pas totalement faux, j'avais envie de lui venir en aide, ça n'était pas nouveau. Je baissais les yeux quand elle disait qu'il l'aimait toujours. Est ce qu'elle était en train de me reprocher de ne pas l'aimer assez ? A croire que quoi que je disais ça n'allait pas. Option A je passais à ses yeux pour un mec qui voulait juste baiser. Option B j'abordais le sujet qu'elle ne voulait pas entendre, encore. Mais la troisième option je n'avais pas pensé une seconde qu'elle voudrait l'entendre. Je fermais les yeux en pinçant l'arrête de mon nez quelques secondes le temps de réfléchir. Puis je relâchais ma main et relevais mes yeux sur elle, laissant également retomber ma jambe "Tu crois que c'est simple Jesabel ? On couche ensemble ensuite tu me dis que ça ne recommencera pas, que tu ne veux pas que je me fasse de faux espoir" est ce qu'après ça j'étais censé lui dévoiler mes sentiments ? Comme ça ça ne lui apporterait que de savoir que c'était trop tard, espoir ou non. Je reprenais "Ensuite tu me dis que tu veux plus qu'on se revoit parce que tu crois que j'ai juste voulu coucher avec toi, bref tu fais tout pour me faire comprendre que de toute façon il ne pourra rien se passer entre nous et tu espères que ça me donne envie de te parler de moi et de mes sentiments ?" soyons honnête, foncé la tête en avant droit dans un mur que je savais devant moi ça n'était pas vraiment le genre de chose qui me donnait envie "Peut-être qu'en me disant ça tu attends juste que te donne des raisons de ne pas faire ce que tu as décidé de faire mais je ne suis pas dans ta tête moi je ne peux pas le deviner. De ma place exposer mes sentiments vu la situation c'est déjà dangereux mais la tu m'as foutu un râteau avant même que je n'ai eu le temps de dire quoi que ce soit" et dès le réveil après avoir passé un moment extra ordinaire. Autant dire que ça refroidissait. J'en ressentais des choses affectives pour la petite brune mais la pour le coup elle pensait surtout à elle. J'aurais pu lui dire si je n'avais pas eu la certitude qu'en retour je n'allais rien avoir d'autre que la décision de retourner auprès de son mari. Elle me foutait le doute maintenant.

Elle haussait les épaules, n’ayant aucune réponse quant à ce qu’elle voulait, sa logique semblait remplie de faille et elle ne savait pas quoi faire, comment réagir pour éclaircir tout ça. Il n’y avait pas de mauvaise réponse, ni de bonne apparemment. Tout ce qu’elle savait c’était qu’elle devait faire un choix, un choix qui prendrait effet ce matin et qui changerait sans doute toute sa vie. Elle se sentait comme Sophie tiraillée entre le mari et « l’amant ». Bien sûr qu’elle pensait que tout aurait été plus simple si Gabriel n’avait jamais apparu dans sa vie, seulement, c’était chose faite et même si elle souhaitait l’en effacer elle savait que ce serait difficile surtout après ce moment passé ensemble. Elle cherchait maladroitement une façon de sortir sa tête de l’eau, de retrouver la raison alors qu’elle était désemparée face à celle-ci. Elle était égoïste, pour une fois dans sa vie, depuis longtemps elle ne pensait qu’à elle, elle avait besoin d’entendre certaine chose, mais à l’écouter, elle ne faisait qu’embrouiller un peu plus leur situation, elle et son désir qui la paralysait. Elle poussait un soupir, jouant avec ses cheveux. « Je suis désolée. » Voilà une chose qu’elle avait appris à devenir, désolée. « Je ne pense qu’à moi, alors que nous sommes deux dans cette histoire. Mais ma raison me dit que si j’écoute une part de mes sentiments tout deviendra encore plus compliqué. J’essaie simplement d’anticiper avant de perdre totalement le contrôle et finalement c’est bien ce qu’y arrive. » Elle revenait vers lui, s’assoyant à ses côtés elle passait une main sur sa joue. « Je serais clair, si Jake n’était pas dans ma vie tu aurais toutes tes chances. C’est pour ça que j’ai tant de mal à vraiment dire non, à vouloir tout abandonner. Mais si je ne le fais pas, si je ne prends pas cette décision. On en souffrira, j’en souffrirai puisque j’ignore l’étendu de tes sentiments. Je ne suis pas prête à laisser ma vie pour une relation qui pourrait être éphémère. Tout c’est enchaîner tellement vite entre nous. » Ses doigts le caressaient lentement, désirant une dernière fois sentir sa peau. « Je suis désolé que tout ce que je puisse dire complique tout. Mais tu le sais aussi bien que moi ma place n’est pas ici. »

