Athena, Paige Skellington - le come back

Depuis 6 ans environ, je vis en ville. J'aurais pu bosser dans un grand restaurant, mais j'ai attendu d'ouvrir le mien. j'ai bossé dans un dîner, j'étais bien dedans. J'ai attendu le déclic, un pétage de câble et me dire fuck j'ouvre MON restau' et aller tous vous faire cuir un œuf. J'ai construis mon petit trou et j'avoue que j'étais assez heureuse. Enfin, heureuse, tout est relatif. Je repoussais les gens, je voulais qu'on me laisse tranquille. Je vis seule avec un chat, je vis ma vie tranquillement, sans peine de cœur. Une fois par semaine, je voyais ma mère et ça me convenait parfaitement. Elle me tapait pas sur le système concernant ma vie perso', elle me laisse gérer ma propre vie. Mais elle s'inquiète, c’est normal, c'est une maman. J'ai vécu une vie pénard à mon rythme, troublée par des potentiels amis qui tentèrent plusieurs fois de briser ma coquille pour essayer d'apprendre à me connaître. Le masque ne leurre pas les curieux. Certains ont su percer cette carapace avec un bulldozer, je me suis emportée plusieurs fois, tentant de tous les repousser. Pourquoi vouloir apprendre à connaître une femme vulgaire comme moi ? Une femme qui n'hésite limite pas à se faire passer pour quelqu'un que l'on déteste ? Parce que ça sonne faux. Pour certains. C'est ce qu'on m'a balancé. "Tu sonnes faux Athé, j'suis sûr t'es pas qu'une paire de boobs, t'es plus que ça". J'ai fini par me confier à ces quelques personnes qui voulaient apprendre à me connaître. Me confier à eux sur ma vie, sur mes relations compliquées amicales, que j'avais dû mal à faire confiance à cause du revers de la médaille. Je m'étais faite avoir naïvement par un connard qui a manipulé notre entourage. Finalement, me confier ça a été la meilleure chose au monde. C'était libérateur et j'ai pu commencer enfin à vivre et tenter de m'épanouir. Enfin ... tenter ... Sans que je ne le prévois, en même temps, ce genre de choses n'est pas du tout prévisibile, Isaac est venu un jour sur mon lieu de travail. Il a tenté de me récupérer, Penelope l'a largué comme une sombre merde et il voulait revenir vers moi. S'excusant de m'avoir faite passer pour une folle hystérique, pour une nana qui le castrait et qui était égoïste. Oui, parce que tout nos amis m'ont bien balancé dans les dents "t'avais qu'à pas partir en France, tu serais encore avec lui ! Par ta faute il était déprimé et Penelope l'a soutenu et c'était logique qu'ils couchent ensemble". Logique ? Ma paire de boobs sur le coin de ta figure oui ! Quel con. Il s'est pas rendu compte qu'il avait en face de lui une nouvelle Athena. Je l'ai chopé par le col pour l'embarquer dans le bureau du patron. Je lui ai verbalement roulé dessus et il s'est rapidement rendu compte, qu'il ne fallait vraiment pas m'énerver. Je voulais qu'il parte et qu'il ne revienne plus jamais. Il est parti. Il le fallait. Je ne voulais plus de lui.

Fin octobre 2018. Je me suis réveillée, couchée dans un lit d'hôpital. Je ne comprenais pas pourquoi j'étais là. Maman était à mon chevet et a explosé en sanglots tout en remerciant le ciel et en appelant les médecins. J'ai survécu à une tentative de meurtre complètement folle il parait mais ... je ne me souvenais plus de grand chose. Il parait que je me suis faite écraser par ... Isaac. Ma tête a heurté méchamment le sol, d'où mes quelques troubles de mémoires. Selon les médecins, ça devrait aller. Pour le moment. J'suis devenue discrète et songeuse. Quelques rares amis que je me suis faite en ville me sortent comme ils peuvent et tentent de me faire souvenir de quelques trucs. Je regarde la vie d'un autre œil, telle une spectatrice, avec beaucoup de je m'en foutisme, depuis ma sortie de l'hôpital. Ma mère aime pas ça, j'le sais. Elle supporte pas que je sois devenue froide et distante par moment, que je me moque de ma condition, que je sois beaucoup trop dans l'humour ... Déjà qu'elle supportait plus mon caractère après mon mariage désastreux. Elle en peut plus de tous ces sauts d'humeurs, puisque j'ai commencé à me rouvrir, mais là je me ferme. Bref, elle a décidé de me laisser vivre ma vie, faut bien, elle était en train de se bouffer les nerfs pour moi. Sérieusement, ça vaut pas la peine. J'ai donc recommencé à vivre une vie presque normale, avec mon caractère de feu, tout en étant glaçante par moment. Mon ancien patron m'a même proposé de revenir, mais j'ai préféré refuser. J'avais besoin de changement. J'ai besoin de changement. J'ai trouvé un petit travail dans un restaurant chic d'un casino en tant que serveuse, pour le moment ça se passe assez bien. Je tords quelques mains baladeuses, rien de bien méchant quoi, je trouve ça amusant. Et en parallèle ... disons que ... pour arrondir les fins de mois, je m'amuse à me montrer sur un site internet. Et je ne montre pas que mes petites culottes si vous voyez ce que je veux dire. Je me montre devant des personnes avec ma webcam, sur un site, je me montre nue et me fais plaisir pour avoir de l'argent. Je sais plus d'où ça a commencé tout ça, j'avais juste eu envie de le faire, c'est tout, comme une envie grisante de me montrer à des inconnus, l'envie de se montrer, le voyeurisme ... cette excitation sexuelle. J'ai toujours été une femme libérée, mais depuis que je suis sortie de l'hôpital, c'est comme si j'ai envie de me sentir réellement vivre une nouvelle fois. J'ai failli mourir quand même ! J'assume ce que je fais, parce que merde, je fais ce que je veux de mon corps. Je me redécouvre et je dois dire que c'est assez grisant