(peer) # some facts

PRÉNOM le sourire qui fleurit au coin des lèvres, le dé à coudre serré dans la main, estampillé du doux nom de baiser. la flûte jamais bien loin. peter, comme ce gamin qui ne voulait pas grandir, réincarné sur cette planète comme un petit prince tombé de son étoile, la deuxième à droite, toujours. peter, qui se joue de son prénom, qui l'abandonne au profit de peer, peer plus court, peer, plus remarquable, peer, inoubliable. NOM smith, brooke, anderson, louis, james, montgomery, monroe, booth, tantôt marpple, parfois osborne ou morgan. mais jamais, jamais ô grand jamais jacobson. nom de famille comme un boulet à une cheville trop fine, le poids trop lourd d'une famille qu'on n'assume pas, qu'on ne veut pas, qu'on fuit entre autres choses. DATE & LIEU DE NAISSANCE le premier souffle un cinq avril, en californie, plus précisément à san francisco. il y est resté un temps, jusqu'à devoir quitter sa famille. il a atterrit à bethesda dans le maryland avant d'enfin rejoindre washington. ÂGE vingt-cinq ans, pas une seconde de plus passée sur cette terre. c'est déjà bien, trop ou pas assez. il assume pas trop de plus être un ado, d'avoir eu son enfance dérobée. MÉTIER il faut bien gagner sa vie. il n'a pas le choix. il ne peut pas vivre d'amour et d'eau fraîche, de couleurs et de mensonges. ça marche pas comme ça, l'argent tombe pas du ciel, surtout pas sur lui. dieu il l'a oublié depuis un moment, oublié qu'il existait. alors, pour gagner sa vie, il est livreur uber eats. ça paye mal, mais il aménage ses horaires à toutes les heures du jour ou de la nuit. sur son vélo à braver les interdits et les intempéries. Statut civil : le célibat à fleur de peau, à fleur de lèvres. baisers volés à tout va, sans jamais se fixer. sans jamais assumer, c'est tellement plus aisé de disparaitre. Orientation sexuelle : l'esprit plus ouvert que les cuisses, mais néanmoins c'est la pansexualité qui l'emporte. aimer n'importe qui. ce n'est pas le genre qui pose problème avec lui, c'est la simple capacité d'aimer. Statut financier : on ne va pas se mentir, il galère. son travail ne rapporte qu'une misère et boucler les fins de mois est peu commode. il lui reste un peu d'argent de sa tante mais il est plutôt à la limite du raisonnable. à quelques dollars de se faire virer de son appartement, toujours en retard sur son loyer. pauvre, en somme. Caractère : peer est un nerveux, un sanguin. de ceux qui l'ouvrent et qui partent facilement en live. un agité qui se mêle de ce qui ne le regarde pas, qu'il s'agisse d'injustices ou de regards de travers. pourtant, il est aussi particulièrement individualiste, à la limite de l'égoïsme. une nécessité pour survivre dans sa situation. mais on lui pardonne. on lui pardonne parce qu'il distribue beaucoup trop de sourires, parce qu'il a l'humour, la plaisanterie facile, parce qu'il donne l'impression d'être quelqu'un qui ne se prend pas la tête, qui est détendu, excessivement détendu, alors qu'à l'intérieur ça bouillonne d'immaturité. ça aussi, c'est un mensonge. et il en abuse. des histoires à tout va. s'il a l'air sympa, il l'est sans doute, mais la vérité est que peter jacobson est une personne terriblement mal. un mal être qu'il n'explique pas, qu'il ne parvient pas à mettre de côté. une vie en dents de scie qu'il se force à affronter.

1 le chant, comme échappatoire, comme îlot d'honnêteté épargné par les flots. la voix qui ne ment pas, la voix entière, pleine, tenue, effrontée, sublime, qui s'élève quand on ne l'attend pas. il chante le gamin esseulé, à merveille, mais il n'y a personne pour l'écouter. 2 il parle fort, beaucoup, trop. bavard et agité, des tonnes de choses à dire et tellement peu de temps pour les articuler. l'hyperactivité au bord des lèvres, les mots qui se bousculent. on l'entend de loin, on le voit gesticuler, un pied sur son skate et sur le visage, l'air mutin. 3 un besoin d'être aimé, improbable, violent. le besoin permanent d'être rassuré, d'être vu et remarqué. de se sentir unique, étonnant, fascinant, extraordinaire. le besoin viscéral de ne pas passer inaperçu, de mourir en ayant fait de grandes choses ou de se laisser sombrer devant l'échec. de marquer le monde de son empreinte. 4 traumatisme d'enfant, celui d'un père qui vient le visiter dans sa chambre, lorsque maman s'est endormie devant la télévision. cela n'a pas duré longtemps, dix mois tout au plus, avant qu'il ne parle. retiré à la garde de ses parents, confié à une tante, marraine la bonne fée. 5 le skate, comme moyen de déplacement privilégié. il lui permet d'aller vite, de se faufiler, sur les trottoirs, sur les routes. prise de risques inconsidérés, s'accrocher à l'arrière des voitures et se laisser emmener. ailleurs, quelque part, n'importe où, la vitesse en alliée. 6 cruel sentiment que celui de l'indépendance. la volonté de voler de ses propres ailes, en veillant à ne pas se les brûler. comme le besoin de faire ses preuves, en taguant les murs ou en narguant le soleil. l'envie d'être fort, d'être fier, d'être bien, d'être quelqu'un. 7 les émotions qui le submergent, comme un enfant prisonnier d'un corps étriqué. incapable de se gérer. elles sont imprévisibles, soudaines, incohérentes. mais elles prennent aux tripes et il est devenu impossible pour lui de les faire taire. elles sont les seules vérités dans son océan de détresse.