Compliqué oui ça l’était et si je lui parlais en plus de mes sentiments à son égard est ce que ça changerait vraiment quelque chose ou est ce que ça ne ferait que allonger la liste de ce qui compliquait cette situation ? J'avais du mal à me dire que ça puisse tout arranger en tout cas. Elle avait mis gentiment les points sur les i dès que je m'étais installé dans ce canapé c'était qu'elle avait déjà dû y réfléchir et prendre sa décision, je n'avais pas pensé qu'elle puisse être facile à changer. Elle s'excuse encore. Au moins elle s’était rendu compte que si je ne parlais pas de sentiments ça n'était pas parce que j'en avais pas et elle ne m'en voulait plus de rien dire "Tu anticipes mais finalement tu me dis que tu souhaites que je te retiennes en te disant à quel point je tiens à toi. En effet je crois que toi et moi on ne contrôle plus grand chose..." Oui elle n’était pas la seule. Si j'essayais de me placer au mieux dans cette discussion par rapport à ce qu'elle me disait le reste en revanche c'était en vrac. Je la suivais à nouveau du regard, plongeant le mien dans le sien quand elle posait sa main sur ma joue. Je l'écoutais attentivement. Je n'y étais pas pour rien dans toutes ces complications loin de la, j'étais même l'élément perturbateur dans tout ce bordel et je comprenais qu'elle ne veuille pas tout quitter pour moi sans savoir si ça avait une chance de réellement fonctionner "J'ai.. je sais même pas dans quelle ordre te dire tout ce que j'ai envie de dire tellement ça s'embrouille dans ma tête. J'ai pas pensé à te demander de tout lâcher pour moi parce que je trouvais ça égoïste, que je pensais pas que tu puisses en avoir envie et que je trouvais ça un peu précipité même si..." Même si pour elle ça ne l'était visiblement pas tant que ça, en ayant couché ensemble pour la première fois il y avait seulement quelques heures je me voyais mal déjà lui demander de tout quitter pour moi, j'aurais même penser lui faire peur en allant aussi vite "Mais on est pas que deux dans cette histoire et je ne parle pas de Jake" son avis à lui je m'en carrais pour être franc "J'ai absolument rien contre les enfants et je suis content pour toi crois moi, je me sens juste pas prêt, enfin, ça ferait beaucoup pour moi de me retrouver du jour au lendemain avec femme et enfant" ça y est je n'étais plus sûr de dire les choses dans l'ordre "Si j'ai parlé de Jake plutôt que de moi c'est parce qu'à défaut de pouvoir vraiment te proposer quelque chose de concret sans avoir le temps d'y réfléchir je voulais tout d’abord que tu prennes la décision de tout quitter pour toi, pas pour moi. Je sais pas si c'est une bonne chose de prendre cette décision pour quelqu'un d'autre, c'est peut être étrange mais ça me donnerait moins l'impression d'être avec toi par choix, moins que si tu étais seule, pas en sachant que si je ne te promet rien alors tu restes avec Jake, comme par nécessité d'avoir quelqu'un pour ne pas être seule..." Je me perd définitivement la je ne sais même plus où j'en suis "Mais au point où on en est, un peu plus compliqué ou pas, autant être honnête" je prenais sa main pour la lui caresser de mon pouce "Si la situation était plus simple, s'il n'y avait que toi et moi j'aurais voulu tenter de me mettre en couple avec toi depuis un moment" ça n'était pas comme si je n'y avais jamais pensé avant que la nouvelle du bébé ne tombe et que j'ai l'impression d’être définitivement out "parce que ça ne date pas d'hier que tu me plais. Dès le premier soir je t'ai dis que je te trouvais belle, que je pourrais t'embrasser, ça n'était pas des paroles en l'air. Et cette affection elle se développe depuis ce jour la. Que tu me dises que je n'étais personne l'autre coup ça m'a vraiment blessé et ne plus te voir après ça ça n'a pas été facile du tout parce que je n'arrête pas de penser à toi. Pas à une autre, juste à toi. Je sais pas vraiment quel mot mettre dessus pour te faire comprendre ce que je ressens mais sache que tu es aimée et bien plus que seulement par ton mari" J'haussais épaules et baissais un peu la tête "J'ai pas envie que tu le rejoignes parce que je me soucis de toi, mais j'ai pas envie que tu partes de chez moi parce que tu m'as déjà beaucoup trop manqué et je voudrais pouvoir te garder dans mes bras"